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Lecture du chapitre 1 | |
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Nom de l'œuvre : L'Internat | Nom du chapitre : Chapitre 1 |
Écrit par Djidane | Chapitre publié le : 13/10/2004 à 10:50 |
Œuvre lue 5052 fois | Dernière édition le : 15/10/2004 à 15:06 |
A toi, Shenhua, pour ton univers au bord du fantastique, qui m'a fait rêver. En espérant que cette suite sera comme tu l'avais imaginé… Chapitre 1 « Depuis ta mort, beaucoup de choses ont changé. Il m´arrive souvent de regarder en arrière, confronter mes deux vies afin de comprendre les événements qui t´ont séparé de nous. Ma mère, maintenant qu´on m´a éloigné de tout ce qui me rattachait à toi, je me sens encore plus seul et en même temps si plein de rage envers lui. Il me répète souvent que c´est pour mon bien, que cet internat fera de moi un « homme respectable ». Mais pourtant, lorsque je regarde autour de moi, j´en viens à douter. Pourquoi cette punition ? Qu´ai-je fais pour de si horrible pour mériter d´être abandonné à cet univers sordide ? Hier encore, pendant que je m´installais dans ma chambre, des élèves sont passés devant la porte en murmurant et lorsque j´ai levé les yeux vers eux, ils se sont détournés et ont fuit. Je crois que je leur est fat peur : je ne suis pourtant pas plus âgé qu´eux car tout notre étage correspond à la section 14-18ans. De toute façon, je ne compte pas me lier d´amitié avec ces étrangers, leur amitié m´est bien égale…enfin je crois. Demain matin, je dois me présenter au bureau du principal Sahden, autant te dire, je n´ai pas hâte de le rencontrer, il ne m´a suffit que de le croiser pour me faire une opinion sur lui. Bien que je n´accorde aucune importance aux rumeurs disant qu´il prend un malin plaisir à frapper ceux qui lui tiennent tête, je dois admettre qu´il ne me dit rien qui vaille. Je dois aller me coucher, demain le réveil se fera aux aurores et j´aimerais mieux être en forme pour affronter le courroux du principal. Ne t´inquiète pas pour moi, j´ai toujours su me débrouiller. J´espère que tu es heureuse là où tu es, tu le mérites. Andrew. » L´horloge de l´internat sonnait 6heures, le gong résonnait sourdement en faisant vibrer les murs. Cela faisait près d´une heure que je m´était levé, j´attendait le surveillant qui devait le conduire au bureau du principal. Trois coups secs frappés à la porte me firent sursauter, j´allai ouvrir. « - Monsieur Blasters, veuillez me suivre je vous prie. ordonna le surveillant. » Une fois devant la porte du bureau, celui-ci s´effaça, me laissant face a face avec celui qu´on surnommait le `´Tortionnaire´´. Le bureau d´apparence austère était remplit de coupes, médailles et autres décorations. Le mur, lui, tapissé de vieilles photographies scolaires, la plupart jaunies par le temps et l´humidité. Abîmé dans la contemplation de la vaste salle, je remarquai que le proviseur impatienté qui d´un souffle exaspéré dit : « - Je vous attends, Blasters. » Je sursautai à l´appel de mon nom. « Asseyez-vous. Je dois vous mettre au courant des règles que les élèves se doivent de suivre dans notre internat. » Je m´assis dans un fauteuil face au principal, bien décidé à ne pas me laisser intimider par ses propos. Le principal reprit : « Autant vous dire, Monsieur Blasters, que nous sommes décidé à rapidement vous reprendre en main. » J´haussai les sourcils. « Votre père m´a laissé entendre qu´un discipline stricte et rude serait la bienvenue. Vous comprendrez alors que je ne tolèrerais aucun débordement de votre part. continua-t-il calmement. » Un sourire sardonique plissa sur ses fines lèvres. « Je serai curieux de savoir ce qui a poussé votre père, un si grand Pendrakan de la Haute Cour à nous laisser la responsabilité de votre éducation… - Je ne vous dois aucune explication, mes affaires de famille ne regardent que mon père et moi, répliquai-je amèrement. » Le regard du proviseur se durcit lorsqu´il rétorqua : « - Votre père semblait soulagé de vous avoir confié à notre internat. Pas étonnant, cela devait être dur d´avancer avec une telle épine dans le pied ! - Autre chose, Monsieur le proviseur Sahden ? interrogeai-je calmement - Oui, je tenais à vous dire que l´établissement et moi-même en avons mâté de plus durs que vous, Blasters. » Perdu dans mes pensées, j´écoutais d´une oreille distraite les propos du directeur. Mon regard fut attiré par la vue que m´offrait la seule fenêtre du bureau. Dehors, la forêt dense ne laissait espérer aucune évasion. Même si quelqu´un parvenait à la traverser, il serait ensuite arrêté par le grillage électrifié qui l´encerclait. Le proviseur, qui sembla avoir deviné mes pensées éclata d´un rictus glacial. « - Vous pouvez regagner vos appartements, lança-t-il. N´oubliez pas qu´à 14h à lieu la cérémonie en l´honneur de Ta´almha. » Je me leva et gagna la porte. Moi qui abhorrais les cérémonies religieuses, je m´y voyait contraint de m´y rendre. Regagnant ma chambre, je réfléchissais au moyen d´y échapper. Je ne pouvais feindre la fatigue… Mon père avait dû prévenir le proviseur de mon aversion envers la religion. Je n´avais plus remis les pieds dans un sanctuaire depuis longtemps. Depuis la mort de ma mère… Sur le point d´entrer dans ma chambre, j´aperçut sur ma gauche une petite porte de bois entrouverte donnant sur un couloir. Regardant autour de moi, je m´assurai qu´aucun garde ne m´épiait puis je m´engageai dans cette direction. Une dizaine de mètres plus loin, je débouchai sur un escalier exigu en colimaçon. Intrigué, je me décidai à monter. Les hautes marches en pierre usée étaient très glissantes. Aussi fis-je très attention en posant le pied. Au sommet de l´escalier, je découvris une petite pièce circulaire entourée de larges arches qui lui me procurait un panorama exceptionnel. « - Une tour de garde. pensais-je » Me postant tour à tour devant une arche, j´admirais la forêt, puis le lac sur la gauche. Mon regard se fixa sur un grand édifice carré en pierre blanche nacrée. Il n´avait qu´un étage. Je me penchai un peu plus en avant. La grande bâtisse qui se voulait très simple possédait néanmoins une grande ouverture ornée de fresques dorées. Il devait s´agir du sanctuaire. Je frissonnais à cette idée, de mauvais souvenir me revenait en mémoire. Ma mère étendue sur le sol. Et ce sang, cette mare de sang… Reprenant avec peine mes esprits, je m´adossai contre un mur, le visage tendu. Ma faiblesse me faisait rager. Je tournai le regard vers le sanctuaire comme un geste de défis, mes mains étaient maintenant crispées sur la pierre, pourtant je ne ressentais aucune douleur. Mon regard fut soudainement attiré par un bâtiment situé derrière le sanctuaire. Quelque chose avait bougé. Je scrutai l´édifice. Celui-ci ressemblait étonnement à l´internat. Doté de trois étages et de style identique, il possédait cependant de grands balcons. Je découvris aussitôt ce qui avait attiré mon attention. Au deuxième étage, un objet brillant projetait les rayons du soleil dans ma direction. L´objet se déplaçait. Quelqu´un se tenait sur le balcon. Conscient de ne pas avoir l´autorisation d´occuper ce lieu, je m´éloignai de l´arche. Reculant, je butai sur ce que je cru être un mur, cependant l´onde de chaleur qui me parvint me détrompa rapidement. Surpris, je voulus m´écarter mais une main m´agrippa à la nuque. « - Vous n´avez rien à faire ici. tonna le garde » Instinctivement, je me débattis. La main du garde resserra d´avantage son étreinte, m´arrachant un cri de douleur. « Soyez raisonnable Monsieur Blasters, ou je me verrais dans l´obligation de vous corriger. » Je détestais qu´on lève la main sur moi, cela me rendait encore plus agressif. Pourtant, je devais me rendre à l´évidence, il n´était pas dans mon intérêt d´attirer les regards sur moi. Ravalant ma fierté, j´obtempérai. « Bien, dit le garde en desserrant son étreinte. Je vous raccompagne dans vos appartements. » Celui-ci me fit signe de passer devant. Je fixai le gardien d´un air obstiné mais, ne voyant aucune animosité dans son regard, je me radoucis quelque peu. Le garde d´un air sincèrement désolé ajouta : « Il va me falloir avertir Monsieur le Directeur de votre petite escapade. » J´esquissai une mimique d´agacement. « Je lui expliquerai que vous vous êtes perdu… continua t-il, un sourire complice sur se lèvres. » Je ne me laissai pas gagner par la sympathie apparente du garde, j´avais connut bien trop de personnes hypocrites et pleutres dans ma jeune vie pour savoir qu´il ne fallait jamais accorder sa confiance. Ce garde ne me semblait pourtant pas bien méchant. Il n´avait guère plus de 10ans de plus que lui : il possédait certes une carrure impressionnante mais ses grands yeux bleus trahissaient une certaine sensibilité. « J´ai comme l´impression que nos chemin se croiseront souvent, Andrew. Dans ce cas, autant que tu saches mon nom : je m´appelle Solak. Il st inutile de vouloir te cacher car je connais tous les recoins et cachettes des environs. Quoi de plus normal après avoir fait huit années d´études ici et travailler deux années supplémentaires en tant que garde. - Retourner travailler ici après y avoir fait des études, ce n´est pas ce qu´on appelle du masochisme ? ironisai-je. - Du masochisme, répéta-t-il en feignant la réflexion, non je parlerais plutôt de sadisme. En fait, si je suis retourner dans cet établissement c´est tout simplement pour martyriser à mon tour les élèves. » Pour accompagner ses paroles, il mima un étranglement imaginaire. Je baissai la tête pour masquer mon amusement. A cet instant, le gong retentit. « - 10 heure ! s´exclama le garde. Vos cours débutent, vous feriez mieux de vous y rendre avant que quelqu´un ne s´aperçoive de votre absence. Je ferme les yeux pour cette fois-ci. Allez filez ! » Soulagé, je parti sans tarder dans ma chambre pour prendre mes affaires de cour. Dans ma précipitation, j´avais oublié de demander au garde où se trouvait ma classe. Jetant un coup d´œil par une fenêtre, j´aperçus deux garçons qui traversaient hâtivement la cour en direction d´un petit bâtiment. « Probablement des élèves en retard. conclus-je » Sortant de ma chambre en courant, je n´eus pas de peine à les rattraper, mais je décidai de rester à distance. Ils étaient apparemment plus jeune que moi et ne devaient donc pas appartenir à la même section. J´entrai dans le bâtiment, les couloirs étaient vides, les élèves étaient déjà rentrés. Je m´arrêtai devant un plan du local pour trouver ma salle. Les classes étaient vraiment très mal indiquées. « - Je peut t´aider ? demanda une voix féminine derrière moi. - Je cherche la classe de Maître Téorbe. rétorquai-je sans me retourner. - Tu es nouveau ? » Je me détourna enfin et la dévisagea froidement. « Je suis stupide, dit-elle en baissant les yeux, évidemment que tu es nouveau. Je m´appelle Sillya et… - Alors c´est quelle classe ? coupai-je. » La jeune fille, piquée par mon manque de civilité, tourna les talons et continua son chemin. Arrivé au bout du couloir, elle se retourna et lança : « - Nous sommes dans la même classe. » |
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