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Lecture d'un chapitre



Lecture du chapitre 10
Nom de l'œuvre : Destin Zéro (fic Dragon Ball) Nom du chapitre : Chapitre 9
Écrit par RAIDEMO Chapitre publié le : 24/3/2006 à 19:16
Œuvre lue 14251 fois Dernière édition le : 21/7/2006 à 22:04
Il leur fallut moins de temps qu´ils ne pensaient pour atteindre la capitale. Ôno dressait maintenant ses remparts métalliques autour du groupe. La cité géante semblait vouloir les engouffrer dans son estomac aux intestins de câbles noueux, cloîtré sous l´épaisse cage thoracique formée d´arches à l´acier rongé par les pluies diluviennes qui s´abattaient jour et nuit sur la ville. L´air était nauséabond, difficilement respirable à cause des résidus de cendres flottant sur l´air brûlant qui s´échappait des innombrables cheminées souterraines. Des odeurs de forges, mais aussi de chair carbonisée emplissaient les ruelles étroites et sombres. Les eaux acides semblaient avoir dissou, rogné toute couleur, ne laissant derrière elles que des murs, des toits, des routes, un ciel sinistrement gris. Quelques fois, un hurlement long et grave, semblable aux plaintes des grands félins se répandait dans les allées ternes et oppressantes de la cité ; les plaintes des larges tubes de fer qui s´entortillaient au sommet des bâtiments, ou bien des aérations grillagées qui recouvraient le sol bétonné sur des dizaines de mètres.
C´est parmi ces dédales aux consonances mélancoliques que la troupe de soldats se glissa en silence. Les neuf guerriers franchirent d´un pas rapide, agile et parfaitement sûr la distance rallongée par le corps labyrinthique des ruelles qui les séparaient de leur but. Ils croisèrent trois patrouilles. Aucune ne les ralentis. Theno avait pris la tête du groupe en réponse aux ordres du général. Le tueur, imperturbable, tranchait les gorges, les mâchoires, les os, tous ce qui se dressait sur son chemin pour ne laisser derrière lui que quelques cadavres qui semblaient n´avoir jamais renfermé un souffle de vie. Tous s´effondraient en silence, permettant aux neuf intrus d´atteindre sans aucune difficulté leur point d´attaque.

Ils s´étaient arrêtés dans une sorte de grand hangar. Un hangar si l´on en jugeait par les larges lettres noires qui s´étendaient sur la surface du grand portail d´acier : Hangar 68. Mais pour Raditz, l´endroit ne ressemblait pas moins à un immense chantier abandonné sous une coquille érodé qu´à un véritable hangar. Trois énormes vaisseaux aux silhouettes de tanks anciens se dressaient au milieu du bâtiment au sol couvert d´une poudre rougeâtre et terreuse. Autour d´eux, des camions, quelques grues et des entassements de caisses usées avaient été délaissés. Le Saïyen fit à nouveau quelques pas vers la grande porte d´où s´échappaient de faibles brides de vent frais. Une fraîcheur qui tournait sûrement aux alentours des 26°, mais qui restait tout de même nettement inférieur à la chaleur suffocante qui reposait dans le hangar. Un frisson d´agacement le parcouru, ainsi qu´un début de démangeaisons nerveuses. Il commençait à avoir du mal à respirer. Il était le seul à ne plus porter d´armure, puisque celle-ci avait sans doute déjà été digérée par le monstre végétal qui avait bouffé Lohmai, et pourtant il se sentait oppressé, complètement étouffé par une force invisible. Raditz secoua la tête d´un geste vif et mécanique. Ce mouvement eut pour effet de faire grincer ses cervicales et de libérer dans sa nuque une douleur peu violente, mais qui menaçait d´augmenter s´il s´amusait à gigoter encore de la sorte. Un nouveau grognement lui échappa tandis qu´il observait Tex et son ami le cafard entasser les derniers cadavres ennemis dans un coin pour éviter que l´odeur ne devienne rapidement trop gênante ; ils ne resteraient sans doute pas assez longtemps dans cet endroit pour pouvoir profiter pleinement de ce doux parfum, mais aucun d´eux ne ressentait l´envie de prendre ce risque. Un peu plus loin, près des trois chars, Doria et le tueur àkam discutaient de la suite des événements, ou peut-être parlaient-ils du nouveau bordel de la base 49, le Saïyen n´en avait que faire. Et il n´était pas le seul. Le jeune guerrier sentait avec crainte l´exaspération grandissante de son prince. Ses muscles étaient crispés, et son visage si souvent imperturbable laissait apparaître une irritation très mal contenue (si tant est qu´il n´ait jamais voulu la dissimuler). Végéta s´était adossé contre les sillons douloureux d´une des caisses de métal et n´avait plus bougé. Il se demandait sans doute au moins autant que Raditz ce qu´il foutait là en ce moment. Cette mission leur paraissait de plus en plus ridicule et en dehors de leurs fonctions habituelles. Elle ne ressemblait en tout et pour tout qu´à une farce de mauvais goût qui entraînerait l´auteur à se pisser dessus avec hilarité lorsque le dénouement inévitable, tragique et pitoyable prendrait place sur l´écran. Game over. Plus qu´à rejouer…
Le jeune Saïyen porta une main tremblante à son front et senti un liquide abondant couler entre ses doigts. Son corps entier était couvert de sueur et ses vêtement lui collaient à la peau comme un second épiderme. Il délirait. Un nouveau râle prit naissance dans sa gorge mais aucun son ne franchit ses lèvres. Il avait l´impression que la chaleur s´était introduit directement dans sa boite crânienne. Le seul fait de penser faisait bouillir le sang qui irriguait son cerveau. Il en avait assez, plus qu´assez de cette mission.
Un faible courant froid (faible mais à bienvenue) fràla son visage et son bras replié sur son front échauffé. Raditz laissa échapper un soupir de délice.
Allons… Plus que quelques heures. Tiens le coup mon vieux ! Arrête de jouer les mauviettes !
Lentement, le jeune Saïyen se redressa pour poser son dos un peu plus haut, contre la paroi dure et suintante du bâtiment. Il semblait avoir retrouvé la totalité de ses facultés de réflexion, les rigoles qui parsemaient son crâne étaient apparemment de nouveau pleinement irriguées. Son regard dévia et alla se poser sur le troisième Saïyen entraîné dans cette expédition assommante. Ses yeux se détournèrent rapidement. Il n´avait fait qu´entrevoir le corps immobile de son compagnon, accroupi près de celui d´un soldat ennemi que la mort n´avait pas encore daigné ramasser, mais il savait parfaitement ce que le géant faisait. Il n´avait pas besoin d´entendre, ses paroles résonnaient dans sa tête avec autant de vigueur que lorsqu´il avait entendu le grand Saïyen les prononcer pour la première fois : « Es-tu digne de ta mort, ou abhorres-tu ta vie ? ». Raditz ignorait totalement ce que ces mots signifiaient vraiment, tout ce qu´il savait c´était qu´il s´agissait d´une question, d´un test destiné aux traîtres de sa planète natale. Mais il ne comprenait pourquoi le grand Saïyen s´évertuait à ressortir ces paroles à tous ses adversaires sur le point de rendre l´âme. Il comprenait d´autant moins que le résultat était toujours le même : le géant finissait son rituel en écrasant le crâne ennemi entre ses mains. Raditz aurait pu penser qu´il ne s´agissait que de simples élans de cruauté, que le seul fait de voir l´adversaire terrorisé chercher une réponse valable qui pourrait peut-être lui sauver la vie excitait le grand guerrier. Oui, c´est ce que le jeune Saïyen aurait pensé s´il ne connaissait pas son compagnon depuis si longtemps. Jamais Nappa ne perdrait de temps à de telles conneries si c´était simplement par plaisir. Peut-être y voyait-il les dernières mœurs, les dernières croyances de leur peuple défunt. Peut-être était-ce simplement… pour ne pas oublier, ou bien…
Un craquement abject retentit. Le rituel était fini. Raditz n´avait pas entendu la réponse du Zheîkidjin, jamais il n´avait entendu réponse à cette question. Il ne voulait pas savoir, de même qu´il n´avait jamais essayé de savoir ce qu´il aurait répondu lui-même. Qu´importe que cette petite prière puisse amuser Nappa, il n´avait pas à s´en occuper. Son regard se tourna vers l´interstice qui séparait la porte du mur dans une fine ligne d´horizon verticale. La nuit tombait. Un soleil dont l´existence paraissait bien ridicule lorsqu´on assistait à une journée sous ce ciel incolore, disparaissait cependant derrière les lourds bâtiments, les enfonçant peu à peu dans une obscurité parfaite. Doria était en train de leur expliquer les différentes phases de leur plan d´attaque, mais le jeune Saïyen ne l´écoutait que d´une oreille.
On traverse la Ruelle Sainte… pas de temps à perdre avec les troupes ennemies… on passe… on évite la Grande Porte… on entre dans le palais par l´entrée des convois… on va tout faire péter du côté de la salle des machines… pendant ce temps Abura se positionne… et…
Un crissement bref (comme une lame glissant sur du métal) mais parfaitement audible retentit soudain. Les cris de Tex furent rapidement couverts par le bruits des tirs suivants. Raditz eut à peine le temps de relever la tête qu´une main l´agrippa par la gorge et il se retrouva rapidement au sol, une masse énorme le chevauchant et lui broyant l´estomac. Le visage sombre et cornu du Zheîkidjin, caché derrière un masque noir qui protégeait ses yeux, apparut devant lui. Le Saïyen porta rapidement ses mains à son visage pour agripper l´étau qui se resserrait, l´empêchant de reprendre son souffle. Déjà l´oxygène lui manquait et il n´entendait plus les rayons traverser la pièce de part et d´autre pour tenter de décimer le groupe de soldats. Le combattant zheîkidjin, énorme, était assis sur lui, enfonçant son genou dans son ventre qui n´était plus protégé que par un mince bandage. Sa main cornue écrasait sa gorge avec une telle force que le Saïyen ne parvenait pas à exécuter le moindre geste.
Mais lâche sa main imbécile ! Essaye de lui envoyer des coups ! Son point faible est là ! Devant toi ! Mis à nu !
Mais ses mains restaient désespérément accrochées à celle de son adversaire. Le visage noir et froid du soldat ennemi s´estompait au fur et à mesure que la vie l´abandonnait. Il étouffait. Lentement. Cherchant en vain d´aspirer la bouffée d´air qui manquait cruellement à ses poumons asphyxiés. Heureusement, la colère qui remontait dans ses veines lui permit de reprendre le peu de contràle qui lui restait sur son corps. Aucune de ses deux mains ne pouvaient bouger, il n´avait qu´à utiliser la troisième. Un sentiment de surprise sembla se refléter sur le visage plat du Zheîkidjin lorsqu´une force inconnue lui agrippa la jambe et le tira sauvagement en arrière. Dès qu´il eut lâché prise, et bien que le monstre ne soit encore allongé sur son ventre, le Saïyen se redressa pour asséner un coup de ses deux mains réunies sur la nuque de l´adversaire. Celui-ci eut juste le temps de faire un mouvement pour éviter le coup mortel, et reçut l´attaque au milieu de son crâne cuirassé. Raditz profita de l´instant où son ennemi reculait en chancelant pour se relever à son tour, en sautant sur ses pieds, une main tremblante toujours accrochée à sa gorge. Une quinte de toux parrue lui arracher les poumons et il cracha un amas de sang plus noir que pourpre qui s´étala sur le sol. Mais il n´avait pas le temps de récupérer, il sentait déjà le soldat revenir à la charge. En un instant, tous ses sens lui revinrent et il pu prendre conscience de ce qui se passait autour de lui. Lorsque le Zheîkidjin réapparut devant lui, le Saïyen lui décocha un coup de pied latéral emplit de rage. L´être à la peau cuirassée alla s´écraser sur l´un de ses acolytes armés qui se dirigeait vers eux pour prêter main forte. Aussitôt, une rafale de rayons se dirigea vers lui. Dans un geste peu adroit, Raditz glissa sur le côté pour atterrir derrière une pile de caisses déjà bien détériorées par les tirs. Là, il ne bougea plus, respirant bruyamment et difficilement. Sa queue (qui lui avait sauvé la vie) fouettait l´air à une vitesse hallucinante, comme si elle avait perdu tout repère et s´agitait follement en tous sens pour tenter de les retrouver.
La peur le rattrapa à grands pas. Où étaient les autres ? Y avait-il des morts ? Le jeune Saïyen se maudit de sa faiblesse, mais il espérait sincèrement que personne ne fût mort. Il avait peur. Peur que tout le monde soit mort. Peur d´être seul ici, au milieu de tous ces ennemis. Il se haïssait. Il n´avait pas à connaître la peur ! Ses yeux le piquaient douloureusement, mais pas à cause des lueurs intenses des lasers. Non, il avait simplement une forte envie de pleurer. Une explosion bien plus puissante que les autres emplit la pièce, couvrant les hurlements de quelques soldats ennemis. Les tirs reprirent, mais une nouvelle explosion retentit, faisant lentement reprendre confiance au Saïyen. D´un bond, il se redressa. Toutes ses forces étaient là, bien présente.
Tu es plus fort qu´eux, bien plus fort qu´eux ! Seuls face à toi ils ne valent rien !
Seulement voilà, les Zheîkidjins n´étaient pas idiots, et ils n´étaient pas seuls. Mais ça n´avait pas d´importance. Le Saïyen concentra son énergie dans sa main droite dont les mouvements n´étaient plus taris par la peur et les tremblements. Il alluma son scooter. L´appareil émit un son de désaccord, mais finit par donner une idée approximative à Raditz sur la position de ses ennemis. D´un geste vif et précis, le Saïyen se dégagea de son abri pour envoyer un puissant rayon en direction d´un groupe de tireurs. Ceux-ci n´eurent pas le temps de réagir et explosèrent littéralement avec leur équipement, répandant tripes et boyaux sur le sol et les murs, et couvrant l´air d´une odeur atroce de chair brûlée et de métal fondu. De nouveaux tirs se dirigèrent alors vers lui, mais le Saïyen se replia rapidement avant qu´ils ne l´atteignent. Les caisses de métal tinrent bon, mais elles ne dureraient encore que très peu de temps. Un flash l´aveugla soudain, et un vent chaud lui frappa le visage. Le jeune Saïyen fut projeté à quelques mètres, mais il était encore derrière les caisses. Un grognement lui échappa alors qu´il se relevait.
« J´t´avais dit de bouger ! Tu m´as pas entendu ? »
Raditz sursauta. Son cœur sembla s´arrêter un court instant et il sentit ses cheveux se hérisser sur son crâne. Le visage de son compagnon n´était qu´à quelques centimètres du sien et il pouvait sentir parfaitement l´odeur de ses blessures. Le jeune Saïyen secoua lentement la tête, reprenant lentement conscience.
« Non… j´ai pas entendu, déclara-t-il dans un souffle. »
L´expression du grand Saïyen se radoucit, mais ses muscles restaient imperturbablement raidis par la douleur et l´afflux d´adrénaline. Mais Raditz dénota autre chose en lui, un sentiment d´inquiétude.
« Les autres ont trouvé un passage, reprit Nappa. Ils ont tous quitté le hangar. »
Le jeune Saïyen sentit son pouls s´accélérer à nouveau. Ils étaient donc bien seuls. Mais ils étaient deux. Ils étaient deux, et ils s´en sortiraient. Son compagnon lui indiqua une autre montagne de caisses à une vingtaine de mètres.
« C´est derrière ces caisses, cria-t-il assez fort pour couvrir le bruit des nombreux rayons qui explosaient contre leur abri (tous les tirs étaient à présent dirigés vers eux). Il y a une sortie. Ils sont tous passés… moi j´ai pas eu le temps.
_ Y a aucun moyen de se couvrir pour franchir la distance ?
_ Non. Mais on va pas la franchir comme ça cette distance… »
Raditz leva les yeux vers le visage de son compagnon. Celui-ci lui sourit. Son sourire était nerveux, et marqué par la douleur. Le jeune Saïyen pouvait voir à présent les brûlures sales et noires qui couvraient les bras du géant. L´une d´elle avait complétement traversé son bras gauche un peu en dessous du coude, et un sang charbonneux s´était coagulé autour de l´ouverture noircie. Une autre brûlure, plus superficielle, mais qui arracha à Raditz un hocquet de dégoût, avait transpercé la joue du grand Saïyen, laissant apparaître deux dents blanches qui resortaient sur ce fond de chair carbonisée. Le jeune guerrier dut laisser entrevoir une grimace écœurée car la gêne s´infiltra soudain sur le visage de son compagnon qui porta une main à sa plaie pour la dissimuler. Son sourire avait disparu. Raditz sentit une forte douleur lui traverser la poitrine, et il se maudit à nouveau. Des paroles d´excuses remontèrent jusqu´à ses lèvres, mais le géant ne lui laissa pas le temps de les libérer.
« On va rester ici, et les couvrir. »
Le jeune Saïyen se tut. Il hocha lentement la tête.
C´est pour ça que t´es resté ? Ou bien…
Il aurait voulu savoir, mais il ne dit rien. Après tout, ça n´avait pas réellement d´importance. Derrière leurs remparts désagrégés les tirs continuaient, formant des cratères de plus en plus imposants qui menaçaient de transpercer les barricades à tout instant. Raditz se raidit en sentant un mouvement de son compagnon dans son dos. Sa main se posa sur son épaule. Le Saïyen se détendit. Plus que ça, il se sentit soulagé d´un poids inconnu. Un poids dont il n´avait jamais sentit la présence, et qu´il ne découvrait à présent qu´au travers de ce geste qui lui aurait parut, en d´autres circonstances, si déplacé, si inhabituel. Ce geste qu´en d´autres circonstances il aurait repoussé.
« On va s´occuper d´eux, murmura le grand Saïyen au moment où les dernières caisses s´envolaient dans une détonation foudroyante. »
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