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Lecture d'un chapitre
| Lecture du chapitre 18 | |
|---|---|
| Nom de l'œuvre : La promesse | Nom du chapitre : Les cerisiers en fleur |
| Écrit par Orube | Chapitre publié le : 17/12/2005 à 10:50 |
| Œuvre lue 22330 fois | Dernière édition le : 17/12/2005 à 11:07 |
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| Ce jour est finalement arrivé. Pendant un instant, j'ai eu l'espoir que le temps oublirait de nous l'apporter. Une fleur de cerisier tombe sur le sol. Elle n'est pas seule, mais c'est celle-là que je remarque. Pour elle, c'est la fin d'un très beau rêve. Elle va faner, puis disparaître, ainsi que sa beauté, et sera, l'an prochain, remplacée par une autre fleur sur l'arbre d'où elle vient. Un peu comme moi. Le soleil de l'été continue de briller, pourtant, si le temps reflétait notre humeur, il pleuvrait des cordes. Nous sommes juste devant la pension. La gérante a décidé de prendre une photo de nous, et de la développer en sept exemplaires, un pour chacun de nous. Sûr que ça nous fera un beau souvenir, mais nous ne sommes pas vraiment d'humeur à sourire. Mais bon, nous allons faire un effort. Et puis personnellement, je ne voudrais pas gâcher la dernière journée de Mitsuru à la pension. Il a déjà fait ses valises. Aujourd'hui encore plus qu'hier, son départ est inévitable. Mais il me restera au moins les bons moments que nous avons passé ensemble. Comme quand nous sommes allés à l'étang. Et comme le jour d'Halloween. Tout ça, c'est gravé dans ma mémoire. Je ne l'oublierai jamais. Je n'oublierai jamais Mitsuru. Même si un jour, on décide de ne plus garder contact, je ne l'oublierai jamais. "Shinobu, m'appela Hiromu, tu rêves?" Non. Je fais un cauchemard. "Ca va, merci, dis-je avec un sourire forcé." Hiromu n'avais pas l'air convaincue, mais elle n'ajouta rien. Tant mieux, car je ne voulais plus répondre à aucune question. Je regardai ma montre. Il était presque midi. En attendant Mitsuru, je rentrai dans la pension. Histoire de me calmer. Mais ça me faisais plus mal encore à l'intérieur. "Shinobu!!" Mmh? "Shinobu!! Où es-tu?" C'était Kenta. "Ici, dis-je froidement. -Shinobu, tu viens? -Non." Il eut un mouvement d'impuissance. "Aller, haut les coeurs! -Tu le penses vraiment?" Il réfléchit un instant. "C'est tout le contraire, avoua-t-il. -Tu vois. Bien sûr que je viens, ajoutai-je, je ne vais pas laisser Mitsuru partir sans même lui dire au revoir!" Kenta eut l'air soulagé. Il sortit de la pièce. Je le suivis pas à pas. Pour arriver à l'endroit qu'inconsciemment, j'avais cherché à fuir. En attendant Mitsuru, je m'attachai une barrette dans les cheveux. Enfin, il arriva en courant, sa valise à la main, et trébucha en essayant de sauter la dernière marche de l'escalier. Puis le moment que je redoutais le plus commença. "Je... Je voudrais vous dire que je souhaiterai rester à la pension, mais mes parents m'ont inscrit dans un collège privé, alors... -Tu l'as préparé à l'écrit, ton discour? fit Etsumi, ce qui eut pour effet de faire rire tout le monde, y compris Mitsuru. -Ce que je veux dire, continua Mitsuru après avoir reprit son souffle, c'est que je voudrais rester avec vous." Yakumo sourit. Etsumi et Hiromu, elles, eurent un air victorieux. Mitsuru s'approcha de moi, apparement hésitant. Il attrapa une fleur de cerisier qui était en train de tomber et l'attacha à ma barrette. "Pour toi, dit doucement Mitsuru. -Merci... bredouillai-je en rougissant -Tu sais, ce que je t'ai dit dans... Dans ma lettre, je... bégaya-t-il en détournant les yeux. -Tu as dit ça sous le coup de l'émotion? -Euh..." Il se rapprocha encore un peu de moi. "Je... Non..." Il se rapprocha encore une fois et ferma les yeux. Devinant ce qu'il avait en tête, je fis exactement la même chose que lui. Le temps semblait passer de façon déconcertante. Lorsqu'il recula, je n'avais plus aucune idée de rien. Tout était flou. Une seule chose restait claire. Il m'a embrassé. Kasumi me regardait comme si j'étais folle. Kenta, Yakumo, Etsumi et Hiromu avaient le même regard. Seul Tori souriait, il avait l'air de trouver ça normal. Mitsuru me regarda longuement, souriant, mais trahissant une légère tristesse. Dans son regard. Dans ses yeux vert émeraude. Il se détourna et quitta la pension pour de bon, et, devinant que nous étions encore là , agita la main. J'en suis sûre. Je ne l'oublierai jamais. Je n'oublierai jamais ses yeux verts. Ni ses cheveux en bataille de la même couleur. Ni son sourire et sa gentillesse. Je ne l'oublierai jamais. "Mitsuru!!!" criai-je. Il se retourna. "Je ne t'oublierai jamais!!!" Il sourit une dernière fois et reprit son chemin. J'ai dû rester beaucoup plus longtemps que les autres devant la pension, à rêvasser, car quand je me suis réveillée, un avion en papier était à mes pieds. Je le pris. Dessus, il y avait écrit "De la part de Tori." au marqueur. Je le dépliai. Une adresse était inscrite sur le papier. L'adresse d'une école. Je décidai de remonter dans ma chambre, pour relire la lettre de Mitsuru. Chère Shinobu, je n'ai pas la force de te le dire en face, alors je te l'écris. Je vais partir de la pension. Mes parents ont décidé de m'inscrire dans un collège privé. Je n'ai pas eu le choix. Vous aller tous me manquer. Tout ce qu'on a vécu ensemble, ça ne peut pas s'effacer. Mais cela fait longtemps que je voulais te dire, sûrement depuis que nous sommes amis, je voulais te dire que je t'aime. Mitsuru |
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