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Lecture du chapitre 2 | |
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Nom de l'œuvre : Eter City [Election - 2017] | Nom du chapitre : Rubrique chien écrasé |
Écrit par Requiem | Chapitre publié le : 18/6/2017 à 23:50 |
Œuvre lue 5470 fois | Dernière édition le : 6/10/2017 à 12:31 |
Eter City - Avant les évènements Soleil et Lune - Rubrique chien écrasé Jamila n’aimait pas courir. Pour tout dire elle ne courait jamais. Pourtant elle avait couru lorsqu’elle avait décroché son portable et qu’une femme se présentant comme médecin urgentiste lui avait déclaré que Mohok Likki avait eu un accident et était à présent en soins intensifs. C’était donc tout naturel qu’elle arrivât complètement échevelée devant l’hôpital, sa lourde poitrine se soulevant à un rythme effréné. La main contre le mur, elle attendit quelques instants avant de retrouver une certaine contenance, passa une main dans ses cheveux frisés pour leur donner un semblant d’homogénéité et passa les portes coulissantes du grand bâtiment. Elle perdit quelques minutes à l’accueil pour expliquer à l’infirmière de garde que, bien qu’elle ne fasse pas partie de la famille de l’accidenté, elle était la personne la plus proche qu’il connaissait et son contact en cas d’urgence. Mohok avait bien une cousine, mais celle-ci vivait à Rhode, quasiment de l’autre côté du globe. La jeune femme suivit ensuite les indications à travers un dédale de couloirs et de portes anti-incendie qui se ressemblaient tous plus les uns que les autres. Heureusement un marquage au sol de différentes couleurs lui indiquait le chemin à suivre et elle ne mit pas très longtemps à trouver la personne qui l’avait appelée un peu plus tôt dans la nuit en la tirant de son sommeil. Alors que le médecin urgentiste lui expliquait à quel point le cas de Mohok était préoccupant, Jamila ne pouvait s’empêcher de regarder le cadran de l’horloge qui tic-tacquait au-dessus de son crâne. Il était presque 4 heures du matin. Mohok avait appelé peu après 22 heures pour lui annoncer qu’il avait fait une avancée majeure dans son enquête sur la Fondation mais qu’il avait besoin de son ordinateur. Elle l’avait attendu une partie de la nuit en regardant PokéChef, l’émission culinaire des pokévores avant de s’endormir sur son canapé en plein milieu de Qui veut épouser mon Pokémon ? Pendant leur conversation, Mohok lui avait paru nerveux. Pas dans le sens qu’il était inquiet mais plutôt excité par sa découverte. Il lui avait parlé d’un inconnu dans son salon qui lui avait filé un sac contenant des CT pour ordinateur. Jamila était dubitative mais elle savait que l’informatique et Mohok faisaient trois. Il avait insisté pour qu’ils se voient tout de suite et elle avait dû quitter son pyjama Pikachu pour se rhabiller. Elle avait laissé Tawan endormi entre les draps froissés et était descendue pour se faire un café. Elle l’avait bu puis en avait repris un autre en se demande quelle pouvait bien être la découverte de Mohok. Pendant qu’elle revivait mentalement la scène, les aiguilles tournaient lentement dans le cadran en faisant « tic-tac », « tic-tac », « tic-tac » dans le couloir aseptisé de l’hôpital. - Mademoiselle ? Mademoiselle ? Vous allez bien ? - Kééé ? fit Jamili en papillonnant des paupières. Elle n’avait rien écouté. - Vous êtes sous le choc c’est normal, répliqua l’urgentiste en lui plaçant une main compatissante sur l’épaule. Mais vous devriez quand même vous asseoir en attendant qu’on vous appelle pour l’identification du corps à la morgue. Le cœur de Jamila manqua un battement. - L’ident… Mais je croyais que Mohok était en soins intensifs ? Le regard de la doctoresse était dégoulinant de compassion. Elle secoua la tête et la força à s’asseoir. Les genoux de la jeune femme s’entrechoquèrent violemment. Quelques secondes de plus et Jamila se serait écroulée par terre à l’image du monde qui s’effritait tout autour d’elle. Mohok était… - Vous savez, en phase terminale certaines personnes ne supportent pas d’infliger des mois d’agonie à leurs proches. Ils cherchent à en finir un peu plus dignement, selon leurs propres termes. Un regard blanc pour seule réponse sembla déstabiliser un peu l’urgentiste. Puis Jamila fronça les sourcils en essayant de saisir le sens de ces deux dernières phrases. - Phase terminale ? De quoi parlez-vous ? Mohok n’était pas malade… - Ah, je vois… Notre service d’oncologie lui avait diagnostiqué un cancer des poumons la semaine dernière. Il ne lui restait pas plus de six mois à vivre. C’était comme si Jamila tombait dans un trou alors qu’elle était déjà en train de tomber dans trou. Son corps, assez massif pour une femme, se rapetissait à vue d’œil alors que son cou rentrait dans ses épaules et que ces dernières se voutaient comme des ailes qui se replient. Puis, après l’effarement et l’incompréhension, la colère : - Attendez ! Vous insinuez que Mohok se serait suicidé ? s’écria la jeune femme en se redressant. C’est impossible ! Il n’était pas suicidaire ! La femme médecin inspira à fond. - Je sais que vous êtes bouleversée mais la police a enquêté chez lui. Il y avait une lettre… Je ne peux pas vous en dire plus. Si vous voulez je peux vous recommander à notre cellule psychologique. J’ai un excellent collègue qui pourra vous guider tout au long de votre deuil… - Mais puisque je vous dis que ce n’est pas possible ! hurla la jeune femme. Il… Il venait de m’appeler. Il venait de faire une découverte. Il devait me rejoindre chez moi pour en discuter… - Calmez-vous madame ou je serai forcée de vous faire évacuer de notre hôpital. Je sais que c’est dur à avaler mais je vous donne uniquement les faits. Maintenant buvez un café et asseyez-vous en attendant qu’on vous appelle. Et le médecin planta là Jamila, encore tremblante de rage et de douleur. Elle enfouit son visage dans ses mains, ses cheveux balayant ses joues rebondies, et sanglota silencieusement. Le reste de la journée se passa dans un brouillard cotonneux. Après une période indéfinie de temps, un autre médecin – ou bien était-ce un infirmier ? – vint la chercher pour la conduire dans l’entrelacs de corridors et de couleurs jusqu’à une porte que rien ne différenciait des autres portes mais derrière laquelle on entreposait des corps. En quittant la morgue, Jamila n’avait plus aucun souvenir entre le moment où elle avait poussé le battant et celui où elle était ressortie, les larmes aux yeux et un goût acide dans la bouche. Après avoir copieusement vomi dans une poubelle, elle avait vu plusieurs personnes : des médecins et des policiers, peut-être un avocat ou deux. On l’avait interrogée, fait signer des papiers, emmenée dans un bureau sans qu’elle ne sache pourquoi elle se trouvait là . Elle avait répété deux fois, cinq fois, dix fois les mêmes réponses aux mêmes questions : « Non, je n’étais pas au courant pour son cancer. Non, Mohok n’a pas agi bizarrement ces derniers jours. Non, il n’avait pas l’air déprimé. Non, en aucun moment il n’a fait preuve d’un comportement suicidaire puisqu’IL NE L’ETAIT PAS ! » Elle refusait toujours de croire ce que chaque personne qu’elle rencontrait tentait de lui faire croire : Mohok Likki, le grand reporter d’Akkala, s’était suicidé en se jetant sous les roues d’une voiture afin d’échapper aux mois de souffrance qu’augurait son cancer récemment détecté. Lorsqu’elle avait demandé à savoir qui était le chauffeur du véhicule qui avait écrasé son collègue et ami, on avait refusé de lui fournir l’information. Ce n’était pas déontologique et se réfugier dans la vengeance n’aiderait pas à surmonter son chagrin. Jamila marchait encore sur du coton quand on la libéra en fin de journée. Une compagnie entière de Brouhabam jouait du tambour dans sa tête et trempée de sueur sous les aisselles, elle regardait d’un œil vide le secrétaire d’accueil lui tendre un paquet surmonté d’une feuille et d’un stylo. Signez-là , s’il vous plait, demanda-t-il d’un air blasé. La jeune femme signa, récupéra le petit paquet qui contenait tous les effets personnels de Mohok puis quitta l’établissement. Il y avait un large attroupement à l’entrée de l’hôpital. Impossible de le contourner : elle devait passer au travers. En s’approchant, elle reconnut les camions des journalistes et des flashes ne tardèrent pas à fuser en l’aveuglant. « Mademoiselle Moumada ! Mademoiselle Mamouda ! Une réaction suite au suicide de votre partenaire, Mohok Likki ? » « Vous étiez proches n’est-ce pas ? » « Comment vous sentez-vous ? » « Il parait qu’il était gravement malade, est-ce que vous étiez au courant pour son cancer ? » Plissant ses yeux aux pupilles noires comme la nuit, Jamila sentit la colère prendre à nouveau le dessus sur sa fatigue. Elle mordit sa lèvre inférieure et se força à ne pas insulter cette bande de vautours affamés qui se repaissait sans vergogne du cadavre encore frais de feu leur partenaire. Après tout, elle aussi avait choisi ce métier. Si quelqu’un d’autre d’aussi célèbre que Mohok s’était retrouvé sur cette table en fer avec pour seul vêtement un simple drap blanc dans l’atmosphère glaciale de la morgue, elle aussi se serait trouvée dans la foule, caméra à l’épaule. « Mademoiselle Moumada, un commentaire ? » « Mr Likki était-il suicidaire ces derniers temps ? » « Vous n’avez vraiment rien remarqué d’anormal dans son comportement ? » « Allez, une petite déclaration ! Pour les collègues ! » Jamila se sentait acculée par la presse. Micros et perches se tendaient vers elle comme un troupeau de Héliatronc vers le soleil. Le carton contenant les effets personnels de Mohok serré contre sa poitrine, elle recula de quelques pas. « Juste une petite déclaration de rien du tout ! » - Laissez-moi. Laissez-moi tranquille ! « Soyez sympa, faites ça pour les copains ! » Son dos rencontra une matière douce et chaude qui la fit sursauter, manquant de lâcher ce qu’elle avait entre les mains. Se retournant, elle découvrit la personne la plus rayonnante qui lui ait été donnée de voir : Elsa-Mina Æther en personne. Celle-ci lui décocha un sourire éblouissant. - Ne vous inquiétez pas, je me charge de ces gêneurs, lui glissa-t-elle à l’oreille avant de se diriger vers la marée journalistique qui avait soudain oublié l’existence de Jamila pour crier le nom de la nouvelle venue. « Madame Æther, une déclaration ? » « Que pensez-vous de vos concurrents pour le titre de Maître Pokémon ? » « Un autographe, s’il vous plaît, je suis amoureux de vous. » « Connaissiez-vous Mr Likki pour vous être déplacée ici ? » « Il parait qu’il était en train d’écrire un article sulfureux sur vous et votre fondation… » Pendant que la présidente de l’organisation plus influente d’Alola répondait aux questions, Jamila se retrouva soudain entre les mains d’une femme presque aussi corpulente qu’elle mais qui la dépassait de deux bonnes têtes. - Oh là là ! Quelle misère. Suivez-moi vite, mademoiselle, avant qu’ils ne se souviennent de vous à nouveau. Et sans autre forme de procès la jeune femme fut trainée par la pogne enrobée mais ferme de l’inconnue jusqu’à une limousine immaculée qui trônait sur 3 places normales du parking hospitalier. Avant qu’elle ait pu réaliser ce qu’il se passait, Jamila était à l’intérieur alors que la portière se referma déjà derrière elle. - Ne vous inquiétez pas, Madame Æther sera là dans quelques minutes pour vous reconduire chez vous. Ne bougez surtout pas pendant que je vais la chercher ! lui lança la femme en clique cliquant sur ses talons hauts en direction des journalistes. Jamila resta un moment interdite à profiter de l’air conditionné de la luxueuse voiture. Cela lui faisait du bien après l’éprouvante journée qu’elle avait passé à courir entre les différents services de l’hôpital et la salle d’interrogation mise à disposition de la police. Puis, elle se rappela à qui appartenait cette voiture et les derniers mots de sa conversation avec Mohok résonnèrent funèbrement dans son esprit. « J’arrive tout de suite, Jamila. Si c’est vraiment ce que je pense, je viens de recevoir le moyen de faire tomber la Fondation. Nous pouvons empêcher Elsa-Mina de devenir Maître Pokémon. La jeune femme n’attendit pas longtemps car la dirigeante de la Fondation s’assit en face d’elle moins de cinq minutes plus tard, un sourire rassurant sur les lèvres. - Ce n’est plus tout à fait pareil lorsqu’on se trouve de l’autre côté du miroir, pas vrai ? Jamila se contenta d'acquiescer. Son visage était fermé alors qu’un doute de plus en plus intense venait la titiller sur les circonstances de la mort de Mohok. Non… Elle n’avait quand même pas osé… - On m’a volé quelque chose récemment, continua Elsa-Mina comme si de rien était. J’ai bien peur que ce soit cette Team Skull dont on entend beaucoup parler ces derniers temps qui soit à l’origine du larcin. Les rues d’Akala sont devenues dangereuses ces derniers temps. Je m’en voudrais s’il vous arrivait quelque chose de fâcheux alors je préfère vous raccompagner jusqu’à chez vous. Jamila ne répondit rien encore une fois. Elle serra le paquet contenant les effets personnels de Mohok encore plus fort. Lorsque la voiture s’arrêta, s’était bien devant sa maison. Elle fit un signe de tête à Elsa-Mina Æther et s’enfuit presque en courant. Ce ne fut que lorsqu’elle eut fermé la porte derrière elle qu’elle osa à nouveau respirer. Puis, ne perdant pas une autre seconde, elle s’empressa d’ouvrir le paquet. Elle devait faire vite. Vite car elle sentait que derrière les sourires, la menace que faisait peser la dirigeante de la Fondation était grande. Plus grande que Jamila, en tant que toute jeune journaliste, pouvait seulement l’imaginer. A l’intérieur de la boîte, il n’y avait presque rien : les habits que portait Mohok lors de l’accident et son porte-feuille. Où était le sac dont le journaliste avait parlé se demanda Jamila en se mordant la lèvre inférieure ? Etait-ce pour cette raison qu’elle était encore en vie ? La Fondation avait récupéré son bien et Elsa-Mina s’était contentée d’un petit avertissement si jamais il lui prenait l’envie de continuer l’enquête du journaliste ? De dépit, elle donna un grand coup de pied dans la boîte ce qui l’envoya valser à l’autre bout de la pièce. Elle s’adossa contre sa porte et se mit à sangloter. Mohok était mort : assassiné par la Fondation, elle en était certaine. Et maintenant on venait de lui prendre tout ce pourquoi son mentor s’était battu. Jamais plus une aubaine pareille se représenterait. Perdu. Ils avaient perdu. Soudain, un petit objet brillant attira l’oeil de la jeune femme. C’était un tout petit disque de couleur marron qui dépassait à peine de l’une des poches du pantalon de Mohok, étalé à l’autre bout du couloir. Elle se redressa brusquement et se précipita sur l’objet qu’elle prit délicatement entre ses mains. Sa lèvre se mit à tremblotter d’émotion. Mohok était allergique à la technologie. Il était complètement douteux qu’il possède un ROM puisqu’il n’avait même pas d’ordinateur. Se pouvait-il que ? A nouveau pleine d’espoir, Jamila écrasa le bouton d’allumage de l’ordinateur qui se trouvait dans sa chambre et attendit avec une impatience non dissimulée que celui-ci démarre. - Allezallezallez ! Dépêche-toi ! Lorsqu’elle put enfin insérer le ROM dans la fente correspondante, elle poussa un long soupir pour expulser le trop plein d’émotions qui la submergeait. - Calme-toi, Jam. Calme-toi. Mohok compte sur toi. Tu es son dernier espoir alors garde la tête froide. Elle essuya les traces de larmes qui creusaient des sillons sur ses joues et cliqua sur le bouton de démarrage du ROM. ETES VOUS SUR DE VOULOIR COMMENCER LA SIMULATION ? INITIALISATION… DONNEES SIMULATIONS COMPLETES LANCEMENT Et le voyage commença. |
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