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Lecture d'un chapitre



Lecture du chapitre 12
Nom de l'œuvre : Destin Zéro (fic Dragon Ball) Nom du chapitre : Chapitre 11
Écrit par RAIDEMO Chapitre publié le : 24/6/2006 à 20:45
Œuvre lue 14245 fois Dernière édition le : 21/7/2006 à 22:09
La troupe de Zheîkidjins avançait à vive allure. Les soldats, harnachés de masques à gaz aux contours monstrueux, traversaient les ruelles au pas de course, suivis des lourds chars de combat. Les grands fauves au pelage noir slalomaient entre eux en sifflant, écumant, faisant claquer leurs puissantes mâchoires sur la brise qui fouettait leurs yeux émeraudes. Ils sentaient la crainte, ils sentaient la colère de leurs maîtres, leurs chants funèbres avaient été remplacés par des grognements rauques et agressifs, excités par le danger, envieux de faire leurs preuves, courant sur les pas des combattants à tête plate dans l´espoir de voir une ombre se profiler, une ombre qui déverserait son sang une fois leurs crocs plantés dans sa chair tendre. Les Nekiss jubilaient. Les Zheîkidjins accéléraient, respirant bruyamment sous leur équipement sombre et oppressant, craignant d´arriver trop tard au Palais. La tourelle de l´un des véhicules blindés grinça, le chef de char passa la tête par l´ouverture et cracha quelques paroles aux soldats. Ils accélérèrent un peu plus, apercevant cette fois la lueur de la victoire face à eux. Leurs ennemis étaient perdus. Des sourires cruels, sanguinaires, propres à tout combattant sentant la victoire poindre sous ses yeux, se dessinèrent sur leurs mâchoires allongées. Le son des grands tuyaux d´acier ne leur parvenait plus, seul le brouhaha insistant de leurs pas résonnait dans les rues à la chaleur sèche et mortelle, porté par le vent jusqu´aux sommets des bâtiments grisâtres.

Tex frissonna. Ses bras se resserrèrent sur la radio qui grésillait toujours sur ses cuisses, uniques vestiges de ses membres postérieurs. Un bourdonnement continu lui parvenait depuis maintenant plusieurs minutes, et ce bourdonnement approchait dangereusement. Le béton échauffé vibrait sous son corps comme son épiderme à la merci d´une peur qui le glaçait malgré l´air suffocant. Il hésita. Peut-être devrait-il prévenir dès maintenant les autres, mais il risquait d´offrir ainsi à l´ennemi sa position… et celle de l´autre groupe. Le saurien secoua vivement la tête et quelques gouttes de sueur s´envolèrent avant de s´évaporer rapidement contre le sol. Son visage reflétait l´angoisse. Il était seul. Mais il était un guerrier. S´il contactait les autres… l´ennemi le trouverait.
« Ils me trouveront de toute façon, lâcha-t-il dans un souffle. Tàt ou tard… »
Il hocha la tête pour lui-même. Peu importait sa vie insignifiante, comme celle du jeune Gisau. Ce qui importait, c´était la mission. Avec lenteur, le Hebidjin détacha le casque de la masse de l´engin, puis il vint le placer sur son crâne. Ses mains se refermèrent sur la machine. Il ferma les yeux. Mais il ne l´alluma pas, il n´eut finalement aucun besoin de trahir sa position. Au loin, de lourds craquements se firent entendre, accompagnés de grincements osseux. Tex releva la tête, fixant avec stupeur les bâtiments qui s´élevaient autour du hangar qu´ils avaient quitté un peu plus tôt. Un long râle, puis un autre s´éleva dans les ténèbres des monuments métalliques. Le saurien tendit l´oreille. Un rugissement sourd retentit. Un sourire extasié, né du soulagement et de la crainte s´étira sur son visage reptilien lorsqu´il vit les deux énormes silhouettes prendre naissance au milieu des câbles et des longs tuyaux d´acier. Il àta le casque, poussa un long soupir, et le reposa sur la machine.

Tous les soldats stoppèrent au milieu de la place centrale, pointant leurs armes en direction des cris. Un nouveau hurlement de douleur retentit, suivit d´un silence sépulcral. Un bruit de pas imposant, comme la démarche d´un être de pierre s´éleva au loin. Les Zheîkidjin ne bougeaient plus, écoutant le son des tirs de chars étouffé par la distance. Des tirs, des cris et gémissements. Les bruits de pas approchaient. Ils étaient prêts. Le soldat de tête leur fit signe de ne pas bouger sans son accord. Tous fixaient les bâtiments qui s´élevaient face à eux, attendant de voir ce que l´ennemi leur avait préparé, prêts à en découdre avec n´importe qui, avec n´importe quoi. Les Nekiss feulaient sourdement en direction des attaques, tanguant de droite à gauche sur leurs pattes imposantes, bandant leurs muscles puissants avec impatience.
La surprise plus que la crainte s´empara du groupe lorsqu´un char allié traversa un immeuble, juste devant eux. L´énorme engin grinçant déchira le ciel au-dessus d´eux, se dépeçant et vrillant dans les airs avant d´atterrir derrière les soldats encore paralysés par la stupeur. La voix forte du chef de groupe retentit avec colère, les incitant à reprendre leurs positions, à tirer à vue. Mais avant qu´aucun d´eux ne pu réagir, les hurlements du Zheîkidjin disparurent dans un craquement, au moment où un deuxième char atterrissait sur lui. Cette fois-ci, ce fut la panique la plus totale qui poussa les soldats à se retourner vers les grands immeubles, armes levées et déversants des nuées de rayons vers un ennemi encore invisible. Les Nekiss se dressèrent de toute leur imposante carrure en rugissant, avant de se lancer vers les ruelles où ils avaient sentit le sang ennemi. Les grands félins disparurent. Leurs grondements n´étaient plus perceptibles. Un nouveau rugissement retentit, bien plus puissant, bien plus proche, un rugissement bien différent de ceux des Nekiss. Les Zheîkidjins s´écartèrent tous pour laisser le corps désarticulé d´un de leurs fauves atterrir avec fracas et s´étaler au centre de la place dans une marre de sang.
Alors ils apparurent ; deux tanks de chair gigantesques. Les deux monstres s´élevèrent au-dessus des restes d´immeubles qui disparurent dans une explosion lorsque les Saïyens s´avancèrent en grondant sourdement. Leurs visages allongés étaient encadrés d´un poil hirsute. Des rictus agressifs, emprunt d´une folie carnassière étiraient leurs mâchoires meurtrières. Une nouvelle rafale de rayons partit dans leur direction alors que le groupe de Zheîkidjins reculaient en hurlant, déversant leur peur et leur colère dans ces attaques bien insignifiantes pour les deux Oozarus qui gobaient chacune d´elles en faisant claquer bruyamment leur mâchoire. Le monstre au dos orné d´une crinière broussailleuse se précipita soudain dans leur direction, se servant de ses quatre membres imposants pour gagner plus de vitesse. Un tremblement destructeur accompagna sa course, faisant s´effondrer d´autres bâtiments au corps déjà bien entamé. Trois soldats, trop occupés à recharger leurs armes, furent fauchés ou écrasés sous les pas du Saïyen qui quitta soudain le sol pour atterrir sur un char de combat. L´engin se mit aussitôt à cracher des rafales blanchâtres qui se perdirent dans le ciel nocturne, ou s´écrasèrent contre les plus hauts tuyaux plaintifs. Le Oozaru au pelage noir et hérissé agrippa l´arme du char qui se tordit, se brisa entre les doigts du monstre. Ses mâchoires se refermèrent ensuite sur l´engin sous les cris de ses occupants. La vingtaine de soldats, qui s´étaient éparpillés sur la place pour être des cibles moins faciles, firent feu sur leur gigantesque adversaire tandis que ses crocs énormes se refermaient lentement, broyant le char et ses occupants dans un grincement métallique. Cinq rayons transpercèrent superficiellement son épaule droite, redonnant quelque peu courage aux Zheîkidjins, bien que le monstrueux gorille n´ait pas lâché prise. C´est alors que le deuxième Oozaru, celui dont la mâchoire carbonisée laissait entrevoir une dentition carnassière en grinçant imperceptiblement, s´élança à son tour en direction des plus proches survivants. Quelques-uns eurent le temps de tourner leurs armes vers lui avant de disparaître sous ses pas. Son membre caudal fouetta l´air avec une violence explosive et percuta deux autres soldats qui s´envolèrent, complètement démembrés, avant d´atterrir durement contre le sol dans des positions incertaines, tels des poupées de chiffon. Les Zheîkidjins, maintenant terrorisés, au bord de la folie, observaient sans bouger les deux monstres harnachés des armures, des gantelets et des bottes ennemies. Les seuls mouvements qui animaient encore leur corps étaient les tremblements de terreur qui les secouaient avec violence. A cet instant, le premier Oozaru acheva son œuvre au milieu des cris de ses victimes qui furent tranchées entre ses crocs, déversant une pluie sanglante et les restes des corps sur le sol bétonné. Sa main griffue se referma sur la carcasse du char, puis il envoya l´engin s´écraser contre l´arche de métal élevée au centre de la place, qui s´évanouit dans une explosion prodigieuse. Le monstre se redressa en poussant un rugissement victorieux qui fit trembler les derniers monuments. Les soldats furent libérés de toute hésitation ; certains d´entre eux lâchèrent leurs armes et tous prirent la fuite.
La vision de tous ces corps fuyant dans la plus grande pagaille augmenta le sentiment jouissif de puissance chez les deux Saïyens qui laissèrent apparaître de nouveaux sourires d´une cruauté inqualifiable avant de se lancer à la poursuite de leurs proies.

La puissance, l´odeur du sang, les cris, les hurlements, tout ! Tout augmentait l´excitation qui m´habitait, éveillant chacun de mes sens et les tournant vers un seul et unique objectif : la Destruction !
Je sentais encore et toujours mes intestins tiraillés par cette faim, par cette soif de sang, de mort, d´anéantissement de toute vie !
Les craquements des carcasses vivantes, les gémissements des victimes de ce carnage résonnaient dans mon crâne comme les voix de mon subconscient : « Tue ! Bouffe ! Piétine ! Frappe ! Détruis ! »
C´était toujours ainsi, l´évolution de la puissance à son paroxysme demandait une régression mentale qui n´était nullement gênante pour le ràle assigné à cette transformation.
L´esprit du Oozaru emprisonnait le nôtre dans ses griffes meurtrières, nous poussant à agrandir notre territoire de massacre.
Une rage impérissable semblait prendre naissance en nous, tordant nos tripes non pas de douleur mais de plaisir, un plaisir proche de l´extase lorsque nous prenions cette forme.
La douleur n´existait plus.
Certains d´entre nous parvenaient à maîtriser cet esprit de prédateur, quel intérêt ? Que pouvait être le Oozaru à part un monstre destructeur ?
Quelle blague !
Je suis là pour tuer ! Pour détruire ! Pour décimer tous ces microbes faibles et gémissants !
Ils sont tous mes proies, et je suis leur bourreau !


Toutes les troupes, ou presque, avaient changé de direction et se dirigeaient maintenant vers les deux monstres géants qui détruisaient Ôno et décimaient les groupes de soldats isolés osant se dresser sur leur chemin. Des sirènes assourdissantes résonnaient dans toute la ville, dénonçant une attaque dont tous étaient témoins. Les chars s´agglutinaient en masse dans les rues étroites et déversaient leurs rayons sur les silhouettes immenses qui n´avaient de cesse de riposter à l´aide de contre-attaques d´énergie deux fois plus puissantes. Les soldats se regroupaient pour effectuer des tirs en masse, puis tentaient de se disperser avant la riposte, afin de recharger leurs armes en tremblant. Le deux Oozarus exhibaient leur sourire carnassier tout en délivrant coups de poings, coups de griffes, et séismes dévastateurs.
Leur plan fonctionnait. L´intervention des deux Saïyens ne serait pas vaine, bien au contraire. Tex écoutait le son des batailles depuis sa ruelle, essayant de former dans son esprit les images du carnage qui se déroulait à moins d´un kilomètre de lui. La radio ronronnait. Le saurien sentait la fatigue l´assaillir fortement. Ses paupières luttaient douloureusement pour ne pas obstruer sa vue complètement. Ses jambes le démangeaient, comme s´il était engourdi, mais le Hebidjin savait parfaitement qu´il ne s´agissait que d´une illusion sadique du spectre de ses membres disparus. Une ombre se profila près de lui. Le guerrier posa ses yeux mi-clos sur le Zheîkidjin terrorisé qui pointait son arme dans sa direction. Le soldat avait perdu la moitié de son armure, son visage plat et dur, démontrant habituellement une indifférence minéral, dévoilait une peur et une douleur nullement voilées par le rideau de sang qui coulait sur ses yeux aux pupilles rétractées. Tex n´écouta pas les cris du soldats, sans savoir s´il s´agissait d´ordres, ou de simples paroles de colère, ou de peur. A moins qu´il ne s´agisse d´une prière. Le saurien leva lentement son bras et de sa paume fusa un rayon qui transperça le crâne de son ennemi. Il observa le corps s´affaisser lentement à ses côtés, répandant un sang noirâtre jusqu´à lui. Le liquide vital des deux soldats se mélangea sous les yeux du saurien qui n´esquissa pas le moindre mouvement pour chasser l´hémoglobine impure qui enlaçait la sienne dans une spirale envoûtante. La fatigue était trop grande. Il s´endormit.

Végéta observa avec un air de dégoût le tireur mushi à qui Doria comptait confier la suite des opérations. Le Saïyen se retenait de beugler insultes et menaces à la tête du général en lui faisant gentiment remarquer à quel point Abura était dans un état lamentable. Le guerrier insectoïde gardait l´un de ses poings principaux posé sur sa poitrine cuivrée, là où son armure entamée par les rayons ne le protégeait plus. Ses deux bras secondaires, reposant sur son ventre, tremblaient légèrement. Les vapeurs toxiques des armes zheîkidjins avaient sans aucun doute déjà envahit ses poumons. Il n´en avait plus pour très longtemps.
« Et s´il crève en court de route ? lança finalement le Saïyen à bout de patience. »
Doria tourna vers lui un visage agressif. Cette remarque l´agaçait d´autant plus qu´il savait parfaitement que ce choix n´était pas sans risques.
« C´est le seul qui soit qualifié pour achever le boulot ! Il nous faut un tireur d´élite ! La cible sera à plus de cinquante mètres, entourée de gardes, et surtout de machines qui provoqueraient à la moindre impact, la destruction de la ville, et nous avec ! »
Le Saïyen grogna mais n´ajouta rien. De toute façon, Doria ne l´écoutait plus. Le général finit de trafiquer le scooter d´Abura et le lui tendit.
« C´est le plan du circuit de ventilation. Nous on s´occupe de couper tout le système. T´as qu´à attendre près du ventilateur central. Dès que les machines s´arrêtent tu fonces ! On aura que quelques minutes avant de voir débarquer toute la garde. »
Le Mushi hocha la tête, sans mot dire. Il plaça son scooter sur son visage, puis alluma l´engin. Les trois guerriers restèrent silencieux un moment, seul le souffle douloureux du tireur se faisait entendre. Enfin, Abura se tourna face au mur. D´un bond, il atteignit la grille de ventilation qui se trouvait un peu plus haut, et l´arracha. Il disparut rapidement par l´ouverture. Le Saïyen observa encore un instant le conduis que venait d´emprunter l´insecte, avant de suivre le général qui s´enfonçait dans un nouveau couloir du palais.

L´encadrement d´acier n´existait plus à présent, les rayons l´avaient totalement détruis. Gaki et Hakugei s´évertuaient à balancer les casiers métalliques devant l´entrée du vestiaire pour ralentir les nouveaux tirs des soldats qui déplaçaient lentement l´arme meurtrière afin d´atteindre le groupe de guerriers. Theno restait en retrait, accroupi au sol, en appuie sur son sabre, les oreilles tendues pour percevoir un son, une voix dont le Kumadjin et sa machine ignoraient l´émetteur. Le nain recula après avoir balancé un nouveau casier pour éviter une rafale blanchâtre qui faillit arracher un bras à l´armure-robot, et il entendit Arhox jurer et grogner derrière lui en tentant de se débarrasser des sous-vêtements et du casier énorme qui lui étaient tombés sur le dos.
« Ca sert à rien de rester là à se planquer, rugit le guerrier félin. A ce rythme ils vont finir par nous désintégrer !
_ Tout juste chaton, mais si t´as une meilleure idée on t´écoute, répartit Gaki en arrachant une autre caisse de métal au mur sombre.
_ Si on les laisse se déplacer ils vont finir par se retrouver entre nous et l´autre vestiaire, et ils se lanceront à la poursuite des autres sans cesser de nous attaquer ! A ce moment on sera aussi facile à toucher qu´un Fachs dans une de leurs ruelles !
_ Et tu proposes quoi ? »
Le fauve gronda sourdement en dévoilant sa dentition de nacre et un regard mauvais au Kumadjin. Il ne savait absolument pas quoi faire pour empêcher à cette délicate position de se mettre en place. Soudain, un rayon passa à quelques centimètres du visage basané du vieil homme avant de venir se loger dans le crâne du grand guerrier félin. Les deux lames fines qui formaient le regard du Jûmàdjin se rétractèrent. Ses mâchoires agressives se figèrent sur une mimique pleine de surprise et d´incompréhension. Un liquide pourpre et épais se mis à couler sur son œil droit, emplissant sa sclérotique d´une couleur rosée. Puis, d´un geste vif accompagné de rugissements de douleur, il porta ses mains à son crâne en tombant à genoux. Gaki s´efforça d´arracher son attention au guerrier qui gémissait à terre pour se retourner en vitesse vers l´endroit d´où avait pu provenir l´attaque. Il aperçut rapidement le trou net aux contours fondus et noircis qu´avaient laissé une succession de tirs concentrés en un point précis du mur. Les yeux du Kumadjin reflétèrent la terreur lorsqu´il vit à travers l´ouverture la silhouette du canon mortel s´abaisser lentement pour trouver une trajectoire parallèle à la brèche. Il savait qu´il serait trop lent, qu´il n´aurait pas le temps de placer une nouvelle protection au niveau de l´ouverture pour empêcher la prochaine attaque de venir achever Arhox, mais peut-être aurait-il le temps de l´éviter, lui, et lui seul. Si seulement il avait pu ne pas se soucier du Jûmàdjin…
Dès que son esprit reprit le contràle de son corps, les mouvements de Gaki s´enchaînèrent avec une facilité déconcertante. Un geste. Il envoya le corps d´Hakugei vers l´avant pour se placer face à Arhox afin de lui faire un rempart de leur corps, espérant amèrement que l´armure-robot serait suffisamment résistante pour supporter le choc. A cet instant, le canon finit sa course et stoppa net son mouvement, pointé dans la direction de la brèche. L´arme crépita. Les oreilles soyeuses de Theno s´abaissèrent vivement vers l´arrière. Ses yeux gris s´ouvrirent. Le tueur disparut en dégageant une faible onde de choc, puis il réapparut juste derrière Gaki, son visage pâle posté en face de la blessure d´acier. Personne n´eut le temps de voir son mouvement, personne ne s´aperçut du fait que le tueur Ôkam, pour la première fois, n´avait plus son sabre en main.
Le canon cessa de crépiter, pendant quelques dizaines de seconde accompagnées d´un silence pouvant être qualifié du «calme avant la tempête». Puis l´explosion retentit, avec plus de force et de violence que les autres fois. L´arme implosa littéralement sous les visages abasourdis des Zheîkidjins qui suivirent leur machine dans sa destruction. La puissance de l´explosion projeta Gaki en avant, mais il enclencha les réacteurs de Hakugei à temps pour éviter de percuter Arhox, et l´armure freina sa chute juste devant le Jûmàdjin, remplissant ainsi sa fonction de rempart. Le vieil homme se raidit soudain lorsqu´il sentit l´air se fendre sur sa gauche et une lame de vent vint trancher deux câbles du cockpit, près de son visage. Une entaille peu profonde prit naissance sur sa joue et laissa s´écouler un sang brunâtre. Plus un bruit. Les Zheîkidjins étaient tous morts. Gaki releva lentement la tête. Sa respiration haletante faisait trembler tous ses muscles. Ses yeux se posèrent sur le sabre du tueur que l´explosion avait renvoyé à son maître, la lame toujours luisante d´un éclat effrayant sagement plantée dans le mur d´acier qui se dressait un peu plus loin.

Abura avançait avec peine dans les conduits étroits du circuit de ventilation. L´air y était parfois suffocant, parfois chargé d´un froid engourdissant. Il suivait le plan implanté dans son scooter sans se soucier des couloirs labyrinthiques partant dans toutes les directions, au bout desquels le même bourdonnement inquiétant prenait naissance. Il avançait à quatre pattes, ses bras plus faibles et fragiles maintenant la hanse de son lourd fusil contre son torse. L´arme lui blessait les omoplates mais qu´importe, il n´en avait plus pour très longtemps. Son souffle se faisait toujours plus bruyant, plus rauque, accompagné parfois de sifflement provenant du fin fond de ses bronches. Déjà il avait l´impression d´étouffer.
L´un des bourdonnement se rapprochait. Plus il avançait dans les dédales, et plus le son du ventilateur principal se faisait proche. Il s´arrêta. Il devait reprendre son souffle. Il toussa et cracha, et ne fut nullement surpris de voir un liquide noir mêlé à la salive qu´il venait d´expulser contre la surface de fer. Il reprit sa marche. Bientôt, un vent chaud vint frapper son visage. Il avança encore. Le ventilateur apparut enfin devant lui. Abura soupira. Il tendit une main robuste vers son ceinturon et fouilla dans l´une de ses poches pour en sortir une paire de lunettes épaisses aux rebords de protection. Il les plaça sur son visage pour protéger ses yeux noirs du vent dégagé par l´énorme hélice. Puis il s´approcha encore, jusqu´à se retrouver à quelques centimètres des lames mortelles qui tournaient à une vitesse telle qu´il ne pouvait voir aucune d´entre elles.
Il s´assit, le dos posé contre l´une des surfaces de la cavité d´acier. Il posa son bras droit sur son genou replié devant lui, et plaça son autre main sur son torse, dans l´espoir de mieux maîtriser sa respiration. Les lames tournaient toujours, dégageant leur bourdonnement d´insecte comme pour menacer le guerrier. Abura ne bougea pas. Il ne bougerait plus pour l´instant. Il n´avait plus qu´à attendre.

Les chars étaient de plus en plus nombreux. Ils s´échappaient des ruelles sombres pour augmenter leur masse mécanique autour des deux Oozarus. Les deux monstres fatiguaient. Ils avaient beau détruire, écraser, décimer, à chaque fois, les soldats et les chars revenaient à la charge, plus nombreux, et les Saïyens commençaient à croire qu´ils n´en viendraient jamais à bout. Le plus grand des deux gorilles poussa un hurlement de rage lorsque qu´un rayon traversa sa chair un peu en dessous du bassin, et il riposta en crachant une attaque énergétique qui fusa vers le véhicule de combat. Celui-ci disparut dans une gigantesque explosion, puis, lorsque la fumée de l´attaque se dissipa, son corps d´acier, écrasé par la pression, retomba lourdement sur le sol, broyant encore quelques soldats.
Raditz commençait à paniquer. Malgré cette voix intérieure, la voix du combattant sanguinaire, qui lui disait de ne pas penser, de laisser les commandes au Oozaru, il ne pouvait s´empêcher de laisser réapparaître sa conscience. Bien assez en tous cas pour voir à quel point son compagnon était mal en point. Ce n´était pas étonnant après tout, il s´était dressé face à toutes les plus dangereuses attaques et avançait devant lui depuis le début. Une fois le jeune Saïyen avait voulu passer à l´avant, mais l´énorme gorille l´avait violemment repoussé d´un coup de queue en lâchant un grognement agressif et fixant sur lui son regard de prédateur. Il voulait garder les proies les plus mortelles ? Le jeune Saïyen n´avait pas insisté et s´était contenté de continuer à protéger ses arrières. Mais à présent, les adversaires étaient trop nombreux. Le groupe de guerriers infiltré dans le palais mettait beaucoup trop de temps à accomplir la mission, et détourner l´attention des Zheîkidjins devenait beaucoup trop dangereux. Trois nouveaux chars apparurent et braquèrent leurs canons sur les deux gorilles. Nappa n´eut pas le temps de faire face, encore occupé à détourner les tirs d´un groupe de soldats. Une grimace carnassière apparue sur le visage du plus jeune Oozaru et il se précipita vers les nouveaux engins. Les trois tirs déchirèrent la noirceur nocturne. L´un d´eux toucha le Saïyen, en plein front. Le gorille laissa échapper un bref cri de douleur et de surprise et s´écrasa au sol, emportant dans sa course l´un des chars. Un sang rugueux se mit à couler sur son visage allongé et vint brouiller sa vue. Il sentit un nouveau rayon le fràler et les deux autres engins disparurent à leur tour, répandant des morceaux tranchants de métal encore fumant. Il tenta de se relever. Ses membres étaient douloureux et sa tête lui tournait. Il avait l´impression de sentir un poids énorme contre son crâne, comme s´il allait être écrasé. Une nouvelle plainte lui échappa, redonnant aux soldats ennemi la confiance qu´ils avaient perdu. Malgré les coups sourds qui se répétaient à ses oreilles, il entendit un Zheîkidjin ordonner de concentrer les tirs sur « l´ennemi à terre ». L´ennemi à terre ? C´était bien lui ? La crainte remonta dans ses entrailles, jusqu´à sa gorge nouée. Il se débattit contre la douleur pour se relever au plus vite, pour ne pas paraître sur le point de s´effondrer au moindre petit choc. Les rafales reprirent et il sentit sa peau presque à vif sous son pelage sombre le démanger désagréablement, engourdissant ses muscles et brûlant son épiderme. Son compagnon le rejoignit rapidement, haletant. Un long filet de salive ensanglantée coulait sur son menton. Il envoya un nouveau rayon, non sans un effort déchirant pour son corps meurtri, pour défaire le jeune Saïyen de ses agresseurs. Son visage de monstre se posa sur lui. Il lui cria un ordre qu´il ne comprit pas. La fatigue était trop grande. Il fini par s´écrouler à nouveau, les yeux mi-clos. Il était encore conscient. Conscient qu´il n´était plus qu´un poids, mais conscient aussi qu´il n´aurait plus la force de bouger. Il ne pouvait qu´apercevoir des ombres, voilées par le liquide pourpre qui coulait sur ses yeux. Il luttait pour se relever, pour se battre encore. Mais il n´y parvint pas.

Végéta et Doria poussèrent nonchalamment les portes sous le regard ébahit d´une vingtaine de Zheîkidjins. La moitié étaient des soldats, ils se précipitèrent sur leurs armes mais les deux guerriers s´empressèrent de les exterminer en leur brisant la nuque ou déchargeant de faible rayon dans leur abdomen pour les achever, évitant de toucher les machines qui les entouraient. Les deux guerriers se dressèrent au centre de la pièce, observant les scientifiques et mécaniciens apeurés qui n´avaient cependant pas quitté leur poste. Doria sourit à nouveau avec cruauté.
« Si vous coopérez il ne vous arrivera rien, gueula-t-il avant de lâcher un rire guttural. Bougez-vous le cul et éteignez le circuit de ventilation principal ! »
Végéta grogna, se demandant où le Butadjin avait appris la diplomatie. Aucun des Zheîkidjins ne bougea, tremblant de chacun de leurs membres mais fidèles au poste. Le sourire de Doria s´élargit. Apparemment il avait espéré qu´on ne lui obéirait pas si facilement. Il se tourna vers le Saïyen qui lui offrit un regard froid, plein de dédain.
« Montre-leur, murmura le général entre ses dents, sans se départir de son sourire mauvais. »
Le prince frémit de dégoût. Encore un ordre de ce gros tas… La rage qui l´habitait lui hurlait de le tuer, de le frapper de toutes ses forces jusqu´à déchiqueter son corps. Mais sa conscience… sa conscience habituellement refoulée lui disait qu´il ne faisait pas le poids. Dans un soupir rageur, il s´exécuta, s´approcha d´une des têtes plates, et l´éventra, le laissant hurler et se tordre de douleur sur le sol en éclaboussant les machines, les dalles d´acier, et ses compagnons. Quelques bribes du liquide giclèrent sur son armure, mais il n´y fit pas attention. Il se tourna vers un autre Zheîkidjin, et se dirigea lentement vers lui. La bestiole voulut reculer mais il lui agrippa les bras, posa sa botte contre son torse, et d´un geste brusque, arracha ses deux membres antérieurs. Ses cris se joignirent à ceux de l´autre scientifique. Les autres n´en demandèrent pas plus. Ils se retournèrent vivement vers les machines en suant abondamment, et éteignirent tous les circuits qui faisait tourner les hélices meurtrières qui bloquaient encore Abura. Doria ricana.
« Très bien… »
Puis il délivra quelques rayons pour achever le travail commencé par le Saïyen pour s´échauffer. Ils étaient prêts à recevoir les troupes de gardes qui n´allaient pas tarder à les rejoindre.

Les hélices s´arrêtèrent. Il n´attendit pas longtemps. La cale. Il posa rapidement le lourd morceau de métal contre la lame de l´hélice pour l´empêcher de se remettre à tourner. Puis, Abura s´empressa de reprendre sa marche traînante, en rampant le long des tuyaux. Il ne leur restait plus beaucoup de temps. La salle du tràne n´était pas loin. Il devait se dépêcher. Il devait arriver avant qu´ils bloquent les circuits qui lui servaient de chemin. Il poussait ses muscles à enchaîner des mouvements rapides, afin d´aller plus vite, respirant toujours plus bruyamment, toujours plus vite, toujours plus difficilement. Il y arrivait, l´air se faisait moins suffocant, mais ses poumons le brûlaient toujours. Bien vite, il atteignit la grille surplombant la salle royale. Il s´arrêta, ne prit pas le temps de reprendre son souffle. Il se positionna rapidement, attrapant son arme et la plaçant sur son épaule, la visée contre la protection de ses lunettes. Il pointa son arme vers sa cible, passant le canon fin à travers les barreaux. Là, il essaya de mieux respirer, mais rien n´y faisait, et sa respiration le faisait trembler. Alors il bloqua tout. Un douleur lui oppressa le thorax. Il n´avait pas assez d´air, il n´avait plus rien dans les poumons, mais ses mains avaient cessé de trembler. C´était tout ce qui comptait. Il tira.

Arhox avait la moitié du visage déchiquetée. Gaki s´évertuait à panser la plaie béante à l´aide de tout le tissu qu´il avait pu trouver, mais le Jûmàdjin ne s´en tirerait pas sans une opération rapide. Theno guettait à l´entrée du vestiaire, ignorant l´odeur forte de la mort qui trainait dans la pièce. Il attendait le retour des trois autres guerriers, son regard froid et inexpressif posé sur le couloir face au leur. Dans son dos, les gémissements du fauve s´étaient éteints.

Tex se traîna difficilement sur le sol couvert de débris, tirant son corps d´un bras, l´autre tenant contre lui la radio. Les coups de feu étaient plus nombreux. Il avait senti la secousse du corps d´un des monstres s´effondrer. Dans son état, il ne pourrait pas les aider, mais peut-être qu´avec…
Le char qui se dressait devant lui venait de s´arrêter. Deux Zheîkidjins en étaient descendus pour repousser un débris trop imposant qui les gênait et que leur véhicule ne pouvait contourner. Le guerrier saurien les avait tué, leur transperçant le dos de rayons fins mais précis. Il se traînait maintenant jusqu´au char. Son bras qui ne retenait pas l´engin de communication s´accrocha à la surface de métal noir du véhicule, et il commença à se hisser vers la tourelle. Un régime, pensa-t-il amèrement, dévoilant un sourire douloureux. C´est bien la première chose que je ferais… lorsque je sortirai d´ici.
Il était à mi-chemin lorsque la radio crépita. Une voix retentit à travers les sifflements et grésillements. Il s´assit difficilement sur une surface qui ressortait du char, et plaça le casque sur sa tête.
« Tex ?
_ Gaki… , dit-il de sa voix essoufflée. Qu´est-ce…
_ C´est fini, le coupa la voix sans timbre du nain. Leur roi est mort, ils ne vont pas tarder à se replier. Surtout bouge pas. On vient te chercher… »
Tex acquiesça sans pouvoir émettre un son. Il reposa le casque. Il ne devait pas bouger. C´était un ordre. Son corps tout entier se raidit. Il aurait voulu pouvoir prévenir les deux Saïyens, qu´ils tiennent le coup. Mais il n´en avait pas les moyens.

Le bourdonnement désagréable de l´engin volant le sortit de son état de somnolence avancé. Il ouvrit un œil en grognant de douleur, puisque son réveil faisait renaître la vivacité des brûlures qui parsemaient son corps. Son corps… Il changeait !
M… merde !
L´astre nocturne venait de disparaître, et bien que la noirceur omniprésente parsemait encore le ciel de cette planète, la nuit était belle est bien fini, et avec elle disparaissait leur « territoire ». Sa respiration s´accéléra. Ils étaient toujours encerclés. Nappa avait beau envoyer maintenant rayons sur rayons, cherchant à détruire tout ce qui l´entourait, sa taille diminuait à vue d´œil. Raditz n´avait toujours pas la force de bouger. Il sentit ses os rétrécir, ses muscles, sa carrure. Tout grandissait autour de lui, et particulièrement ses adversaires qui s´étaient repliés derrière les bâtiments encore intacts en attendant que le grand Saïyen cesse de déchaîner son énergie. Ils avaient gagné et ils le savaient. Leurs visages ne mentaient pas. Raditz ne put empêcher un bref tremblement de le secouer, mais il prit fin rapidement alors qu´il se reprenait.
Il doit bien… me rester encore des forces… je dois me lever…
Sous ses yeux, son pelage commençait à disparaître. Les larges mâchoires du Oozaru s´amoindrirent jusqu´à disparaître de son champs de vision. Son regard se posa à nouveau sur son compagnon, et il perdit toute confiance.
Non… pas toi…
La peur et le désespoir se lisaient parfaitement sur le visage du grand Saïyen tandis qu´il vidait ses dernières ressources sur les immeubles servant de remparts aux Zheîkidjins. Raditz perdit à nouveau connaissance avant que le vaisseau ne réapparaisse, emplissant le centre ville de son bourdonnement d´insecte géant.

Les oreilles fines du tueur se redressèrent soudain.
« Il arrivent, dit-il en se redressant et rengainant son sabre. »
Gaki tourna la tête vers lui et hocha la tête. Il accrocha soigneusement la radio sur le dos de Hakugei, remonta dans son armure-robot et entreprit de soulever le corps inerte de Arhox dont le visage n´était presque plus visible sous les bandages rougis. Il le porta précautionneusement jusqu´à l´entrée du vestiaire pour voir apparaître le général suivi du Saïyen. Son visage se raidit.
« Où est Abura ?
_ Le vaisseau est là, faut se magner ! gueula Doria en leur faisant signe de les suivre. »
Theno se lança aussitôt à la suite de Doria qui s´engageait déjà dans le couloir qu´ils avaient emprunté pour arriver ici. Gaki n´avait pas bougé, son regard allant rapidement du couloir au vestiaire d´où venait le général, sans pouvoir prendre une décision. La voix forte du Saïyen le sortit soudain de ses pensées troublées et affolées.
« Magne-toi ! Ils ne vont pas nous attendre ! »
Il le fixa. Arhox… il avait besoin de soins…
« Le cafard est déjà mort, marmonna le prince avant de partir lui aussi à la suite des deux autres. »
Gaki n´hésita plus. Il n´avait pas à hésiter. Il baissa la tête dans une brève salutation à l´intention de Abura, son vieux compagnon, puis il partit à son tour vers la sortie du palais.

Ils étaient derrière lui. Et ils se rapprochaient. Sa respiration lui était plus que pénible à présent, et à chaque fois qu´une faible bouffée d´air s´infiltrait dans ses poumons il ressentait comme une décharge électrique dans tout son corps, et surtout, son cerveau s´embrumait peu à peu, comme lorsqu´il avait trop bu, mais la sensation présente était bien plus désagréable. Il soufflait plus qu´il n´inspirait. Il se demandait par quel miracle il pouvait encore avancer, et à cette vitesse, dans les conduits dont le métal lui brûlait les paumes. Il avait du abandonner son arme, elle était devenue d´une lourdeur insupportable pour son corps. Abura tenta d´accélérer encore en entendant les cris de ses poursuivants, deux énormes Nekiss qui se faufilaient avec une facilité déconcertante dans les tuyaux. Il aperçut enfin l´hélice dont les lames brillaient et tremblaient, comme si elles voulaient repartir. Mais la cale les en empêchait. Il voulait l´atteindre. Il voulait l´atteindre absolument. Et il l´atteignit. Ses mains se posèrent sur la cale pour la maintenir en place, et à nouveau il dut se contorsionner pour passer entre deux hélices. Son torse était passé. Ce fut au moment où son abdomen touchait les lames sombres qu´une douleur explosive prit naissance dans ses jambes, lui arrachant un cri sans son, sans souffle. Une force puissante le traînait vers l´arrière, le secouant pour l´extraire plus facilement de l´hélice à laquelle il s´était accroché. Le Nekiss avait planté ses longues dents, recourbées vers l´arrière pour que sa proie ne puisse s´échapper, dans sa jambe gauche. Ses griffes raclaient la surface du tuyau et l´autre jambe du tireur alors qu´il le tirait avec une folie carnassière. Abura avait posé ses bras contre une lame pour que le haut de son torse reste de l´autre côté de l´hélice. Plus il luttait, plus son souffle se faisait difficile, plus ses forces l´abandonnaient, plus son cerveau s´éteignait.
Il prit sa décision lorsqu´il se rendit compte que chaques bribes d´air minuscule qu´il aspirait dans un bref bruit rauque étaient séparées par deux bonnes secondes. La cale se présenta sous ses doigts alors qu´il faiblissait à résister au fauve. Son regard croisa un instant celui émeraude du félin et, usant des dernières forces qui lui restaient, il dégagea la cale.
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