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Lecture du chapitre 2 | |
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Nom de l'œuvre : Oiseaux de Nuit [SuperHeros] | Nom du chapitre : Le Rapace |
Écrit par Elvic | Chapitre publié le : 8/8/2016 à 01:38 |
Œuvre lue 5898 fois | Dernière édition le : 8/8/2016 à 01:38 |
9 août 201X "Les pokémons ne sont ni des armes, ni des outils, et ne doivent pas être utilisés comme tels. Par conséquent toute utilisation à des fins crapuleuses de ces créatures entraînera des poursuites, menées conjointement par la Ligue et le ministère de la Justice, aboutissant à des sanctions sévères si les faits sont avérés." Convention de la Ligue - 199X. ******** "Encore une victime policière hier soir de ce qui semble être un tueur en série, et que certains de nos collègues appellent déjà l'Ombre Noire. Il s'agit du septième agent assassiné au cours de cette vague d'horreurs qui dure depuis maintenant huit jours. Le chef de la police Fujitsu n'a pas pu être joint ce jour, son porte-parole n'ayant par ailleurs souhaité faire aucun commentaire. Le gouvernement du Kanto dit 'avoir toute confiance' en la police de Cramois'île pour arrêter rapidement ce meurtrier. Les renforts fédéraux attendus sont arrivés sur l'île ce matin même. La Ligue du Kanto n'a elle pas souhaité faire de commentaire, à l'instar du chef du Conseil des 4, Peter, qui a décliné notre invitation à s'exprimer. International maintenant... krshhhh krshhhh... et tout de suite on s'écoute votre émission préférée avec Lula..." La radio s'arrêta avec un petit "clic". "Entre les infos déprimantes et cette daube d'émission de Lula, on va peut-être arrêter les frais, non?". Kimy leva la tête de son bol de céréales. Son frère, déjà habillé en costume-cravate pour aller travailler, venait de débrancher la prise du transistor. Il avait le chic pour casser l'ambiance. "J'espère que tu vas enfin te mettre à chercher un boulot. Je sais que c'est pas facile à encaisser d'avoir foiré ta carrière de dresseur, mais c'est pas en restant à glander ici toute la journée et à joueur à la console que tu vas te trouver un taff. Reste pas planté là à gober les mouches... Tu me fatigues..." - dit-il en se dirigeant vers la porte de la maison. "Et oublie pas de faire ta lessive, c'est pas parce que m'man est en vacances que ça doit devenir le bordel!". Il sortit et claqua la porte. Kimy soupira en montant les escaliers menant à sa chambre. Chercher un travail... Bien sûr, il faudrait y penser. Cela faisait maintenant trois mois qu'il était rentré à Cramois'île. Au cours de son périple, il avait regroupé pas moins de quatre badges. Hélas, il en fallait huit pour défier la Ligue et espérer devenir professionnel. Après trois défaites d'affilée contre des adversaires en vadrouille, il s'était retrouvé à cours d'argent, et avait été contraint de rentrer chez lui. Seulement, cette histoire d'Ombre Noire l'obsédait. Après des mois de léthargie, il se sentait comme inspiré, comme porté par un projet. Un projet certes un peu fou, sans doute dangereux, mais il lui collait à la peau. Il avait veillé tard la nuit précédente, et était tombé sur un énième reportage sur les meurtres de policiers en série. La phrase d'un invité quelconque dans un talk-show de seconde zone l'avait marqué. "Si la police est impuissante et que la Ligue refuse de bouger, il faudrait... Je ne sais pas moi, un super-héros pour l'arrêter!". C'était une plaisanterie glauque à propos du nom de l'assassin, tiré d'une vieille bande dessinée. Mais depuis, impossible de laisser tomber cette pensée tenace. "Et pourquoi pas?", se disait-il. "Pourquoi pas moi?". Il y pensait sérieusement. Son voyage de dresseur l'avait endurci, tant physiquement que mentalement. Il se sentait prêt pour l'action. Toutes ces nuits passées dehors, ces longues journées à crapahuter dans les contreforts du Mont Sélénite entre Argenta et Azuria... Oui, il était temps de passer à l'action. Dehors, l'Ombre Noire continuait à tuer des policiers innocents, et il avait peut-être un rôle à jouer, il le sentait. Il s'empara de son portefeuille et sortit. Il y avait beaucoup à faire, se dit-il en prenant la direction de la quincaillerie du quartier. ******** "Tooooooooooooooooooooor! - Tes paroles t'honorent, Tor, il va être temps qu'on s'occupe de ce malade, mais tempère donc tes ardeurs. - Toooooooooooooooooor! - Bien sûr. Tu sais bien qu'il frappe la nuit, et ce soir, nous lui donnerons une bonne leçon. - Toooooooooooooooooor? - Non, tu ne pourras pas le manger, c'est interdit, et tu le sais aussi bien que moi. - Tooooooooooooooooooooooooooor. - Je partage ta déception, mais c'est ainsi. Il ne faudrait pas qu'on perde notre licence. L'entraînement est terminé, va donc chercher tes frères, c'est l'heure de rentrer se coucher. Cette nuit, on aura du travail. - Toooooooooor. - Et plus vite que ça." Lupa fit jouer les trois pokéballs entre ses doigts. Dans ces moments, elle se disait que son surnom de "la tarée qui parle aux Léviators" n'était pas tout à fait usurpé. Mais qu'on la croie ou non, le fait était là , elle comprenait à la perfection les beuglements de Tor, Totor et Ator, ses trois monstrueux serpents de mer. Grâce à eux, elle était parvenue à défaire la Conseil des 4, et était devenue dresseur professionnelle. La moindre des choses, pour elle qui avait fait un si long voyage depuis ses terres natales, loin en occident, pour venir ici, sur l'archipel, où la fameuse Convention de 199X, si avantageuse pour les dresseurs de pokémon, avait attiré des combattants du monde entier. Un éclat rouge sur la mer lui indiqua que Tor, son rarissime Léviator rouge et sans conteste son favori, revenait auprès d'elle. Peu après, trois gigantesques têtes émergeant des flots lui confirmèrent qu'elle ne se trompait pas. "Allez les gros, au lit! - Tooooooooooooooooooooor! mugirent-ils de concert, avant qu'elle ne leur fasse réintégrer leurs pokéballs." La mer était magnifique, ici dans la baie orientale de Cramois'île. Le soleil couchant nimbait le ciel de rouge. On eut dit que l'Océan tout entier s'embrasait, là bas, au loin, et quelques nuages, assombris par la lumière déclinante, faisaient office de fumée. Sans doute était-ce pour ce genre d'incendie que l'île avait obtenu son nom. A moins que ce ne soit pour un autre genre d'embrasement, plus concret... Lupa habitait un petit cottage ici, et c'est là qu'elle revenait lorsqu'elle ne parcourait pas le pays à la recherche d'adversaires valeureux - et riches. Elle s'allongea sur une chaise longue en toile devant sa façade. Elle avait pris sa décision. Depuis neuf jours, un désaxé égorgeait tout ce qui ressemblait à un représentant des forces de l'ordre, pourtant aussi innocents que l'on pouvait l'être quand on est flic. Si personne n'était capable de l'arrêter, elle et ses Léviators s'en chargeraient, peu importe ce que pouvait en dire la Ligue. Elle se laissa bercer par le bruit des vagues. Tout à l'heure, il faudrait en découdre. ******** L'ex-inspecteur Joshu vidait sa huitième bouteille de bière. Il n'avait pas bu depuis sa promotion au rang d'inspecteur à la criminelle, voila douze ans, et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il ne tenait pas l'alcool. Le coeur au bord des lèvres, il avait du mal à rester assis sur son tabouret. En quelques heures, toute sa vie avait volé en éclat: il avait été mis à pied puis renvoyé de la police de Cramois'île et ce faisant, on lui avait pris son Arcanin. Il n'avait plus vraiment de famille, sa fille unique étant allée vivre chez ses beaux-parents, loin dans le Nord à la mort de sa femme. En dehors de ses collègues, il n'avait pas eu de temps à consacrer à d'éventuels amis. Son boulot et son pokémon, c'est tout ce dans quoi il avait investi, et tout ce qui lui restait, désormais. Bref, Joshu était seul, et maintenant il était ivre. D'un signe, il commanda une bière de plus, mais le patron ne semblait plus disposé à le servir. Il devait faire pâle figure, si même dans ce trou à rats, on ne voulait plus de lui. Et il était à moitié assoupi lorsque deux mains ferment le prirent par les épaules pour le déposer devant la porte. Tout tourbillonnait, sa vision comme ses pensées, et une seule idée en ressortait: il était un bon à rien. C'est le froid qui réveilla Joshu. On avait beau être en août, la nuit, l'humidité tombait, et le temps se faisait frais. C'est cette fraîcheur qui poussa l'ancien policier à se lever. Il inspira l'air de la nuit à pleins poumons. Il avait un peu décuvé, mais n'en restait pas moins ivre. Il fit quelques pas en direction de chez lui, au centre-ville, et fut arrêté par une image qu'il trouva des plus sinistres: son propre reflet dans la vitre sans tain, sale et grisâtre, d'un drugstore fermé à cette heure tardive. Derrière ses lunettes à fine monture métallique, ses yeux gris semblaient fatigués, tout comme ses traits, tirés par les quatre décennies bien sonnées qu'il avait affrontées. Ca et là , des rides commençaient à faire leur apparition. Ses cheveux autrefois bruns s'étaient parsemés de reflets argentés. Il portait le même costume que la veille, un complet gris légèrement élimé aux manches. Mais ce soir, il était débraillé, sa cravate désajustée et sa chemise sortant du pantalon. "Tu es pitoyable, et tu n'es même plus jeune, pauvre tanche...", ne put-il s'empêcher de dire à voix haute. Il resta là un moment, à s'apitoyer sur sa condition d'homme brisé. Un hurlement le tira de sa torpeur, suivi d'une illumination. La glace sans tain se para de couleurs chatoyantes, et son reflet se découpa en un contraste saisissant, presque comme une ombre. Joshu fit volte face, juste à temps pour voir deux Arcanins, chevauchés par des policiers en patrouille, bondir au détour d'une rue voisine. Ils poursuivaient quelque chose. Une chose sombre, qui se déplaçait à une vitesse folle - plus vite qu'un Arcanin! - droit dans sa direction. ******** Ils ne lâchent pas l'affaire. Ces deux là sont plus rapides que les autres, et ils n'ont pas été sensibles à l'intimidation... Je déteste les Arcanins. Ceux là ont l'air coriaces, je n'ai pas le temps de me dissimuler. Ils m'ont vu. Je bondis. Je suis rapide, je devrais les semer. Je dois me méfier de leur pointe de vitesse dans les lignes droites. C'est lui qui me le dit, et il a souvent raison. Je cours. Il y a un type juste devant moi, il me regarde avec des yeux de poivrot. Pas dangereux. Je l'ignore, et je file dans une petite ruelle sombre sur sa gauche. Ils seront obligés de se mettre à la queue pour me suivre. Ca en fera un de moins. A un contre un, je peux m'en défaire. Mais mieux vaut éviter le combat, j'ai déjà eu ma proie pour cette nuit. Une fenêtre ouverte! Il a l'air d'y faire sombre... Deuxième étage. Je bondis à l'intérieur. Qu'ils essayent de me suivre. Je reprends mon souffle. La proie d'aujourd'hui n'a pas été facile à avoir. Ils deviennent plus méfiants, et ils sont plus nombreux. Mais ils commettent des erreurs. Ils en commettent toujours. Je traverse la maison comme une ombre. S'il y a des gens à l'intérieur, je ne les vois pas. Je m'en fiche. Ce ne sont pas des proies. Je sors, c'est une rue un peu plus large et... Je suis désarçonné! Quelque chose m'a déséquilibré... Un rayon. De l'énergie pure. Je me retourne, et je le vois. Un énorme Léviator, rouge, de belle taille, l'air enragé. Il semble m'en vouloir. Il a failli me toucher. C'est bien la première fois que quelqu'un me met en danger. "Hé toi! C'était un coup de semonce. Si t'es un dresseur, bats toi. Sinon, prépare toi à manger un ultralaser de Tor, et pour de vrai cette fois!". Une voix de femme. Assurée, forte. Elle ne me craint pas, pas comme les proies. Mieux vaut fuir, de toutes façons, j'ai déjà eu ce que je voulais. D'abord, sortir du champ d'attaque du Léviator... Je roule sur le côté, dans une autre ruelle. Je dois être hors de son champ de vision, il est bien trop gros. Je bondis à nouveau, et je grimpe sur un toit. Je le vois d'ici. La bête me cherche. Ma respiration commence à s'accélérer. Il me dit que ça va aller, on va fuir. Fuir et réfléchir. La prochaine proie sera difficile à abattre. Je cours sur les toits, je pense qu'il ne m'a pas repéré. Quelque chose crie, dans le ciel. Je lève la tête. Un piaf, un gros et une chose qui vient vers moi. Une corde! Une corde qui m'agrippe le pied et me fait tomber. Je trébuche. Le boucan qu'a fait l'oiseau a du attirer le Léviator. Je coupe la corde, d'un coup de griffe. Il faut fuir, et vite. Je me relève et je me retrouve face à ... Un drôle d'oiseau. Un masque de poulet cache sa tête. Il a un costume étrange, recouvert de plume sur le dos. Drôle d'oiseau. ******** Kimy toisait sa prise, l'air satisfait. Alors c'était ça, l'Ombre Noire? Beaucoup moins impressionnant que ce qu'en disaient les journaux télévisés! Elle - ou il - avait la stature d'un type normal. Ce qui clochait, c'était cette façon de se fondre dans la nuit, ce malgré les lunettes à infra-rouge dont il avait équipé son costume. Elle relevait la tête. Kimy sortit sa matraque télescopique. Il allait lui donner un bonne leçon. "Et c'est déjà une première victoire!" rit-il en s'apprêtant à la frapper sur la tête, quand soudain, son regard croisa celui de la créature. Il ne put réprimer un mouvement de recul. Ces yeux... Ils n'avaient rien d'humain! Ils étaient immenses, d'un rouge vif, et suscitaient en lui une terreur aussi intense qu'irrationnelle. "Que?" eut-il à peine le temps d'articuler, que déjà un poing sortit de nulle part, un vrai camion lancé à pleine vitesse, le percuta en pleine poitrine, l'éjectant trois mètres plus loin. L'Ombre se relevait, et s'avançait vers lui d'un air menaçant. Elle semblait furieuse, et autrement plus dangereuse que la chose qu'il avait vue rampant à ses pieds. Il vit sa main, ou plutôt une véritable patte griffue, filer vers lui... Non! Roucarnage s'en saisit de sa serre, et d'un violent mouvement, l'envoya valser un peu plus loin, avec un cri perçant. La créature se réceptionna sans encombre et cria à leur adresse. Elle semblait vouloir attaquer à nouveau, mais se ravisa, et disparut entre deux toits. Ce n'est que lorsque qu'il vit l'hideuse tête de Léviator que Kimy comprit pourquoi la créature avait fait volte-face. "Mais t'es complètement inconscient? Il te manque au moins une case non? Si t'avais pas été là , je l'ajustais sans problème, et y'aurait juste eu à la livrer aux flics façon poulet rôti! Mais c'est quoi ton problème? T'es qui bordel?" Glapit une jeune femme en descendant de la tête du terrible pokémon rouge. Kimy se releva en se massant le dos, et tendit une main. "Enchanté. Je suis le Rapace. J'étais à la poursuite de ce dangereux fugitif, mais il semble qu'il a pris le dessus. Heureusement, Rocky, mon fidèle compagnon, était là pour me tirer de ce mauvais p... - T'es surtout le roi des glands oui! Coupa la demoiselle au Léviator. T'aurais pu y passer! Ton pokémon est faiblard, c'est dangereux pour lui et pour toi! Ce type ne rigole pas! C'est un tueur! - Mais je voulais juste... - Tu voulais quoi? Mourir? Continue comme ça et tu devrais y arriver dans peu de temps!" Le jeune dresseur regarda ses pieds. Il se sentait bête. Quelques secondes auparavant, il se sentait prêt à combattre, prêt à être le Rapace, et il venait de perdre toute contenance devant un dresseur... "Je... Je suis désolé... Mais j'ai presque réussi à l'immobiliser... C'est ce regard... Il est vraiment effrayant! - Mouais... J'espère pour toi qu'un autre flic ne va pas se faire caner. Je t'en tiendrai pour responsable si ça venait à arriver, pigé? - Ca n'arrivera pas, je serai là pour l'en empêcher! S'enhardit Kimy. - Mais t'es... Oh et puis... Fais ce que tu veux, évite juste de te mettre en travers de ma route. Ou de te faire tuer!" ******** Joshu arriva devant le commissariat. La plupart des unités disponibles devaient être de sortie, à l'heure qu'il est. Devant un kiosque à journaux trainant un vieux présentoir en métal. "Ca fera l'affaire", se dit-il. Il s'en saisit, et de toute sa force, alla le précipiter contre une fenêtre à l'arrière du bâtiment. Sans prêter attention à l'alarme qui se déclenchait, il se glissa à l'intérieur. C'était ici, il le savait, que l'on entreposait les pokéballs renfermant les pokémons de la Police locale. Et, il le savait également, personne n'aurait osé prendre le sien, du moins pas si vite après son renvoi, le numéro 9. Il arriva devant les l'étagère des balls. Il ne faudrait pas trainer. L'alarme lui vrillait les oreilles, mais il essayait de ne pas y prêter attention. Il cherchait la ball n°9. Il sourit. |
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