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Lecture d'un chapitre



Lecture du chapitre 7
Nom de l'œuvre : Le duc, le prêtre, le bourgeois et leurs ombres Nom du chapitre : Les ombres des lumières
Écrit par Polux999 Chapitre publié le : 19/6/2017 à 02:45
Œuvre lue 5622 fois Dernière édition le : 19/6/2017 à 02:45
De Monsieur Jean-Baptiste Leufevrie
A destination de Madame Eloïse Leufevrie
Le 18 noctose de l’an 11, Fort-Vanitas

Eloïse,

Pardonne-moi d’avoir mis autant de temps à t’écrire, mais j’ai été blessé. Sois rassurée, je vais bien, mais ça s’est joué de peu. Je vais te raconter.

Après Yantreizh, nous nous sommes rendus à la ville suivante de notre voyage, Relifac-le-Haut. Durant le voyage, j’avais convaincu Guillaume de ne plus répéter les événements de Yantreizh. Nous avions été chanceux, autant ne pas recommencer. Mais quand nous sommes arrivés en ville, un rassemblement avait lieu sur la place principale.

Intrigués, nous nous tout naturellement mêlé à la foule. C’est alors que nous vîmes la raison de tout ce groupement. Sur le panneau public, le journal de la veille avait été affiché. Tu l’as sûrement lu, donc je vais aller vite. Les gros titres disaient : "Un candidat sans honneur". Guillaume a joué des coudes en lisant ce titre. De quel candidat pouvait-il s’agir ? Il est tombé bien bas en lisant le contenu de l’article. Durant une conférence sur la place publique d’Illumis, le Majaspic a révélé qu’il avait découvert la religion du duc et de la duchesse par Guillaume. Aussitôt, nous nous sommes retournés pour regarder autour de nous. Tout le monde échangeait des messes basses en nous regardant. Finalement l’étrange silence fut brisé par un inconnu. Il lança une baie sur Guillaume en criant : "Lâche !". Et d’un coup je me sentis agrippé en arrière, un sac jeté sur ma tête.

Quand on découvrit la tête, j’étais en haut des falaises de Relifac-le-Haut (magnifique endroit, mais ce n’est pas le moment pour ça), Basil à mes côtés. Devant moi se tenait le Père Alban. Sans un mot, il me désigna le bas de la falaise. Je dus me retenir de hurler. Les villageois avaient ligoté Guillaume sur la place publique, comme un bagnard. Et tous lui lançaient des baies pourries à la figure.

Père Alban : "Ne me remerciez pas, sans moi vous auriez connu le même sort."
Moi : "Mon Père, je vous en prie, il faut faire quelque chose ! Si nous les laissons faire, ils pourraient l’exécuter, ou pire !"

Le moine me regarda, secouant la tête de dépit. Son lucario me toisait. Il avait l’air prêt à me manger tout cru.

Père Alban : "Monsieur Leufevrie, je suis navré pour votre ami. Je ne le portais pas dans mon cœur, mais même moi je n’aurais pas accepté un pareil châtiment. Malheureusement les ordres viennent d’en haut."
Moi : "Vous voulez dire le Majaspic ! Vous vous êtes dépêché de tout lui rapporter, comme le bon serviteur que vous êtes ! Allez-y, pourquoi m’avoir sauvé dans ce cas ?"
Père Alban : "Ecoutez, je n’avais aucune obligation de vous sauver, je l’ai fait par pure bonté de cœur. Le Père Majestic n’avait rien précisé pour vous. Pourquoi l’aurait-il fait ? Vous êtes comme moi, une ombre."
Moi : (fronçant les sourcils) "Une ombre ? Que me chantez-vous là ? Un énième verset d’Aze ?"
Le Père Alban se mit à rire. "Non, il n’y a aucun verset là-dessus. Je parle de vous et moi, Monsieur Leufevrie. Nous ne sommes que des ombres, œuvrant au service des lumières de ce monde, des lumières comme Monsieur Leumime ou … le Majaspic comme vous l’appelez. Vous savez, mon lucario a la faculté de sonder les âmes des vivants qui l’entourent. Et je peux, à travers lui, voir la vôtre. Vous êtes un homme bon, et vous ne méritez pas d’être l’ombre de votre ami."

Cette fois-ci, j’en eus assez. Sans crier gare, je lui balançais un coup de poing dans la figure. Il se massa le nez, en sang, et me regarda surpris. Avant de lui laisser le temps de répondre, je lui dit froidement : "Avec tout le respect que je vous dois, mon Père, vous me faîtes profondément pitié. Il n’y a pas d’ombres ou de lumières en ce monde, uniquement des personnes qui s’entraident ou s’affrontent, toujours dans un but commun. Aujourd’hui, nous nous affrontons pour l’avenir de notre pays. Et j’ai beau ne pas être une lumière comme vous dîtes, je ne reste pas moins fier de qui je suis, et fier de mon ami. Il n’est pas parfait, loin de là, et je suis d’accord avec vous, il n’aurait pas dû vous infliger cette humiliation, mais il reste un homme droit, intelligent et bon, pas comme votre Majaspic de pacotille. Si vous ne voulez pas le libérer, je le ferai moi-même. Viens Basil."
Et je partis en le bousculant. Après avoir fait quelques mètres, je l’entendis éclater de rire. Ce fut la dernière fois que je vis le Père Alban.

A l’ombre des rochers de la falaise, je mis un plan au point. A la tombée de la nuit, les villageois avaient suspendu Guillaume par les pieds, la tête plongée dans l’eau de la mer. Je connaissais cette pratique. Si le prisonnier était de faible constitution, son sang descendrait jusque dans son cerveau et le tuait de l’intérieur. Si par hasard il survivait à la nuit, on devait lui couper la gorge et attendre qu’il se vide de son sang. Je me devais donc de sauver Guillaume le plus vite possible. Depuis mon poste d’observation, je remarquai que seulement un garde le surveillait. Garde qui avait l’air endormi. Le plan se déroula sans accroc. Basil envoya son psystigri distraire le garde grâce à ses pouvoirs psychiques. Une fois plongé dans un profond sommeil, Basil et moi délivrèrent discrètement Guillaume, qui semblait sur le point de perdre conscience. Ensuite, j’envoyai Basil chercher le ponyta de notre diligence pendant que j’emmenai Guillaume à notre poste d’observation.

Le temps que Basil revienne, Guillaume avait enfin repris conscience. Mais son était n’était pas glorieux. Il grelottait de partout, et semblait avoir du mal à comprendre où nous étions. J’essayai de le calmer et de le rassurer. Basil arriva enfin. Il avait réussi je ne sais comment à voler non seulement la monture, mais toute la diligence avec ! J’installai donc Guillaume à l’intérieur enveloppé de couvertures et grimpai à l’avant avec Basil. Mais à l’instant où nous démarrions, des villageois nous repérèrent. Pris de rage, ils sortirent leurs fusils et nous pourchassèrent.

Après plusieurs lieues d’une course-poursuite effrénée, j’entendis un coup de feu. Immédiatement après, une douleur vive s’empara de mon épaule. Je me sentis m’évanouir et n’eus que le temps de confier les rênes à Basil, avant de m’effondrer.

Quand je rouvris les yeux, j’étais dans une pièce confortable, dans un lit moelleux, et un derrière de psystigri sous le nez.
Moi : "Pouah quel odeur !"
"Jean-Baptiste ! Tu es réveillé ! Basil, Basil !"

Guillaume se rua sur moi et me serra à m’en étouffer dans ses bras. Il pleurait toutes les larmes de son corps, et bafouillait.
"Oh mon dieu Jean-Baptiste, j’ai eu si peur ! J’ai cru que tu allais mourir ! Eloïse m’aurait tué, elle m’aurait tué ! Oh tu vas bien, tu vas bien."
Moi : "Guillaume, tu m’étouffes."
Il desserra son emprise et me regarda en éclatant de rire.
Guillaume :" Excuse-moi mon ami, décidément je manque de te faire tuer à chaque instant !"

Puis Basil entra dans la pièce et sauta sur mon lit en pleurant. Je ne pus m’empêcher de verser quelques larmes à mon tour. Nous avions survécu tous les trois, sains et saufs !

Une petite voix timide se mit alors à tinter à mes oreilles.
"Puis-je entrer ?"
Je tournai mon regard vers la porte d’entrée. Une charmante petite fille, à la magnifique chevelure rousse et accompagnée d’un couafarel s’y tenait, rouge de gêne. Je dus avoir l’air vraiment confus parce que Guillaume s’empressa de m’expliquer la situation : "Cette nuit-là, quand tu as perdu connaissance, Basil n’a pas réussi à diriger correctement la monture. Nous nous sommes écrasés contre un arbre. Heureusement, un château ne se trouvait pas très loin, d’où on nous entendit. Cette jeune fille et ses valets accoururent pour voir ce qui se passait. Quand elle t’a vu, inconscient et l’épaule en sang, elle te fit transporter immédiatement au château, où nous sommes d’ailleurs depuis plusieurs semaines. Mais laissez-moi faire les présentations. Jean-Baptiste, je te présente Mademoiselle Lyse."
La gamine fit une révérence encore plus timide. De sa voix cristalline, elle me demanda : "Allez-vous mieux, Monsieur Leufevrie ?"
Moi : "Euh, oui, appelez-moi Jean-Baptiste s’il vous plait."
Elle rougit de plus belle à en devenir écarlate et partit en souriant. Son couafarel la suivit, non sans me jeter un regard de dédain.

Quelque chose m’intriguait chez cette fille, mais je n’arrivais pas à mettre le doigt dessus. Guillaume ne remarqua pas mes réflexions et me prit de nouveau dans ses bras.
Guillaume : "Nous rentrons à Illumis tout de suite, tu ne peux te remettre de ta blessure ici, ce serait impoli ! Surtout que la demoiselle m’a expressément demandé d’être parti avant la fin d’après-midi. E là, tu rentreras à Flusselles dès que tu iras suffisamment mieux."
Moi : "Quoi ? Mais et ta campagne ?"
Guillaume (me donnant une grande tape dans le dos) : "Au diable la campagne ! Je ne veux pas risquer encore ta vie pour moi ! Et tu as déjà bien assez fait. Ne t’inquiète pas, tout ira bien."

En fin d’après-midi, je sortis de mon lit et rejoignit toute notre troupe dans la cour du château. Les valets de la demoiselle avaient déblayé la diligence et réparé les roues brisées par l’accident. Nous étions fin prêt à partir. C’est alors qu’une autre diligence entra dans la cour. La demoiselle Lyse devint toute blanche et nous demanda de partir immédiatement. Mais Guillaume refusa, disant que s’il s’agissait de ses parents, il se devait de les remercier.

Alors que la diligence freinait, une odeur familière parvint à mes narines. Amandine ! Elle sortit de la voiture, et écarquilla les yeux en nous voyant. En une fraction de seconde, elle se planta entre la jeune fille et nous.
La duchesse : "Que faîtes-vous ici ?! Je vous somme de vous expliquer sur le champ !"
Guillaume et moi nous nous regardâmes, interloqués. Pourquoi avait-elle l’air aussi terrifiée ? Guillaume tenta une approche pacifique. "Madame, nous avons eu un accident sur la route, et la demoiselle ici présente nous a gentiment sauvé la vie en nous soignant. Nous nous apprêtions à partir. Y a-t-il un problème ?"
Amandine sembla mettre quelques secondes à analyser la question, puis affaissa les épaules un instant avant de reprendre une attitude froide et guindée.
"Messieurs … Pardonnez mon … empressement, mais je suis une mère très … protectrice quand il s’agit de ma fille."
Guillaume et moi échangeâmes un regard surpris. C’était sa fille ?! Aussitôt nous présentâmes nos excuses pour le dérangement occasionné et prîmes congé.

Tandis que nous franchissions le pont levis, je jetai un regard derrière. La duchesse ramenait la petite à l’intérieur en la tirant par l’oreille. Je me frottais instinctivement l’oreille moi-même. Je n’arrivais pas à me dépêtrer de cette étrange impression sur cette fillette. Basil me regarda et me dit : "Vous aussi M’sieur, vous la trouvez belle Mam’zelle Lyse ?"
Moi : "Oui Basil, elle est très mignonne. Tu lui as parlé ?"
Basil : "Oh non M’sieur, un gars comme moi, et une fille comme elle. Ce s’rait comme un crapustule avec une princesse."

Je sursautai en comprenant. La chevelure rousse distinctive, le prénom, et le couafarel ! Guillaume me regarda, inquiet : "Tout va bien, Jean-Baptiste ?"
Moi : "Guillaume, je crois avoir deviné le véritable secret du duc et de la duchesse. Cette fille …"
Guillaume : "Oui et bien quoi ?"
Moi : "Tu ne comprends pas ? C’est une princesse ! C’est une descendante du roi Louys XL ! L’héritière du trone de Kalos !"
Guillaume en resta bouche bée. Il allait rétorquer négativement mais les éléments s’assemblèrent dans son esprit et il sursauta à son tour. Je lui dis alors : "Qu’allons-nous faire ? Nous ne pouvons pas en parler, pas après qu’elle nous ait sauvé la vie."
Guillaume : "Non, nous ne dirons rien. Nous n’aurons pas à le faire. Quelque chose me dit que la duchesse va nous rendre une petite visite bientôt. Oh fait j’y pense, rajouta-t-il en souriant, tu es resté longtemps inconscient ! Bonne année vieux frère !"

Tu te rends compte Eloïse ? Une princesse cachée ! Je ne sais qu’en penser.
Je commence à voir Illumis au loin. Je vais finir cette lettre là-dessus. Nous serons bientôt réunis mon amour.

Je t’aime,
Jean-Baptiste.
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