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Lecture du chapitre 15 | |
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Nom de l'œuvre : Horyshia I: "Les écrits de Flore" | Nom du chapitre : Jeremy de Santelme |
Écrit par Silver_Altaria | Chapitre publié le : 11/10/2006 à 21:51 |
Œuvre lue 27739 fois | Dernière édition le : 23/4/2007 à 21:54 |
-Attends, tu es en train de nous expliquer que ce chef t´en veut et que c´est à cause de toi qu´ils nous attaquent là ? l´accusa Shizuka. -Je pensais qu´il m´avait oublié, depuis le temps… -En parlant d´oubli, il y a quelque chose qui t´as échappé… Tu t´es évadé, triple idiot ! lui jeta Florian. Tu ne croyais tout de même pas qu´il allait laisser passer cette occasion de te remettre en prison !? -Je pensais qu´il m´avait oublié, je ne vais pas devoir le répéter ! L´avantage, c´est que je commence à bien le connaître, il est assez bourrin en général… Et puis regarde bien, il n´a que quelques hommes avec lui en fait. Avant que quelqu´un ne me contredise, autant passer à un plan… Son point faible, c´est quand ses ennemis se séparent. -On ne va quand même pas se séparer !? objecta Lakade. On ne connaît même pas ces montagnes ! -Pas besoin de connaître une montagne pour l´escalader ici, d´ailleurs l´escalier est complètement ruiné… -Parce que la montagne s´est effondrée sur elle-même ! Un soldat venait de faire irruption dans la salle et s´arrêta pour prendre un air menaçant. Les yeux noirs de haine, les cheveux aussi gris que son cœur, il était habillé comme un général d´armée de la ville centrale. Il tenait son épée de ses mains rendues rugueuses par le temps. -Numen ! -Jeremy… Tu es général maintenant ? Tuer des innocents t´a rapporté de l´avancement à ce que je vois… -J´en ai certainement eu plus que toi avec tes treize ans de prison ! -Treize !? Tout le monde disait dix, pourtant ! -Il n´y a que pour les dirigeants et leurs subordonnés que les nombres ronds comptent : n´importe qui sait que treize ans ont passé depuis la dernière révolte ! Tous les soldats que tu as affrontés… C´est facile de faire croire que l´on est un ange quand tout est de la faute des autres ! -Je les ai affrontés pour le régiment neutre, et à ce que je sache je n´en ai tué aucun ! -Ouais… Mais tu as passé treize ans en taule, et la nouvelle de ta dernière évasion n´est pas tombée dans l´oreille d´un sourd ! Je vengerai mon frère mort au combat ! -C´est un défi ? -Demain, lorsque le soleil pointera au zénith. Un combat singulier, ce sera au premier qui tuera l´autre. Nous avons chacun quelqu´un à venger, alors autant que cela se règle de cette façon. Oh, et inutile de dire que je ne veux pas de témoins de ce qui se passera… -Ne touche pas à ces enfants ! -Je vais me gêner… -Je n´ai pas tué ton frère ! -Qui d´autre aurait pu le faire sinon toi, je t´avais à l´œil petit… Sur ces paroles, il tourna les talons et ordonna à ses hommes d´en faire autant. -Demain, au zénith, petit soldat ! -Il m´énerve ! enragea Numen. Treize ans que je lui répète que je n´ai jamais touché à son frère, et il n´a toujours pas compris ! -Ce genre de petites frappes n´a jamais de parole… Shizuka fit jouer sa double-crosse entre ses doigts pour confirmer ce qu´elle venait de dire. -Je parie même qu´il ne donnera pas le meilleur de lui-même demain. -Jeremy donne TOUJOURS le meilleur de lui-même, surtout lorsqu´il s´agit d´un combat qui tourne autour de son frère, répliqua Numen. On ferait mieux de rebrousser chemin, la nuit tombe… Ils descendirent les quelques marches qu´ils venaient de monter et réempruntèrent le tunnel pour se retrouver à l´air libre. L´air de la nuit vint les rafraîchir comme l´aurait fait la bise d´hiver telle qu´elle était au pied du Pic. Le pied de la montagne était recouvert de l´herbe qui lui était juxtaposée. De mauvaises graines et des herbes folles germaient par-ci par-là , de sorte que la verdure du terrain atteignait les genoux. La brume nocturne ajoutait à l´ensemble, et la visibilité s´en retrouvait considérablement réduite autour du Pic. Cependant, la montagne restait dénuée de tout ça, comme si elle eût été immunisée. Contraints, vu l´heure avancée, de coucher au pied de la montagne, ils décidèrent de chercher un bon endroit. Mais alors qu´ils approchaient du flanc ouest, un ombre se jeta des roches et vint violemment frapper Florian, avant de se retourner sur Shizuka. Des dizaines d´autres affluèrent comme des roches lors d´un glissement de terrain et frappèrent de tous les côtés, se moquant bien de savoir s´ils assommaient des ennemis ou des alliés. Autant dire qu´ils se massacraient tout seuls, cela revenait au même. -Jeremy nous a tendu une embuscade ! grogna Numen. J´aurais dû m´en douter ! -Heureusement que tu nous a appris à manier ces armes, le remercia Lakade en décochant une flèche, sinon nous aurions été dans de sales draps ! -Je ne vois pas le général de Santelme, interpella Florian, est-ce normal ? -Ils préfèrent se terrer dans un coin quand ils préparent une embuscade afin de ne pas risquer la moindre blessure, expliqua Shizuka, cela fait partie de leur lâcheté de hauts gradés. Dois-je préciser que de Santelme en fait partie ? -Inutile, on l´a compris ! railla Florian en assommant quelques soldats. Par contre, ils sont un peu trop nombreux pour nous, ça crève les yeux ! -C´est le moment de se séparer, nous n´allons pas avoir le choix ! suggéra Numen. Deux d´entre nous doivent se laisser capturer, les deux autres viendront les libérer plus tard. De toute façon, Jeremy ne pourra pas vous tuer, il a trop besoin de vous pour empocher quelques sous… -Je suis volontaire ! accepta Florian. -Je vais avec lui, décréta Lakade, il vaut mieux que nous restions ensemble. -Armez-vous de courage, les enfants… Tandis que Florian et Lakade se laissaient émousser par la défense adverse, Numen et Shizuka s´extirpèrent du bataillon et filèrent jusqu´à ce qu´ils soient hors de vue. Les soldats ne les avaient pas suivis, ce qui laissait songer qu´ils ne les avaient pas remarqués. -Je t´explique mon plan : ces soldats vont sûrement s´arrêter pour piquer un roupillon. Il est probable que vu l´heure on ne les verra pas se réveiller avant longtemps. Alors, à moins que Lakade et Florian parviennent à s´échapper pendant leur sommeil, on va devoir aller les rechercher à l´aube. Cette séparation avait juste pour effet de déstabiliser Jeremy le temps qu´il croie à sa victoire, pour mieux le surprendre demain. Maintenant, histoire qu´ils nous ne trouvent pas, on va aller dans l´une des brèches. Fatigués comme ils sont sûrement, ils ne prendront pas le temps d´en fouiller la moindre. Il avait dit que nous devions être courageux. J´aurais pu ne pas l´être, laisser tomber toutes ces choses que j´avais à faire et à dire, mais j´ai choisi l´autre chemin. La prison qui se refermait sur moi laissait une fenêtre ouverte pour me permettre de m´échapper. La nuit passa, et les craintes avec, tant j´attendais le matin pour retrouver les autres et me délivrer enfin de ces liens qui m´enserraient les poignets et la taille depuis trop longtemps déjà . -Florian, réveille-toi ! -Mmmh ? -Réveille-toi ! Le jeune homme ouvrit ses yeux bouffis de sommeil. Il n´avait quasiment pas dormi la veille et eut de la peine à se lever tellement ses jambes étaient engourdies. -Je suis mort… -Laisse-moi défaire tes liens ! lui conseilla Lakade. Je me suis déjà occupée des miens ! -Hein ? Comment t´as fait ? -Les soldats ont tellement bu qu´ils ont laissé traîner leurs épées n´importe où… N´oublie pas qu´avant de devenir des soldats du général de Santelme, ils sont surtout de Gejazbourg, et là franchement… Disons qu´ils ne sont pas un exemple de sobriété, tu le sais comme moi… Purée, ils t´ont fait quoi comme nœud, je n´arrive pas à le défaire ! -Je ne sais pas, mais il fait très mal… Lakade s´arrêta brusquement en entendant du bruit derrière les tentes des soldats de Gejazbourg. La toile se froissait, sans doute à cause des soldats qui essayaient de se lever malgré le fait qu´ils n´avaient pas encore cuvé… mais qu´est-ce qui faisait bouger les bouteilles, là -bas ? Des silhouettes émergèrent de derrière les tentes et se dirigèrent à peu feutrés. Lorsqu´elle les reconnut, Lakade ne put s´empêcher de pousser un soupir de soulagement : c´était Shizuka et Numen ! -Vous auriez dû prévenir que vous alliez au sommet de la montagne, gronda Numen, sans ça on vous aurait retrouvé il y a déjà une heure ! -Vous avez passé la nuit à escalader la falaise ? s´étonna Lakade. -En partie oui, parce qu´à partir d´un moment on n´entendait plus les gardes se soûler, alors ça nous a manqué, plaisanta-t-il. -Les gardes, c´était à la prison. Là , nous avons affaire à de vrais soldats, des combattants, soûlards certes, mais des combattants. -Plus bas, intima Shizuka, ils sont réveillés depuis un quart d´heure. Allez, il faut que l´on file. Florian fut libéré de ses liens et ils se dirigèrent à pas de souris vers les pics pour s´abriter, lorsqu´une flèche se planta devant eux. Ils se retournèrent pour apercevoir… Jeremy de Santelme, encore en chemise de nuit, un arc à la main. -Et ça n´attend même pas le zénith… Numen, tu es donc si impatient que ça d´en découdre ? -A vrai dire, je ne pensais pas revenir, surtout avec l´odeur de tes chaussettes -ne pointe pas cet arc sur moi pendant que je parle !- mais tu avais deux enfants en otage… -Tous les enfants du monde pourvu que je parvienne à t´éliminer une bonne fois pour toutes ! -Ah, alors le duel est avancé ? Très bien… Numen dégaina son épée et le général, délaissant son arc, s´empara de la sienne. Les deux adversaires allèrent se placer sur la bande de sable rouge cendré qui s´épanouissait encore au milieu de la vallée qui servait de sommet au Pic, l´épée levée à niveau du torse pour Numen et vers l´épaule pour le général. -Tu vois comme ça a changé ici, Numen, maintenant c´est ici qu´est le sommet, l´effondrement de la montagne ayant creusé cette vallée… -N´essaie pas de me déconcentrer, tu n´y arriveras pas… Et Numen s´élança pour porter la première attaque. Tu me vengeras, n´est-ce pas ? Tu m´as promis… -Le ciel m´a l´air plus chaotique que d´habitude, remarqua Kévin en sautant de l´appui de fenêtre où il était installé, ça pourrait supposer quelque chose ? Je faisais les cents pas et ignorai presque la remarque de Kévin. Il dut s´y reprendre à trois fois pour que je sorte de ma rêverie. -Peut-être que j´ai de nouvelles données sur mon ordinateur. Tu pourrais me le donner ? Il fouilla les tiroirs et finit par dénicher l´ordinateur dans le dernier qu´il inspecta, me le remit aussitôt entre les mains. J´allumai l´ordinateur et alla fouiller -non sans peine car le serveur était en rame- ma boîte mail. -Kévin, regarde… Le dernier message reçu était plus qu´explicite. « Elle va revenir, mais ce n´est que partie remise. Tà t ou tard, je vous aurai. » -C´est la première fois qu´il parle à la première personne… -Il voulait sans doute se dégager de l´obscurité, osa Kévin. -Explique, je ne comprends pas là . -C´est simple : quand tu veux dire quelque chose sans réellement t´impliquer dans ce que tu vas énumérer, il te suffit d´utiliser « on » pour t´éclipser des accusations éventuelles. Ici, on dirait qu´il -ou elle, je n´exclus pas la possibilité que ce soit une fille- a préféré se montrer plus téméraire. Il pourrait être plus dangereux que je ne le pensais, finalement… -« Elle va revenir »… Kévin, tu penses à ce que je pense ? -Aux crêpes dont on sent l´odeur d´ici ? -Mais non, triple idiot, Lakade va revenir ! J´avais pas écrit ça moi… J´ai réellement perdu le contrà le des événements, imagine un peu ce que l´on pourrait se ramasser dans les jours à venir ! -Vu sous cet angle… C´est formidable, nous sommes coincés ici à attendre et nous risquons la mort, c´est palpitant. Je me frappai le front de la paume de la main. Ce qu´il pouvait être bête à être sarcastique comme ça ! -Hé, qu´est-ce que tu fais ? me demanda-t-il soudainement. -Viens, on sort. Il me suivit à contrecoeur, soupirs compris, et nous allâmes affronter d´autres darksanan. Ils avaient pris possession de certains humains d´ici mais nous, ils ne nous auraient pas. Le général de Santelme s´en sortait bien. Trop, même. Tous les assauts de Numen n´avaient pas suffi à l´épuiser. Ils avaient eu tort de sous-estimer son agilité, car il esquivait la moindre attaque sans difficulté. -Il ne va jamais s´en sortir, gémit Shizuka. -J´aurais presque l´impression de rêver si tu ne m´avais pas pincé le bras il y a deux secondes, renchérit Lakade. Mais Shizuka avait raison : Numen perdait de plus en plus de terrain au profit de son adversaire et ses traits se crispèrent de plus en plus, preuve que lui aussi commençait à entrevoir la défaite. Tu me vengeras, n´est-ce pas ? Tu m´as promis… « Une ouverture ! » Brusquement, il s´élança, déconcertant son adversaire qui ne put éviter un coup d´épée au côté. Le général s´affala sur le sol, couvrant de ses mains la plaie que Numen venait de lui causer. -Ce n´est pas comme ça que tu refermeras tes propres blessures, murmura-t-il juste assez fort pour que Numen l´entende. Tu ne peux pas oublier de telles choses, c´est impossible, tu le sais toi aussi… -Et c´est toi qui me dis ça ? TU es responsable de tout ce que j´ai enduré depuis treize ans, mais tu ne veux toujours pas l´admettre ! Tu crois que c´est facile de vivre avec le poids qui s´accumule ? Avec la rancœur qui devient chaque jour plus insupportable ? Et tout ça depuis treize longues années ? Le général paraissait ne pas percevoir la moindre de ses paroles ; il était devenu blanc comme un linge. -Dis, grand frère, c´est comment la guerre ? -C´est comme quand tu fais mourir des gens qu´au fond tu aimerais voir vivre… -Je ne veux pas faire la guerre alors, je n´aime pas voir les gens mourir. -C´est bien, Alexandre, c´est bien… -Alexandre ? -Jeremy, je suis là !... Pourquoi avais-je rejeté mon épée en arrière pour porter ce coup ? -Non ! Je ne veux pas revoir cette image ! -Grand frère, pourquoi tu as fait ça ?... Son souffle si faible, sa voix trop douce ! -Alexandre, réveille-toi ! L´avais-je secoué pour rien ? -Ouvre les yeux, relève-toi ! Alexandre ! Il versa une larme unique, amère, mais qui à elle seule prouvait qu´il avait compris. Il se revoyait treize ans en arrière, serrait de plus en plus les mains sur sa blessure sanguinolente. -Je vais mourir ; c´est comme tu m´avais dit… -Tue-moi… -Tu n´espères quand même pas que je vais faire ça !? Le général se releva avec peine, tant il avait déjà perdu de sang. Pourtant, sa plaie n´était guère profonde… -Tu avais raison, c´est moi qui… Oh pitié, c´est trop tard, fais quelque chose… -Numen, il se vide de son sang ! s´écria Shizuka. -Ca, je ne l´avais pas prévu… Il alla chercher un vêtement dans les tentes et pansa le général avec. -Comment il peut se vider à ce point !? remarqua Florian. C´est impossible, même avec une arme à feu il ne pourrait pas avoir ça… -Tu n´as plus besoin de te poser la question, le rassura Numen, je crois qu´il est guéri… -Quoi !? -Sérieusement, il n´y a absolument plus aucune trace de sang… -Mais attends, il ne peut pas guérir d´un coup, ça défie les lois de la nature ! objecta Lakade. -Chez toi peut-être, n´oublie pas qu´ici certaines choses sont différentes. -Je n´ai plus rien ? hasarda le général. Il retira le vêtement, palpa son flanc et ne put réprimer un cri de surprise. -Plus de sang, plus rien… Je suis vivant !? -Estime-toi heureux, grogna Numen, parce que là c´est plus qu´un miracle… Enfin quoique, tu vas devoir vivre avec l´assassinat de ton frère sur la conscience ! Et ça, crois-moi, c´est bien pire que la mort ! -Je suis bien placé pour le savoir, c´est vrai… Je te dois des excuses. Je n´aurais pas dû… -Laisse courir, coupa Numen. -Tu ne me pardonneras jamais, hein ? -Disons que je préfère recommencer à zéro. En bref, tu peux essayer de te faire pardonner Jeremy, bien que je doute que tu y arrives un jour… -Serions-nous seulement rivaux ? -Faudrait pas pousser, non plus… Plus loin, Florian massait ses poignets rougis par les liens. -C´est tout de même bizarre que les soldats ne soient pas intervenus... C´est encore plus étrange que ces deux-là fassent du copinage ! -Ils ne seront jamais amis, conclut Shizuka d´un signe de tête, trop de choses les séparent. Bon, quelqu´un aurait repéré le portail ? -Si l´on suit la trame classique, ou du moins les choses classiques et si je situe bien la tente… le portail est là -bas. -Dans la tente !? -Mais non idiot, derrière. Elle confirma ses dires en l´emmenant vers ledit portail. Et en effet, il se situait comme collé sur le flanc de la montagne qui surplombait la vallée, prêt à être emprunté. -J´appelle les autres ! s´exclama Florian. -Je vais mourir ; c´est comme tu m´avais dit… -Kévin ! -Hum ? fit ce dernier, à moitié endormi. -Regarde là -bas, c´est elle, elle arrive ! Tu as encore le droit de pleurer… |
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