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Lecture du chapitre 1 | |
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Nom de l'œuvre : Horyshia I: "Les écrits de Flore" | Nom du chapitre : Là où les choses dérapent |
Écrit par Silver_Altaria | Chapitre publié le : 9/12/2005 à 18:04 |
Œuvre lue 27755 fois | Dernière édition le : 26/6/2009 à 12:45 |
Printemps 1993 Le roi avait convoqué ses hauts officiers pour une réunion de crise. Il en avait ainsi quelques dizaines devant lui, ainsi que le tout jeune Juge Suprême à ses côtés qui lui servirait de greffier, l´autre ayant disparu dans des circonstances mystérieuses après avoir refusé de consigner un entretien glauque. Il compta mentalement ses sbires : trois de moins que la dernière fois. Soit ils étaient morts « naturellement », soit on les avait tués. Pour lui, nul doute quant à l´identité du « on ». - Capitaine Sanvin. L´intéressé se détacha des rangs et alla au devant du roi. Les traits tirés, les yeux bouffis, il semblait ne plus s´être reposé depuis longtemps. - Des nouvelles des dragons de l´ouest ? demanda le roi. - Oui, Votre Majesté. Ils ont bien accueilli notre message mais refusent de guerroyer s´ils n´y ont pas d´intérêt. Tant qu´ils n´obtiendront pas qu´on leur cède quelque chose, ils resteront neutres vis-à -vis de Gejazbourg. - Nous leur avions pourtant promis une grandiose récompense ? - Oui, Votre Majesté, mais ils veulent des actions concrètes et pas des promesses comme vous leur en faites... - Stop ! Le capitaine sursauta, persuadé que sa langue avait fourché à moment donné. Pour que le roi paraisse aussi furieux, il en fallait. - Bon, reprit ce dernier après un long silence, en résumé, ni Lunix, ni Biotik, ni les dragons ne veulent nous aider, et ne parlons pas des elfes et des nains... Nous sommes donc condamnés à nous débrouiller avec ce qui nous reste. Combien avons-nous réussi à capturer de Jumeaux de CÅ“ur cette semaine ? - Euh... - Ne me dites pas qu´encore une fois vous n´en avez pas eu un seul !? - Hé bien... Si, Votre Majesté. - Nos prisons sont vides, capitaine ! Savez-vous combien notre impuissance nous rend faibles aux yeux des autres peuples ? C´est pour cela que personne ne veut nous appuyer. S´ils prennent le risque de s´allier à nous, ils savent que c´est pour une guerre perdue d´avance, ils ne feraient pas long feu ! - Sire, cuchota le Juge Suprême, vous venez d´utiliser une expression de Terrien ! - Peu m´importe. - Mais Sire, songez à votre réputation ! Le roi l´ignora encore, obligeant le Juge Suprême à se taire pour ne pas se couvrir de ridicule. - Capitaine Sanvin, prenez avec vous les lieutenants Cober et Tyr´ana et retournez négocier avec les elfes. S´ils comprennent que c´est moi qui les sollicite personnellement, connaissant leur tempérament belliqueux, ils seront à Gejazbourg avant qu´on ait eu le temps de dire chatoon. Le capitaine acquiesça et se retira. - Soldats, dit le roi au reste des officiers, je ne vois plus aucune raison que vous restiez parmi nous... La majorité des officiers déglutit. Seuls les plus jeunes n´avaient pas compris le vrai sens de la phrase, ils ne connaissaient pas encore leur souverain. - ... alors vous pouvez disposer. Rompez ! Ceux qui avaient dégluti poussèrent un discret soupir de soulagement. Tous saluèrent le roi avant de sortir, le Juge Suprême notant au passage le nom des nouveaux. Lorsque le roi se retrouva seul avec son greffier, il reprit ses instructions. - Commence par envoyer ces deux-là â€"il pointa deux noms sur la liste- aux cachots, ils avaient exactement la même cicatrice sur le visage. - Si je peux me permettre, Sire, ce n´est peut-être qu´une coïncidence... - Ce sont des Jumeaux de CÅ“ur, j´en parierais mon trà ne. Ensuite, va dicter leurs instructions aux chefs de camp et assure-toi de la bonne portée des préparatifs pour la pendaison de cet après-midi. - Bien, Sire. Le Juge Suprême ramassa ses affaires et sortit. Il alla rendre visite aux soldats et mangea un bout avec eux, histoire de se tenir au courant des dernières rumeurs. Puis il se rendit sur la place de pendaison de Nosdena. Apparemment, les esclaves avaient presque fini de monter les potences. Tout se passerait bien, du moins l´espérait-il. Lorsque le roi sortit de la salle du trà ne à son tour, un oiseau caché derrière une fenêtre s´envola, une ombre dans son sillage. Il survola les remparts et les habitations. Des enfants lui lancèrent des pierres et des bâtons mais il les esquiva tous. Comme s´il était une vulgaire piñata ! Il dépassa les dernières habitations et alla se percher sur un arbre, coassant pour qu´un homme passant le remarque. Celui-ci lui fit signe de se taire et de le suivre, ce que l´oiseau fit sans sourciller. Il suivit ainsi l´homme jusqu´en dehors de la ville proprement dite, en faisant le tour de celle-ci jusque derrière Nosdena. L´homme disparut alors d´un coup sous les yeux d´un chat qui guettait une proie. Apercevant l´oiseau, ce chat s´approcha à pas feutrés et bondit... pour capturer entre ses pattes le vide. L´oiseau ne s´en offusqua pas. Il était à présent dans un endroit sombre, une grotte dont les murs étaient ponctués tous les deux mètres de torches luisant faiblement. En passant devant elles, l´homme les ranimait une à une, éveillant légèrement l´intérêt de son comparse qui examina un instant l´une d´elles. Une seconde plus tard, en guise de réponse, la torche lui brûla légèrement l´aile en agitant ses flammes. L´homme lança un regard méprisant à l´oiseau qui se remit à le suivre en gémissant de douleur. Ils aboutirent finalement à une grande salle éclairée seulement par une matière luisante qui s´accrochait aux murs. Beaucoup de personnes se trouvaient là , remarqua l´oiseau, dont quelques unes qui se chuchotaient des paroles qu´il ne comprenait pas. Son maître s´arrêta soudain au fond de la salle, devant un autre homme qui examinait le mur fixement. -Maître, mon larbin vous apporte le contenu d´un entretien qui vient de se dérouler entre le roi, son greffier et ses officiers. L´oiseau sursauta. Lui, un larbin ? Ah ça non, juste un employé... donc, dans ce cas-ci, un larbin. Il laissa à contrecoeur l´ombre passer devant lui et se tordre pour obtenir une image plus ou moins nette de la salle du trà ne. Le Maître se détourna alors du mur pour prêter plus d´attention. Pour l´homme et l´oiseau, c´était la première fois qu´ils voyaient ce qu´était capable de faire une ombre. Aussi ouvrirent-ils de grands yeux quand ils virent se reproduire à la perfection ce que l´oiseau avait déjà vu vingt minutes plus tôt. Quand le Maître vit ce moment où ils parlaient de la pendaison, un rictus vint orner son visage et il balaya l´ombre d´un geste. Se tournant vers son acolyte, il lui adressa un signe de tête sans équivoque. L´homme se dirigea vers les autres personnes massées au fond de la caverne et interrompit leur conversation pour entamer un petit conciliabule. Le Maître, lui, héla l´oiseau et lui confia une enveloppe. - Apporte-la à ceux qui sont en haut, lui dit-il. Et ne traîne pas en route, sinon tu passeras aux torches. L´oiseau ne se le fit pas dire deux fois et remonta à toute vitesse la grotte. Il déboucha sur Nosdena â€"où son vieil ami le chat essaya encore une fois de le saisir- et montra l´enveloppe à quelques hommes de la ville. Le dernier, après avoir lu le contenu de l´enveloppe, se dit à lui-même mais suffisamment haut pour que l´oiseau l´entende : « Cet après-midi ? C´est risqué... » Quand le soleil eut dépassé son zénith, on octroya aux condamnés à mort leur dernier repas sous haute surveillance. Un gardien pour chaque prisonnier, avait ordonné le roi, histoire qu´ils ne prennent pas la poudre d´escampette. Et comme pour bien leur faire sentir que leur mort était proche, ils dînaient dans la grande salle avec les bourreaux et le roi. Une fois le repas fini, quand les gardiens s´en étaient allés avec leurs prisonniers pour les préparer, le Juge Suprême se faufila près du roi. - Sire, le peuple commence à en avoir assez que nous sacrifions autant de gens. De plus, ils vous soupçonnent de faire ça à but uniquement personnel, ils trouvent que vous abusez de votre capacité de jugement ! - L´opinion de mes sujets ne m´intéresse guère, lui répondit le roi sur un ton méprisant. J´ai tous les pouvoirs, c´est à moi et à moi seul de décider. Dans des temps comme aujourd´hui où la menace des Jumeaux de CÅ“ur se fait sentir, ils ne sont même pas capables de comprendre où se situe leur camp ? - Selon eux, cette campagne de mise à mort que vous menez n´a aucun sens, ils ne comprennent pas en quoi ils peuvent être dangereux... - Cela n´est pas étonnant. Ils obnubilent les gens à force d´exposer ce lien qui les lient et, si cela continue, on va les voir comme l´élite du continent alors que c´est moi, le roi ! - Ils imaginent pouvoir faire valoir leurs droits quand vous ne serez plus là , c´est-à -dire quand les Jumeaux de CÅ“ur auront pris le pouvoir... - Juge Suprême, assez avec les expressions de Terrien, je vous prie ! Ce que vous dites est de toute façon surréaliste, mon fils Aphso prendra le pouvoir quand je mourrai. Ainsi en est-il. - Vous avez raison Sire, je ne suis pas digne de contester ni vos décisions, ni votre pouvoir. Veuillez m´excuser. - Tu es gracié pour cette fois. Va donc sur la place de pendaison organiser ce qu´il reste à organiser, tu seras plus utile là -bas. - Bien, Sire. Le Juge Suprême alla sur Nosdena stimuler les esclaves qui parlaient au lieu de travailler. Il fut ainsi tellement efficace que tout fut prêt avant même que le roi ne prenne place sur son balcon qui surplombait la place. Personne ne vit alors, en dehors de Nosdena, une silhouette émerger du vide, excepté un chat qui déguerpit en évitant de justesse un couteau qui se planta là où il était deux secondes avant. Le roi arriva sur son balcon pendant qu´on amenait les prisonniers sur la place. De là où il était, il pouvait apercevoir la mine fatiguée de ses futures victimes. Parfait, elles étaient toutes là , il ne manquait plus que la foule qui commençait à se masser devant les potences. - Ahem, Sire... Le roi se retourna sur le Juge Suprême qui venait de le rejoindre. Mince, la mine soucieuse qu´il arborait n´était pas très bon signe. - Sire, il semblerait que nous ayons un problème avec deux des prisonniers... - Eh bien vas-y, parle! - Ces prisonniers présentent des points faibles importants au flanc droit... J´ai peur qu´il ne s´agisse de deux darksanan. - Et vous ne pouviez pas m´en informer plus tôt !? - Mais Sire, nous ne passons pas notre temps à examiner les flancs droits de nos prisonniers ! Même si cela signifie qu´il existe des risques pour que la pendaison tourne mal... - Exactement ! Doublez la surveillance autour de Nosdena et sur la place, il faut surtout éviter que le peuple n´apprenne ça, sinon ils vont vouloir empêcher la pendaison ! - Pourquoi cela, Sire ? - Vous souvenez-vous de la dernière fois que nous avons pendu des darksanan ? Nous avons failli être attaqués en pleine procédure par leurs congénères ! Heureusement qu´ils s´étaient trompés de deux kilomètres pour placer leur portail... - Dois-je tout annuler, Sire ? - Pas question. Si vous faites ça, la foule va se douter de quelque chose et exiger mon abdication pour incompétence. Nous devons faire comme d´habitude. Aucun changement, aucune annulation, d´accord ? - Oui, Sire. Le Juge Suprême s´assit sur son siège réservé, à côté du roi, et attendit. Les gardiens nouèrent bientôt les liens des prisonniers autour de leur poutre, suivis par les bourreaux, chacun ayant droit à son propre meurtrier. Le premier bourreau, après avoir affûté sa lame, s´avança vers sa victime du jour. Mais lorsqu´il leva sa hache, sur laquelle le prisonnier bâillonné posait des yeux horrifiés... des nuages de fumée fusèrent aux quatre coins de la place. Autour de la potence et de la foule, ceux que le roi redoutait venaient de faire leur entrée. L´un d´eux, tombé au milieu de la foule, provoqua des sursauts d´horreur suivis de cris effrayés. Remis de sa téléportation ratée, il traversa la place rejoindre ses camarades qui dénouaient déjà les liens des pré pendus. - Est-ce que tout se passe comme prévu ? - Pile poil ! lui lança celui qui libérait le congénère de gauche. Quand on en aura fini avec eux, faudra monter dans le palais faire ce qu´on a à faire. Koïrée, accompagne ces deux-là jusque dans la grotte ! Une femme s´approcha et prit les deux intéressés par le bras avant de s´effacer derrière les palissades. Les sept autres prirent chacun un couteau dans leur attirail et s´enfoncèrent dans la foule, écartant au passage d´un coup de couteau ceux qui osaient leur faire face ou qui simplement leur barraient le chemin. Ils passèrent la porte arrière du palais, que des soldats avaient laissée ouverte dans la précipitation, et pénétrèrent dans la réserve d´armes, située aux sous-sols. Leur chef se précipita aussitôt au fond de la pièce, sur une vieille épée. - C´est celle-là que le Maître veut ! s´exclama-t-il. Elle ne paie pas de mine pour une épée de cette facture, mais s´il veut l´avoir... Maberti, ne touche pas à ce bouclier, on n´a pas le temps ! - Comme si on n´avait pas le droit de se servir un peu ! lui répliqua ce dernier. Ca te tente, un couteau en or ? - Vous êtes en état d´arrestation ! leur lança une voix. A la porte, seule issue possible, venait d´arriver une cohorte de soldats, épées dirigées vers les intrus. - Maberti, imbécile ! chuchota le chef. Arrange-toi pour aller exécuter les ordres du Maître ! - Les Jumeaux de CÅ“ur vont maintenant s´attaquer à la capitale. Vous venez de déclencher une révolution, vous êtes contents ? lança un soldat. - Très ! répondit le chef des intrus. Ce furent là ses derniers mots. Lorsque les soldats se précipitèrent sur son supérieur, Maberti profita de la confusion générale pour prendre la fuite. Il monta les escaliers â€"par ailleurs tachés de sang de la première marche à la dernière. Quel bon goût, ce roi- et s´introduisit dans les appartements privés du roi. Il aperçut ce dernier sur son balcon, en train de hurler des ordres à ses soldats. Seul. Durant l´attaque, le Juge Suprême avait laissé son roi pour coordonner les soldats. Quand le calme revint plus ou moins, il les délaissa et remonta voir son souverain resté sur son balcon. Lorsqu´il arriva à destination, il vit à terre le corps du roi, la gorge tranchée par un couteau d´or qu´on avait laissé près du corps. |
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