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Lecture d'un chapitre
| Lecture du chapitre 2 | |
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| Nom de l'œuvre : Désespoirs - (Final Fantasy 10) | Nom du chapitre : Poupées de chiffon, poupées du cÅ“ur |
| Écrit par Evil DéesseMew | Chapitre publié le : 10/7/2005 à 20:24 |
| Œuvre lue 11309 fois | Dernière édition le : 10/7/2005 à 20:24 |
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| Chapitre 2 : « Poupées de chiffon, poupées du cÅ“ur » Elle était assise sur le bord de son lit dans sa chambre sur le vaisseau AlBhed. Elle avait les joues humides et rougies. Sa coiffure qui avait si longtemps tenue commençait à émettre des mèches rebelles. Ses mains étaient glaciales. Elles n'arrivaient pas à les réchauffer. Tenant une poupée de chiffon contre son cÅ“ur, elle murmurait des prières. Elle ne s'était jamais demandée lors du pèlerinage pourquoi elle était avec eux. Après tout, elle était si différente d'eux. Plus jeune aussi. Beaucoup trop jeune. Certes sa rapidité et sa joie avaient été très utiles même si ses autres compagnons ne la comprenaient pas tout le temps. Ou même pas du tout. Le vaisseau voguait doucement dans le ciel bleu azur. Il retournait à l'île de Besaid. Ses occupants semblaient las des derniers combats. Peu d'entre eux sautaient de joie ou énuméraient les nombreuses choses qu'ils feront dans ce temps de paix. Ils étaient exténués moralement et physiquement. Où était il ? Était il en paix ? Le reverrait elle un jour ? Ne serait ce pour s'excuser auprès de lui elle souhaitait le revoir. Elle se sentait incomprise au sein du groupe. Elle serra contre elle la poupée de chiffon qu'elle avait confectionnée des jours avant. Avant la grande bataille contre Sin. Cela semblait futile mais elle s'était beaucoup donnée dans cette poupée. Elle pouvait la serrer contre son cÅ“ur mais pas le modèle qui avait permis la confection. Elle pouvait lui chuchoter toutes ces choses qu'elle n'oserait pas dire devant le modèle. Elle pouvait dormir avec cette poupée contre son cÅ“ur, pouvait lui chanter une berceuse, la rajuster, pleurer sans chercher à cacher ses larmes. Toutes ces choses impossibles devant le modèle. Elle aurait trop peur.. ou même honte. Elle était jeune. La plus jeune. Elle avait apporté de la joie dans le pèlerinage et de l'immaturité. Elle détestait ce coté d'elle. Elle était jeune oui et alors ? Des gouttes salées s'échappèrent de nouveau de ses yeux verts pour venir s'écraser sur ses genoux exténués. Ceux-ci tremblaient. Non c'était juste le vaisseau qui bougeait de trop. La poupée était plutôt ressemblante avec l'originale. C'était une bonne et une mauvaise chose. Elle lui rappelait de trop la personne et la faisait pleurer encore plus à chaque regard. Où était il ? Avait il complètement disparu ? N'existerait il que dans ses souvenirs ? Elle avait tant de choses à lui dire. Mais qui prouverait à nouveau devant lui qu'elle osera enfin ? N'allait elle pas dire simplement un bonjour puis rien ? Elle se souvenait de ces batailles. A la recherche de nouveaux trésors ou de chimères oubliées. Elle se souvenait des sortilèges, des coups d'épées et des cris.. Les cris des monstres.. Les cris de ses amis.. Elle se souvenait de la Plaine Foudroyée où elle s'était sentie un peu ridicule. Elle les connaissait à peine.. Et elle s'était faite passée pour une hystérique et une peureuse. Mais qui la blâmera t elle ? Elle ne souhaitait pas en finir avec cette peur mais juste le revoir lui. Poupée de chiffon. Elle la serra encore plus contre son cÅ“ur. Tout semblait si vide à présent. Le vaisseau lui semblait comme un navire voguant ça et là , porté par le vent et dont la destination était oubliée. Ses passagers étaient trop silencieux. Dormaient ils ? L'écoutaient ils pleurer ? Elle murmura quelque chose à la poupée avant de sangloter. Ses larmes se mirent à ruisseler telles un torrent en été. Les dents serrées, elle réprima un cri de désespoir. Son cÅ“ur battait à tout rompre. Elle se sentait si abandonnée. Elle voulait juste.. juste..lui. Juste lui parler une dernière fois. Elle leva les yeux vers la porte de sa chambre. A qui ferait elle croire qu'il débarquerait là .. sur son seuil ? A qui ferait elle croire qu'il allait revenir pour elle ? A qui ferait elle croire qu'il reviendrait.. A qui ferait elle croire qu'il avait pensé UNE fois à elle ? Juste une fois.. Elle se coucha sur le coté, serrant toujours la poupée contre elle. Elle imagina son amie Lulu utiliser cette poupée comme arme. Cette pensée l'aurait fait rire aux éclats mais pas aujourd'hui. Pire. Elle en serait jalouse. Tenir cette poupée comme arme à chaque combat. Tenir cette poupée contre son cÅ“ur en combattant les monstres. Tenir cette poupée,la douleur vous transperçant devant la jubilation des monstres. D'ailleurs elle aurait trop peur de l'abîmer. Ça sonnerait louche à ses coéquipiers et en aucun cas elle souhaitait qu'ils sachent. Même pas lui. Oh si elle le voulait mais.. elle voulait qu'il le sache par ce qu'elle lui aurait dit et non qu'il aurait deviné ses sentiments. Ce serait pire pour elle. Elle voulait juste s'excuser.. Elle n'avait pas dormi depuis le discours de sa cousine. Le sommeil ne lui manquait pas mais la tristesse lui faisait muraille. Elle avait peur de rêver à ces choses qu'elle n'aura jamais. Elle avait peur de sentir ses bras l'entourant dans ses rêves et de se réveiller.. Et de sentir non pas sa chaleur douce mais le désespoir la déchirer encore plus. Elle avait peur d'être dépendante de cette fausse réalité. De ne plus penser qu'à rêver.. à rêver d'un monde où elle pouvait tout lui dire. C'était juste des mots.. des simples mots.. Des tout petits mots.. Elle aurait voulu avoir la maturité de sa cousine. Etre courageuse dans n'importe qu'elle situation. Ou bien être simplement elle-même comme avait dit le ronso. Ne pas calquer la personnalité de quelqu'un qu'on admirait. Mais que devait elle faire ? Elle était elle-même et elle n'avait pas réussi à lui dire. Tout ce qu'elle pouvait faire maintenant c'était de serrer une poupée de chiffon contre elle. Était ce vraiment une consolation ? Était ce vraiment ce qu'elle méritait ? Qu'avait elle fait ? Elle pleurait de plus en plus doucement. Les larmes se séchaient le long de ses joues les mettant en feu. Elle tressaillit sous un sanglot et ferma les yeux. Elle murmura encore. Elle murmura au creux de l'oreille de la poupée. Sa poupée. Guidée par son manque de force, elle sombra dans un sommeil profond. La dernière chose à laquelle elle pensa fut que, si elle rêvait, de ne pas rêver de lui. Elle voulait rêver de machines. Elle voulait rêver de ses frères morts au combat. Elle voulait rêver du rire de Yunie. Elle voulait rêver des yeux de la magicienne noire. Tout mais pas lui. Elle souhaitait même rêver de Sin. Sin.. qui la tuerait. Sin.. qui la mènerait à lui. Sin.. qui la posséderait peut être. Ses rêves n'étaient plus que le reflet de ses souhaits irréalisables. A son réveil, elle n'avait pas bougé de sa position mais la poupée de chiffon était tombée sur le sol a coté de son lit. Comme ci elle avait fui son étreinte. Cette pensée fit renaître une coulée de larmes. Elle se demanda encore combien de litre elle en avait en réserve. Si un jour ses larmes s'arrêteront.. d'elle-même ou… ? Elle devait se ressaisir. Après tout elle avait toute la vie devant elle. Les regrets du passé étaient le poison du futur. Malgré cela.. Elle ne souhaitait plus vivre. Et si elle devenait une errante ? Irait elle le rejoindre ? Non. Il fallait qu'un summoner l'envoie. Yuna ne le ferait pas. Elle ne comprendrait, pas. D'ailleurs elle ne voulait même pas qu'elle le sache. Mais une fois dans l'Au-delà , le trouvera t elle ? Une fois là bas, trouvera t elle ENFIN les mots ? Et si elle l'oubliait tout simplement ? Comment pouvait elle ? Elle se rassit sur le bord de son lit, chassant les dernières larmes du revers de la main. Elle saisit sa poupée et rajusta le vêtement de chiffon. Elle sourit timidement à cette poupée avant de la serra tendrement contre son cÅ“ur en la berçant comme un doudou d'enfant. C'était ce qu'elle était encore.. une enfant. Enfant ou pas,futile ou pas, triste ou pas, c'était sa poupée à elle. Sa toute petite poupée. Elle se mit à rire. Un rire glacé et dépourvu de joie. S'il la voyait comme cela.. Serrant un morceau de chiffon comme un trésor. Oui et alors ? Sa poupée ne la repousserait pas elle. Sa poupée ne lui ferait pas mal elle. Sa poupée ne lui lancerait pas de regard froid elle. Sa poupée ne chercherait pas être distante avec elle, elle. Mais.. sa poupée ne pourrait pas l'aimer, elle… En accès de rage, elle jeta cette horrible poupée loin d'elle. Le chiffon s'écrasa contre le mur avant de retomber sur le sol. Elle replia ses genoux contre elle, les entoura de ses bras et fixa la poupée. Après quelque secondes, elle poussa un cri de désespoir qui ne fut pas sourd aux autres occupants. Un cri d'animal blessé. Un cri de cÅ“ur déchiré à jamais. Elle pleurait de plus belle, criait de tout son être. On vint vite taper a sa porte. Elle répliqua durement de la laisser tranquille. Elle saisit son oreiller et l'envoya valser contre le mur au même endroit de la poupée. Puis elle saisit sa griffe â€" son arme qu'elle avait tant porté et se sectionna les carotides d'un coup sec. Elle sentit un liquide s'échapper à flot . un liquide tiède.. Ce même liquide qui dévala son cou de jeune fille et tacheta ses vêtements orangés. Elle ferma les yeux, sentant son corps l'abandonner. Elle se laissa glisser sur le sol glacé de sa chambre, sentant une marre se former autour de sa gorge et se répandre de plus en plus. Ses cheveux se mouillèrent aussi de ce même liquide. Au creux de ses doigts, le bras tendu, elle sentait la poupée. Sa poupée de chiffon. Ses oreilles percèrent les lointains fracas de la porte de sa chambre. Elle n'entendit pas les cris conjugués de Lulu et de Yuna.. trouvant une Rikku baignant dans son propre sang… Fin chapitre2 |
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