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Lecture du chapitre 2 | |
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Nom de l'œuvre : Horyshia I: "Les écrits de Flore" | Nom du chapitre : Un passé qui pèse gros |
Écrit par Silver_Altaria | Chapitre publié le : 11/12/2005 à 18:22 |
Œuvre lue 27743 fois | Dernière édition le : 26/6/2009 à 12:48 |
Dans notre monde subsistent encore bien des mystères que seules leurs découvertes permettraient d´en visualiser les méandres... Les rêves sont parmi eux, insondables, grouillant de pensées plus aléatoires et heureuses les unes que les autres... Les humains trouvent en eux une autre réalité plus réconfortante dans laquelle ils peuvent se réfugier... Mais ils suivent une chronologie sans vraie réalité et sont incontrà lables, prenant parfois une dimension allant au-delà de notre entendement, allant au-delà des frontières imposées par notre subconscient... Me promener, encore et encore, dans ce cimetière... Penser aux souvenirs qui refaisaient surface chaque fois que je m´approchais de leurs tombes... Pour oublier cette histoire qui avait failli leur coûter la vie à eux, qui en a tué d´autres, pour rêver à leur bonheur, pour qu´enfin, ils soient heureux... Loin de la folie des hommes, dans un ailleurs plus pur qu´ici, où tout serait plus simple... Pourquoi dois-je les garder, pourquoi dois-je rester dans cette éternité de remords ? J´en ai déjà fait beaucoup pendant la Première Révolution. Pourtant, les guerres n´arrivent pas tous les jours, mais les morts... c´est moi qui dois m´en occuper. Je continue à redouter leur arrivée comme la peste. Parce que c´est vicieux, un mort. Avant de passer de vie à trépas, ça vous fait un testament où ça veut être enterré comme si ou comme ça. Ca donne sa fortune à quelqu´un, sa maison à un autre... puis ça décide d´être soit enterré soit incinéré, quand ce n´est pas un excentrique qui pousse la limite de son imagination plus loin. Ils ne s´imaginent pas tout le travail que ça demande quand on vous dit « Toi là , tu vas t´occuper de tous les morts du monde ». Même avec tous les pouvoirs qui existent, il y en a qu´on oublie. C´est pour ça que je crains une nouvelle guerre. Il y a treize ans, j´ai laissé filer des dizaines voire des centaines de morts dont personne n´a plus jamais entendu parler. Encore maintenant, il en reste qui disparaissent sans laisser de traces. La plupart du temps, je ne les revois jamais. Mais par exemple, dans la rue l´autre jour, j´en ai aperçu un qui semblait aussi vivant que moi. Tout le monde autour de lui le considérait comme vivant. Seule moi savais qu´il était mort. Pourtant je le voyais là , le cœur battant et chantonnant comme un rossignol, parfaitement heureux puisque que, là où il était célibataire avant de mourir, il avait femme et enfants... Je n´arrive pas à comprendre. Est-ce que ça signifie que j´aurais pu faire quelque chose pour les autres ? Ou que quelqu´un peut le faire ? J´ai appris quelques jours après l´avoir revu que cet homme était mort, le flanc droit transpercé d´un poignard. D´après les rumeurs, il avait saigné comme jamais aucun humain ne l´avait fait avant. Lorsque je l´ai cherché au sein des morts, il n´y était pas. J´ai demandé aux anges et aux démons, à mon ombre attitrée, personne ne l´avait ne serait-ce qu´entraperçu. Il n´était vraiment nulle part... Quand j´ai réalisé ça, je me suis aussi aperçue que nombre de gens morts avaient disparu de la surface des planètes et des mondes. C´était pour ça que je ne parvenais pas à m´occuper d´eux. Donc, d´autres personnes, bien vivantes, les ressuscitaient. A quel but, je n´en sais rien. Par contre, c´était une très mauvaise nouvelle. Parce que s´il y a une nouvelle guerre, et que si elle se révèle encore plus meurtrière que la précédente, alors ces gens pourront récupérer à leur compte encore plus de cadavres qui n´auront jamais de sépulture... Les ténèbres, rien que ça... Au milieu de ces ombres permanentes s´épanouissaient des lueurs si douces et réconfortantes pour son cœur détruit par la vie... Son âme s´effaçait peu à peu mais son cœur se souviendrait à jamais de cet évènement... Aujourd´hui subsistait encore une ultime étincelle, leur dernier souvenir, son dernier espoir. Elle représentait ce qu´il y avait de plus cher pour eux, ce qui avait le plus compté à leurs yeux. Elles attendaient que quelqu´un vienne les rallumer, pour qu´une nouvelle vie puisse commencer... Deux yeux s´ouvrirent, intense lumière qui recouvrait les âmes consumées. Pourtant ces yeux étaient d´un bleu d´une telle beauté, semblable au vaste ciel azuré que tout le monde ici avait oublié, ainsi que les étoiles qui, si nombreuses étaient-elles, n´avaient pas su combler leurs vies. Nous étions dans un âge où tout disparaissait, où des vies s´éteignaient sans que l´on sache vraiment pourquoi, ou les innocents trinquaient à la place des bandits, voleurs et autres assassins... Les yeux regardèrent un peu partout, obsédés par le désir de trouver quelque chose, ou plutôt quelqu´un ? L´illumination n´en était que plus forte et s´intensifia encore lorsque le regard de cette lueur s´arrêta sur une autre, à moitié consumée, que la vie n´avait pas tout à fait anéantie. Elle avait même une apparence presque humaine. Peut-être, songea l´autre lueur, que celle-ci pouvait être sauvée, comme on l´avait sauvée elle. Pour qu´ils puissent vivre autrement... La petite lueur s´approcha de l´autre, qui fixa ses yeux azurés. Fascinée, la lueur humaine suivit sa congénère là où elle l´emmenait, sans vraiment se demander où. Ainsi, elles disparurent toutes deux en dehors de ce monde de mort. Lorsqu´elles revinrent à la vie, la lueur aux yeux bleus dévoila son aspect véritable : celui d´un humain bien en chair. La lueur humaine ne le vit pas puisqu´elle aussi avait repris son apparence d´antan : un cadavre, selon toute vraisemblance dans cet état depuis peu. L´homme vivant la transporta du mieux qu´il put jusqu´à un cheval qu´il avait laissé, pas très loin, avec un peu de nourriture pour le retenir là un moment. Comme il l´avait prévu, le cheval attendait bien sagement en mangeant ce qui lui restait d´avoine. Il attacha le cadavre son dos et enfourcha lui-même la bête avec laquelle il alla droit devant. Il détestait devoir employer un cheval pour ça, le cadavre risquait de tomber sans arrêt, même solidement attaché. Enfin il arriva aux abords d´une forêt où il descendit de cheval. Prenant le cadavre sur son dos, il alla devant un arbre qu´on avait marqué d´un coup de peinture blanche... et disparut sitôt après avoir touché le tronc. - Ah, le Maître t´attendait. L´homme salua celui qui gardait l´entrée du souterrain et confia « son » cadavre à deux domestiques. Libéré de son fardeau, il essaya de trouver le Maître. A cette heure-ci, savoir où le trouver était un luxe, et il chercha un bon moment avant de le trouver, avec d´autres cadavres qu´il était en train d´examiner. - Maître, j´ai amené un nouveau cadavre. - Bien, pose-le avec les autres. - Maître ? - Parle. - Pourquoi est-il nécessaire de réunir tous ces cadavres maintenant ? - Tiens-tu tellement à le savoir ? Bien sûr, sinon tu n´aurais pas posé cette question... Disons que nous allons les préparer à un grand événement. - Vous pensez que nous allons avoir besoin d´eux à l´extérieur ? - Précisément. Une fois remis sur pied, ils seront parfaitement opérationnels pour la prochaine guerre... Est-ce tout ce que tu voulais savoir ? - Oui, Maître. Merci infiniment. L´homme fit poser son cadavre sur les autres et voulut partir à la suite des deux porteurs. - Soldat ? L´homme se retourna vers le Maître. Il y eu un instant de flottement, puis il tomba face contre terre, une flaque de sang sous le corps. Le Maître ramassa le couteau qu´il avait employé pour sa sombre tâche et le replanta dans la blessure. Il fit disparaître la flaque d´un claquement de doigts et plaça le cadavre du soldat, bien caché, sous le tas que formaient les autres. Même s´il l´avait mis bien en vue, personne n´aurait fait la différence. Mais on ne sait jamais. Après ça, il appela ses trois plus fiables collègues et leur désigna les morts. - Ils sont prêts pour l´embaumement. Allons-y. La trentaine de corps furent transportés jusqu´à une autre salle de la grotte, aménagée pour que personne ne puisse savoir ce qu´il se passe à l´intérieur*. Le Maître demanda qu´on en place un sur une table au centre de la pièce, puis un collègue ferma la porte de la salle. Ici, hélas, il n´y a aucun moyen de survivre ainsi ; tous ici sont condamnés à disparaître avant de finir dans un royaume ou l´éternité les attend, loin de leur « vie d´avant », loin ce qui est leur, loin de ceux qu´ils ont aimés et de ceux qu´ils aiment encore... On ne recrée pas une existence comme on crée à la chaîne. Et ce que j´ai fait n´est qu´un monde que j´ai cru avoir inventé, pour ne pas oublier, Lakade et lui, ceux que j´ai aidés à fuir un jour et qui ont failli pourtant le payer de leur vie. Deux innocents ayant payé pour tous ces humains avides de méchanceté, insultant, frappant à tout va ceux qui les ennuient et à qui cela revient un jour en pleine face, noirs jusque dans le plus profond de leurs âmes décrépies. Depuis, je ne sais plus si je suis dans un rêve ou dans la réalité, je ne suis plus qu´une coquille vide, le poids de la culpabilité pesant sur moi comme la menace du réchauffement de la planète sur nous tous, malgré le fait que tout soit rentré dans l'ordre. Quelque chose s´est cassé. C´est vrai, bien que tout le monde me dise le contraire, je sais bien qu´à la base, tout est de ma faute... Malgré tout ça, j´ai continué mes études et suis arrivée en quatrième année de secondaire. Il n´y a plus que les cours pour m´occuper, surtout en pleine période d´examens. Je regarde ma montre : sept heures trente. Je ramasse mes affaires et me précipite vers l´Institut. Même un an après, rien n´arrive à me faire oublier. Je sens que les autres évitent d´en parler : dès que l´un d´entre nous tente d´aborder le sujet, les regards fuient... Ce n´est pas normal. Il faut que j´arrive à vider mon sac, à raconter l´histoire à quelqu´un**. Je passe en hâte sous le porche et arrive au préau où bon nombre d´élèves sont déjà rassemblés ; je me dirige vers Rachel, mon amie, seul réconfort que je puisse avoir. - Salut Flore ! On est au 311 et c´est notre prof de Maths qui nous surveille. - Ah ? Super. Tu as bien révisé ? - Je pense oui, même si j´ai passé la majorité de mon temps d´étude sur les atomes sans retenir tous les symboles... -J´ai surtout planché sur les définitions. Mais malgré ça on risque d´avoir des questions pièges quand même, tu connais le prof... - Sûr... Sinon ça va toi ? - Pas fort, surtout depuis tout ça, j´ai la tête en compote... - Flore... Tu culpabilises trop de quelque chose alors que rien de grave ne s´est passé ! Tu es sûre que tu ne veux en parler à personne ? Ca te faciliterait grandement la tâche... - Si tu y tiens... J´inspire un bon coup et raconte: - Tout a commencé un soir d´automne... *Ou, comme on dit aujourd´hui, insonorisée.**La presse a tout voulu raconter en détails mais le fait, à la base, que personne n´a jamais compris pourquoi la moitié du village était en miettes les a un peu découragés dans leurs recherches : ils ont fini par abandonner. |
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