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Lecture du chapitre 10 | |
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Nom de l'œuvre : Nous voulions simplement être des héros... [Héros] | Nom du chapitre : Mission de sauvetage |
Écrit par Cyrlight | Chapitre publié le : 15/8/2016 à 00:00 |
Œuvre lue 11053 fois | Dernière édition le : 15/8/2016 à 00:00 |
Duncan se laissa tomber le long d'un mur, le visage entre les mains, la peau moite de sueur. Ses pokémon avaient fui jusqu'à trouver refuge dans une ruelle sombre, car cela ne faisait aucun doute qu'ils auraient d'ici peu toutes les polices de Voilaroc, voire même l'armée, à leur trousse. Ils espéraient que ce lieu lugubre leur fournirait une cachette le temps pour eux de reprendre leur souffle. - Ramenez-moi au repaire, haleta l'humain. Je vous en supplie. Ashton voulut lui répondre, avant de se souvenir que, sans son oreillette, il ne pouvait plus la comprendre. Elle secoua la tête en signe de dénégation. Non seulement leur base souterraine était en ruine, mais de surcroît, c'était certainement le premier endroit où l'on penserait à les chercher. - Qu'est-ce que tu conseilles, Zaiyad ? interrogea Raphaël. On doit aller récupérer Dexylo chez les scientifiques avant que ses parents ne nous lâchent une armada sur la Terre, mais on ne peut pas laisser Duncan seul pour autant. - Il va falloir qu'on se sépare, même si cette idée ne m'enchante guère. Avec le coup que tu as subi tout à l'heure, tu n'es pas en état de mener d'autres combats. Tu vas rester avec lui, ainsi que Boulard. - Attends... interrompit Willy. Tu crois vraiment qu'à nous quatre, nous allons pouvoir rentrer dans le QG des chercheurs qui ont enlevé Dexylo et nous échapper avec lui ? C'est de la folie. Nous n'y parviendrons jamais. Nous ne nous serions même pas échappés du commissariat sans la puissance fournie par la méga-évolution d'Ashton, or cette forme disparaîtra dès qu'elle s'éloignera de Duncan. - J'en ai conscience, mais ce n'est pas comme si nous avions le choix, souligna Zaiyad. Vous avez vu les pouvoirs dont dispose un seul Deoxys ? Le massacre qu'il a commis ? Imaginez une invasion... C'est tout Sinnoh qui périra. - Et alors ? Tous les regards se tournèrent vers Ashton, qui venait de s'exprimer d'un ton sec. Elle avait les bras croisés sur son buste et ses yeux reflétaient un dédain encore plus marqué qu'à l'accoutumée. Le leader du groupe l'observa avec suspicion. - Qu'est-ce que tu veux dire par là ? - J'en dis que, quoi qu'il puisse arriver aux humains, ils l'auront bien cherché. Duncan a voulu faire de nous des justiciers dans le but noble de venir en aide aux innocents, mais en existe-t-il vraiment ? Il veut que nous protégions les humains à cause de ce qui lui est arrivé, mais ce sont des humains qui l'ont agressé, ce jour-là . Les scientifiques qui sont sans doute en train de torturer Dexylo au nom de la connaissance à l'instant où nous parlons sont des humains. Les policiers qui nous ont incarcérés aujourd'hui, alors que notre mission était juste et pour le moins héroïque, sont également des humains. Je commence à me demander si tout ceci en vaut réellement la peine... - Quoi ? s'offusqua Vanille. Tu préfèrerais que l'on reste là , à attendre que tous ces gens se fassent décimer par une armée extraterrestre ? Certes, ils ne sont pas tous blancs comme neige, mais je ne crois pas que quiconque mérite un tel sort. Ce serait trop injuste. - Comment peux-tu encore parler de justice alors que nous sommes désormais des fugitifs aux yeux de la loi, uniquement parce que nous nous efforçons actuellement de sauver la vie de milliers d'individus qui, selon les dires de la police, nous haïront bientôt comme de vulgaires criminels ! s'agaça Ashton. - Je... Je... Zaiyad ? L'Hélédelle s'orienta vers le Luxray, qui n'avait pas prononcé un mot. Même si le discours de l'humanoïde était extrémiste, il ne pouvait pas lui donner tort. Les hommes avaient eux-mêmes provoqué la catastrophe qui les menaçait désormais et, non contents de cela, ils s'efforçaient de surcroît, bien que cela soit inconscient, de les arrêter, alors qu'ils tentaient de les sauver. - À défaut d'agir dans l'intérêt des humains, agissons au moins dans celui de Dexylo, finit-il par souffler. Il ne mérite pas toutes les souffrances qu'il doit endurer uniquement parce qu'il vient d'autre part. Sauvons-le et renvoyons-le chez lui, où il sera en sécurité, contrairement à ici. - C'est bien joli, tout ça, mais ça ne nous dit pas comment nous allons pénétrer dans la base scientifique, et encore moins en ressortir vivants, insista Willy. - J'ai peut-être une idée... annonça Vanille. Pourquoi pas en volant ? *** Comme décidé par Zaiyad, le groupe s'était scindé en deux. Il avait été convenu que Boulard, Raphaël et Duncan se devraient se rapprocher le plus possible de la météorite, en évitant soigneusement d'être à nouveau capturés par la police, et attendre leur retour à proximité. L'équipe menée par le Luxray avait réussi à atteindre pratiquement sans encombre le bâtiment à la pointe de la technologie, qui avait été fut un temps l'un des quartiers secrets de la Team Galaxie. Zaiyad songea avec une pointe d'ironie que ce qui se passait à l'intérieur n'était sans doute guère plus sain qu'à l'époque de l'organisation criminelle. Les effets de la méga-évolution s'étaient dissipés et Ashton avait recouvré son apparence normale. Puisqu'elle était très mince, grâce au régime draconien auquel elle s'astreignait, Vanille n'aurait aucune peine à la porter jusqu'au toit, de même que Willy. Le canidé électrique, cependant, était beaucoup plus lourd qu'eux, raison pour laquelle il avait prévu un autre plan. Pendant que ses trois équipiers s'infiltreraient dans le bâtiment en se faufilant dans le système d'aération, lui-même en forcerait l'accès principal. Il espérait attirer toute l'attention sur lui en agissant de la sorte, et ainsi offrir une diversion de choix à ses amis. Si le personnel se concentrait sur lui, cela leur laisserait pratiquement le champ libre pour localiser Dexylo et s'enfuir avec lui. - Tu es sûr que tu ne veux pas que je reste avec toi ? demanda Vanille alors qu'elle saisissait Willy entre ses serres. Je peux très bien le monter là -haut et revenir. - Ne t'inquiète pas, ça ira. - Tu as intérêt, parce que je ne te le pardonnerais pas s'il devait t'arriver malheur. L'espace d'une seconde, Zaiyad crut voir une larme perler dans les yeux de son amie, mais celle-ci détourna le regard et donna un puissant coup d'ailes afin de s'élever dans les airs. En l'espace de quelques secondes, plusieurs mètres la séparaient déjà du sol, tandis qu'elle rejoignait Ashton. Le moment était venu pour le Luxray de passer à l'action. Il s'étira. Ses muscles étaient fourbus, à cause des nombreux efforts qu'il avait dû fournir au cours de la journée, et il implorait mentalement Arceus de lui donner la force de résister encore un peu, assez pour sauver l'extraterrestre et, accessoirement, une planète qui ne le méritait pas forcément. Il prit son élan. Face à lui se dressait la double porte, essentiellement composée de verre, qui bloquait l'entrée de la base. Elle était verrouillée par un digicode, mais il osait espérer qu'elle ne résisterait pas à son attaque Bélier. Il s'élança à toute allure, gagnant de la vitesse à chaque foulée, jusqu'à ce que son crâne vienne heurter les battants. Leurs gonds cédèrent et ils basculèrent à la renverse. Le résultat fut immédiat. Une alarme stridente résonna dans tous les hauts-parleurs, tandis que tous les regards se tournaient vers Zaiyad. Il venait de pénétrer dans un vaste hall, où une réceptionniste lui faisait face. Deux hommes étaient également présents, et ils venaient de se figer alors qu'ils se dirigeaient vers l'escalier. - Eh ! s'exclama l'un d'eux. Ce Luxray... Ce n'est pas celui dont les collègues ont parlé ? Je croyais qu'il l'avait remis à la police. L'intéressé gronda férocement en montrant les crocs. Comme l'hôtesse d'accueil venait de se jeter à couvert derrière son comptoir, apeurée, il choisit de l'ignorer. À première vue, elle ne représentait pas une menace. Ce n'était cependant pas le cas des autres individus qui le fixait d'un air mauvais. Ils glissèrent une main dans l'une des poches de leur blouse, pour en tirer une pokéball de façon concomitante. Zaiyad allait déjà devoir livrer un combat, mais il s'y était attendu. Il était près. Sa gueule s'ouvrit en même temps que les sphères rouge et noir, et il chargea aussitôt ses adversaires. *** - Willy, plus vite ! s'exaspéra Ashton. - Beurk, c'est plein de poussière. Si Vanille était passée devant, elle aurait pu la repousser avec ses attaques vol. - Tu me surestimes. Dans un espace aussi confiné que celui-ci, je ne peux même pas mouvoir mes ailes. Ils avançaient en fil indienne, le dos courbé, dans la ventilation. Le Chimpenfeu progressait beaucoup trop lentement au goût de ses partenaires, qui ne cachaient pas leur impatience. Hélas pour elles, elles étaient bloquées derrière lui, puisqu'il ouvrait la voie et que le conduit était trop étroit pour leur permettre de le devancer. - Si seulement cette alarme s'arrêtait, nous pourrions peut-être entendre quelque chose, maugréa Ashton, car la sonnerie stridente, provoquée par l'entrée fracassante de Zaiyad, leur vrillait les tympans. - Là ! s'écria soudain Willy. J'aperçois quelque chose. Il venait de s'immobiliser au-dessus d'une grille métallique, qui lui offrait une vue limitée sur un vaste laboratoire. Son champ de vision avait beau être réduit, il réussit tout de même à distinguer une longue table sur laquelle était sanglé Dexylo, juste avant que trois scientifiques ne le dissimulent en se plaçant devant lui. - Il est là , juste en-dessous, mais il n'est pas seul. Apparemment, la diversion de Zaiyad n'a pas fonctionné aussi bien que prévu. - Je suppose que la priorité de ces hommes est de s'occuper de leur Roucool aux oeufs d'or, pendant que d'autres se chargeront de notre ami. Pauvre Zaiyad... s'apitoya Vanille. J'implore Arceus qu'il ne lui arrive rien. - Au moins, grâce à toi, je comprends mieux pourquoi les Hélédelle sont associées à la notion de romantisme. Ashton, égoïste de nature, avait beaucoup de mal à supporter au quotidien le regard dégoulinant d'amour et de mièvrerie avec lequel sa partenaire contemplait le Luxray. Timide comme elle l'était, elle n'avait jamais osé se déclarer à Zaiyad. Quant à ce dernier, solitaire dans l'âme, même s'il éprouvait quelque inclination à son égard, il la garderait sûrement pour lui. - Que fait-on ? interrogea Willy, les ramenant l'une comme l'autre à l'urgence de la situation. Ils sont au moins six, là -dedans. Non, sept. - Est-ce qu'ils sont en alerte ? - Hum... Non. Ils semblent plutôt calmes. Puisque Zaiyad a attaqué par le rez-de-chaussée, ils s'attendent sans doute à ce que leurs collègues endiguent la menace avant qu'elle ne soit en mesure de les atteindre. - Dans ce cas, allons-y. Ils ne seront pas préparés à nous voir surgir du plafond. Est-ce que tu peux faire fondre la grille ? Le Chimpenfeu acquiesça et Ashton recula à quatre pattes, pour permettre à Vanille de s'éloigner également des Flammèches qu'il crachait. La chaleur devint rapidement étouffante dans cet espace confiné, mais par chance, la grille d'aération ne tarda pas à céder. Le singe la retint entre ses pattes juste avant qu'elle ne tombe. - Vanille, passe la première. Essaye de rejoindre Dexylo par tous les moyens et de le libérer. Willy et moi, nous allons nous occuper de ces individus. L'Hélédelle sauta à travers le trou béant qui se découpait désormais dans le conduit et déploya presque aussitôt ses ailes élégantes. Ses deux amis la suivirent presque aussitôt. Ashton se réceptionna sur le sol, presque trois mètres plus bas, avec grâce, pendant que le Chimpenfeu atterrissait avec agilité. Les scientifiques, qui portaient tous des masques et des lunettes de protection, se tournèrent immédiatement vers eux, surpris par leur irruption. Alors qu'ils esquissaient un geste pour dégainer leurs pokéball, le poing de Willy s'enflamma et le corps de la Gardevoir s'entoura un halo psychique. |
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