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Lecture d'un chapitre



Lecture du chapitre 2
Nom de l'œuvre : Je suis un Évoli [concours Let's Go] Nom du chapitre : Fragilité
Écrit par Shiny Cyan Chapitre publié le : 29/10/2018 à 20:07
Œuvre lue 1428 fois Dernière édition le : 29/10/2018 à 21:01
L'esprit définitivement plus léger après avoir quitté Céladopole, je trottine tranquillement au milieu des fourrées, les oreilles toutefois aux aguets du moindre bruit suspect. Je viens de passer le poste de garde, chose qui s'est révélée extrêmement facile car on ne m'a ni stoppé et encore moins regardé. Je pense que l'homme s'occupant du poste ne doit contrôler que les dresseurs et autres humains. C'est l'explication qui me semble la plus logique. Passons.

Je sautille, surgissant hors d'un buisson pour arriver face aux bâtiments de Safrania. Mes pattes se posent sur le béton, je respire profondément et, plus déterminée que jamais, je reprends ma route. De longues minutes passent sans grands événements particuliers, je suis juste le chemin que m'a indiqué le Persian de Céladopole. D'après lui, il faut que je traverse la ville et prenne la sortie Nord.
Je gonfle le poitrail, peu intimidée par la taille des bâtiments qui m'entourent ainsi que par la foule bloquant ma route. Heureusement que je ne suis pas grande, je parviens sans difficulté aucune à me faufiler à travers le flot d'humains, sautant par-dessus les pieds que je ne peux éviter en marchant normalement. Quelques enfants parmi les adultes me remarquent et interpellent leurs parents, mais je ne m'arrête pas. Pas tout de suite.

Alors que je sors de cette immense foule, je me fais stopper par un Herbizarre, ce dernier appartenant à un dresseur. Le regard de ce pokémon ne trompe pas, ce n'est pas la première fois que je vois cette étincelle particulière pétiller dans ses prunelles pourpres. Son dresseur, un garçon en shorts et portant un lourd sac à dos, m'observe en souriant.

Je comprends que ces deux-là veulent en découdre, mais je n'ai pas le temps ni l'envie de combattre. Secouant la tête pour prouver mon désintéressement, Herbizarre commence à grogner, apparemment mécontent que je refuse de me battre contre lui.
La meilleure solution étant pour moi de les ignorer, je fais mine de reprendre mon chemin mais le pokémon plante-poison me stoppe de nouveau. Je lève les yeux vers son dresseur qui ne dit toujours rien. Mais qu'attend-t-il pour rappeler son compagnon ? N'a-t-il donc pas compris que je n'ai nulle envie de combattre ?


- « Il me manque un Pyroli dans mon équipe. » Dit-il en préparant une pokéball. « Je pense que tu feras l'affaire. »


Quoi ? Non ! Je ne veux pas devenir un Pyroli ! Je ne veux pas appartenir à un dresseur et encore moins me battre ! Quelque peu apeurée, mon corps se met à trembler. Herbizarre sourit légèrement, il semble satisfait par la tournure que prend la situation. Il a même l'air de s'en délecter.
J'essaie de reculer mais le pokémon du dresseur s'approche davantage, son aura me fait frissonner.
Je ne vois pas comment m'extirper de cette situation. C'est la première fois qu'un dresseur a envie de me capturer, et ce dresseur n'est pas vraiment celui que j'aurais espéré. Comment vais-je m'en sortir ?


- « Herbizarre, attaque fouet lianes ! »


Non non non ! Mon adversaire déploie ses lianes et les assène sur moi. Je parviens à en éviter une mais la deuxième me frappe au visage, me faisant reculer d'un bon mètre. La joue endolorie, j'essaie de montrer à Herbizarre et à son dresseur mon refus de me battre en baissant les oreilles et en cachant ma queue entre mes pattes arrières. Rien à faire. Ils m'obligent à combattre. Contre ma volonté.


- « Mais qu'est-ce que vous faites ? » Retentit une voix derrière-moi.


J'ai à peine le temps de tourner la tête vers la provenance de cette voix que Herbizarre me lance une attaque bélier, me faisant voltiger et m'écraser contre le mur d'un immeuble adjacent. Sonnée, mes pattes ne parviennent pas à supporter mon poids et finissent par se dérober.


- « Arrêtez ! » Se met à hurler cette même voix. « Vous voyez bien que cet Évoli ne veut pas se battre ! De plus il est interdit d'effectuer des combats pokémons en pleine rue ! »


Cette phrase est la dernière que je parviens à comprendre avant que les sons ne deviennent indistincts. Je ne sais pas trop ce qu'il se passe par la suite, hormis le fait que je ne ressens plus la présence du dresseur et de son Herbizarre. Étrange, que s'est-il passé ? Est-ce que cette mystérieuse personne m'aurait sauvé ? Je parviens à distinguer des bruits de pas qui s'approchent de moi jusqu'à complètement s'arrêter. Je cligne plusieurs fois des yeux, regagnant petit à petit mes sens.
Une main gantée de blanc est tendue devant moi, de cette main est accrochée un bras et au bout de ce bras le corps d'une femme aux cheveux turquoises et portant un uniforme bleu. J'ai l'impression de l'avoir déjà vue...


- « Pauvre petit, tu as là une bien vilaine blessure. » Soudainement, cette femme écarte les bras et s'apprête visiblement à m'enserrer, ce qui me fait couiner de frayeur. « N'aie pas peur, c'est fini, je vais t'emmener au Centre Pokémon, l'infirmière Joëlle pourra te soigner. »


N'ayant de toute façon pas la force de lutter, je me laisse finalement faire. Cette femme me prend doucement dans ses bras, faisant attention de ne pas toucher à ma blessure au visage. La chaleur émanant de son corps me décontracte, me donnant envie de dormir. Doucement, un voile noir couvre ma vision.


---


Je me réveille dans un lieu totalement inconnu. Les odeurs sont étranges et la lumière m'éblouit. Je ne suis plus dans les rues de Safrania. Le sol est moelleux, c'est tellement agréable. Réveillée mais ne voulant pas me relever, je me contente d'observer les lieux. Bizarrement, je ne me sens pas stressée, je sens au plus profond de moi qu'on m'a emmené ici pour une bonne raison.

Ne me posant pas plus de questions, des portes s'ouvrent et laissent entrer un Leveinard. Ce dernier sourit en me voyant. Rassurée, je lui souris en retour.
Les Leveinards sont connus pour être des pokémons bienveillants et extrêmement rares à l'état sauvage. Ils n'hésitent pas à aider les pokémons dans le besoin et il paraîtrait que le simple fait de les voir porte chance.

Leveinard s'approche de moi et me tend une sorte de petit plat contenant de la nourriture de couleur jaune. Dubitative, je me laisse tenter et goûte une bouchée.


- « Oh je vois que notre petite protégée a bien récupéré ! »


Avalant goulûment le plat que me donne Leveinard, je porte mon attention sur une femme venant d'arriver dans la pièce. Elle porte une tenue blanche et son odeur est la même que celle de ces lieux. Je suppose donc qu'elle doit travailler ici, avec Leveinard.


- « Je suis l'infirmière Joëlle, l'agent Jenny t'a emmené ici il y a de cela une heure. Comment te sens-tu ? »


Je lâche un jappement de contentement et fait balayer ma queue, montrant que je me sens beaucoup mieux. Oui, je me rappelle à présent. Celle que cette infirmière appelle « agent Jenny » doit être la femme aux cheveux turquoises qui m'a prise dans ses bras. Si elle n'avait pas été là, j'aurais pris beaucoup de temps pour me remettre de mes blessures, blessures que je ne sens quasiment plus à présent ! Ma joue ne me fait plus mal et après avoir dévoré la nourriture du Leveinard, je me sens en pleine forme !


- « Je suis heureuse de voir que tu t'es vite remise sur tes pattes. » La femme me sourit et s'adresse au Leveinard. « Peux-tu l'emmener au hall principal ? Je vais de mon côté informer l'agent Jenny que cette petite Évoli se porte comme un charme. »


Sur ces mots, l'infirmière quitte les lieux tandis que Leveinard se met à pousser le brancard sur lequel je me trouve. Nous quittons l'endroit où j'ai récupéré de mes blessures et traversons un long couloir blanc. En tournant la tête, je peux voir d'autres salles où des pokémons blessés se reposent. J'espère qu'eux aussi pourront bientôt regagner leur liberté.
Au bout de quelques secondes, je me retrouve dans une grande salle où pas mal de dresseurs et de pokémons semblent prendre une pause. Leveinard se stoppe et me demande gentiment de descendre du brancard, ce à quoi je m'exécute avec joie.

C'est alors que j'aperçois l'agent Jenny parlant avec l'infirmière Joëlle, cette dernière se trouvant derrière un comptoir. Ces deux femmes m'ont sauvé et je ne saurais comment les remercier. Malheureusement, je ne peux pas rester ici trop longtemps, je sens que ma rencontre avec Mew approche.
Voulant tout de même remercier ces femmes à ma façon, je trottine vers elles et bondit sur le comptoir en remuant la queue.


- « Évoli est prête à quitter le Centre Pokémon, on dirait. » Remarque l'infirmière en riant légèrement.

- « Prête ? » Répète la femme aux cheveux turquoises.

- « Oui, c'est une femelle, regardez la pointe de sa queue. Les formes beiges ressemblent à plusieurs cœurs et elles sont davantage conséquentes contrairement aux spécimens mâles, ce qui montre qu'il s'agit d'une femelle. » Explique l'infirmière en montrant du doigt le motif au bout de ma queue.


L'agent Jenny paraît surprise par cette nouvelle. Ai-je vraiment l'air d'un mâle ?


- « Eh bien ma petite, je suis heureuse que tu te sois rapidement remise de cette mésaventure ! »


Partageant son enthousiasme, je ne peux m'empêcher de sautiller sur place. Je me sens tellement reposée que je me sens prête à me rendre au Mont Sélénite en courant, sans pauses. Chose que je m'apprête d'ailleurs à faire si ce n'est pour cette carte étendue sur le comptoir, à côté de moi. Je reconnais cette carte, je l'ai déjà vu à Céladopole ainsi que dans les autres lieux que j'ai traversé avant d'arriver jusqu'ici. Je pose ma patte sur la carte, attirant alors l'attention de l'agent Jenny, l'infirmière venant d'être interpellée par un dresseur voulant soigner ses pokémons.


- « Tu sais lire une carte ? » Me demande-t-elle, étonnée. « C'est la carte de Kanto, nous sommes ici. » Elle pose son doigt à côté de ma patte, là où se trouve Safrania, l'endroit où nous nous trouvons.


Soudain, une idée me vient. Si cette femme peut m'accompagner, ou au moins m'aider à atteindre la prochaine ville, ça me ferait gagner un sacré temps ! Voulant mettre mon idée en œuvre, je fais glisser ma patte jusqu'à l'emplacement du Mont Sélénite. Je tourne la tête vers l'agent Jenny puis je ramène ma patte vers Safrania, et enfin je la fais glisser de nouveau vers ma destination. J'ignore si elle comprend mon intention, mais je sais qu'elle seule pourrait m'aider pour le moment.

Lorsque j'ai pris la route, je n'ai jamais pensé avoir recours à une quelconque aide. Mais après ce qu'il s'est passé tout à l'heure, je ne veux pas qu'un tel incident se reproduise. Je sais que ce n'est pas la faute du Herbizarre, il ne faisait que suivre les ordres de son dresseur. Je sais que ce monde est dangereux pour une petite créature comme moi, pour un type normal comme moi. Et d'un certain côté, le simple fait d'avoir quelqu'un à mes côtés, au moins jusqu'à la prochaine ville, pourrait rendre mon voyage moins épuisant, au moins du point de vue mental.


- « J'ai l'impression qu'elle veut me dire quelque chose. » Marmonne Jenny en portant une main sous le menton, l'air pensive.


Voulant davantage me faire comprendre auprès d'elle, je réitère mon action, insistant davantage mes gestes. Cette fois, la femme aux cheveux turquoises semble me comprendre.


- « Tu veux aller au Mont Sélénite, c'est ça ? »


Oui, c'est exactement ça ! Je jappe joyeusement et hoche fébrilement la tête. L'agent Jenny continue, résumant ce qu'elle vient de comprendre :


- « Et tu souhaites que je t'y accompagne, ainsi tu ne risqueras pas de te faire attaquer de nouveau, est-ce que j'ai bien compris ? »


Mais oui, totalement ! Enfin un humain qui me comprend ! Ou plutôt, une humaine.


- « Je suis désolée, ma belle, mais je ne peux pas t'accompagner jusque là. »


Brusquement, la désillusion me fait revenir à la réalité. J'aurais dû m'en douter, au moins un petit peu. Cette femme doit sûrement avoir d'autres choses plus importantes à faire que d'accompagner un pokémon qui n'est même pas le sien. Attristée par la nouvelle, je baisse la tête, les oreilles pendantes. Je me prépare à bondir hors du comptoir avant que l'agent Jenny ne réplique, un fin sourire illuminant son visage :


- « Mais je peux au moins t'accompagner jusqu'à Azuria, j'allais m'y rendre justement avant de voir ce dresseur t'attaquer avec son Herbizarre. »


Mes oreilles se redressent, je ne peux m'empêcher de japper, la joie de ne pas être seule durant une partie du voyage me réchauffe le cœur et me fait bondir dans tous les sens. L'excitation a l'air de contaminer l'agent Jenny qui me fait signe de la suivre tout en courant presque. C'est la première fois qu'une humaine montre autant de bienveillance à mon égard et accepte de m'aider. Même si, de ce que j'ai compris, elle ne pourra pas m'accompagner jusqu'au Mont Sélénite, le simple fait d'avoir une présence rassurante à mes côtés rendra la route beaucoup moins pénible.

Nous sortons toutes les deux du bâtiment dans lequel nous nous trouvons. On se retrouve nez à nez avec une machine à deux roues, une moto si mes souvenirs sont exactes. Je lève la tête vers la femme aux cheveux turquoises qui pose les mains sur les hanches.


- « J'espère que tu ne pensais pas qu'on allait nous rendre à Azuria à pied. » Elle s'approche du véhicule et s’assoit à califourchon dessus avant de tapoter la place devant elle. « Allez, grimpe ! »


Même si j'ai moyennement confiance en cette machine, je peux au moins avoir foi en l'agent Jenny. Je prends mon élan et saute sur la moto, m'installant à la place indiquée.
La femme aux cheveux turquoises démarre l'engin et un grondement en surgit, me faisant hérisser les poils du dos.


- « Je sais que le bruit peut te déplaire, mais ne t'inquiète pas, tu n'auras pas le temps de d'avoir peur que nous serons déjà arrivées. »


J'ai à peine le temps d'assimiler sa phrase que nous démarrons au quart de tour, quittant la ville en une minute à peine alors qu'il m'aurait fallu beaucoup plus de temps si j'avais été seule. En plus d'être moins désagréable, ce voyage est bien plus rapide que tout ce que je pouvais imaginer.
Finalement, ce n'est pas si mal d'être accompagnée...
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