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Lecture du chapitre 9 | |
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Nom de l'œuvre : Horyshia I: "Les écrits de Flore" | Nom du chapitre : Affaires du temps |
Écrit par Silver_Altaria | Chapitre publié le : 8/3/2006 à 21:38 |
Œuvre lue 27752 fois | Dernière édition le : 23/4/2007 à 21:01 |
Là , devant moi, aussi pure que la vie, bien qu´elle soit la mort. Elle était à la fois, un être, un souvenir et une personne. Elle était moi. Je le savais bien avant de l´avoir devant les yeux. -Lakade… On aurait dit qu´elle peinait à respirer. -Il se passe des choses graves… tu le sais. Cet univers n´est plus qu´imaginaire… Ton ultime défi sera de survivre. -Pourquoi ? -Cela, tu devras le découvrir par toi-même. C´est toujours grâce à soi que l´on trouve les réponses à ce qui nous tourmente. Elle baissa la tête et disparut de l´air, dans une fumée qui sentait bon la vanille. Lakade sourit ; cette odeur était aussi la sienne. -Son Altesse Aphso de Gejazbourg ! annonça-t-on au juge suprême. -Faites-le entrer, soupira ce dernier. Il était un peu tendu ces temps-ci tant les abus de pouvoir étaient fréquents. Situé à la deuxième place de l´échelle juridique, même si Aphso n´était pas de ceux qui abusaient de leur poste, on pouvait deviner à sa démarche de plus en plus assurée sa détermination à garder son trà ne en temps de crise. La chasse aux hors-la-loi (désormais regroupés dans une seule catégorie excluant les voleurs et brigands de bas étage) se faisait plus pressante et accentuée ces dernières semaines. -Vous avez sûrement ouï dire que l´on a renforcé la surveillance des auberges. Que vaut cette débauche de moyens ? -Même si nous n´avons pas suggéré la présence sur notre territoire de Jumeaux de Cœur, je préfère rester vigilant afin de ne plus reproduire l´erreur de provoquer la révolution du peuple. Il sait que j´ai influé sur les causes de ce renforcement. Je dois me montrer plus convaincant si je veux m´attribuer un succès mérité quant à cette affaire d´il y a dix ans. Je n´ai jamais été incriminé mais il vaut mieux que je m´y prenne prudemment. Je devrais lui rappeler ce qu´il s´est passé car il ne semble pas avoir pris conscience des conséquences. -Vous savez comme moi ce que sont les Jumeaux de Cœur, reprit le juge. Ils ont souvent vécu les mêmes épreuves et deux d´entre eux se sont entraidés et ont failli annihiler complètement votre pouvoir sur le royaume ! Vous voudriez que cela recommence ? Je sens qu´il a peur. Le point faible des souverains a toujours été leur fierté personnelle. -Bien sûr que non ! Mais je trouve ce déploiement de mesures totalement superflu ! Relevez immédiatement cette surveillance autour des auberges, les propriétaires souffrent désormais trop du manque de clientèle ! Le juge suprême soupira. Il savait bien qu´il ne pouvait contrer les décisions d´Aphso. -Très bien. Mais si à l´avenir nous connaissons une nouvelle révolution, il ne faudra pas vous étonner. Quoique nous pourrons connaître pire. -Ou mieux, répliqua le souverain. Sur ce, je vous laisse. Vous avez certainement des affaires plus urgentes à traiter. Il sortit de sa démarche qui dégoûtait tant le juge. Celui-ci s´approcha de la plus grande fenêtre de la pièce et contempla la plaine. Quitte à ce que tout ça devienne chaos, il ne relâcherait pas sa surveillance, il la rendrait juste un peu plus discrète. Tout était question de discrétion et Dieu savait s´il était excellent dans cette catégorie. Il siffla. Son messager, un oiseau d´une blancheur éclatante, s´approcha en fendant l´air de ses frêles ailes. -Apporte ce message aux troupes et reste avec la dernière que tu parcourras. Pendant que le volatile s´éloignait vers l´horizon rosé, le juge culpabilisa légèrement puis secoua la tête et s´en retourna vers les affaires civiles. Il n´allait pas se laisser détourner de sa voie par qui que ce soit ! A une dizaine de kilomètres, dans la faible clarté du soleil, deux ombres avançaient vers les Vallées Fleuries, sans se douter qu´elles étaient suivies. Une silhouette furtive, toutefois trahie par son ombre que le soleil naissant dessinait, les suivait aussi silencieusement que le permettait le calme ambiant des champs. Elle finit par se rapprocher d´eux à quelques mètres seulement et sauta sur la personne à l´arrière du duo. -Donne-moi de la nourriture où tu regretteras d´être né ! Elle (car c´était une fille) fut aussitôt précipitée sur le côté par un coup d´une force incroyable. -Tu voulais de la nourriture non ? lança une voix méprisante. C´était en effet le sac de nourriture qui avait frappé si violemment la jeune fille qui se releva avec peine. Elle avait des brins d´herbe plein ses cheveux d´un brun très clair. Elle avait effectué plusieurs roulades avant de s´arrêter complètement et souffrait de quelques égratignures. -Désolée, s´excusa Lakade, je peux faire quelque chose ? -Tu aurais pu être moins brutale ! En fait, cela fait quelques jours que je n´ai plus rien à me mettre sous la dent et je suis disons légèrement sur les nerfs ! Je m´appelle Shizuka, et vous ? -Moi c´est Lakade, et c´est bien la seule chose dont je me souvienne depuis mon séjour à Gejazbourg. Et lui… Hé attends, mais je ne connais même pas ton nom ! -Comme si je le savais mon nom… Les darksanan m´ont tout à té ! -Alors on n´a pas trop le choix, soupira Shizuka, il va falloir t´en trouver un ! Après un copieux dîner et une petite discussion, il fut décidé que le jeune homme s´appellerait Florian. C´était beau Florian, c´était comme Flore… -Si vous comptez atteindre les vallées au crépuscule, expliqua Shizuka, il vaut mieux aller vers le sud. Vous dérivez complètement vers l´est là … Je connais bien l´endroit, je passais souvent par ici pour les pèlerinages quand j´étais petite. -Des pèlerinages ? -Oui. Au milieu du printemps, pendant le moi de mai, mon village organise un pèlerinage vers les tombes de nos ancêtres, justement aux Vallées Fleuries. Si elles sont si loin, c´est parce que l´on voulait les préserver des furies voisines pendant la guerre d´il y a dix ans. On m´a expliqué plus tard puisqu´à l´époque je n´avais que trois ans… Enfin je sais aussi que ma mère gardait ces tombes jusqu´il y a deux ans, quand elle est de nouveau tombée enceinte. Ca a mis mon père hors de lui parce qu´il a cru qu´elle le trompait, mais comme elle revenait nous voir de temps en temps c´était impossible. -A quoi ça lui servait de garder les tombes ? demanda Florian en se relevant et en chargeant son sac sur ses épaules. -Elle était obligée de faire ça en tant que fille du chef du village mais c´est vrai que… sa mère -enfin ma grand-mère- est enterrée là -bas. Elle peut aller sur sa tombe quand elle veut et cela lui procure un profond réconfort. -Elles sont bizarres vos traditions, commenta Lakade. -C´est certain que d´où vous venez, vous n´avez certainement jamais vu ça. Nous sommes un peuple isolé et par conséquent un peu à part culturellement. Le fait que je me sois trouvée éloignée de mon village est le fruit du hasard, je n´étais simplement jamais allée aux alentours et… je me suis perdue. -D´accord… On ferait mieux d´y aller, conseilla Florian, sinon nous n´arriverons pas aux Vallées Fleuries avant demain midi ! Ils se levèrent et, abandonnant la fraîche senteur des champs, ils allèrent vers les vallées où ils arrivèrent à la tombée de la nuit, pour malheureusement découvrir l´horreur : des pans entiers de forêts brûlés, les rares habitations massacrées et piétinées et par-ci par-là quelques cadavres, et pas que d´animaux… |
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