La
course à l'état pur
Pikachu a tout intérêt à
aller faire un petit tour à la salle de sport : il va
devoir courir.
Pokémon Dash est un jeu de course qui n'en est pas vraiment
un : armé de votre stylet et de votre Nintendo DS, vous
allez devoir frotter le dos de Pikachu afin qu'il avance le
plus rapidement possible vers la ligne d'arrivée, en
traversant des points de contrôle dans l'ordre, par tous
les moyens imaginables.
Pokémon Dash n'est pas un titre simple,
bien au contraire ! Il est nécessaire de s'adapter au
maniement du stylet : il va falloir frotter l'écran de
sa DS pendant tout le long de la course, et c'est uniquement
par ce moyen que vous pourrez jouer à Pokémon
Dash.
Les plus sceptiques d'entre-vous diront : "mais alors,
si l'on tapotte violemment sur l'écran de sa DS pendant
des heures, il va finir par se rayer ?!" ... figurez vous
que NON, l'écran de la Nintendo DS est un des plus solides
jamais conçus. Les autres ne devront tout de même
pas balancer leur Nintendo DS par la fenêtre si, lors
des premières courses, ils ont du mal à arriver
premier (et c'est normal) : elle ne tiendrait pas le coup. ;)
Un mix entre action,
RPG et course ...
Les
mondes de Dash sont gigantesques : le jeu se divise en 3 coupes
(Facile, Difficile, Expert), et 5 mondes, qui eux même
se divisent en 5 tracés. Au final, il y a 25 tracés
à apprendre par coeur dans Pokémon Dash, si vous
avez la volonté d'arriver premier.
Le premier mode est facile : la console vous guide vers les
points et les adversaires sont simples à battre... mais
dès lors que l'on attaque le mode difficile, les adversaires
commencent à être coriaces, pour l'être encore
plus dans le mode expert, qui lui-même ne vous guide plus
vers aucun point. Vous allez devoir donc retenir chacun des
tracés par coeur ... et ce n'est pas ce qu'il y a de
plus facile !
Reste
que Pokémon Dash présente des innovations, à
commencer par les mongolfières Pokémon. Apparus
avec la série TV (la fâmeuse mongolfière
Miaouss, que l'on retrouve dans Pokémon Dash), ces énormes
ballons aideront nos amis les Pokémon à atteindre
des hauteurs vertigineuses, pour les aider à repérer
le prochain point vers lequel votre Pokémon doit aller.
Chacun des mondes fait plusieurs hectares, et il n'est pas rare
de devoir atteindre un point se trouvant dans une petite île
isolée de tout. C'est comme si les développeurs
avaient modélisé 5 fois Hoenn, une fois par monde
: gigantesque.
En sautant de ces mongolfières,
deux petits ballons de baudruche seront attachés à
votre Pikachu (servant de Parachute), et si vous souhtaitez
le faire accélérer dans sa chute, vous pouvez
les percer (un, ou les deux) ... mais attention, pas n'importe
où ! Si vous les percez et que vous tombez sur du béton,
alors vous serez assomés pendant quelques secondes (il
faudra frotter énergiquement l'écran pour réanimer
le Pikachu). Vous ne pouvez pas non plus vous poser n'importe
où : dans les forêts, la mer ou les marécages
(voire la lave), votre Pikachu sera condamné à
refaire son saut, perdant ainsi de précieuses secondes.
Des
terrains, parlons en. Il y en a des dizaines : herbes, forêts,
sable, mers, marécages, béton, neige, glace, lave,
rocailles, etc.
Chacun de ces terrains a ses spécificités propres,
réagit plus ou moins face à une chute trop rapide
d'un Pokémon, et chaque Pokémon peut récupérer
un Booster pour accélérer sa vitesse sur ce terrain.
Ce booster est souvent nécessaire, comme par exemple
sur les marécages : impossible de les traverser plus
de 10 secondes, sinon votre Pokémon s'enfonce.
Il est parfois aussi nécessaire de se servir d'autres
Pokémon (qui ne participent pas à la course),
comme par exemple Lokhlass, qui vous aidera à traverser
rapidement les mers.
C'est de là que vient tout le fun de
Pokémon Dash : comme dans le RPG GameBoy, il faut apprendre
les types de terrains, comment votre Pokémon réagit,
apprendre par coeur les tracés, et battre ses records.
"Pika,
Pika !"
Le plus grand reproche que l'on peut faire à
Pokémon Dash, c'est Pikachu. Ils sont adorables les développeurs
de chez Ambrella, mais l'on aurait aimé contrôler
d'AUTRES Pokémon que Pikachu, comme par exemple l'adorable
Goinfrex, tout nouveau Pokémon qui fait sa première
apparition dans ce jeu, ou encore Brasegali, une bête
de course qu'on ne côtoie (en tant qu'adversaire) que
dans le mode expert. Rien de tout cela, Pokémon Dash
se contente de Pikachu qui n'aura qu'un mot en bouche : "Pika".
C'est mignon au début, mais énervant au bout de
10 minutes. Notre patience a des limites.
C'est comme si dans Mario Kart, on ne pouvait contrôler
que Mario (qui crie sans arrêt "Mamamiaa"),
et pas Toad ou Bowser, par exemple. Frustrant au possible !
Quand les points
forts deviennent insuffisants ...
Battre les records fait aussi partie des autres
modes de jeu de Pokémon Dash ...
Par exemple, le traditionnel Time Attack (Contre-la-montre),
qui vous demandera beaucoup de dextérité si vous
souhaitez atteindre l'or pour chaque tracé.
Le
multijoueur offre un monde supplémentaire, le "monde
VS". On regrettera par contre la nécessité
de posséder autant de cartouches qu'il y a de joueurs
pour pouvoir s'adonner à Pokémon Dash à
plusieurs.
Notez tout de même que chacun des joueurs bénéficie
d'un Pikachu qui lui est propre pour la course, mais c'est tout.
L'avantage du WiFi est quand même à ne pas négliger
: adieu les câbles, maintenant vous pouvez jouer à
plusieurs sans fil !
Vous pourrez même augmenter considérablement
le nombre de courses de Pokémon Dash à 390, puisque
les développeurs ont décidé d'exploiter
le port cartouche GBA de la Nintendo DS pour importer les Pokémon
de vos versions Rubis, Saphir, Rouge-Feu, Vert-Feuille ou Emeraude,
et pouvoir courir dessus.
Très vite, cette fonction relève du gadget. La
Nintendo DS dévoile déjà ses premiers secrets
puisqu'il est possible d'obtenir la course Goinfrex, mais cette
dernière doit être distribuée par Nintendo.
Nul doûte que d'autres Pokémon mystère (encore
non dévoilés à l'heure où j'écris
ces lignes) sont cachés dans Pokémon Dash. Peut-être
que l'on ne le saura jamais.
La controverse autour
des graphismes
Techniquement, c'est acceptable. Les graphismes
ne volent pas haut, mais l'animation est superbe. Nintendo DS
oblige, vous ne verrez jamais l'animation de Pokémon
Dash tomber en dessous de 60 images par seconde : une révolution.
L'animation
est donc ultra-fluide et le Pikachu obéit au doigt et
à l'oeil (et surtout au stylet) sans broncher. Très
vite, on commence à ne plus s'intéresser aux graphismes,
ce que l'on demande, c'est que ça aille vite, et Pokémon
Dash retranscrit parfaitement cette impression de vitesse !
Certains éléments sont en véritable 3D,
comme le Pikachu de l'écran d'accueil que l'on peut déformer
à volonté.
Quant au son, en dehors du thème principal du jeu, que
l'on retient et apprécie très vite, les musiques
sont agaçantes et les "Pika-Pika"
à longueur de jeu vous donneront envie de couper tout
simplement le son. Vraiment dommage.
Au final, Pokémon Dash se présente
comme un titre honnête, qui ne parviendra pas à
convaincre les fans de Mario Kart, mais ravira hautement les
amateurs d'innovations et initiera quelque peu les fans de RPG
aux jeux de course ... à pied.
Les amateurs de nouvelles sensations et de nouvelles façons
de jouer seront aux anges... les autres attendront Mario Kart
64 DS, ou Pokémon Diamant et Perle qui ne sortira pas
avant Novembre 2005 au Japon.