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Lecture du chapitre 3 | |
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Nom de l'œuvre : Kerusama [Héros2016] | Nom du chapitre : Chapitre 3 |
Écrit par Polux999 | Chapitre publié le : 14/8/2016 à 00:45 |
Œuvre lue 5972 fois | Dernière édition le : 14/8/2016 à 00:45 |
Polux arriva en limousine devant l’immeuble des Nidos. Un tapis rouge était déroulé depuis le trottoir jusqu’à l’entrée du bâtiment en verre. Tout autour, des dizaines de personnes étaient en train de prendre des photos, voulant avoir un souvenir de ce grand moment, et surtout voulant pouvoir dire qu’ils avaient été présents ce soir-là , bien qu’ils ne soient ni assez riches, ni assez célèbres pour rentrer. Polux respira un grand coup avant d’ouvrir la portière. Cela lui faisait toujours un drôle d’effet d’être sous les feux de la rampe, lui qui avait toujours voulu être célèbre mais n’y était jamais arrivé. Durant le trajet, il avait longuement réfléchi à l’altercation avec les tylton. Visiblement, il n’était pas le seul à s’intéresser aux queulorior. Mais les gangs du quartier sud étaient trop irréfléchis et désorganisés pour s’intéresser au tatouage, voire même pour en connaitre l’existence. Ils voyaient le futur au court terme, alors que le commanditaire du tatouage avait été très patient. Dans l’atelier de Bouh, Polux avait découvert que cette invention avait pris plusieurs années au peintre pour voir le jour. Seule une personne haut placée pouvait avoir eu une vision d’ensemble aussi grande. Il en était donc arrivé à la conclusion que le gang des tylton avait surement été engagé pour enlever les queulorior afin de retrouver la trace du tatouage. Cela tombait bien, toutes les personnes haut placées de Passopolis seraient réunies à l’apéro des Nidos. Polux n’avait plus qu’à enquêter furtivement. En sortant de la limousine, les flashs des appareils photos le rendirent aveugle quelques instants. Puis, tout en gardant un sourire impeccable, Polux marcha droit devant lui, élégamment habillé de son smoking noir et de son nœud papillon vert. Une fois dans l’immeuble, le portier lui demanda son nom. Polux se fit un plaisir de le lui donner, et une fois que le portier regarda sa liste, il grimpa dans l’ascenseur tapissé de marbrures dorées. Les Nidos habitaient au tout dernier étage, le plus luxueux et tape à l’œil de toute la ville. Au bout d’une dizaine de minutes, les portes s’ouvrirent enfin. -«Poluuuuuuuuux vous voilà ! » L’ancien majordome se mit à sourire. C’était Shaka Nido, toujours aussi expressive. Il ne l’avait pas revue depuis la lecture du testament plusieurs mois plus tôt mais elle agissait avec lui comme s’ils étaient les meilleurs amis du monde. Polux comprit tout de suite pourquoi elle était devenue célèbre. Dégager une telle positivité et un tel engouement ne pouvait que vous faire être aimé. Au même instant, Digi Nido surgit derrière elle. -«Ah Polux vous voilà ! Vous avez fière allure dans ce smoking ! -Merci Digi, répondit poliment le batracien, c’était un cadeau de Monsieur Bouh. » Au même instant, toute la joie de Shaka disparut pour laisser place à de l’abattement. -«Oh Bouh me manque tellement. Je n’arrête pas de penser à lui. -Evidemment, répliqua son mari, tu as accroché ses tableaux dans tout l’appartement. » Il se mit à rire et posa ses mains sur les épaules de sa femme. Polux ne répondit rien, gardant un sourire impeccable. Shaka enchaina tout de suite : -«Mais j’ai besoin d’avoir tous ces tableaux autour de moi, je me sens mieux. Polux, si vous voulez les regarder, n’hésitez pas, les plus célèbres sont disposés dans l’appartement, mais les plus beaux sont dans la cinquième chambre d’ami. Je suis sûre que vous apprécierez de les admirer. -Merci Madame Shaka, ce serait un honneur. » La nidoqueen explosa de rire. -«Oh Polux pas de madame entre nous ! Vous êtes si guindé c’est très drôle ! » Et en suivant elle repartit dans la foule, toute guillerette. Digi resta un instant avec Polux. -«Ah ma femme, elle est si innocente. C’est si rare de rencontrer de telles personnes aujourd’hui n’est-ce pas ? -Oui, en effet. -Bon, j’y retourne aussi ! N’hésitez pas à engager la conversation avec les invités, maintenant que vous êtes un milliardaire vous vous devez d’avoir un cercle d’amis à la hauteur. -Je n’y manquerai pas. » Et sur ce, le nidoking repartit dans la foule. Polux resta quelques instants sur place, regardant ce monde étrange dont il avait si souvent rêvé. Tout semblait si joyeux, si chic, si parfait ! Polux aperçut toutes les célébrités de Passopolis. Il vit près de la terrasse le plus célèbre des cuisiniers, Cookie le cupcanaille en train de papoter avec Hénios le chaffreux, présentateur connu pour ses blagues de mauvais goût durant ses émissions. Dans le canapé central le grand papillusion mathématicien Matteo avait une discussion houleuse avec GGD le dedenne réalisateur de films. Dans le coin près de la fausse vraie cheminée style XVII° siècle Requiem le pashmilla, propriétaire de la plupart des entreprises de ménage, était en train de draguer la grande fragilady romancière Cyrlight. Polux réussit même à apercevoir Tracy, la petite évoli agent de toutes les stars, déambuler entre les invités pour leur demander des nouvelles. Polux ne sut pas par où commencer. A qui devait-il essayer de parler pour son enquête ? Se sentant oppressé par tant de monde, il se dirigea vers la fameuse cinquième chambre d’ami. Là il pourrait réfléchir à son enquête plus calmement. Longeant les murs, il atteignit enfin au bout de cinq bonnes minutes la fameuse chambre. En entrant, il se laissa aller et expulsa un profond soupir de soulagement. Tant de célébrités autour de soi donnaient le tournis ! -«Hum hum. » Polux sursauta. Une kirlia était dans la pièce, un regard interrogateur. Polux ne l’avait pas remarquée du tout. Ce qu’elle était silencieuse ! Une véritable ombre. La jeune femme demanda d’une voix douce : -«Vous êtes ? -Oh, mille excuses mademoiselle, je ne me suis pas présenté, répondit Polux en sentant son flegme revenir. Je me nomme Polux, je suis un invité de Monsieur et Madame Nido. » La kirlia se mit à sourire. -«Comme nous tous ici présent. » Polux se sentit rougir. Voilà qu’il devenait stupide. La jeune femme, voyant son malaise, reprit la parole : -«Vous aussi vous supportez mal la foule ? -Oh non ce n’est pas ça, c’est juste que je ne suis pas habitué. » Le visage de la kirlia s’éclaira. -«Mais oui je vous reconnais ! Vous êtes le majordome du peintre Bouh, celui qui est devenu milliardaire depuis peu ! » Polux ne sut que répondre. Il n’aimait pas que les gens parlent de lui de cette façon, cela le faisait passer pour un pokémon avide de pouvoir et d’argent. Mais s’adresser de façon discourtoise envers une demoiselle lui était impossible, ce n’était pas convenable. Tout ce qu’il sut faire fut de hocher la tête en silence. La jeune femme se tourna vers le tableau sur le mur. Il représentait un petit envol de nirondelle dans le soleil levant. D’une voix étrange, très lointaine, la kirlia s’adressa à Polux. -«Ces nirondelle sont si beaux. Ils ont l’air si libre. J’aimerais être comme eux, pas vous ? Dans l’ancien temps, nous étions tous en paix, tout était si simple, nous ne faisions qu’un avec la nature. Et un jour nous avons décidé de vivre dans le devoir et les règles sociales. Mais qui a instauré ces règles ? Et pourquoi suivre celles-ci plutôt que d’autres ? Oh mais voilà que je vous embête avec toutes mes histoires. La personne que j’attends est sûrement arrivée. Je vais y aller. » Et avant même que Polux ne puisse réagir, elle partit de la chambre, toute en élégance. Polux resta pétrifié de fascination. Cette jeune femme était … déroutante. Au bout de plusieurs minutes, le but de sa venue lui revint en tête. Il devait trouver l’employeur du gang des tylton. Décidé, il repartit dans la soirée. -«… mais je vous dis que c’est le cas ! cria Matteo le papillusion. Les algorithmes sont capables de prédire l’avenir! Notre société ne peut perdurer dans cet état. Bientôt, les personnes en bas de l’échelle sociale vont se rebeller et renverser la tendance. Un nouveau cycle commencera.» Polux était revenu dans la pièce principale. Depuis déjà une demi-heure le mathématicien le bassinait avec ses histoires de prédictions. Le batracien se contentait de hocher de la tête de temps en temps, mais son attention était concentrée sur le reste de l’appartement. Il cherchait du regard la jeune femme de tout à l’heure, mais n’arrivait pas à la trouver. Etait-elle partie ? -«Vous ne m’écoutez pas n’est-ce pas ? Vous semblez rêveur Monsieur Polux. Cela me rappelle tous ces tylton qui trainent sans but dans le quartier nord, ils sont tellement dans la lune qu’ils se perdent tout le temps. » Polux tourna la tête. -«Quoi ? Qu’avez-vous dit ? -J’ai dit que vous étiez rêveur. -Non après ça. » Matteo fit frétiller ses antennes. -«Quoi les tylton ? Depuis quelques semaines ils se promènent dans le quartier nord. Si vous voulez mon avis c’est une aberration. Ils n’ont rien à y faire. Et ça se voit, ils ne font que se perdre. Mais cela prouve que mes prédictions sont bonnes. Un désordre est en train de se produire, ce n’est que le commencement. » Polux partit sans lui répondre. Les tylton ne sortaient jamais du quartier sud. Jamais. Pour qu’ils soient dans le quartier nord, cela ne pouvait signifier qu’une chose : quelqu’un les avait payés pour y aller. Et Polux était convaincu que ce quelqu’un était aussi le quelqu’un qui les avait engagés pour enlever les queulorior. Déterminé à aller enquêter sur place à l’instant, Polux se cacha dans une des nombreuses chambres d’ami. Là , il enleva son gant et activa le tatouage. Aussitôt il se transforma en tarpaud bleu. Puis sans un bruit, il sauta par la fenêtre, atterrit sur le toit voisin et s’élança vers le nord. Le quartier nord était très froid. Tout était en béton gris, la seule note de couleur ajoutée par les feux de circulation. Mais cela restait mieux que le quartier sud. Ici, les immeubles avaient le chauffage et l’électricité, les rues étaient sûres et surtout les habitants avaient un but dans la vie. En sautant de toits en toits, Polux repensa à sa venue à Passopolis. Au début, il avait pris un appartement dans le quartier nord. Mais ses auditions échouant encore et encore, il avait vidé toutes ses économies dans le loyer et avait dû migrer pour le quartier sud. Car la vie dans le quartier nord est chère. Sans travail, pas d’appartement. A cette heure de la nuit, les rues étaient désertes, bien éclairées par les lampadaires. La nuit était tellement calme que Polux trouva quasiment tout de suite la localisation des tylton. Ils n’étaient pas connus pour leur furtivité et dans le silence leurs chamailleries sonnaient encore plus fortes. Polux les aperçut au pied d’un grand immeuble remplis de bureaux. Les tylton trainaient devant, fumant des cigarettes et lançant des plumes sur les lampadaires. A côté d’eux, l’entrée du bâtiment d’où entraient et sortaient d’autres tylton avec de grandes caisses en bois. Se pouvait-il que les queulorior soient dans des caisses similaires ? Le majordome décida de s’approcher un peu plus. Discrètement, il sauta sur la paroi de l’immeuble entre les fenêtres et colla les ventouses de ses doigts palmés sur la surface du mur. Ensuite, il descendit juste au-dessus des volatiles. Les portes automatiques s’ouvrirent pour faire sortir d’autres tylton en train de râler de devoir travailler et Polux en profita pour entrer et se glisser à l’intérieur. Toujours accroché au plafond, il scruta le moindre indice pouvant lui montrer le chemin à prendre. Les ascenseurs menant aux étages étaient fermés et éteints, comme ils devaient l’être à la fin de la journée. Polux en déduisit que le repaire des tylton se trouvait dans le sous-sol. Toujours silencieusement et la tête à l’envers, il ouvrit la porte menant sous terre et descendit dans le sombre escalier. Arrivé en bas, Polux se cacha tout de suite derrière un grand amas de caisses. Contrairement au hall d’entrée et à la cage d’escalier, le sous-sol était en effervescence. Plein de tylton allaient et venaient dans tous les sens. Les hauts parleurs accrochés aux murs ne cessaient de débiter des slogans commerciaux, tels que «Chez Pashmilla SARL, le monde est plus propre que propre » ou «Achetez le plumeau en coton, et la poussière filera du mauvais coton ! ». Polux se rappela alors à qui appartenait l’immeuble. C’était le siège de l’entreprise de produits ménagers de Requiem le pashmilla ! C’était donc lui le commanditaire du tatouage ? Polux fronça les sourcils. Requiem ne pouvait pas être responsable de ça, il n’avait jamais rencontré Bouh. Quelqu’un commença à ouvrir la porte des escaliers. Polux se dépêcha de se cacher un peu plus derrière les caisses. La porte s’ouvrit sur un être tout petit arborant un gigantesque haut de forme. Polux le reconnut tout de suite : c’était Requiem. De sa voix fluette, il aborda un tylton en blouse blanche. -«Eh toi là ! Amène-moi à la salle d’observation, mes pieds sont en compote d’avoir foulé toute cette saleté ! -Oui monsieur, tout de suite monsieur. » Et le tylton se dépêcha de le transporter sur son dos. Polux remonta au plafond et les suivit en silence. Quoique ce pashmilla fût en train de manigancer, il allait le savoir dans pas très longtemps. Le tylton arriva à bout de souffle dans la salle d’observation. -«Voilà monsieur, nous y sommes. » Le petit rongeur sauta au sol et s’épousseta la fourrure. -«Alors, voyons un peu tout ça … » Il s’approcha d’une grande baie vitrée. Polux s’avança en silence de la baie pour mieux voir. Il eut la chair de poule. En contrebas, une véritable usine était en marche. Des dizaines de queulorior étaient enchainés sur un tapis roulant, passant dans divers machines à l’aspect douteux. Des bras mécaniques les auscultaient, les analyser, les étiraient dans tous les sens. Ils n’étaient plus considérés comme des pokémon, mais comme des cobayes ! Un altaria à chapeau melon, que Polux reconnut comme celui qu’il avait combattu dans le quartier sud, supervisait le tout. Le tylton dans la salle d’observation se mit à parler : -«Les recherches avancent bien monsieur. Nous avons déjà réussi à extraire la peinture de quatre-vingt sujets. Nos analyses montrent que votre idée était correcte. La peinture contient bien l’élément pathogène que nous recherchions. -Bien, très bien, s’écria Requiem. Avec un peu de chance, je vais pouvoir tester mon invention formidable à l’inauguration de la nouvelle aile du musée. Et alors le monde sera enfin comme il doit être ! Ahahahah ! » Polux décida de partir. Il avait fait fausse route. Requiem ne recherchait pas le tatouage. Mais son plan, quel qu’il soit, était dément. Il devait prévenir le chef Djo en passant un appel anonyme. Traiter des pokémon de cette façon, quelle cruauté ! La colère monta tellement en lui que son tatouage se mit à lui bruler la peau. Surpris par la douleur, il lâcha sa prise sur la paroi et s’écroula au sol dans un grand bruit. Requiem et le tylton se retournèrent, estomaqués. -«Qui êtes-vous ? Et comment êtes-vous rentrés ici ?! Gaaaaaardes ! » Polux se releva mais avant même qu’il puisse partir des tylton étaient entrés dans la pièce. Le rongeur sautillait sur place. -«Tu es fait comme un rattata espèce de batracien visqueux ! Tuez-le ! » Les tylton se regardèrent, mal à l’aise. Le pashmilla s’énerva : -«Et bien ! Vous attendez quoi, qu’il s’échappe ?! -M-mais, c’est le gars de la dernière fois, répondit l’un des tylton en s’enfonçant son chapeau melon sur la tête. -E-et, i-il est super fort, renchérit un autre. -On fait quoi du coup ? Demanda un troisième. » Pashmilla trépignait de rage. -«Mais tuez-le bon sang ! Vous êtes en supériorité numérique, il ne peut rien faire ! » Polux profita de cette attente. Sans prévenir, il se transforma en tartard dans une grande lumière. Terrifiés, les tylton se cachèrent les yeux. Quand la lumière disparut, Polux fonça dans le tas et disparut dans le couloir. -«Espèces d’imbéciles ! Rugit Requiem. Ramenez-le-moi, ou je vous mets sur le tapis roulant avec les vagabonds ! » La sirène d’alarme sonnait partout de façon stridente. Polux courait à en perdre haleine, projetant contre les murs ceux qui se trouvaient sur son chemin. Tant pis pour la discrétion, il devait quitter cet endroit au plus vite ! Mais le sous-sol était un véritable labyrinthe. Et dans sa précipitation, Polux avait oublié le chemin qu’il avait emprunté à l’aller. Alors qu’il tournait à gauche puis à droite puis encore à droite, il se retrouva dans une étrange petite salle sombre. Là , dans l’obscurité, des queulorior inconscients étaient étendus sur le sol. Ils venaient sûrement de passer sur l’horrible tapis roulant. Devant eux, une silhouette que Polux reconnut immédiatement était en train de parler doucement. -«Auquel d’entre vous Bouh a-t-il remis le tatouage ? Dîtes-le moi. » Polux avala de travers. Cette voix mystérieuse, cette silhouette gracieuse. C’était la kirlia ! Sentant une présence derrière elle, la jeune femme fit volte-face et écarquilla ses yeux d’un étrange aspect bleu de stupeur. -«Oh ! » Mais avant qu’elle n’ait eu le temps de réagir plus, Polux repartit dans le couloir. Il n’avait pas le temps de penser à ce qui venait de se passer, il devait s’enfuir. Une idée lui vint alors, tandis qu’il passait dans un couloir rempli de bidons d’essence. Il allait créer une diversion ! Se changeant en tarpaud, il se plaça au bout du couloir et utilisa un puissant mégaphone dont les vibrations firent bouillir l’essence qui explosa. Les tylton qui arrivaient de l’autre côté furent bloqués. Polux se remit à courir en grimaçant. Son tatouage le brulait énormément. Il savait pourquoi, durant son entrainement pour maitriser tous ses pouvoirs, il avait découvert que le tatouage réagissait aux émotions de son porteur. D’où la raison pour laquelle il s’efforçait de rester le plus possible flegmatique. C’était un moyen pour lui de contrôler ses émotions. Mais là , trop d’informations venaient parasiter son contrôle mental. Les pauvres queulorior, la kirlia et surtout tous ces tylton à ses trousses ! Soudain, Polux reconnut l’endroit où il se trouvait. Encore une fois à gauche et il arriverait à la sor… -«Tiens tiens, comme on s’retrouve le clown ! » Le chef des tylton se tenait devant la porte, son chapeau melon incliné sur le côté. -«La dernière fois tu m’as pris par surprise, mais cette fois-ci, j’ai eu le temps de me préparer. Tu as vu mon aura violette ? Je t’ai attendu là en peaufinant ma danse draco. Tu vas morfler mon gars. » Polux ne savait pas quoi faire. Il pouvait utiliser son laser glace puisqu’il était dans sa forme de tarpaud, mais l’altaria avait emmagasiné trop d’énergie pour être battu. Il posa son regard sur les caisses à côté de la porte. Oui, avec beaucoup de chance, ça pourrait marcher. Sans prévenir, il lança un grand laser glace. L’altaria n’essaya même pas de se protéger. -«Ahahah t’es vraiment nul, tu as touché complètement à côté. Moi qui commençais à te considérer comme un ennemi à la hauteur ! Prends ça ! » Et il s’élança en utilisant un dracogriffe. Polux sauta dans les airs. Il se changea en tartard et utilisa un puissant coup de pied sur les caisses gelées par le laser glace. Le choc les fit se briser en milliers de morceaux qui s’envolèrent dans tous les sens. L’altaria, qui ne s’attendait pas à ce que sa victime esquive l’attaque, regarda bêtement le batracien atterrir sur les caisses. Les projectiles de glace se plantèrent dans tout son corps. Hurlant de douleur, il se retrouva plaqué au mur. -«Espèce de lâche ! Affronte-moi au corps à corps si tu l’oses ! » Mais Polux ne l’écoutait pas. Il partait déjà . Il gravit les marches de l’escalier quatre par quatre et se rua vers la sortie. Le hall de l’immeuble était éclairé d’une lumière rouge. L’alarme avait gagné tout le bâtiment. Polux bouscula les tylton qui trainaient devant l’entrée en se demandant s’ils devaient aller voir ce qui se passait et s’enfuit dans une ruelle voisine. Essoufflé, il fit une pause. Il était enfin sain et sauf. Mais une douleur fulgurante le prit à la tête. Il regarda autour de lui, mais il n’y avait personne. Hurlant de douleur, il s’agenouilla, se retransformant en têtarte. Mais que se passait-il ? Alors qu’il sombrait dans l’inconscience, il aperçut une ombre qui s’approchait de lui. Polux comprit : la kirlia avait les yeux bleus tout à l’heure, c’était une attaque prescience. Et il venait de se faire avoir comme un bleu. Quand il se réveilla, Polux se sentait très faible. Entrouvrant les yeux, il aperçut une ombre près de lui. Aussitôt il essaya de se relever mais retomba mollement dans le lit. -«Allons allons Monsieur Polux, ne vous faites pas de mal comme ça. Vous avez tout votre temps. » Polux fronça les sourcils. Ce n’était pas la voix de la Kirlia, c’était celle du chef Djo. Sa vision revint enfin. Il était dans une chambre d’hôpital. Une petite télévision accrochée au mur était branchée sur la chaine d’informations. Le journaliste montrait les images d’un grand immeuble calciné, ravagé par les flammes, expliquant qu’une fuite de gaz était responsable de la tragédie. A côté du lit, le chef Djo était assis sur une chaise trop petite pour lui, les yeux fixés sur Polux. -«Alors ça y est ? Vous êtes réveillé ? Il était temps ! -Que s’est-il passé ? » Le braségali laissa échapper de la fumée de ses naseaux. -«C’est plutôt à moi de vous demander ça ! On me signale le début d’un incendie dans le quartier nord et voilà que je vous retrouve sur place inconscient. Qu’est-ce que diable vous foutiez là -bas ?! » Polux ne répondit pas tout de suite. Devait-il tout raconter au chef ? Il n’avait pas l’air malhonnête. Mais d’un autre côté, s’il lui racontait tout, il pourrait lui réclamer de lui donner le tatouage. Ce que Polux refusait de faire. Il prit sa décision. -«J’allais voir Madame Tracy. -Vraiment ? L’agent artistique ? Je croyais qu’elle était à la soirée organisée par les Nidos. Soirée où vous étiez censé être vous aussi si je ne m’abuse. » Polux retrouva son flegme habituel. -«En effet Chef Djo, j’y étais, et elle aussi. Mais quand j’ai voulu lui parler, je ne la trouvais plus. J’ai donc décidé de me rendre chez elle. » Le braségali plissa les yeux. -«Et pourquoi vouliez-vous la voir ? -Oh c’est tout bête, répondit Polux, il y a quelques semaines elle m’a proposé de m’aider à devenir célèbre. Je voulais la voir ce soir-là pour lui dire que j’étais d’accord. Mais sur le chemin des tylton s’en sont pris à moi et j’ai tout juste réussi à m’échapper dans une ruelle avant de m’évanouir. » Le chef de la police n’avait pas l’air convaincu. -«Donc si je parle à Madame Tracy, elle confirmera vos dires ? -Evidemment, allez-y. » Polux était rassuré. Techniquement il ne mentait qu’à moitié. L’évoli l’avait bien contacté plusieurs semaines auparavant pour lui proposer ses services. Il avait répondu qu’il avait besoin de temps pour y réfléchir pour ne pas être malpoli. Comme elle habitait dans le quartier nord, son histoire tenait parfaitement la route. Qui plus est, elle était partie assez tôt de la soirée elle aussi. Tout coïncidait. Le policier restait dubitatif. -«Et le fait que j’ai retrouvé votre limousine dans le quartier est, vous l’expliquez aussi ? » Aïe, il n’avait pas prévu ça. -«Et bien … je voulais y aller à pied. » Le braségali eut un sourire narquois. -«Traverser à pied toute la ville, vraiment ? Je serais curieux d’en connaitre la raison. -J’avais besoin de prendre l’air. Et je ne suis pas à l’aise en limousine. Comme vous le savez je ne suis pas milliardaire depuis très longtemps. » Le Chef Djo grommela dans sa barbe. Polux avait réussi à se rattraper. Un peu vexé, il se leva de sa chaise. -«Très bien Monsieur Polux, vous semblez avoir une explication censée pour tout. Je vais donc y aller. Soyez prudent la prochaine fois. » Et arrivé devant la porte, il ajouta d’une voix moqueuse. -«En tout cas vous n’avez vraiment pas eu de chance. -Comment ça ? demanda Polux. -Les analyses des médecins ont montré que vous avez souffert d’une violente attaque prescience. Tomber sur les seuls tylton au monde à savoir l’utiliser est un manque de pot. » |
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