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Lecture d'un chapitre



Lecture du chapitre 4
Nom de l'œuvre : L'Internat Nom du chapitre : Chapitre 4
Écrit par Djidane Chapitre publié le : 28/10/2004 à 15:52
Œuvre lue 5050 fois Dernière édition le : 28/10/2004 à 15:52
Chapitre 4


Rentré dans mon appartement, le ciel se faisait déjà très sombre. Je décidai de prendre un bain pour me détendre. Après m´être déshabillé, je remarquai cette longue cicatrice qui me parcourait le torse. Je fermai les yeux quand tous ces souvenirs me revinrent en mémoire. Mon enfance. Cette cicatrice était pour moi la marque qui me différenciait des autres, qui symbolisait que je n´étais pas comme eux.
Eux n´avaient pas failli mourir…
Je plongea dans mon bain, puis comme Ganiel me l´avait appris, je fis le vide dans mon esprit pour pouvoir me détendre pleinement.
J´essaya de me rappeler les rares moments passés avec mon père : j´avais l´impression qu´enfant, mon père avait été plus présent et qu´il m´était même arrivé de jouer avec lui mais je ne savais pas si il s´agissait d´un réel souvenir ou d´un fantasme nourri par le manque d´affection. J´avais pris conscience du vide que causais mon père dans ma vie vers l´âge de sept ans : les années passant, mes relations avec lui s´étaient dégradées, mon père ne me supportait plus. C´était sûrement la raison pourquoi il m´avait abandonné ici. A présent que ma mère était morte, plus rien ne l´empêchait de me mettre en pension… L´avais-je déçu ? J´avais pourtant occupé la majeure partie de mon enfance à attirer son attention. Devenant un très bon escrimeur, un élève attentif. Mais tous ces efforts pour se montrer digne de l´amour de mon père avaient été vains. Comprenant ceci, je m´étais réfugié dans la solitude et le cynisme, me montrant parfois violent et colérique, ce qui rendait ma mère triste. En faisant souffrir les personnes que j´aimais le plus, c´était moi-même que je voulais puni, seulement on m´avais pris ma mère et je n´aurais plus jamais l´occasion de la prendre dans mes bras et de lui dire à quel point je tenait à elle.
Je ravalai ma tristesse. Plus personne ne me ferait souffrir maintenant, personne n´aurait plus aucune influence sur moi.
Je pris une éponge que je passai sur ma nuque, puis me souvenant de Ganiel, je suivit ses conseil pour m´aider à me détendre et à faire le vide dans mon esprit.

Quelques minutes plus tard, quelqu´un vint frapper à la porte.
« - Quoi encore ? pensai-je »
J´enroula en vitesse une serviette autour de moi puis j´allai ouvrir la porte.
« - Oh, je suis désolé, annonça Sillya, je te dérange peut-être… Si tu veut je pourrais revenir plus tard….
- Qu´est-ce que tu veux ? répondis-je sèchement »
La jeune fille leva les yeux au ciel.
« - Je suis venu t´apporter tes devoirs… »
Elle n´aurait pas pu venir plus tôt pensai-je…
« - Pose tout sur mon bureau, dis-je en regagnant la salle de bain pour enfiler mes vêtements. »
A mon retour, je découvris Sillya installé devant mon bureau. Agacé par cette présence féminine, je me posta devant elle pour demander ironiquement :
« - Un verre d´eau ?
- Non merci, répondit poliment la jeune fille. »
Au comble de l´exaspération, je lui lançai :
« - Pourquoi le délégué masculin n´est-il pas venu m´apporter mes devoirs ?
- J´ai entendu dire que tu n´avais pas de bonnes dispositions avec Jayett…
- Quoi ? C´est lui le délégué ?
- Oui, il a été élu avec une majorité écrasante, expliqua-t-elle
- Hum, fit-je septique, i a du acheter ses voix. C´est partout pareil dès qu´il s´agit de politique.
- Possible, répliqua-t-elle nullement froissée par mes propos, si je suis devenu déléguée, c´est un peu grâce à la réputation de mon père. »
Je réagit à ces derniers mots : mon visage avait soudainement repris cet air glacial et distant.
Sillya, comme si de rien n´était, continua sur sa lancée.
« - Mon père est le Grands Ordonnateur de l´Est, il…
- Ca ne m´étonne pas, coupai-je d´un air mauvais.
- Comment ? s´étonna la jeune fille.
- La fille d´un Praste… Tous des hypocrites… C´est un trait de caractère familial ? questionnai-e mesquinement. »
Sillya se leva et rétorqua le plus posément qu´elle pût.
« - Qu´as-tu contre les Prastes ? Ils ne sont absolument pas hypocrites, qu´est-ce qui te pousse a porter de pareil insinuations ?
- Hum, ils pensent tous que leur grand Dieu les protégera. Tu veux savoir ? Ta´almha c´est du vent ! Comment pourrait-il défendre qui que ce soit alors qu´il a tué ma mère, la plus dévouée de tous les Prastes ? »
Conscient d´en avoir dit trop, je me leva, alla ouvrir la porte et rétorqua froidement :
« - Tu m´as apporté mes devoirs, maintenant tu peux disposer. »
La jeune fille regagna la sortie et porta sa main à sa bouche.
« - Zut, j´oubliais, dit-elle
- Quoi ? aboyai-je plus qu´agacé. »
Sillya s´adossa contre l´encadrement de la porte et répliqua d´un air faussement contrit :
« - Le professeur à proposé un exercice en binàme et comme tu n´était pas là, j´ai décidé qu´il serait plus pratique que nous le fassions ensemble. »
Je la fiwa, abasourdi.
« - Quel sens de la dévotion ! TES amis ont dû être déçu ! »
La jeune fille soupira.
« - Pourquoi faut-il toujours que tu prennes tout pour une agression ? Je ne suis pas le proviseur, ni une ennemie.
- Tu as raison, tu n´es rien alors reste à ta place !
- Bien, fit-elle en colère, je te laisserai te débrouiller ave Jayett la prochaine fois. »
Elle partit en me claquant la porte au nez.

22h30
« - Jenbak, au rapport mon Seigneur Thana´at.
- Je t´écoute, fit l´homme assis dans un grand fauteuil de pierre. »
Le serviteur s´avança et s´agenouilla :
« - L´élu a montré plusieurs signes de faiblesse, votre Majesté.
- Hum, la grande célébration approche. Amlaat sera bientôt parmi nous et le monde sera enfin plongé dans les ténèbres. La Prophétie se concrétise. Le Seigneur Suprême du mal viendra alors nous rendre grâce. Amlaat tekken enbrihk.
- Amlaat tekken enbrihk, reprit l´assemblée des tuniques noires. »
L´homme se leva de son tràne et tourna son visage masqué en direction d´un petit bassin de pierre rongé par la moisissure.
Il tendit sa main dans un geste de salut et entama avec l´assemblée d´Imprastes un cantique démoniaque à la gloire d´Amlaat.
Le son maléfique amplifié apr les épaisses parois de pierres se transformait en bourdonnement. Le joyau que Thana´at portait autour de son cou entra en résonance, brillant d´un éclat pourpre surnaturel. L´eau du bassin se mit à bouillir au rythme des paroles mystiques.
Thana´at fit tournoyer sa cape mauve et reprit sa place sur le tràne humide tandis que l´écho du cantique se répercutait dans l´infinie noirceur de la caverne.

Je fixais l´horloge de ma chambre, assis dans mon lit. Je n´arrivais pas à trouver le sommeil. Les yeux grands ouverts, je cherchais des arguments pour mon exposé de lecture.
Je savais pertinemment que j´avais mal agis mais lorsque mes migraines me prenaient, je pouvais me montrer particulièrement désagréable. Maintenant que j´avais renvoyé Sillya comme une malpropre, je ne pouvais plus compter sir l´aide de personne.
Je m´enfonça dans mes couvertures et me roula en boule.
De toute façon, je n´avais que faire de cette petite niaise et de ses attentions plus qu´hypocrite. Je m´endormis sous le poids de la fatigue.

Je ne pouvait plus bouger, mes membres engourdis semblaient plongés dans une sorte de liquide flasque, une odeur rance parvint à mes narines.
« - Est-ce que c´est encore un de ces rêves étranges ? pensai-je »
Comme mes yeux ne voulaient rien me montrer, je me servais de mes autres sens pour découvrir le lieu où je me trouvais.
Cette odeur particulière, le léger clapotis de l´eau me semblaient familier.
Comme ma tête me tournait horriblement, il était impossible de me concentrer d´avantage.
Une voix s´élevait au loin. « Amlaat tekken enbrihk »
Mes lèvres articulaient ce cantique malgré moi. Une douleur incommensurable me saisir aux tripes. Pris de nausées, je voulu porter ma main à ma bouche mais mon corps ne m´obéissait plus.
La voix en moi s´amplifiait, j´avais envie de crier de toutes mes forces pour la faire taire, en vain. Mon cœur s´emballait, une onde glacée me parcouru l´échine.
« Amlaat tekken enbrihk, répétait la voix »
Des flashs intenses m´envahirent : des ruines humides, un escalier en colimaçon, des hommes sans visages penchés sur moi. Quelque chose scintillait, la lumière grandissait. On approcha une dague de mon torse. Mes bras restaient figés tandis que la lame glissait le long de mon ventre.
« Amlaat tekken enbrihk, ces mots résonnaient sans cesse. »
La dague monta lentement vers le ciel, puis soudainement s´abattit en fendant l´air.
Je me réveillai.
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