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Lecture d'un chapitre
| Lecture du chapitre 14 | |
|---|---|
| Nom de l'œuvre : Destins croisés | Nom du chapitre : Ombre et lumière |
| Écrit par Bulbasaur | Chapitre publié le : 20/6/2005 à 00:27 |
| Œuvre lue 27033 fois | Dernière édition le : 26/2/2006 à 16:53 |
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| Chapitre 13 : Ombre et lumière Une nuit sans lune, sans étoiles, sans aucune lueur qui ne soit le fruit de ce que les hommes appellent indifféremment la technologie ou le progrès. Des ténèbres épaisses, pesantes, omniprésentes, sans nuances ni limites. Les faibles lumières nourrissant paradoxalement, par les ombres qu´elles attachaient aux corps qui fendent leur faisceau, cette noirceur qu´elles étaient supposées faire reculer. Ces fausses silhouettes s´entremêlaient aux ténèbres, introduisant l´ombre là où il y avait la clarté, rattachant les êtres à ce monde sombre et inquiétant qui les entourait et qu´ils cherchaient à fuir ou à rejoindre. Une personne se faufilait dans cette bulle de noirceur, donnant moins l´impression de fuir l´obscurité que de la rechercher, nullement incommodée par le manque de visibilité. Aucun regard ne lui semblait dangereux, le complexe n´étant pas surveillé outre mesure et les gardes effectuant leur rotation à cette heure. La femme savait disposer de trois minutes vingt secondes pour contourner le bâtiment principal afin de rejoindre l´aile ouest du gigantesque complexe. Son objectif se trouvait au troisième étage du bâtiment. Une simple formalité. Une chambre blanche, sobre, avec un seul grand lit en son centre. Tout autour, des machines renvoyant dans la pièce des éclairs de lumières de différentes couleurs, témoins de l´activité électrique qui assistait le patient. Une machine à soufflet propulsait régulièrement de l´air dans le masque posé sur le visage du garçon allongé, l´aidant à maintenir sa respiration. Des électrodes placées sur divers endroits précis de son corps enregistraient à tout instant les manifestations de ses fonctions vitales. Elles étaient progressivement redevenues normales depuis qu´il était installé ici, et l´encéphalogramme relevait une courbe qui, seconde après seconde, se rapprochait d´une activité normale. Dans son inconscient, la lumière se faisait peu à peu et le vide s´amenuisait. Le temps file. L´ombre furtive se rapprochait de son but. Les ténèbres, et le froid qu´elles engendraient, étaient ses meilleurs alliés. Une bille glissée dans le système d´aération finirait de plonger le veilleur de nuit dans un sommeil encore plus profond que celui dans lequel il se trouvait déjà , affalé sur ses écrans, et dont il ne risquerait pas de se réveiller avant un certain temps. Le verrou céda rapidement, une goutte d´acide suffisant à lui faire lâcher prise. La porte s´ouvrit sans bruit sur la femme vêtue de couleurs aussi sombres que ses desseins. Elle marcha silencieusement, passa devant le garde assoupi et retira sa carte d´accès de la poche de son veston. Ce laisser-passer lui permit d´ouvrir la grande porte renforcée qui la séparait encore de l´aile du bâtiment qu´elle voulait atteindre. Plus que trois étages à monter, une machine à éteindre, et le tour serait joué. Pendant ce temps, la lumière pénétrait dans l´esprit du garçon toujours allongé. Sa conscience, qui semblait s´être élevé au-dessus de son corps inerte le réintégrait peu à peu, à mesure que les sensations recommençaient à courir au travers de son organisme. Ses yeux s´ouvrirent brusquement, bien qu´il ne puisse toujours pas voir au travers. Il recommença à sentir, entendre, tout se mélangea dans sa tête. Les ténèbres de son esprit s´étendirent lentement à l´obscurité qui régnait dans sa chambre, traversée par de curieux éclairs, à mesure que sa vue lui revint. Il prit conscience de son corps allongé et sans forces, et se prit à se demander ce qu´il faisait ici, voire même qui et où était-il. Il s´écouta respirer quelques instants. Ses muscles semblaient se gonfler de sang pour la première fois depuis une éternité. Ses membres commencèrent à bouger, et sa main tremblante vint écarter le masque de plastique qui lui recouvrait le nez et la bouche. L´air frais lui gonfla la poitrine et lui éclaircit les idées. Des images confuses traversèrent sa mémoire, en flashs discontinus : un homme, une explosion, une jeune fille, un Grolem - son Grolem, un Parasect et un Scarabrute géant, un pendentif, puis plus rien. Peu à peu, le puzzle se reconstituait. Presque inconsciemment, sa main se porta à sa ceinture pour ne tâter que sa blouse d´hôpital, et non pas les capsules sphériques qu´il s´attendait à y trouver. Il se sentit soudain vulnérable, comme nu. Sa tête se tourna en tous sens, cherchant dans la pénombre. Alors qu´il se relevait brusquement, une douleur lancinante le saisit aux côtes et il du s´interrompre pour reprendre son souffle. Avec plus de précautions, il prit appui sur le rebord de son lit pour finir par se lever laborieusement. Ses jambes flageolèrent quelques secondes, se réhabituant vite à supporter son poids. Prudemment, il commença à faire quelques pas mal assurés jusqu´à une petite table où des objets luisant attiraient son attention. Prenant appui sur le rebord de la fenêtre, il parvint jusqu´à son objectif : une ceinture de cuir noir, avec six pokeball fixées dessus. Du bout des doigts, il caressa machinalement les sphères de fin métal, avant qu´un bruit sec ne le fasse sursauter. La porte dans son dos venait brutalement de s´ouvrir, une silhouette de femme se découpant dans la pénombre. L´ombre sembla hésiter quelques instants en découvrant le garçon. Mais elle réagit rapidement. Sa main passa dans son dos et dans un éclair de lumière, une créature fit irruption dans la pièce, flottant dans l´air. De puissants jets de gaz se mirent à en émaner, remplissant la petite pièce en quelques secondes. Benjamin sentit ses poumons se remplir de cette vapeur, et en quelques secondes, tout son corps se mit à se tordre de douleur. Il avait l´impression que ses entrailles se liquéfiaient alors que son cœur ralentissait ses battements inexorablement, à mesure que ses poumons semblaient se paralyser. Il tomba à genoux, suffocant, entendant de manière confuse la femme rire. Sa vue commençait à se troubler, et c´est à peine s´il remarqua que la lumière venait de se faire dans la chambre, ainsi que dans le reste du complexe, ni même qu´un violent courant d´air dissipa le gaz toxique, le faisant reculer jusque contre le mur de la pièce, renversant la table au passage. L´air pur s´engouffra dans ses bronches, dissipant les effets de la vapeur meurtrière et lui redonnant le contrà le de son corps. Il releva la tête pour découvrir que la femme en noir avait disparu. En revanche, des bruits sourds d´affrontement lui parvenaient du couloir. Il se releva péniblement, reprenant son souffle peu à peu. Il tituba jusqu´à la porte et aperçut le combat qui se déroulait dans le couloir. D´un coup fabuleux de ses serres puissantes, un Dodrio envoya le Smogogo qui avait tenté d´intoxiquer l´adolescent dans le mur du couloir, y laissant une profonde trace incrustée. La double boule de gaz entremêlés se remit à léviter de manière mal assurée, esquivant de justesse un Bec vrille. Sautant promptement en arrière, le troiseau laissa l´acide qui coulait de la bouche de son adversaire atterrir sur le sol. Ses trois têtes se mirent à se mouvoir de façon parfaitement synchronisée, créant un triangle d´énergie au cœur duquel se forma un formidable rayon qui s´en vint frapper une nouvelle fois l´élémentaire poison. La buée noire qu´il laissa s´échapper des pores de sa peau violette ne le protégea pas longtemps, vite dissipé par l´attaque Tornade du Dodrio qui enchaîna par un plaquage impressionnant de puissance. En heurtant le sol, le Pokemon poison laissa s´échapper une dernière volute de fumée blanche, preuve de sa perte de conscience. Acculée, la femme en noir recula de quelque pas avant de se précipiter au travers de la fenêtre, dans un grand fracas et une pluie d´éclats de verre. Un rayon écarlate vint toucher le Pokemon à trois têtes demeurant dans le couloir, le renfermant dans sa capsule. Son maître, un adolescent aux cheveux bleus, habillé en kimono, remit la pokeball à sa ceinture. Il passa sa main dans ses cheveux, souffla longuement et s´approcha de la chambre de Benjamin, qui était appuyé sur son lit. Il rentra dans la petite chambre d´hôpital, et commença à y remettre un peu d´ordre, sans même un regard pour le garçon convalescent. _ Albert, commença ce dernier, je… Il n´eut pas le temps de terminer sa phrase. Se retournant brusquement, le champion de Mauville projeta son poing contre la mâchoire de son interlocuteur, le précipitant sur son lit, un peu sonné. Les idées confuses, Benjamin entendit l´adolescent répartir d´une voix sombre : _ Ce n´est pas pour toi que je l´ai fait, c´est pour elle. S´il t´arrivait quelque chose, je crois qu´elle ne s´en remettrait pas, et je ne supporterais pas de la voir triste. Tu peux dormir tranquille. Mais surtout, garde ta reconnaissance pour toi ! Il jeta la ceinture du dresseur à ses côtés, avant de s´éloigner en claquant la porte. Benjamin massa sa bouche endolorie avant de se redresser, abasourdi. Il eut un sourire attristé en pensant à Albert, mais ses pensées se tournèrent rapidement vers Erika. La tête se mit soudain à lui tourner, suite aux émotions fortes qu´il venait de vivre quelques minutes à peine après être sorti du coma. Il s´allongea avant de s´évanouir en quelques secondes. Quand il rouvrit les yeux le lendemain matin, trois jeunes filles entouraient son lit, hésitant visiblement sur la conduite à tenir à son égard. Elles semblaient heureuses qu´il aille bien, mais quelque chose les retenait d´exprimer leur soulagement. Christelle s´approcha de l´adolescent qui se releva dans son lit, interloqué. Elle lui tendit un dossier de papier sur lequel sa photo était accrochée. L´adolescent convalescent ouvrit le dossier, avant de le refermer précipitamment, comme effrayé par son contenu. _ Où… Où avez-vous trouvé ça ? demanda-t-il, la voix mal assurée. _ Benjamin, commença Freya, je crois que tu nous dois des explications… |
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