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Lecture du chapitre 4 | |
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Nom de l'œuvre : Kerusama [Héros2016] | Nom du chapitre : Chapitre 4 |
Écrit par Polux999 | Chapitre publié le : 14/8/2016 à 00:46 |
Œuvre lue 5973 fois | Dernière édition le : 14/8/2016 à 00:46 |
Polux était rentré chez lui dès que les médecins eurent jugés qu’il s’était totalement remis de l’attaque. En rentrant, il trouva une petite carte avec un numéro de téléphone. Au dos était écrite une phrase : Quand vous aurez changé d’avis, venez me raconter la vérité. –Djo. Polux râla. Ce policier était beaucoup plus malin qu’il ne le montrait. Il devait faire attention. Aussitôt, il se remit à réfléchir à un nouveau plan en tirant des informations de ce qu’il avait découvert la veille. Celui qui enlevait les queulorior était Requiem, mais il ne cherchait pas le tatouage. Il utilisait les queulorior pour construire quelque chose. Un autre tatouage peut-être ? Ou pire : une arme ? Peu importe ce que c’était, il comptait le tester au musée. Polux devait justement y aller. La nouvelle aile inaugurée avait été construite en l’honneur de Bouh et devait accueillir une partie de sa collection que les Nidos avaient gentiment offerte. Mais un autre détail turlupinait le batracien. Que faisait la kirlia dans le repaire de Requiem ? Elle avait été surprise quand il était entré dans la pièce, elle devait donc y être incognito, comme lui. Et elle questionnait les queulorior sur le tatouage. Etait-ce elle la commanditaire ? Elle ne ressemblait pas à une meurtrière. Durant la soirée, elle avait dit attendre quelqu’un. Etait-ce le pashmilla ? Elle voulait peut-être le suivre pour trouver son repaire. Polux commença à avoir la migraine. Réfléchir à tout ça était contre-productif. Le mieux à faire était de se rendre au musée et de voir ce qui se passerait. Trois jours plus tard, l’inauguration eut lieu. Polux s’y rendit, toujours en smoking mais cette fois-ci avec un nœud papillon bleu. Le musée était situé au centre de Passopolis, dans le centre-ville au milieu des grands monuments et des ambassades. Devant l’entrée, une grande statue de Créhelf, le dieu de la connaissance, trônait dans une magnifique fontaine en marbre. Tout autour des dizaines de gens étaient en train de discuter, des verres de champagnes à la main. Polux aperçut les Nidos et les rejoignit. -«Ah Polux ! Vous avez quitté la soirée si vite la dernière fois ! -Oui désolé, votre soirée était géniale. » Quelqu’un surgit derrière eux. -«Monsieur Polux, enfin je vous trouve ! Il parait que vous me cherchez. » Le majordome se retourna. C’était Tracy. Le Chef Djo avait dû la contacter pour vérifier ses dires. -«Oui en effet, mais je me suis fait attaqué sur le chemin. -Attaqué ?! s’écria Shaka. Mon dieu si même le quartier nord n’est plus sûr, que va-t-il nous advenir ? -Alors dîtes-moi, reprit Tracy, vous souhaitez que je fasse de vous un artiste célèbre ? » Polux sourit de son air le plus innocent. -«Oui je serais ravi ! J’ai toujours voulu être acteur, peut-être qu’avoir un agent est la solution qu’il me faut. » L’évoli le prit par le bras et commença à lui parler de plein de clauses de contrat d’un air enjoué et Polux put se détendre. Tout son mensonge devenait réel. Un peu plus tard les invités furent conviés à entrer dans la nouvelle aile. Polux la trouva magnifique. Les murs d’un fond blanc étaient recouverts des peintures de Bouh. Entre chaque tableau, du lierre avait été déposé pour donner une impression de conte de fées. Au centre de la pièce, une grande statue représentant Bouh avait été sculptée. Cela correspondait parfaitement aux œuvres du peintre qui représentaient toutes des paysages naturels et magiques. Les gens se mirent à s’éparpiller pour admirer toutes les œuvres. Polux était justement devant l’envol des nirondelle quand une voix familière s’adressa à lui : -«Vous devez beaucoup aimer ce tableau pour venir le voir de nouveau ici. » Le majordome se retourna. La kirlia était venue. Cela ne l’étonnait pas. Quiconque cherchant le tatouage de Bouh se serait intéressé à ses peintures. Une révélation lui vint en tête. Voilà pourquoi il l’avait surprise dans la chambre d’ami la dernière fois ! Elle devait penser que l’un des tableaux contenait un indice, voire même le tatouage ! La kirlia reprit la parole : -«Alors, j’ai entendu dire que avez été à l’hôpital il y a quelques jours ? J’espère que rien de fâcheux ne vous est arrivé. » Le poing de Polux commençait à chauffer. Comment contenir ses émotions quand vous savez que l’autre devant vous joue un double jeu ! La jeune femme vit son poing tremblant. -«Vous allez bien ? -Oui, ce n’est rien, une simple brûlure, répondit Polux. -Laissez-moi voir, j’ai quelques talents de guérison. Oh votre main est brûlante ! » Elle commençait à lui enlever le gant. Il retira précipitamment sa main. -«Non c’est inutile, je suis déjà un traitement. Merci de vous en inquiétez. » Elle le regarda d’un drôle d’air. Elle ouvrit la bouche pour lui répondre quelque chose mais un grand fracas de verre brisé retentit. Des dizaines de tylton venaient de fracasser l’entrée du musée. Ils surgirent dans la nouvelle aile en faisant fuir dans tous les sens les invités. Polux s’apprêtait à dire à la kirlia de partir mais elle avait déjà disparu. Décidé, il se mit dans un coin vide et se transforma en tartard. Il se campa alors devant les volatiles et les pointa de son doigt. -«Repartez tout de suite d’où vous venez, ou je vous donnerai de nouveau une bonne correction ! » Mais cette fois-ci, les tylton ne semblaient pas du tout effrayés. Au contraire, ils semblaient extrêmement confiants. -«Allez les gars, on lui fait la peau, rien ne peut nous arriver maintenant ! » Et ils fondirent sur lui. Polux les combattit de toute la force qu’il put. Il mit au sol tous les tylton qui venaient sur lui, mais à chaque fois qu’un était ko, deux autres arrivaient pour le remplacer. Le plus étrange était qu’ils ne semblaient même pas essayer de le blesser, ils se contentaient de lui lancer des jets de sable. Soudain l’altaria entra dans la pièce, une sphère à la patte. Son sourire était extrêmement mauvais, jubilatoire même. -«Sortez d’ici les gars, je me charge de la suite. J’ai un compte à régler avec le clown. » Il s’approcha un peu plus et appuya sur le bouton de la sphère. Elle se mit à clignoter d’une lumière verte. Les tylton s’enfuirent en ricanant. Polux resta sans bouger, fixant le chef du gang. -«Qu’est-ce que vous comptez faire ? Quelle est cette chose ? demanda-t-il. -Oh mais tu vas voir. Mes sbires t’ont couvert de saleté. Il est temps de te faire mordre la poussière ahahah ! » Et il lança la sphère dans les airs. Polux sauta derrière la statue. Quand la sphère tomba au sol, une lumière éblouissante emplit la pièce. Une vibration se déploya dans les airs. Polux dut fermer les yeux tellement la lumière l’aveuglait. Quand Polux rouvrit les yeux, il n’y avait plus personne. La salle n’était pas détruite, elle était toujours en parfaite état. Un bruit de pas et de discussions commença à emplir la pièce. Apparemment les gens revenaient pour voir ce qui s’était passé. Polux se retransforma en têtarte. -«Oh mon dieu mais c’est terrible ! » C’était Shaka Nido qui avait parlé. Avec tous les invités, ils s’étaient déployés dans la salle pour regarder le terrible spectacle. Les tableaux étaient vides. Plus aucune couleur, comme s’il n’y avait rien eu dessus. Les lierres avaient aussi disparu. Pas de cendres, pas de feuilles mortes, rien. La salle était entièrement vide. Polux s’approcha de Shaka. -«Que s’est-il passé ici ? -Je vais vous le dire, moi, ce qui s’est passé ! » C’était le chef Djo qui venait d’entrer. Toute une escouade de policiers se trouvait derrière lui, envahissant peu à peu toute la salle. -«Dans l’incendie de l’immeuble de Pashmilla SARL, nous avons découvert un complexe secret inconnu même de Monsieur Requiem conçu pour la création d’une toute nouvelle sorte de bombe, la bombe N pour nettoyante. Et visiblement ils ont décidé de la tester ici. -La tester ? s’écria Digi Nido. Vous voulez dire qu’ils vont recommencer ? -Bien sûr ! Et nous craignons que lorsque cela se reproduira, ce sera à plus grande échelle. » La kirlia surgit de nulle part pour se mêler à la conversation. -«En quoi est-ce si grave ? Cette bombe n’a endommagé aucun structure ni blessé qui que ce soit. » Polux la regarda, perplexe. Où était-elle passée ? Etait-elle restée dans la salle durant le combat ? Le braségali lui répondit de façon très sèche. -«Vous ne voyez donc pas ? Cette bombe est capable d’annihiler toute végétation ! Alors certes aucun de ceux présents dans la salle n’ont été blessé, mais vous imaginez ce qui se passerait si toute la végétation de Passopolis disparaissait ? Notre air serait tellement pollué qu’en quelques jours nous serions tous morts asphyxiés. Nous devons trouver les coupables ! Je me chargerai personnellement de cette affaire. » Il sembla enfin remarquer Polux. -«Tiens vous êtes là vous ! Toujours là où il ne faut pas ! Et vous êtes couvert de sable, vous seriez-vous battu contre le gang ? -Non Chef Djo, je me suis juste caché derrière la statue. Contrairement à vous je ne sais pas me battre. -En parlant de combat, dit Tracy, avez-vous vu ce tartard vert ? Il s’est vaillamment battu contre les tylton ! -Oui, rajouta Shaka, je l’ai vu ! Avec sa cape il est apparu de nulle part pour nous défendre, un vrai super-héros ! -Super-héros, c’est le mot, rajouta la kirlia en fixant Polux. » Le majordome se sentit obligé de dire quelque chose. -«Je l’ai vu aussi, il avait une sorte de couronne dessinée sur sa cape. Etrange. » Les invités se mirent à chuchoter entre eux. Un super-héros ici, à Passopolis ? Certains commencèrent à mener des théories sur l’identité de cette personne. La couronne était-elle un indice ? Pourquoi était-il vert ? Etait-il au courant de l’attaque du gang ? Voyant que la situation commençait à dégénérer, Djo cria d’une voix forte : -«Mesdames, messieurs du calme ! Super-héros ou pas, la police reste la seule à faire respecter la loi ! Rentrez tous chez vous, nous nous occupons du reste ! » Tout ce petit monde redescendit sur terre et sortit du musée. Devant la statue de l’entrée, la kirlia s’adressa à Polux. -«Monsieur Polux, je ne vous ai pas vu quand ce tartard vert est intervenu. Où étiez-vous ? -Je vous l’ai déjà dit, je m’étais caché derrière la statue. » La kirlia ne cillait pas des yeux. -«Il faut croire que j’ai une mauvaise vue. Il parait que le dieu Créhelf était aveugle, peut-être est-ce ce qu’il faut pour accéder à la connaissance. » Polux la regarda quelques instants, cherchant quoi dire. Digi Nido le héla au loin pour monter dans sa limousine. Le batracien remercia le ciel de cette intervention inopinée, s’excusa et partit. La jeune femme ne le quitta pas des yeux tandis qu’il montait dans la longue voiture. Après avoir passé le reste de l’après-midi chez les Nidos, Polux rentra chez lui en voiture. Il était très anxieux. La kirlia semblait avoir compris son secret. Qu’allait-elle faire ? Le révéler au Chef Djo ? Si c’était le cas, nul doute que le braségali s’empresserait de lui faire subir un interrogatoire poussé. Il risquerait même d’être pris pour complice de cet attentat à la bombe. En arrivant dans son salon, Polux aperçut une petite carte sur la table basse. C’était une carte de visite de Pashmilla SARL, avec le slogan «Nous faisons mordre la poussière à la saleté de vos maisons ». Au dos, deux petites phrases d’une très belle écriture étaient inscrites. Deux petites phrases qui firent transpirer Polux. J’ai découvert votre secret. Rendez-vous ce soir à minuit chez moi. Polux sortit de chez lui précipitamment. Qui lui avait envoyé ce message ? La kirlia ou Requiem ? Ou peut-être étaient-ils de mèche après tout. Transformé en tartard, il filait entre les immeubles plus vite que le vent. La carte de visite était celle de Requiem. Et Requiem habitait en haut de l’immeuble de son entreprise. Immeuble qui avait été rongé par les flammes. Mais le sous-sol, lui, était resté suffisamment intact pour permettre à la police de trouver les informations sur la bombe N. Ce ne pouvait être qu’à cet endroit. Arrivé sur place, Polux ne se donna même pas la peine de se cacher. Les lieux étaient déserts. Entrant par la grande porte, il descendit l’escalier dont la porte avait été détruite par l’incendie. Les murs étaient noirs et de longs cable sortaient du plafond, émettant de temps à autre des gerbes d’électricité. Alors qu’il franchissait le premier couloir, Polux distingua une ombre au loin sur sa droite. Elle bougeait lentement, comme si elle lui faisait signe de la suivre. Etait-ce la kirlia ? De toute manière, il n’avait pas le choix. Polux déambula ainsi pendant un bon moment de couloirs en couloirs jusqu’à se retrouver devant une grande porte à double battants. Il n’avait pas vu cette porte la dernière fois qu’il était venu ici, mais en même temps il n’avait pas trop eu l’occasion d’admirer les lieux. Doucement, il poussa la porte. L’autre côté était plongé dans le noir. Prudent, Polux fit deux pas. Soudain une lumière l’aveugla. Des bras mécaniques l’empoignèrent et le maintinrent au sol. Un grand rire retentit : -«Ahahahah, tu es tombé dans la gueule du grahyéna stupide grenouille ! » La lumière diminua et Polux réalisa où il était : dans la salle de torture des queulorior. De sa position, cloué sur le tapis roulant, il avait une vue imprenable sur la salle d’observation, d’où un petit rongeur à haut de forme le regardait, jubilant dans un haut-parleur. -«Alors alors, le coupable revient sur les lieux de son crime, hein ? » Polux garda le silence. Rien de ce qu’il pourrait dire allait le sortir de là . -«Et bien, tu ne parles pas ? S’écria Requiem. Tu ne te demandes pas ce que j’ai créé ici ? Répond-moi ! » Il était devenu tout rouge de colère. Polux se le nota dans un coin de sa tête. Son ennemi était facilement susceptible. -«Qu’avez-vous créé ici ? demanda-t-il d’une voix calme. -Ah tu as enfin peur, ahahah ! Franchement je ne sais pas comment mon associé a su, mais c’est un devin. Il m’a assuré que tu viendrais ici ce soir pour récupérer une preuve de ta présence le jour de l’incendie. Quel idiot tu es ! Tout a brulé ! Par ta faute ! Mais maintenant que je te tiens, je vais pouvoir me débarrasser de toi, admire mon chef d’œuvre ! » Il appuya sur un bouton, ce qui enclencha tout un mécanisme. Des rouages que Polux n’avait pas vu au mur se mirent à tourner, les uns après les autres, jusqu’à ce qu’une petite ouverture se dévoile au centre du sol de la pièce. Dans un nuage de fumée, une petite plateforme en sortit, avec dessus une petite sphère familière. -«Regarde, c’est la bombe N ! MA bombe N ! Elle va anéantir une bonne fois pour toute trace de saleté de cette ville puante et malodorante, à commencer par le quartier sud ! -Ooooooh, répondit Polux d’une voix morne. Vous comptez passer le balai, que c’est gentil à vous. » Le rouge monta aux joues de Requiem. -«Ne te moque pas de moi ! Ma bombe N n’annihile pas que la poussière, non non non. Elle fait disparaitre tout ce qui peut en produire. Comme cette maudite végétation ! Et devine quoi, elle efface aussi toute personne ou objet en contact avec de la saleté. » Polux eut une révélation. Voilà pourquoi les tylton s’étaient contentés de lui envoyer des jets de sable durant le combat du musée. S’il ne s’était pas caché derrière la statue, la bombe l’aurait tué sur place ! Une nouvelle pensée lui traversa l’esprit. -«Attendez, mais vous allez tuer tous les gens du quartier sud ! Ils n’ont pas l’eau courante et vivent dans la poussière la plus totale. Ce sera un génocide ! -Je vois que tu commences à comprendre la grandeur de ma bombe. Passopolis est un magnifique diamant lumineux. Mais une de ses facettes est noire de suie. Le quartier sud doit être annihilé ! Et alors cette ville sera enfin parfaite ! Ahahahah mon plan est fabuleux ! Et je ne compte pas m’arrêter là . Après Passopolis, toutes les grandes villes du monde subiront le même sort jusqu’à ce que la planète toute entière ne soit plus qu’un magnifique diamant pur ! Je suis un génie ahahah ! » Polux sentit son tatouage lui brûler la peau. Cet homme était complètement dément. Et il ne savait clairement rien du tatouage. Polux réalisa qu’il s’était fait manipulé en beauté. Le véritable meurtrier de Bouh avait découvert son secret, et plutôt que de se salir les mains, l’avait jeté dans les griffes de ce rongeur illuminé. Le petit fou prit le regard défaitiste de Polux pour de la peur. Ricanant encore plus, il appuya sur un nouveau bouton. -«Bien, je te laisse maintenant ! Dans quelques heures à l’aube le maire FC va inaugurer la restauration d’une rue du quartier sud. Je vais y jeter ma bombe, ainsi ce stupide avaltout mourra en même temps que son cher quartier sud. Quant à toi, malheureusement tu ne pourras pas assister au spectacle. Ma petite bombe chérie ici présente va se faire un plaisir d’effacer toute présence de cet immeuble un peu trop incriminant pour moi. Et toi aussi par la même occasion. Comme j’ai l’esprit pratique c’est fou quand même ahahah ! Adieu gros crapaud ! » Et il quitta la salle d’observation en riant à gorges déployées. Au même instant des bras mécaniques surgirent des murs pour l’enduire de cendres. La bombe N commença un décompte. Trois minutes avant l’explosion. |
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