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Lecture du chapitre 6 | |
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Nom de l'œuvre : Horyshia I: "Les écrits de Flore" | Nom du chapitre : Triple saut |
Écrit par Silver_Altaria | Chapitre publié le : 12/2/2006 à 13:51 |
Œuvre lue 27748 fois | Dernière édition le : 23/4/2007 à 20:59 |
Ce réveil dans la forêt de Sagate fut si brusque que Lakade ne se souvenait que du sursaut qu´il avait provoqué. Un monstre aux allures de singe avait sauté d´un arbre en poussant un puissant cri et était aussitôt reparti, comme s´il avait peur d´une riposte. Alors la forêt parut changer, comme si quelque chose avait été altéré. Lakade se releva ; elle n´avait pas reconnu l´endroit avant que le « singe » n´apparaisse. Elle entreprit d´essayer de retrouver son chemin, chose facile vu que le hasard l´avait déposée pile devant la sortie… Mais au moment où elle passait devant un tronc pour rejoindre ladite sortie, un gorille apparut, de nulle part (c´est-à -dire de l'arbre) et lui sauta dessus. Elle l´esquiva à la dernière seconde et plongea dans le seul endroit où elle pouvait se cacher : le tronc fissuré! L´écorce rugueuse la ballottait de tous côtés tandis qu´elle était entraînée toujours plus loin sous terre à cause du tronc qui, à la manière d´un long toboggan, aboutit en un endroit : Lakade termina sa course en atterrissant sur un sol d´un bleu de marbre. Les parois (intérieures tout du moins) étaient tapissées de vifs éclats clairs et le plafond semblait s´ouvrir sur un lac dont le fond était de verre. Là d´où elle était, Lakade pouvait même voir le ciel d´un blanc triste. C´est alors qu´elle aperçut un tunnel se prolongeant en dessous du plafond de verre ; elle s´y aventura, constatant que plus elle avançait, plus les murs étaient clairs et brillants. Au bout du tunnel elle découvrit une salle de teinte bleue : le sol était de couleur saphir et le plafond et les murs en cristal. Au fond de la salle, une sorte de piédestal entouré de colonnes de diamants étincelants et sur lequel se trouvait un coffre d´ébène, seule tache au milieu de cette harmonie bleutée. Sans le savoir, Lakade venait de découvrir une salle secrète qui, bien qu´elle soit à des lieues d'une certaine ville, appartenait à cette dernière... J´avais retrouvé le message que la première fois mais là sur mon ordinateur. Il m´avait semblé ce matin-là que tout recommençait, tant tout coïncidait avec ce qui s´était passé au départ, à la différence près que l'énigme d'un autre jeu n'était pas terminée, donc moins de perturbations chez eux. Pas chez nous. La folie s´emparait à nouveau des animaux, le ciel avait repris ses couleurs diverses et j´avais commencé à avoir peur moi aussi. Mes parents n´étaient plus les mêmes, leur comportement différait maintenant du tout au tout : d´ordinaire calmes mais joyeux, il arboraient pour ainsi dire un air sombre et triste qui me fit cruellement penser à la tête que j´ai faite il y a six ans, lorsqu´ils m´avaient annoncé que j´avais une sœur morte depuis vingt ans aujourd´hui. Je n´avais jamais ressenti pareillement ce vide dans mon cœur depuis. Et voilà qu´il refluait, loin encore d´avoir englouti ma mémoire et mes pensées mais prêt à recommencer son œuvre, comme s´il était de ces mystiques… Je m´enfermai dans ma chambre et allumai la radio ; brouillée bien évidemment… Je ne voulais pas regarder dehors, obsédée par ce qu´il s´y passait, la peur de voir autre chose qui me fasse tomber d´horreur ou de stupéfaction. Moi qui avais tant rêvé d´aventures, j´évitais à présent la douleur sous toutes ses formes. Je ne voulais plus avoir mal de quelque manière que ce soit mais pouvoir vivre sans soucis, sans m´inquiéter pour le monde, sans vivre tout simplement… J´avais oublié la notion du bien, me replongeant chaque nuit dans celle du mal, y baignant les souvenirs que je ne pouvais pas oublier, me faisant plus mal encore : en évitant la douleur, j´allais, lentement mais sûrement, à sa rencontre funeste et insensée. Oublier la vie, mon corps, mon âme, le rà le que je jouais dans cette histoire ; je ne voulais pas souffrir pour Lakade, m´inquiéter de sa survie mais quoi que je fasse, quoi que j´espère, je ne le pouvais pas. Je m´étais rendue compte de ma lâcheté qui me souillait au travers de mes actions, inexorablement, me conduisant pas à pas dans un gouffre sans fin, le gouffre de la souffrance. Ce gouffre même dont j´ai voulu illustrer la terreur par mon histoire en inventant un lieu semblable. Mais on le sait, quoi qu´il se passe, une copie n´égale jamais vraiment l´original… Je décidai de prendre les choses en main, d´un coup, sans réfléchir. Oubliant la folie animale et les dangers célestes, je sortis sous les protestations de mes parents. Qu´importe, je traversai la rue et arrivai dans le parc. Les oiseaux avaient un regard si terrifiant que je ne l'oubliai jamais. Leurs yeux bleus pour la plupart étaient devenus d´un rouge maléfique semblable à ceux que l´on imagine en lisant des histoires de diable… J´ai continué mon chemin les yeux baissés pour arriver aux abords du canal. Des vents avaient commencé à hurler entre-temps et avaient provoqué de grosses vagues qui s´abattaient déjà sur les maisons environnantes. J'entendis alors des cris, me suis retournée pour faire ressurgir cette douleur que j´avais juré ne plus jamais ressentir : ma maison était en feu. Comment ? Je n´en savais rien. Je savais seulement que mes parents avaient péri. Je savais seulement que j´avais tellement pleuré que j´en avais oublié les vagues qui faillirent m´emporter. Sans ressources, avec uniquement ma douleur et mon ordinateur portable que j´avais songé à emmener, je me réfugiai dans une cabane de jardin de laquelle je fus délogée le lendemain par une femme à l´air sympathique à qui je racontai ce qui s´était passé. Elle m'entraîna chez elle mais je perçus au son de sa voix qu´elle me considérait comme un enfant de malheur, un de ceux que l´on ne veut pas chez soi parce qu´ils apportent la misère, que l´on rechigne à nourrir pour qu´il vive. La femme appela la police pour qu´elle vienne me chercher. Ils m'apprirent eux-mêmes que j´irai chez les parents de Lakade, étant donné qu´hormis mes parents, il n´y avait qu´eux qui savaient m´accueillir. Mais avec la disparition de Lakade, les choses avaient empiré, pour ne pas dire qu´elles étaient devenues chaotiques. J´essayai donc de me faire discrète et d´aller consulter mes fichiers de jeu (je les avais aussi emportés) pour constater avec une certaine surprise que les deux derniers mondes à visiter avant le mien étaient au niveau du temps de jeu à égalité… Une éventuelle fusion ? J´avais presque envie de dire tant mieux puisque ça épargnerait du temps pour stabiliser l´équilibre du monde. C´est alors qu´un nouveau message vint se greffer à mon écran, mais cette fois dans du Latin. Je ne savais pourquoi, j´eus soudain si peur… "Errare humanum est", non spiritem... -C'est toi qui est responsable de tout ça! éclatai-je. J´avais à moitié raison, dans le sens que c´était peut-être l´envoyeur de ce message qui avait tout provoqué… Je pris mon manuscrit et réfléchit longuement, sachant que j´allais ou pas commettre l´irréparable, ouvrai finalement à une certaine page et effaçai certaines phrases que je modifiai aussitôt. Il y avait cette lumière au fond de la salle tout à coup, si attirante et inexorablement vivante… C´était un transporteur que j´avais mis en place au cas où, pour écourter le « séjour »… Quitte à ce que ça devienne dangereux, autant en finir vite… L´ombre du portail du royaume des rêves s´était légèrement illuminée, troisième stade, troisième passage vers deux mondes recombinés en un, la plastique de l´un avec les vivants de l´autre… Le monde d´Heria avec les personnages du manoir ?! -Les monstres de ce jeu ici ? Impossible, à moins que… C´était ça alors ! Les deux mondes avaient fusionné. Elle avança lentement en prenant bien soin d´éviter les monstres. Apparemment certaines imperfections étaient présentes (des mini-maisons et des bâtiments en marbre entre autres). La ville était entourée des mêmes remparts que dans le jeu original mais renforcés de planches de bois sciemment assemblées pour que rien ne passe, pas même un souffle d´air. A l´entrée, Lakade n´entendit aucun son, les habitants semblaient dans un silence de mort. C´est en les examinant plus attentivement qu´elle vit qu´ils étaient en réalité pétrifiés… Tous, sans exception ! Pourtant pétrifier tous ces êtres innocents relevait du miracle, voire de l´impossible… Même un sorcier avec toute sa force ne pouvait accomplir tout ça sans une aide extérieure… Mais qui donc s´était mêlé à toute cette histoire au point de commettre des crimes aussi atroces ? « Je n´ai rien à faire ici, songea Lakade, partir leur sera d´autant plus profitable que je ne peux rien faire... » Pouvait-elle se douter que cette décision allait entièrement altérer ce qui allait se passer par la suite ? Le destin était une chose si compliquée… Le passé était ineffaçable mais le futur pouvait être altéré ne serait-ce que par un simple objet. Ce n´était pas un hasard si j´écrivais ces lignes et si vous les lisiez ; c´était à la suite d´une réflexion que nous nous engagions dans des actions qui nous menaient où elles nous menaient… Dans le royaume des rêves, c´était pareil… |
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