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Lecture d'un chapitre



Lecture du chapitre 9
Nom de l'œuvre : Réincarnations Nom du chapitre : Incendie
Écrit par Tenebra Chapitre publié le : 29/3/2006 à 20:16
Œuvre lue 10792 fois Dernière édition le : 29/3/2006 à 20:16
L´Ombre était là. J´étais là.
Je comprenais maintenant ce qui se passait quand je me sentai flotter au dessus de mon corp qui pourtant, continuait à avancer, à parler, à agir. L´Ombre â€" Lucifer â€" mon autre moi-même prenait possession de mon corp.
Je suis Moon d´Atéros. J´ai vingt deux ans. Et mon âme abrite un démon. Pour la enième fois depuis cette révélation, je me demandai qui j´étais réelement. Je me maudis. Pourquoi moi ? Et d´ailleur, étais-je sûre que j´étais Lucifer ? J´avais peut-être fait une conclusion trop hâtive. J´étais peut-être Michel. Solange serai Lucifer…
Je refoulai ces pensées. Solange, avec son charactère doux et gentil, ne pouvait pas être un démon tel Lucifer.
Flottant au dessus de mon corp, ces pensées se bousculant dans ma tête, je ne payait pas attention à ce que faisait l´Ombre.
Etant un esprit sans corp, j´étais invisible et immatérielle. Je n´avais pas d´yeux, pas d´oreilles, etc. Si j´avais eu des yeux, ils se seraient ouvert en choc. L´Ombre arrivait en vu d´un village. Elle parla d´une voix douce mais sans expression, qui était d´une certaine manière bien plus terrifiant qu´un ricanement. Une voix grave, que je ne connaissai que trop bien. La mienne. Elle ne parlai pas fort mais n´étant qu´une âme, et son corp m´appartenant, je l´entendai très clairement. Le soleil brilla rosé un instant avant de disparaître derrière un voile de nuage.
-Amenez moi les torches.
Unne femme cria.
Le village disparut dans un tourbillon de fumée, au moment même où une haute colonne de flammes se dirigeait vers le ciel. Les oranges et rouges de l´incendie se fondirent un moment dans le couché du soleil.
Je cria. Du moins, j´aurai crié si j´avais eu un corp et des muscles. Je ne pouvais rien faire. J´étais enfermée.
Enfermée.
Seule.
J´avais réussit à revenir dans mon corp, pourtant, à Atéros. Je pouvais le refaire. Mais n´en avais-je été capable que parce-que l´Ombre l´avait bien voulu ? La réponse que j´aurais voulu trouver était oui. La réponse sincère était non. Mon choix était… Je devais essayer. « Qui ne tente rien n´a rien » était la devise de Solange.
Je flottais. Comment avais-je fais, à Atéros, pour bouger de mon propre accord ?
Je tendit mes muscles imaginaires. Rien. Niet. Zilch.
J´étais frustrée. Très frustrée. Bordel ! hurlais je dans ma tête.
Calmes toi. Tu peux le faire.
Bon. Se calmer. J´arrêtais petit à petit de hurler. Maintenant. Imaginer. Quoi ? Imaginer quoi ? Le calme que j´avais pris deux bonnes minutes à retrouver commençait à s´en aller. La réponse vint d´elle même. Les nombreuses fois où moi-même et Solange avions descendu d´Atéros avant de devenir des parias. J´y étais ! Je me revoyais, me ressentai, en train de descendre en piqué. Je tendi les muscles imaginaires, dépliai les ailes de mon imagination. Plongeai vers le sol.
Surprise. J´étais maintenant à quelque mètre de l´Ombre et ressentai distinctement ses émotions.
Haine.
Vengeance.
Et, lointaine mais présente, de la souffrance et du chagrin.
Quelque part, enfoui, se trouvait ce que Lucifer avait dû être avant que le monstre en lui ne l´engloutisse. Une personnalité tellement semblable à la mienne…
L´Ombre â€" Lucifer â€" avait dit que j´étais lui et qu´il était moi. Pas simplement car son esprit habitait mon envelope charnelle. Mais il avait dû ressentir aussi que nous étions identiques dans nos sentiments.
Haine.
Vengeance.
Et le Lucifer qu´il avait été. Une personne froide et distante en apparence, mais humaine, avec ses faiblesses et ses qualités, son amour et sa haine, son chagrin…
Moi.
L´Ombre leva la tête vers le ciel et hurla. Un bruit ni humain, ni animal.
Il sentai ma présence dans lui, près de lui…
« Va-t-en. Sale humaine… »
« Non, toi va-t-en ! Pour quoi nier que tu es humain ? »
« Je ne suis pas humain. Tu ne peux pas le comprendre. »
« Tu l´as été ! »
Un autre rugissement, de douleur presque.
« Cette personne n´existe plus ! J´étais bien trop faible… C´est pour ça que Michel m´a laissé mourir. Le sale traître… »
« Laisse moi ! »
Je ne sais pas ce que j´ai fait. Pouquoi il m´a soudainement laissé la place.
Ce n´était pas grave. Il fallait que je sauves les gens.
Il y avait sûrement des survivants.
**************************************
Solange n´était pas là. Matthew n´était pas là. Mark n´était pas là. Personne n´était là.
Sauf moi.
Seule.
Dans les ruines de ce qui s´était un jour appelé un village et que j´avais détruit.
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