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Lecture du chapitre 8 | |
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Nom de l'œuvre : Le duc, le prêtre, le bourgeois et leurs ombres | Nom du chapitre : Une alliance avec le diable |
Écrit par Polux999 | Chapitre publié le : 19/6/2017 à 02:51 |
Œuvre lue 5625 fois | Dernière édition le : 19/6/2017 à 02:51 |
De Monsieur Jean-Baptiste Leufevrie A destination de Madame Eloïse Leufevrie Le 13 phylléal de l’an 11, Illumis Ma chère Eloîse, Ça y est, après presque un mois, je suis de nouveau d’aplomb ! Je vais partir demain matin à l’aube te rejoindre. J’ai vraiment hâte ! J’ai récupéré lentement, mais sûrement. Guillaume a été aux petits soins avec moi. Il m’a tenu éloigné de toute la campagne, et envoyait Basil me chercher tout et n’importe quoi dès que je semblais manquer de quelque chose. Le pauvre, il aura eu la vie dure durant tout ce mois. Mais je dois te parler de quelque chose. Aujourd’hui, la duchesse est venue nous voir. Elle n’avait pas manifesté le moindre signe de vie depuis notre rencontre à Fort-Vanitas, ce qui m’inquiétait beaucoup. Guillaume était plus serein. Enfin, vu qu’il ne voulait pas m’inquiéter, je ne saurais dire si c’était vrai ou non. Sa campagne semblait bien avancer. Il y a eu un autre débat (mais tu le sais déjà ) où il a brillé comme jamais en remettant à leurs places le Majaspic et le duc. Je pense qu’il va vraiment la gagner cette élection ! Je disais donc, la duchesse est venue nous voir. Elle semblait différente, moins élégante, ou moins … comment dire ? Il manquait quelque chose dans son attirance habituelle. Je finis par réaliser ce que c’était : son odeur. Le fluvetin n’était pas sur elle, et sa beauté en pâtissait. D’un coup, elle était passée de femme divine à femme banale. Duchesse : "Monsieur Leumime, Monsieur Leufevrie, puis-je vous parler quelques instants ?" Guillaume la fit s’asseoir dans son cabinet, où j’eus le droit de venir. Après un court silence, elle expliqua enfin sa présence. Son élocution n’était plus la même, elle semblait beaucoup plus … normale. La duchesse : "Voilà , je suppose que vous savez pourquoi je viens. " Guillaume : "La petite Lyse." La duchesse : "Ainsi vous avez deviné. Qu’est-ce qui vous a mis la statitik à l’oreille ?" Moi : "Une accumulation de détails à vrai dire. Les cheveux caractéristiques de la famille royale, le nom commun à toutes les princesses de la famille, et bien sûr le couafarel, garde du corps de la royauté." Guillaume : "Nous n’avions que l’embarras du choix, ahah !" La duchesse plissa les yeux, de mépris cette fois-ci j’en étais sûr. "Je vous prierais de parler autrement de cette enfant. Elle est l’héritière du royaume !" Moi : "Amandine, le royaume n’existe plus. Nous sommes dans une démocratie désormais. Votre mari est-il au courant ?" Duchesse : "Peuh ! Mon mari n’est qu’un idiot !" Guillaume et moi en furent estomaqués. Comment cette dame du grand monde osait parler de son mari ! Elle nous regarda avec un mépris encore plus grand. Duchesse : "Vous ne vous êtes jamais demandé pourquoi c’était toujours moi qui intercédais entre vous et mon mari ? JE suis celle qui dirige cette campagne, JE suis la véritable candidate à l’élection présidentielle ! Mon mari se contente de faire ce que je lui dis de faire." Guillaume : "Mais … Votre mari a pourtant soutenu la révolution ! Seul un noble intelligent aurait pu prévoir ce qui se passerait." Duchesse : "Vous ne le connaissez vraiment pas. J’ai bien vu comment ça allait finir. La monarchie était corrompue, faible ! Le roi Louys XL était un demeuré qui ne m’a pas écoutée, malgré que je porte son enfant illégitime en moi. C’est pourquoi j’ai ordonné à mon mari de pactiser avec ces pouilleux du peuple, et grand bien m’en a pris !" Moi : "Mais qu’allez-vous faire ? Pourquoi vouloir faire de votre mari le président ? Personne n’acceptera un retour à la monarchie." Duchesse : "Bien sûr que si, à condition de le tourner de façon astucieuse. J’ai déjà tout prévu : mon idiot de mari devient président, respecte ses promesses pendant une année, puis demande un vote à l’assemblée pour le retour à la monarchie absolue. L’assemblée ne sera bien évidemment composée uniquement de partisans à notre cause, et le tour sera joué." Je manquais de sauter de ma chaise. Guillaume me fit signe de me calmer. Guillaume : "Madame, pourquoi tout nous dire ? " Duchesse : "Parce que comme notre bon ami Jean-Baptiste me l’a sous-entendu un jour, un bon dirigeant est une personne bien entourée. Voici donc ma proposition. Comme la première que je vous ai faite il y a quelques mois, vous abandonnez l’élection. En échange, je vous offrirai à tous les deux un titre de noblesse ainsi qu’une place à l’assemblée. " Moi : "Mais enfin nous …" Guillaume : "Silence Jean-Baptiste ! Madame, nous avons besoin de temps pour considérer cette proposition." Duchesse : "Je vous laisse jusqu’à ce soir. Vous me donnerez votre réponse à l’auberge de la rue Floréal, où je vous attendrai, moi et mon mari. J’espère que ce sera pour trinquer à notre alliance. Au revoir." Et elle partit sans attendre. Moi : "On ne peut pas accepter, c’est contre nos principes ! Tu ne vas pas accepter, pas vrai Guillaume ?" Guillaume : "…" Moi : "Guillaume !" Guillaume : "Je crois qu’il le faut." Moi : "Quoi ?" Guillaume : "Ecoute, je n’approuve pas plus que toi. Mais tu l’as entendue, elle a des partisans à sa cause. Des partisans qui, si on refuse, n’hésiteront pas à nous tuer pour maintenir le secret. Je ne veux pas te mettre plus en danger. (Il me prit aux épaules) Tu avais raison Jean-Baptiste, il ne sert à rien de devenir dirigeant s’il faut le faire dans le déshonneur. Et je me déshonorerais en te faisant risquer encore ta vie. Dès demain, tu rentres à Flusselles. Moi je pars la voir ce soir pour lui donner ma réponse. Et ne discute pas !" Je refermai ma bouche. Il avait raison. Le soir, juste avant qu’il ne parte, nous nous sommes serrés dans nos bras. J’avais l’impression que c’était comme des adieux. J’ai dem…. Eloïse, je suis désolé, mais Basil vient d’entrer dans ma chambre. Il vient de me dire qu’il avait vu la duchesse, le duc ainsi que le Majaspic trinquer dans une auberge rue Thermidor. J’ai un mauvais pressentiment. Je fonce retrouver Guillaume, je t’écris une autre lettre dès que je peux. Jean-Baptiste. |
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