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Lecture du chapitre 14 | |
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Nom de l'œuvre : L'héritier de la foudre | Nom du chapitre : Ch. 13: Ellipse |
Écrit par supersianne | Chapitre publié le : 19/5/2006 à 21:31 |
Œuvre lue 21712 fois | Dernière édition le : 19/5/2006 à 21:31 |
-Alors, Katman? Tu viens? Au cas où t'aurais pas remarqué, on t'attend! -Oui, j'arrive... Le guitariste se leva. Il jeta un œil distrait autour de lui, ses affaires étalées, cette pièce sans âme. Trois ans avaient passé depuis sa rencontre avec Electhor... Qu'avait-il fait pour tenter de débarrasser le monde de Raikou? Rien... Mais il n'éprouvait aucune honte. Son instinct, peut-être influencé par la magie, ne lui avait absolument rien conseillé, depuis sa sortie de l'île de l'oiseau de foudre. Alors, l'ancien héritier s'était dit qu'il devait reprendre sa vie et ses objectifs comme avant, sans se soucier de sa mission: il saurait quand il devrait la mener à bien. C'est ainsi qu'il s'était retrouvé en audition à la Tour Radio de Doublonville, où il avait fait un malheur. Son premier disque, n'ayant pourtant profité que de très peu de promo, s'était arraché partout, sur Kanto et Jotho, et les ventes avaient été honorables à Hoen. Maintenant, le jeune homme enchaînait des concerts, plein de concerts, beaucoup de concerts, dans à peu près toutes les salles possibles et inimaginables. Ce soir, il entendait de sa loge les hurlements déchaînés de son public, qui se tassait dans l'immense salle de concert de Celadopole. Soudain, Voltali, la seule pokémon de Nicolas qu'il gardait avec lui, car les autres avaient préféré rester chez les parents du dresseur, bondit vers son ami, tous ses pics dressés. Katman fronça les sourcils. -Serait-ce aujourd'hui? dit-il à voix basse. Avec appréhension, il se mit à fredonner la chanson qu'il composait et qu'il ruminait pour lui-seul, et pour la pokémon électrique, depuis bientôt trois ans. Car si le guitariste n'avait pour l'instant rien accompli pour sa mission, il avait à maintes reprises potassé ses idées, et une-seule lui avait semblé digne d'intérêt. Manquait simplement le signe, le frisson, qui lui ferait savoir qu'il était temps de mettre son projet à exécution... Mais le jeune homme doutait. Devant l'air résolu de la voltali, qui lui faisait signifier qu'il devait se lancer ce soir, il doutait. Sa vie était devenue tellement... Attachante, depuis quelques temps... Certes, il regrettait parfois son errance, sa vie de vagabond, le poids rassurant et éternel de sa guitare sur son dos, les grands espaces et la liberté. Mais il aimait les gens qu'il avait rencontré dans ce milieu oublié de la musique, qui bien souvent, était éclipsé par les pokémons. Il aimait composer et chanter ses chansons devant son public, qu'il appréciait et qui l'appréciait. Il aimait le moment intense, où, couvert de sueur, les projecteurs braqués sur lui, il annonçait avec tristesse la dernière chanson. Il aimait l'instant où les applaudissements retentissaient avec fracas pour saluer son entrée sur scène, il aimait entendre les musiciens, avec qui il s'était lié d'amitié, le suivre tout au long du concert. Katman était devenu une star: il était désormais aussi connu que Peter, le maître de la league. Les ventes de guitares et d'autres instruments avaient explosé. L'industrie du CD n'avait jamais aussi bien marché, les demandes pour des cours à tendance musicale se faisaient de plus en plus nombreuses. "Sa musique, belle, touchante et universelle, sa belle gueule, sa modestie, son air effacé et sa gentillesse sans borne on fait de lui la révélation de l'année" Titrait un des journaux les plus lus des deux continents. Certains critiquaient son air naïf, se moquaient de son bandeau arc-en-ciel "qu'il ne quitterait qu'uniquement pour aller chez le coiffeur -si du moins il connaît l'existence de ce mot" mais ceux-ci étaient très minoritaires, et, dans l'ensemble, Katman était très apprécié d'à peu-près toute la population, surtout chez les jeunes filles, chez qui on notait une tendance à l'hystérie à la moindre entente de sa voix. Le guitariste, sans le vouloir, et sans jamais avoir espéré autant, était devenu un genre de prophète, qui avait pour charge de réconcilier le monde avec la musique. On notait également une petite baisse pour les départs en voyage initiatique, mais ce n'était pas encore le déclin du dressage. Bref, le jeune homme aimait cette vie. La considération et les éloges ne gonflaient pas son ego, car il n'en avait pour ainsi dire pas, mais la proximité et la présence de son public lui semblaient être devenues indispensables. Et, alors que parfois, il se prenait à rêver que la vie avait toujours était ainsi, il sentait le contact douloureux du médaillon sur sa poitrine. Il était chargé d'une mission: il n'avait pas à l'oublier, ou Raikou pourrait devenir encore plus fou et incontrà lable, et causer la disparition d'encore d'autres personnes que Nicolas. Le guitariste entra sur scène. Aussitôt, des cris fusèrent, éclatant sur les murs comme des ballons remplis de confettis. Katman salua ses musiciens d'un mouvement de tête, pour les encourager et leur signifier qu'il était prêt à commencer, puis se saisit de sa guitare, guitare électrique, car pour ce soir, il avait plutôt envie d'attaquer son répertoire rock, et de laisser au placard ses ballades-à -briquet, comme ils les appelaient, simplement parce qu'il n'appréciait pas cette manie des gens de sortir leur briquet, de l'allumer, et de le faire osciller dans un mouvement lent et soporifique. La fin du concert arriva finalement. Le chanteur, euphorique, car la salle avait vraiment été parfaite, oublia totalement sa résolution, et ce fut en commençant à enlever la sangle de sa guitare qu'il se souvint: le tissu qui retenait l'instrument venait en effet de frà ler le médaillon. Katman pensa à une foule de choses en quelques secondes. Puis, il respira bien fort, et se décida. Il adressa une rapide prière à Mew, pensa à Nicolas, à Electhor, à Voltali, à ses parents, à tous les gens qu'il avait connu et apprécié, et commença un morceau. Tous furent surpris. Le public, car ils ne connaissaient absolument pas les première notes qui sortirent de l'instrument, et ne voyaient pas du tout à quelle chanson elle correspondait, et les musiciens, car ils étaient au courant de l'enchaînement des morceaux, et celui qu'ils venaient d'achever était sensé être le dernier du spectacle. Pourtant, le jeune homme jouait. Ses cheveux bruns, complètement emmêlés, ne semblaient même plus retenus par son bandeau. De la sueur coulait partout sur son corps, et il sentait ses jambes trembler. Mais tout n'avait plus d'importance. Et sa voix monta, transperçant les murs, s'élevant jusqu'au ciel, déambulant au hasard, à la recherche de quelqu'un... Assassin, meurtrier, qu'avais-tu à gagner? Maudit chat, carnassier, pourquoi l'avoir tué? Le souffle d'un enfant a cessé pour toujours C'est à moi maintenant, voici venu mon tour... Tue-moi, tue-moi... Je te hais, maudit chat... Tue-moi, tue-moi... Je n'attends plus que ça! Charogne, pourriture, oseras-tu vraiment? Salaud, infect, ordure, entendras-tu le vent? Car moi je l'entendrai, le vent de la tempête, Car moi je le saurai, la foudre veut ma tête... Tue-moi, tue-moi... Je te hais, maudit chat... Tue-moi, tue-moi... Je n'attends plus que ça! Tue-moi, tue-moi... Tu as déjà tué... Tue-moi, tue-moi... Vas-tu recommencer? J'entends le tonnerre, j'attends l'orage... J'aperçois les éclairs, sous les nuages... Noir... Tout est noir... Maudit chat... Un silence complet suivit la chanson. Katman attendait, les poings serrés, les mâchoires crispées. Sa chanson secrète, Maudit Chat, morceau qu'il venait de chanter avec une intensité rare, seul avec sa guitare, était sensée être la fin, et la réussite de sa mission. Les deux couplets se chantaient lentement, avec une pointe de colère, et surtout, beaucoup de haine, alors que le refrain était hurlé à pleins poumons, avec force et suprématie. Alors, une étincelle apparut au niveau de l'ampli de l'instrument électrique, avant de monter le long du fil, et de se transformer en déluge de foudre, en atteignant le musicien, par le biais de sa guitare. Katman s'écroula sur la scène, raide, probablement mort. Mais il avait réussi: avant de fermer les yeux, il soupira, pensant à Mew. Mew qui allait bientôt se réveiller, car la magie avait senti une mort injustifiée, Mew, qui allait pouvoir délivrer le monde de Raikou. Quel sacrifice... pensa le musicien, avant de sombrer dans le néant. Oui, le maudit chat avait entendu, et cela ne lui avait pas du tout plu. Ce qui lui restait de raison s'était envolé avec les premières notes du morceau, et son esprit n'avait plus été habité que d'une haine, vis-à -vis de cet humain, qui osait l'insulter et le provoquer. Une simple étincelle avait fait le reste. Mais ce fut la dernière erreur de Raikou. |
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