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Lecture d'un chapitre
| Lecture du chapitre 15 | |
|---|---|
| Nom de l'œuvre : La promesse | Nom du chapitre : L'accident de Mitsuru |
| Écrit par Orube | Chapitre publié le : 17/12/2005 à 10:37 |
| Œuvre lue 22327 fois | Dernière édition le : 18/12/2005 à 22:03 |
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| "MITSURUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUU!!!" Il était étendu sur la route, inerte. Je couru vers lui. Toutes les voitures s'étaient arrêtées, et plusieurs automobilistes descendaient de leurs voitures pour voir se qui se passait. Je ne voulais pas y croire. Je ne voulais pas croire qu'une chose pareille puisse arriver à Mitsuru. Je le regardai sous tous les angles, espérant qu'il ne soit qu'évanoui. Hélas, il avait une large blessure sur le front, juste à côté de la tempe, et du sang coulait sur ses yeux clos. "Que s'est-il passé? demanda un homme, affolé. Je conduisais tranquillement, et sans comprendre comment, j'ai heurté quelqu'un! Mademoiselle, dit-il en s'adressant à moi, avez-vous vu ce qui s'est passé?" Sans même prendre la peine de lui répondre, j'esssayai de porter Mitsuru pour le conduire dans un endroit où on pourrait le soigner, mais malgré son air maigrichon, il était trop lourd pour moi. Je sentis à cet instant précis les larmes qui me picotaient les yeux. Je ne pouvais rien faire pour lui, et c'était encore plus dur à supporter que de le voir blessé. L'homme me regarda et sembla remarquer Mitsuru. D'un ton sans réplique, il déclara: "J'appelle des secours." Lorsque l'ambulance arriva, ils ne m'autorisèrent pas à monter, je pris donc la direction d'une cabine téléphonique, et je contactais la gérante de la pension, en lui expliquant ce qui était arrivé, et en lui demandant de m'emmener à l'hôpital. "Attends quelques minutes, Shinobu, j'arrive, me fit-elle." Quelques minutes plus tard, en effet, elle arriva en compagnie de Tori et de Kasumi. Ils ne m'adressèrent même pas la parole, ce qui me fit comprendre que la gérante leur avait tout expliqué, et cela expliquait aussi la tête que faisait Tori. Devant l'hôpital, j'ai cru que j'allai me trouver mal. Je n'arrivais pas à réaliser ce qui s'était passé. Tout ça, pour moi, c'était comme un cauchemard très réaliste. Tout allait si vite que je n'avais pas le temps de m'en rendre compte. A un moment, Kasumi dut s'en apercevoir, car elle me dit: "Shinobu, tu es sûre que ça va? -Ca peut aller... J'ai juste le tourni... -Assis-toi un peu, ça ira déjà mieux. Et puis, on a pas grand chose d'autre à faire, à part attendre." Et sur ces mots, elle se laissa glisser par terre. Je fis de même. Tori ne cilla pas. Il était comme dans un autre monde, où il était sans doute en train de se disputer avec ses pensées pour savoir ce qu'il fallait mieux faire ou ne pas faire. Je le plaignai, le pauvre, de devoir rester ici sans bouger alors que son frère était blessé. C'est comme si on demandait de rester assis pendant qu'on détruit votre vie sous vos yeux. C'est insupportable. Deux heures plus tard, un médecin vint nous voir et nous dit que selon lui, "Mitsuru était hors de danger". Est-ce que ça signifie qu'il a couru, ne serai-ce que pendant un instant, un risque? Sans poser ma question à haute voix, je me rendit avec les autres dans la salle de réveil, dont on a obtenu l'accès grâce au lien de parenté de Tori et Mitsuru. Ce dernier était dans la même position que quand je l'avais vu quelques secondes après l'accident, mais il avait un bandeau sur la tête, pour faire cicatriser sa coupure. Le revoir, sain et sauf, ça me faisait du bien, mais en même tant, j'avais mal au coeur de devoir encore attendre qu'il se réveille. J'avais hâte de lui demander par moi-même s'il allait bien. J'étais tellement inquiète que je ne voulais pas croire ce médecin. Et personne d'autre d'ailleurs. "Mmh..." Mitsuru entrouvrit les yeux. "Mitsuru!! Cavatutesensbien? fîmes en choeur Tori et moi." Je remarquai que Tori n'était rassuré que maintenant, lui aussi. "Oui, mais j'ai drôlement mal à la tête... -Ca, ce n'est pas étonnant, lui répondis-je en riant. Mais, tu sais que tu nous a fichu la plus belle peur de notre vie? -Hein? Mais qu'est-ce que j'ai fais?" On aurait dit qu'il ne se souvenait pas s'être fait renversé. Pourtant, il l'a bien vue, cette voiture, car sinon, il n'aurait pas crié avant même que la voiture le touche! "T'as juste eus la chance de ne pas avoir été trop amoché! Et nous nous sommes juste un tout petit peu soulagés que tu ailles bien! dit Tori. -Sans compter que si cette voiture ne s'était pas arrêtée tout de suite en te percutant, ajoutai-je, tu serais passé en dessous!" Je ris. Le poids que j'ai sur l'estomac s'allège. Mitsuru va aussi bien qu'en partant de l'école, et c'est tout ce qui compte à mes yeux. Tout est comme avant. Comme avant? Une brise légère courait lentement sur l'eau. Le soleil brillait. De mélodieux chants d'oiseaux venaient jusqu'aux oreilles et repartaient trop vite pour qu'on ait eu le temps de les apprécier. La douceur imprégniait ce lieu et ses habitants et semblait chasser tout mal qui aurait eut l'idée de venir se promener par ici. Je détournai la tête. Mitsuru était derrière moi et regardait le ciel. Encore en train de rêver! Mais ne l'en blâmons pas: cet endroit est parfait pour rêver... Je levai les yeux moi aussi. Les nuages défilaient devant moi et attisaient mon imagination. En cet instant, je n'aurai pour rien au monde voulu penser au futur, pour une seule raison. Le présent était trop beau pour ne pas en profiter. Je voulus regarder à nouveau en direction de Mitsuru, mais une grande bande blanche vint se coller sur mes yeux. Je mis un certain temps à m'en rendre compte et à l'enlever. Mitsuru souriait. Son bandeau avait disparu. A sa place, il n'y avait qu'une petite trace blanche verticale. Cette fois-ci, tout était vraiment comme avant. |
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