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Lecture d'un chapitre



Lecture du chapitre 6
Nom de l'œuvre : Oiseaux de Nuit [SuperHeros] Nom du chapitre : Deus Ex Machina
Écrit par Elvic Chapitre publié le : 2/9/2016 à 01:32
Œuvre lue 5892 fois Dernière édition le : 2/9/2016 à 01:32
Nuit du 14 au 15 août 201X.

"Le vol de pokémon appartenant à autrui est considéré comme un crime sévèrement puni par la loi."
Convention de la Ligue - 199X.

********

"Vous êtes certain que c'est une bonne idée?" Marco opina du chef, tout en posant son index sur ses lèvres. La jeune femme n'était visiblement pas très versée dans l'infiltration, pas plus que le type déguisé en Roucarnage. Elle venait de parler à voix haute. Il allait falloir agir vite: si les autres les avaient entendus, ils étaient cuits. Il fallait frapper tout de suite.
Il percuta violemment la petite porte qui se trouvait devant eux. Comme il l'espérait, les autres ne l'avaient pas verrouillée, et elle s'ouvrit à la volée. Les autres, justement, le regardaient d'un air effaré. Deux, debout, penchés sur une petite table. Son sang ne fit qu'un tour: il se saisit d'une de ses pinces et activa son dispositif, la projetant à une vitesse terrible vers l'un des Rockets, pour finalement lui agripper la cheville... Et lui délivrer une décharge de plus de 200000 volts. Le malheureux n'eut même pas le temps de crier, son coeur arrêté sur le coup. Marco pivota d'un geste leste vers le second, mais celui-ci, plus prompt que son collègue, s'était déjà saisi du revolver qu'il portait à la ceinture. Il déglutit: il fallait beaucoup moins de temps à l'ennemi pour presser sa gâchette qu'il ne lui en fallait pour activer sa deuxième pince... L'autre tira. Manqué. Chanceux, foutu chanceux d'électricien, songea-t-il. Il n'eut pas le temps de tirer une seconde balle. Déjà, celui qui se faisait appeler le Rapace avait lancé une sorte de plume, qui était allée se ficher en plein milieu du thorax du Rocket. Il s'effondra.
Marco grommela.
"On aurait du en laisser un en vie pour le faire parler...
- Vous auriez préféré qu'on le laisse vous tuer, Voltman? répondit la Louve.
- Ce n'était pas un reproche, mademoiselle, mais reconnaissez qu'on est complétement paumés... grogna-t-il.
- Je le sais aussi bien que vous, et je vous rappelle par la même que c'était votre plan, s'agaça la jeune femme.
- J'ai trouvé quelque chose."
C'était le jeune qui venait de parler. Il n'avait pratiquement pas pipé mot depuis qu'ils s'étaient réunis, environ une heure plus tôt, devant le Manoir. Il semblait soucieux, et cela transparaissait malgré son masque.

Marco et la Louve s'avancèrent vers la petite table. Le reste de la pièce était austère, presque vite: en dehors de la table et de deux chaises, elle ne comprenait qu'une petite commode surplombée d'une vieille machine à café. La tapisserie aux murs était une horreur, avec un motif floral probablement déjà démodé à l'époque de la construction de Manoir, rongée par l'usure et les moisissures. Charmante ambiance.
Enfin, il y avait la table, et dessus un ordinateur portable dernier cri, sur le clavier duquel le Rapace semblait en train de s'affairer. "On dirait un système de surveillance... Regardez, là." L'écran était splité en quatre parties. Deux d'entre elles ne montraient que des couloirs vides. Sur la troisième, on pouvait voir un escalier s'enfonçant vers les entrailles du Manoir, que remontaient actuellement quatre Rockets lourdement armée. Enfin, la dernière partie de l'écran avait de quoi intriguer. On y voyait de grandes cuves, dont le contenu n'était pas facile à distinguer au vu de la qualité de la vidéo... Marco n'aimait pas ça.
"Je crois que je sais où c'est", glissa le jeune Rapace en désignant l'escalier. "On est passés devant tout à l'heure.
- Dommage que ce soit l'heure de pointe...", grinça-t-il.

********

Kim tremblait un peu. Il venait de tuer un homme, et cette seule idée lui donnait violemment la nausée. Il avait peur aussi. Certes, il venait de trouver une piste pour avancer dans le Manoir, mais il était maintenant certain que la vieille bâtisse était occupée par la Team Rocket. Quand aux cuves qu'il entrevoyait sur l'écran... Il frissonna. Mieux valait ne pas y penser. Il jeta à nouveau un oeil aux cadavres sur le sol de la pièce. Les fleurs brunâtres sur les murs délavés ajoutaient un côté extrêmement glauque au tableau d'ensemble. Il réprima un sanglot. Il ne voulait pas pleurer, surtout pas devant elle. La présence de Lupa le rassurait quelque peu, il se sentait plus fort, plus en sécurité aussi. Rien à voir avec ce Voltman, un véritable stéréotype du gars louche. Mais il devait bien l'avouer, jusqu'à présent il semblait plutôt de leur côté.
Il prit une grande inspiration. Déjà, Voltman, en leader autoproclamé, leur faisait signe de se hâter. Kim ne pouvait que partager son point de vue: ils erraient dans le Manoir à la recherche d'une piste depuis près d'une heure, et si l'endroit était équipé d'un système de vidéo-surveillance, il y avait fort à parier qu'ils étaient repérés, et que les Rockets en route dans l'escalier ne venaient pas pour une petite visite de courtoisie...

L'escalier n'était pas très loin, à seulement quelques croisements de couloirs. Ils sortirent.
"Par là", fit Kim en indiquant la direction opposée à celle de l'escalier. S'ils voulaient avoir une chance d'échapper à leurs poursuivants, ils avaient tout intérêt à prendre des chemins détournés. Par chance, la majorité des couloirs du Manoir se recoupaient, et Kim pensait pouvoir s'y retrouver.
Ils se mirent à courir, les couloirs se succédant les uns après les autres. Tout comme lui, la Louve et Voltman avaient la peur au ventre, et aucun d'eux ne parvenait à le cacher. Kim avançait en tête du groupe. Un nouveau virage. Il avança, sa main serrée sur ses plumes, la boule au ventre. Il bondit à l'angle du couloir pour tomber nez à nez avec... Rien. Rien, comme depuis plus d'une heure maintenant. Il sentait son coeur battre à tout rompre dans sa poitrine. L'adrénaline ne retombait pas, et chaque angle de couloir, chaque croisement était une véritable épreuve.
Et puis il le vit. L'escalier. La voie semblait libre...

********

"La revoila..." songea Lupa. Elle était presque sûre, maintenant qu'elle se remémorait la soirée depuis qu'ils avaient retrouvé ce type étrange au pied du Manoir. "Voltman" n'avait pas mis longtemps à faire étalage de ses talents. Il avait utilisé une sorte de gros aimant pour léviter jusqu'aux fenêtres du premier étage, puis leur avait lancé une corde afin qu'ils puissent le rejoindre. Ils s'étaient ensuite aventurés à l'intérieur, et avaient progressé pendant près d'une heure dans le dédale de couloirs, la majorité du temps en silence, Voltman ouvrant la marche et elle couvrant leurs arrières. Ils n'avaient alors rien trouvé de probant: les rares portes qu'ils rencontraient semblaient verrouillées, dans la vieille bâtisse à l'abandon. Rien de probant, sauf que Kim était persuadée d'avoir vu quelque chose. Rien de certain. Une ombre, tout au plus...
Elle commençait à s'agacer, lorsque soudain, au détour d'un couloir, des voix leur étaient parvenues d'un peu plus loin. Ils s'étaient dissimulés dans une armoire à moitié éventrés, et avaient suivi les deux Rockets dans la pièce austère, qui s'était révélé être une salle de contrôle de vidéo-surveillance au rabais.
Ils avaient combattu, et avaient fini par atterrir dans cet escalier nauséabond. Elle fermait une fois de plus la marche, assurant le groupe contre un éventuel retour de l'escouade qu'ils avaient vu grimper les marches quatre à quatre, probablement à leur rencontre. "Qu'ils viennent", songea-t-elle, "un peu d'exercice ne fera pas de mal à Tor, et un ultralaser bien placé vous fera le plus grand bien." Elle soupira. Elle espérait se tromper sur la chose qu'elle croyait avoir vue. Cette chose furtive qui semblait les suivre dans le glauquissime labyrinthe qu'était le Manoir de Cramois'île. Cette chose qui ressemblait beaucoup trop à ce qui possédait l'Ombre Noire.

Elle sentit le contact d'une main sur son épaule. Voltman. Il lui indiquait Kim, quelques marches plus, d'un geste discret. Visiblement, ils étaient arrivés au bas de l'escalier, et son "associé" la regardait d'un oeil interrogateur en lui désignant le Rapace. Elle s'approcha. Kim semblait buter sur une lourde porte métallique.
"Je sais pas quoi faire Lup', chuchota-t-il, tu penses pouvoir dégommer ça?
- Trop dangereux... Elle peut résister, et on sera grillés comme des cochons... Et on sait pas ce qu'y a derrière... répondit-elle sur le même ton.
- Alors je crois qu'on est bloqués...
- Sauf si..."
Lupa se retourna vers Voltman, lui faisant signe d'approcher. Il haussa un sourcil, visible malgré son match de catcheur, et s'exécuta. "C'est une porte métallique. Je pense que c'est une fermeture magnétique. C'est votre rayon ça non?" dit-elle tout bas. Il fit un signe de tête, un petit sourire indiquant qu'il avait compris. Lupa lui céda la place et retourna monter la garde. Quelques secondes plus tard, un petit "clic" lui confirma que son intuition était la bonne: la porte était déverrouillée.
Elle s'ouvrit dans un léger bruit de frottement, dévoilant une large salle obscure. Le Rapace, équipé de ses lunettes à infra-rouge, s'engagea le premier, suivi de Voltman. Lupa les suivit, presque à reculons. Quelque chose clochait, mais elle n'aura su dire quoi. Elle avança, ne voulant pas se faire distancer. Elle aurait sans doute du parler à Kim de l'ombre qu'elle avait aperçue. Elle espérait de tout coeur se tromper, mais une petite voix au fond d'elle même semblait fredonner qu'elle avait raison. Elle frissonna. La jeune femme franchit la porte à son tour, pour découvrir une pièce noire, dans laquelle on pouvait distinguer avec difficulté des formes massives éparpillées ça et là.
Un bruit de frottement se fit entendre. Elle vit Kim et Voltman se retourner, et comprit: la porte s'était refermée sur eux.

Soudain, la lumière fut.
Après la longue cavale dans l'obscurité moite du Manoir, ses yeux mirent quelques instants à s'habituer à l'obscurité. Et lorsqu'ils le firent, elle eut un haut-le-coeur. La pièce était immense, et ressemblait en tous points à un laboratoire pokémon. D'étranges machines clignotaient ça et là, autour de grandes cuves remplies d'un liquide saumâtre, et dans lesquelles flottaient des êtres difformes: pokémons boursoufflés, membres ou segments de corps, objets indescriptibles... Elle avait entendu parler des sombres événements qui s'étaient déroulés ici, et ayant conduit à l’avènement d'une créature terrible. Si les Rockets avaient réitéré... Elle n'osait y songer.
"Bienvenue dans cet humble... Comment dirais-je... Repaire?" fit une voix sinistre venue du fond du laboratoire. Des hommes en uniforme Rocket, armés jusqu'aux dents, sortirent d'un peu partout derrière les cuves, leur barrant tout espoir de fuite. Celui qui avait parlé se présenta devant eux. C'était le stéréotype du scientifique fou: légèrement vouté, il arborait une blouse maculée de fluides divers. De petites lunettes en métal donnaient à son visage fuyant un aspect presque inquiétant.
"Voici donc nos fameux justiciers de Cramois'île... L'intrépide Rapace..., coassa-t-il en passant devant l'intéressé, la plantureuse Louve Sanglante et... Un invité mystère? s'enquit-il.
- Vous pouvez m'appeler Voltman. Sa voix était emplie d'une colère toute contenue.
- Bien. Bien. Trève de politesses, fit-il en remontant ses lunettes. L'expérience finale est terminée, et c'est un succès. Je voudrais mesurer ses... Capacités.
- Mais de quoi parlez-vous? s'agaça Lupa.
- J'y viens, j'y viens..."
Ils se dirigèrent lentement vers le fond de la pièce, où prenaient place deux cuves reliées par des multiples fils. Dans l'une se tenait un homme, entièrement nu. Dans l'autre...
"Mais c'est... Mewtwo? s'exclama Lupa.
- Très juste. J'ignore où il se cachait, mais un gamin semble avoir réussi à la capturer il y a quelques années. Manque de chance, il a eu un petit... Accident à la gare de Safrania. C'est tout naturellement que nous avons récupéré notre du.
- C'était donc vrai... chuchota-t-elle.
- Hé. Hé."
Il pressa alors un gros bouton rouge.

********

La puissance. Une puissance immense, terrible. C'est la première chose qui vint à l'esprit de celui qui s'appelait autrefois Riel. Il rit, rit longtemps à gorge déployée. Tous ces efforts, pendant près de vingt ans, n'avaient donc pas été vains. Il s'aperçut qu'il était nu. Cela n'avait pas d'importance. Sans esquisser le moindre mouvement, il attira à lui le manteau déposé sur une chaise. En moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire, celui-ci était déjà sur ses épaules.
C'est alors qu'il prit conscience de son entourage, et s'aperçut qu'une petite foule l'entourait. Parmi eux, il distinguait ses hommes et... Ces étranges justiciers costumés. Malgré son accoutrement, ses pouvoirs lui apprirent que l'un d'eux était cet homme au Magneti qu'il avait rencontré quelques jours auparavant. Il fit glisser son regard sur son associé de professeur Mori.
"Hem... Monsieur... Ces individus se sont introduits dans le Manoir... Je me suis dit que vous auriez envie d'évaluer vos nouvelles capacités...
- Je vois... fit-il sans même ouvrir la bouche, sa voix grave résonnant dans le crâne de tous les présents. Effectivement, je me dois de vous châtier.
- Vous... Vous êtes... Vous êtes un de ceux de Jungle X, pas vrai? fit le jeune homme déguisé en oiseau d'une voix presque plaintive.
- C'est exact. Mais je me dois de me présenter. Je vous autorise à m'appeler Dieu. Je suis le dieu hors de la machine. Le Deus Ex Machina! s'exclama celui qui autrefois s'appelait Riel. Et il est temps pour vous d'apprendre."
Sans autre forme de procès, il ajusta celui qui venait de parler, et, le doigt tendu, fit partir un puissant rayon d'énergie. Le Rapace n'eut pas l'occasion de crier: un trou béant s'ouvrait au beau milieu de sa poitrine... Tout le monde se mit à crier.

********

Je suis là.
Je le vois.
Il est comme moi.
Il est triste, lui aussi.
Et il est proche de ceux qui l'ont tué.
Il est parfait.
Je rampe dans l'ombre. Il ne peut pas me voir. Il y a beaucoup de haine ici. C'est parfait. Il a peur, il a peur de l'autre. Moi pas.
Je me jette sur lui.
Il est à moi!

Je prends conscience de ce qui se passe. C'est comme si je n'était plus seul, comme si tout avait changé. Une nouvelle présence est là, dans ma tête. Elle me souffle quoi faire, elle me rassure... Je regarde autour de moi. Les deux qui m'accompagnent, je sais que je dois les tuer. Pas tout de suite. Je veux qu'ils aient peur de moi.
Il est temps de partir, ou bien l'autre me tuera moi aussi. On se reverra, je le sais. Je disparais dans les ombres, et je sors d'ici. Je les retrouverai.
Je suis Voltman. Je suis l'Ombre. Et je viens me venger.
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