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Lecture du chapitre 13 | |
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Nom de l'œuvre : Horyshia I: "Les écrits de Flore" | Nom du chapitre : Ordi-cartes |
Écrit par Silver_Altaria | Chapitre publié le : 1/8/2006 à 23:21 |
Œuvre lue 27753 fois | Dernière édition le : 13/10/2007 à 12:35 |
Je t´avais dit, petit, que tu avais raison… Et tu ne savais pas à quel point. L´un des rares jeunes d´aujourd´hui à avoir un esprit clairvoyant… Sur une colline, une forme sombre dans le lointain regardait le petit groupe cheminer vers le nord. Elle avait réussi à les protéger, même si ce n´était pas véritablement son objectif. Une seule comptait pour elle. Son unique. Elle sourit à l´évocation de ce mot dans ses pensées. Elle y avait toujours veillé, même parmi les morts, à ce qu´ils soient comme ça. Pour quelqu´un. Pour elle, pour tous ces gens, pour lui. Pour eux tous. Juste pour ça, afin qu´ils reposent, comme qui dirait, « en paix ». Ils s´arrêtèrent pour manger un morceau, avec les éternelles mangues de Numen. La pluie avait redoublé depuis la veille et les avait obligés à s´emparer de quelques peaux lors de leur fuite. Mais elles n´étaient pas très étanches et ils eurent tôt fait de s´arrêter maintes fois pour tordre leurs vêtements. Le seul avantage étant qu´ils n´avaient pas besoin de puiser de l´eau dans les cours d´eau. -Ca m´énerve, grogna Numen en tordant sa chemise pour la troisième fois, risquer la pneumonie pour juste aller plus vite… Florian réprima un éternuement. Cela faisait un moment qu´il avait le nez aussi rouge qu´une tomate. -Faut bien, renifla-t-il. Plus on ira vite, moins on a de chances de se faire prendre ! ET ARRÊTE DE RIGOLER ! -Désolé, gloussa Numen, mais tu as vraiment l´air d´avoir trop bu ! -Je t´ai dit d´arrêter ! -Laisse, souffla Lakade, tu vois bien qu´il te cherche. -Je sais, mais il m´énerve… -Laisse, ok ? Elle le planta à la dégustation d´une mangue et alla s´asseoir non loin de Numen. -Et toi, pourquoi tu n´arrêtes pas un peu de le titiller ? -J´ai le droit, non ? -Ne t´en prends pas à mon frère ! -Ah c´est ton frère ? J´ai compris… Lakade frissonna. Florian, Shizuka et elle avaient complètement oublié de le mettre au courant. Un regard de celle-ci lui fit de suite comprendre qu´il ne devait rien savoir, du moins pour le moment. Il n´a rien à voir avec tout ça, essaya-t-elle de lui faire comprendre. -Vous êtes des Jumeaux de CÅ“ur, c´est ça ? demanda Numen. Lakade faillit tomber de la pierre sur laquelle elle était assise ; Shizuka quant à elle manqua de lâcher le seau d´eau qu´elle avait dans les mains. -Ne croyez pas que j´ignorais tout. En fait, passer dix ans dans leurs pourritures de cachots apprend bien des choses. Florian redressa la tête de sa mangue, soudain très intéressé. -Y´a eu une révolte y´a dix ans. On m´a accusé de faire partie des partisans rebelles à l´époque et j´ai écopé de dix ans, avec l´appui de sa seigneurie Altar. En fait, je me suis évadé il y a quelques mois, et devinez avec l´aide de qui ? -Le garde des cachots inférieurs ? suggéra Florian. -Exactement. Je crois que parmi ces chiens de darksanan, c´est sans doute celui qui a le plus de chances de changer de camp. Shizuka sentit une drôle de rancÅ“ur lui pincer le cÅ“ur. -La révolte d´il y a quinze ans refait surface et nos évasions ne rendent pas les choses plus faciles. Ils pensent que j´ai été Jumeau de CÅ“ur dans le temps, tout ça à cause d´une bête coïncidence. -Laquelle ? demanda Lakade. -A l´époque, je ne savais pas exactement dans quel camp j´étais. Le camp neutre, comme ils disaient. Mais un jour, sur le champ de bataille, le hasard a fait que j´ai fini par combattre contre presque tous, parce qu´à ce moment-là beaucoup avaient changé de camp. Et par je ne sais quel hasard, je me suis trouvé un moment dos à dos avec une Jumelle de CÅ“ur. Son partenaire combattait plus loin et elle avait été éculée à l´endroit où nous nous sommes retrouvés dos à dos. Des soldats darksanan nous avaient foncés dessus et deux épées se sont abattues en même temps, sur nos bras que nous levions nous aussi. Trois cris se sont faits entendre, ceux des Jumeaux de CÅ“ur et le mien : nous avions été touchés exactement au même endroit, la trace de sang s´épanouissait sur nos peaux et le sol, mais le hasard a fait que l´on a ignoré le Jumeau de CÅ“ur et que l´on m´a pris pour lui. Toujours est-il que la Jumelle était enceinte et que l´on lui a plongé une épée dans le cÅ“ur. Ce n´était pas joli à voir, mais ça lui aura au moins permis de s´échapper… C´est l´une des rares choses que l´on ait laissées tomber dans cette sombre affaire. Il accompagna cette phrase d´un hochement de tête catégorique. -Je n´ai jamais pu voir son visage, conclut-il comme s´il le regrettait. -Je ne comprends pas, pesa Shizuka. Si ces Jumeaux étaient au centre de la révolte, n´importe qui ne t´aurait pas confondu avec le Jumeau… -Ils ont su être discrets, surtout à partir du moment où la darksanan a été enceinte. Je n´avais que quinze ans à ce moment-là â€"la révolte a duré cinq ans en tout- et je ne me suis rendu compte de la situation qu´une fois que j´ai entendu ces cris d´agonie. Tous ces gens que j´avais tués avaient poussé les mêmes cris mais jamais ils n´avaient autant paru tenir à la vie. Ca m´a tellement saisi le cÅ“ur que j´ai vomi sur les gardes qui m´encerclaient. Jamais je n´avais eu aussi mal, jamais je n´ai eu une pareille envie de pleurer. Sans le savoir, j´avais condamné quelqu´un. Si je n´avais pas été là , jamais on ne l´aurait touchée… Une larme coula sur sa joue. Il serrait les dents pour ne pas en laisser d´autres traverser sa conscience. -C´est à cause de moi, tout ça… Même si je peux toujours me consoler en me disant que son enfant est peut-être vivant. -A quinze ans, on n´est pas responsable de ce que l´on fait, soupira Shizuka. -Elle a raison, approuva Lakade. Tu te laisses battre par le passé comme chacun d´entre nous, et après voilà le résultat : nous sommes en cavale, et toi pour bien pire que nous. Elle évita de dévoiler le fond de sa pensée. L´espoir devait rester d´une manière ou d´une autre. Mais comment ne pas se laisser submerger par la vague de nostalgie qui envahissait peu à peu son esprit ? Le ciel, la lune, les étoiles, trop de choses lui rappelaient qu´elle venait d´ailleurs. Elle arrivait à se souvenir de quelques détails de son ancienne vie qui lui revenaient peu à peu, il lui semblait parfois apercevoir l´un ou l´autre visage aussi, mais sans parvenir à l´identifier… Et sans qu´elle s´en rende compte, quelque chose refluait en elle, et soudain son cÅ“ur lui faisait mal… La nuit dernière, je n´avais pas dormi. Le ciel avait pris une couleur noire, annonciatrice d´orage, et les éclairs déchiraient le ciel à la manière de vagues s´écrasant sur le rivage par temps d´ouragan. J´avais alors passé mon temps à tourner en rond dans ma chambre sans faire de bruit pour ne réveiller personne. Pas de message depuis très longtemps, mais qu´est-ce qu´ils faisaient ? Qu´est-ce qu´elle faisait ? Quand je me concentrais sur ça, je n´entendais plus l´orage, plus que mon sang qui battait contre mes tempes jusqu´à me donner si mal à la tête que je devais me contrà ler pour ne pas crier de douleur. A la place, les larmes coulaient, salées et â€"je ne m´en suis aperçue que plus tard- chaudes. Je n´eus pas le loisir de me demander pourquoi, car le bruit caractéristique du mail reçu se fit entendre. Je fronçai les sourcils en voyant l´adresse de l´émissaire : [email protected]. J´étouffai un juron. « N´essaie pas de retrouver cette adresse. Lorsque tu liras ces lignes, elle n´existera plus. Tu me connais, moi aussi. Le petit bébé à l´ocarina, dans la forêt, il y a dix ans. Celui que tu avais déposé à l´orphelinat. J´ai grandi, toi aussi. Je suis à même de comprendre ce qu´il se passe, contrairement à ce que pourraient penser ces adultes qui disent que jeunesse riment avec méconnaissance. Nous devons nous allier, sinon nous sommes tous condamnés. Il y a déjà eu assez de morts… n´est-ce pas ? » Je fronçai les sourcils. Il s´était souvenu ? Alors qu´il n´avait que quelques mois ? Enfin, j´avais quatre ans à l´époque et je l´ai tout de même emmené, alors… peut-être que lui… Ah, un post-scriptum. « PS : devant les ruines de l´école communale. » Je ne savais pas que l´école avait été détruite elle aussi. Je sautai par la fenêtre de ma chambre, évitai les quelques darksanan qui sévissait à cette heure tardive et courai vers le centre du village. Je me sentis alors tirée en arrière et étouffai un cri. La force de traction m´avait précipitée sur le sol et mon agresseur me tenait fermement les bras. Ma surprise fut grande quand je constatai qu´il s´agissait de frêles bras humains. -C´est toi ? Il me lâcha alors les bras et je pus me redresser, constatant que j´avais le bras rayé d´écorchures. Je me relevai prestement et distinguai un petit garçon de dix ans. -Oui, me rassura-t-il. On m´a nommé Kévin à mon arrivée à l´orphelinat, et j´ai toujours porté ce nom. Les surveillants m´ont même laissé l´ocarina quand ils m´ont jugé assez âgé pour pouvoir en jouer. Il tripota le sac qu´il portait en bandoulière. -Ravie de te revoir. Je suis heureuse que l´on t´ait laissé rester à l´orphelinat. Que proposes-tu comme plan de défense pour le moment ? -Tu connais leur faiblesse n´est-ce pas ? -Oui, et ? -Avec le temps et les nombreux accouplements humains-darksanan, cette faiblesse a… disparu. Les êtres vivants ont renforcé leur défense mentale au fur et à mesure des générations… Avec la croisade que toi et Lakade menez, il valait mieux que je te prévienne. Je ferai moi aussi partie du combat. Je trouverai comment les battre avec vous, même ici, je veux être un acteur de cette histoire. Etant donné que nous sommes quasi condamnés, je voudrais pouvoir poser ma pierre avant de… partir. -Génial ; je suis la seule ici. Lakade est ailleurs. J´ai l´impression que tu n´as pas l´air de savoir pourquoi ces darksanan sont là … -A vrai dire… non. -Il y a des mondes qui sont reliés au nôtre… Viens avec moi, je vais te montrer. Je fis pénétrer Kévin dans ma chambre par la même fenêtre que j´avais laissée ouverte. Je descendis chercher des pansements en invoquant une fausse excuse auprès des parents de Lakade pour mes blessures et des fruits dans la coupe. Je pensais revenir pendant la nuit mais essayer reviendrait à réveiller tout le monde à cause des marches grinçantes de l´escalier, même avec les bruits psychopathes ambiants au dehors. Soudain, un grondement assassin déchira les cieux, suivi d´un craquement sinistre. Me précipitant à la fenêtre, je vis une scène à laquelle j´étais habituée, mais là elle me parut pire que d´habitude : un arbre déraciné par la fureur du vent venait de s´effondrer à l´endroit où se trouvait l´orphelinat. Un instant après, les infos â€"qui par je ne sais quel moyen avaient réussi à maintenir leurs locaux dans un ordre constant et réussi à couvrir la crise depuis le début- montrèrent des images du même arbre, tombé à peine à deux mètres de l´orphelinat, heureusement. Heureusement, un mot bien utopique maintenant… -Il a été détruit ! Il est… -T´inquiète, rassurai-je Kévin, posté devant la fenêtre. L´arbre est tombé à côté. Il poussa un soupir de soulagement. -Bon, il est temps que je te montre ce que j´ai réalisé, je n´ai pas envie que l´orphelinat sombre. Il sortit de son sac son ocarina puis un CD que je reconnus comme étant un CD à graver. -Quitte à essayer un moyen de défense… Autant prendre celui-là . Tu permets que j´utilise ton ordinateur ? -Tu vas faire quoi là ? -Juste utiliser un programme… -Tu conçois des programmes à ton âge ? T´as à peine dix ans… -Hé ! Je suis plus débrouillard que tu ne le crois ! Ne me sous-estime pas ! me répliqua-t-il. Il inséra le disque dans la fente de mon ordinateur mais se heurta à une fenêtre de sécurité. Réprimant un juron, il désactiva le pare-feu et réinséra le CD. Je vis alors s´afficher à l´écran une fenêtre de navigateur titrée « Programme de création des ordinateurs-cartes de personnage » -Je suis parti du principe que la chenille doit passer par le stade intermédiaire de la chrysalide pour se transformer en papillon, de même que nous devons passer par la puberté pour changer définitivement d´apparence. Etant donné que nous ne pouvons affronter les darksanan dans notre état actuel, il nous faut « changer » d´apparence, un peu comme un personnage de jeu en ligne â€"en espérant que tu aies déjà eu l´occasion de jouer à l´un de ces amusements- quand tu dois régler ses paramètres. Mais attention, tu auras beau te mettre certains attributs, et cela vaut surtout pour la magie, leur puissance dépendra de toi et de rien d´autre. Il ne faudrait pas oublier que nous sommes des humains, nous ne sommes capables de canaliser qu´une certaine quantité d´énergie ! -Ca me rappelle des choses que j´ai vu dans les mangas ça… Mais par ordinateur, tout de même… -Dis-toi que je m´en suis inspiré, c´est tout ! Il sortit de son sac un ordinateur portable d´une petitesse comme je n´en avais jamais vue. -Je l´ai fait ainsi, sinon il aurait été trop encombrant. Comme je suis certain que tu n´aimerais pas emporter ton ordinateur partout, j´ai demandé à un ami informaticien de m´en faire plusieurs miniatures avec juste ce qu´il faut pour manipuler ces cartes à notre guise. Il me suffit juste de transférer ta carte sur ce mini-PC et tu pourras en disposer à ta guise… Tout en parlant, il procédait au transfert. -Et pour l´utiliser, je fais comment ? le coupai-je. -Compte sur ta volonté pour matérialiser la carte et sur ton esprit pour l´utiliser… -Même pas d´invocation ? C´est louche ça… -Ah si, il y en a bien une… Il faut murmurer « mutans » tout en songeant à ta carte. Pour info, c´est du Latin. -Là , ça me rappelle énormément quelque chose… -Ca, ce n´est pas grave, du moment que l´on arrive à faire quelque chose contre les darksanan… J´acquiesçai et pris le mini-PC dont il venait de terminer la configuration. -On essaie ? me suggéra-t-il. -Heu, oui… Je me concentrai autant que je le pus malgré le début d´orage qui sévissait déjà dehors. Une boule de lumière blanche se mua dans l´air et se fondit en une morphologie de carte. Dès que j´eus posé le regard sur cette forme, elle s´anima et prit des couleurs, de sorte à finir par me représenter vêtue à la manière d´une guerrière. -C´est joli… non ? me demanda Kévin. -Oui, mais je maintiens que ça me rappelle un scénario… Enfin bref, il faut que je fasse quoi après ? -Tu penses à ta carte et tu dis « mutans ». -Mutans, me murmurai-je. La carte brilla et libéra une énergie lumineuse si forte que je dus me protéger les yeux. Mais je n´y arrivais pas : mes bras s´obstinaient à ne pas bouger et je devais subir cette lumière… Non, arrête, j´ai mal ! Je me sentais brûler. J´aurais cru que ma peau tombait en cendres si par la force je ne l´avais pas sous les yeux. NON ! Je m´évanouis presque lorsque je tombai à terre, rattrapée de peu par un Kévin livide de peur. -Flore, ça va ? Je me relevai péniblement, en proie à un mal de tête atroce, me disant que j´allais sûrement m´y habituer. Combien de temps m´aura-t-il fallu pour me rendre compte que quelque chose avait changé ? Toujours était-il que je crus défaillir en constatant que je ressemblais à la fille de la carte. Mais ça ne pouvait pas être moi, non, ça ne pouvait pas être vrai ! -Tu peux me pincer pour voir si je ne rêve pas ? Non, je ne rêvais pas. C´était bien moi. Et pourtant… Non, ce n´est pas la réalité, ce n´est pas moi ! -Il va falloir que tu t´y fasses, me souffla Kévin, parce que l´on va avoir beaucoup à faire… Non, c´est un rêve, ça ne peut pas être vrai, ce n´est pas la réalité ! C´est alors que je m´aperçus que Kévin s´était transformé également. Il s´était changé en ce que je reconnus être un nécromant. -Viens, me dit-il, on doit y aller. On doit essayer de les chasser. Pour sauver tes amis. Ca allait être ça ma réalité maintenant. |
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