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Lecture d'un chapitre
| Lecture du chapitre 10 | |
|---|---|
| Nom de l'œuvre : Horyshia I: "Les écrits de Flore" | Nom du chapitre : Toi sans qui je ne suis rien |
| Écrit par Silver_Altaria | Chapitre publié le : 26/3/2006 à 17:23 |
| Œuvre lue 27747 fois | Dernière édition le : 23/4/2007 à 21:43 |
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| Il n´y avait plus rien, le feu ayant tout ravagé et dévasté telle une tempête. Les maisons calcinées désormais à l´état de ruines étaient inhabitables et plus rien ne subsistait de cet endroit, pas même la végétation, entièrement brûlée sur des dizaines de mètres de rayon. -Attendez… Shizuka avança vers l´une des maisons, suivie de près par les autres. Et là , au milieu des débris, une forme inerte gisait, les yeux encore paralysés de la peur qu´elle avait dû ressentir avant de mourir, encore habillée d´une robe blanche. -Non… Impossible… Shizuka s´approcha et découvrit la part du visage que l´on ne pouvait pas voir. Contrairement à ce que l´on pouvait voir au départ, ce n´était pas une femme mais un homme, vêtu de la robe des mages. -Non… papa, pas toi ! Pas toi ! s´écria-t-elle, les yeux embués de larmes. Elle tomba à genoux, appuyant ses mains sur son ventre pour empêcher la douleur qui l´envahissait de remonter. Mais ça lui faisait tellement mal… -J´ai l´impression de revivre mon cauchemar, fit remarquer Florian. J´étais là , et je n´ai rien pu faire, moi non plus… Quand Shizuka se fut calmée, ils retournèrent dehors pour essayer de manger un morceau. Mais vu les circonstances, c´était impossible. Même découvrir le cadavre de quelqu´un qu´on ne connaît pas, ça fait mal, parce que l´on sait que si l´on était arrivé un peu plus tôt, on aurait peut-être pu le sauver. Or, cela n´avait pas été le cas. Pas cette fois. -On doit lui offrir une sépulture décente, proposa Florian. A propos, tu sais pourquoi il était ci ? -Il vient ici tous les ans, mais chaque fois à une période différente, parce que son père est enterré dans le coin. Pourtant, il avait dit qu´il viendrait le mois prochain… Je lui avais même proposé de venir avec lui mais il a refusé… -Je ne pense pas qu´il soit venu par hasard, osa Florian. -C´est-à -dire ? interrogea Shizuka. -J´ai entendu parler d´une espèce de chasse à l´homme pendant que j´étais séquestré à Gejazbourg. Les gardes n´ont jamais été très discrets à ce sujet. D´après ce que j´ai entendu dire, cela a un rapport avec une révolte il y a quelques années et actuellement, c´est relancé dans certaines régions. Peut-être qu´il a un rapport avec ça car je me souviens les avoir entendu parler de mages… -Peut-être… Je vais aller chercher… son corps. As-tu creusé sa tombe tout à l´heure ? -Il m´en reste un peu à faire mais j´aurai le temps de terminer avant que tu n´arrives. Quelques instants plus tard, le corps du père de Shizuka était enterré sur cette terre rougie du feu qui l´avait traversée et détruite. Longtemps encore Shizuka avait pleuré bien qu´elle savait qu´il fallait partir. Ils s´y résolurent vers le crépuscule, allant loin d´un souvenir malfaisant, tandis qu´un rat vint s´aventurer près des deux tombes côte à côte, le père et le fils, les deux premiers d´une lignée sans fin. Les innocents meurent toujours les premiers… Ils traversaient à présent une rivière qu semblait ne pas avoir de fin tant le brouillard leur cachait la vue. Mais si calme, trop peut-être. Pour rappeler les souvenirs perdus. Quelque chose bougea dans un buisson, à gauche. Une ombre, qui leur sauta dessus avec autant de rapidité qu´un guépard. Ayant les pieds dans l´eau, ils ne pouvaient pas esquisser le moindre mouvement. La créature sortit un poignard et avec la même agilité, traça une longue entaille dans le bras de Florian. Il poussa un cri de douleur et essaya de bander sa blessure avec l´un de ses vêtements. -Lakade, regarde ton bras! Shizuka lui montrait un point rouge qui courait sur son bras. La même entaille que sur son bras à lui, qui chauffait à blanc, qui saignait comme la sienne, dessinant les mêmes gouttes de sang dans la rivière… La créature s´immobilisa en comparant les blessures. Il frissonna, puis d´autres « comme lui » apparurent et les trois amis eurent juste de le temps de voir les coups pleuvoir sur eux. Ils se réveillèrent dans un endroit dont la seule lumière provenait des reflets du cristal mural. Et ils n´étaient que deux, dans cette cellule sans chaleur. Florian et Lakade. Shizuka avait réussi à s´échapper, ayant malheureusement dû pour cela abattre l´un des darksanan. Bizarrement, les deux prisonniers n´avaient pas perdu la mémoire cette fois-ci. Parce que c´étaient des darksanan de Gejazbourg et qu´ils avaient déjà eu leur part de souvenirs pour la journée sans doute. -Ca ressemble fort aux prisons de Gejazbourg, hasarda Florian. -Elles en sont certes, ricana une voix à l´entrée. Le garde, ce même garde qui avait facilité leur évasion. -Pourquoi sommes-nous revenus ? lui demanda le jeune homme. -Vous avez une identité particulière, jeunes gens. Vous aviez exactement la même blessure au même endroit et il n´y a qu´une seule explication à cela. -C´est-à -dire ? lâcha Lakade, bien qu´elle s´attendît à quelque chose de futile. -Vous êtes des Jumeaux de Cœur. Vous ressentez les mêmes choses, psychiquement comme physiquement. -C´est pour cela que le décor a changé ? -Pas du tout. Ces murs de cristal sont subitement apparus hier sans aucune explication. -Ils ont un aspect étrange cependant, fit remarquer Lakade. Mais Flore, pourquoi as-tu écrit l´apparition de ces murs ? -Oui mais ça on y peut rien petite, répliqua le garde. Tout ce que vous avez à faire, c´est attendre. Combien de temps ? Je ne sais pas. Mais le bruit court que vous avez de grandes chances d´être déferrés devant le juge suprême, le maire et peut-être même le maître des lieux… S´appliquant à suivre le conseil du garde, vu qu´ils n´avaient rien d´autre à faire, les deux condamnés à présent s´affalèrent contre un mur, et poussés par l´ennui, ne tardèrent pas à s´endormir d´un sommeil profond. Non Lakade, ce n´est pas moi qui ai écrit ces murs. J´ai senti ta pensée mais je n´y suis pour rien, je te le jure. Je crois que je ne me contrà le plus, je ne contrà le plus ce que je fais ni ce qui se passe. Les choses commencent à dépasser ma réalité, une réalité que tu devras désormais affronter seule. J´ai trop peur de te faire du mal, je suis obligée de t´abandonner au sort qui t´attend dans ce monde que j´ai créé. Je le suis vraiment et ça me ronge de l´intérieur à l´idée que peut-être je causerai ta mort. Je ne contrà le plus cette histoire. Notre monde non plus. Il est plongé dans le chaos. Des darksanan sont apparus partout et absorbent notre mémoire. Heureusement tes parents et moi ne nous sommes pas encore fait prendre. Je les ai inventés, je connais leur seule, leur unique faiblesse. Mais il est trop tard pour que je te la donne. De plus, les deux mondes commencent à se confondre. C´est en partie pour ça que les murs cristallisés sont apparus. Ici, il y a les darksanan bien sûr, mais aussi les plaines, tout ça est en train de remplacer nos sols de pierre, comme pour leur redonner une nouvelle jeunesse. Et on ne peut plus rien faire. Tout ça n´est qu´une voie que nous sommes obligées de suivre sans discuter. Nous ne pouvons plus rien y faire. Lakade, je ne peux plus rien pour toi. J´espère que le deuxième toi pourra t´aider. A présent, je ne peux plus que ralentir les choses ici même en sachant que tout sera perdu dans les semaines à venir. Tout est de ma faute et rien ne pourra être réparé sinon dans nos cœurs. Et dans nos rêves… |
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