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Lecture d'un chapitre



Lecture du chapitre 1
Nom de l'œuvre : Chroniques Nom du chapitre : KAO-I-1 Le fauve dans la ville
Écrit par RAIDEMO Chapitre publié le : 20/11/2006 à 21:02
Œuvre lue 21057 fois Dernière édition le : 2/4/2008 à 19:21
CHRONIQUES

KAO
L´être aux milles visage



Partie I : Kao, l´être aux milles visages




Chapitre 1 : Le fauve dans la ville


La lueur matinale s´écoula lentement à travers les fenêtres de l´arène, découpant des formes géométriques et blanchâtres sur le sol sombre des couloirs encore obscurs. Les volets de la cuisine n´avaient pas été fermés la veille et la pièce était déjà complètement éclairée. Une poussière vacillante flottait sur les rayons décolorés. Kazuo apparut sur le seuil, une main sur la clenche de la porte, l´autre sur le visage pour chasser les dernières bribes de sommeil de ses yeux noirs. Le jeune homme entra finalement et alla s´installer sur une chaise au bois écaillé. Il poussa un profond soupir en voyant que la pendule au-dessus du four indiquait seulement 5h30 du matin. Il s´étira, les bras en avant, faisant craquer bruyamment toute son ossature. Enfin, l´adolescent décida de se relever et d´aller fouiller le frigo d´un blanc sale qui attendait sagement contre le mur opposé, face à la vieille pendule. Ses mains tâtonnant encore sous l´effet de la fatigue se posèrent sur le rebord de la porte pour l´ouvrir. Kazuo jeta un œil par l´interstice qu´il venait de créer, puis soupira en refermant le meuble réfrigérant. Rien, évidemment. Il se leva à nouveau pour fouiller tous les placards et revint finalement s´asseoir à la table accompagné d´une pomme abandonnée au fond d´un plat et d´un reste de pizza que quelqu´un avait oublié dans la gueule du four. Il croqua dans la pizza froide et dure comme un morceau d´écorce avant de grimacer, puis la reposa et entama sa pomme. Il savoura la fraîcheur du fruit tout en contemplant le soleil se lever sur la jetée qui se dressait face à lui, derrière les quatre fenêtres jumelles qui surmontaient les deux éviers entourés de meubles à couverts. Il arrivait à la moitié de la pomme lorsqu´il la reposa elle aussi sur la table et tendit la main vers la ceinture de son pantalon fraîchement sorti du sèche linge, le matin même. Il décrocha l´unique pokéball qui y était accrochée et appela le petit être qui l´habitait. Dynavolt secoua son corps au pelage froissé et se mit rapidement à le lustrer en léchant ses poils ébouriffés. Kazuo reprit à nouveau la pomme en main et la tendit à son pokémon avec un sourire. Les yeux noirs du chien électrique se posèrent sur le fruit avec intérêt. L´adolescent prit une grande inspiration.
« Salut Dyni, tu as faim ? »
Il avança un peu plus sa main tenant la nourriture vers le visage de Dynavolt. Le petit monstre laissait son regard glisser rapidement du fruit au visage du jeune homme. Soudain, une faible décharge vint frapper le poignet de Kazuo qui recula vivement en lâchant la pomme, serrant contre lui son bras complètement engourdi. Le chien électrique attrapa l´objet de sa convoitise d´un claquement de dents sec et rapide, avant de s´éloigner d´un bond. Puis il s´installa tranquillement sous le meuble qui supportait le four et fit jouer ses mâchoires autour du fruit pour le dépecer lentement. Kazuo observa son bras pour être sûr qu´aucune brûlure n´y était apparue. Il posa finalement son membre paralysé sur la table et souffla une insulte. Echec total, une fois de plus.
Des bruits de pas s´élevèrent dans le couloir menant à la cuisine. Kazuo observa la pendule ; il était presque 5h45, l´heure de réveil du champion. Il tendit l´oreille pour écouter avec attention le son des pas qui se rapprochaient. Il reconnut bien là la démarche du maître de l´arène et en fut soulagé, mais aussi un peu anxieux ; ses relations avec Dynavolt ne s´amélioraient pas vraiment et le jeune homme commençait à craindre un éventuel renvoi de l´arène si son gardien venait à se lasser de son entraînement qui n´avançait pas. Enfin, pour une fois, pensa-t-il, il avait pu se lever à l´heure, et même avant, pour pouvoir commencer son entraînement plus tôt.
La porte s´ouvrit enfin sur la silhouette imposante du champion et Kazuo se leva pour le saluer, mais il freina son mouvement en apercevant la tenue de son aîné. Ce dernier afficha une mine surprise à travers les traits d´un réveil difficile, apparemment étonné de trouver quelqu´un d´un temps soi peu matinal dans son arène. Il sourit finalement au jeune homme, sans paraître se soucier de l´unique caleçon qui lui servait de vêtement. L´adolescent, que la pudeur faisait rougir, baissa la tête en signe de salutation afin de détourner le regard.
« Tu te lèves tôt dis-moi, lâcha le champion d´une voix rauque en raison de la sécheresse qui sévissait encore dans sa gorge.
- Euh... oui, pardonnez-moi si j´ai...
- Ne t´excuse pas, le coupa le champion avant de rire bruyamment. Ça fait plaisir de voir qu´il n´y a pas que des flemmards dans mes rangs ! »
Le jeune homme releva lentement la tête et vit que l´homme n´avait pas perdu son sourire, signe de sa sincérité. Un soulagement immense l´envahit et il perdit rapidement le sentiment de crainte qui l´avait assaillit un peu plus tôt. Le champion vint s´asseoir sur la chaise qui faisait face à celle de Kazuo et fit signe à ce dernier de revenir s´installer. Le jeune homme acquiesça et s´exécuta non sans glisser un coup d´œil au rongeur électrique qui marchait sur les pas du champion. Raichu offrit un bref sourire au garçon et continua sa route vers son dresseur, chancelant légèrement sur ses membres postérieurs. Son poil était plus ébouriffé encore que celui de Dynavolt mais le pokémon souris ne semblait pas aussi méticuleux que le jeune chien en ce qui concernait son entretient. Raichu s´arrêta près des jambes de son dresseur et s´assit. Il frotta son museau au pelage sombre, puis se roula en boule contre le pied de la table, faisant lentement danser sa queue tranchante contre le parquet déjà bien abîmé.
« Tu la manges pas ? » demanda soudain le champion au jeune homme en pointant la pizza du doigt.
Kazuo secoua la tête et observa l´homme s´emparer de la part avant de croquer dedans avec contentement. L´adolescent détailla ce champion dont il venait de découvrir une toute nouvelle facette, celle qui suivait de près le réveil et qui n´entachait en rien le respect que Kazuo avait pour celui qui l´entraînait. Le grand homme le dominait de sa carrure imposante, ses cheveux blonds en bataille étaient repoussés sur le côté et il portait un début de barbe piquante sur le menton. Ses yeux restaient fermés tandis qu´il avalait la part de pizza, pour la plus grande déception de Kazuo ; tant que le champion gardait les yeux fermés, ses sourcils légèrement froncés, le jeune homme avait toujours l´impression qu´il avait affaire à un autre homme, l´homme que le champion avait réellement été quelques années plus tôt : un militaire.
Kazuo n´aimait pas cette image. Il préféra porter son regard sur l´anneau d´argent qui pendait à la chaîne du même matériau, reposant sur le haut du torse du champion en tintant légèrement comme un doux carillon. Il ignorait d´où venait ce bijou, mais il y avait dans sa présence quelque chose qui adoucissait considérablement l´image du champion. Ce dernier semblait par ailleurs l´adorer comme un enfant pourrait adorer un objet emprunt de mystère, un objet dont ni la nature, ni les origines ne lui seraient jamais dévoilées, mais qu´il considérait comme un présent inestimable. L´homme ouvrit enfin les yeux. Ses iris d´un bleu clair, océan, limpide, se posèrent sur Dynavolt qui mordillait le trognon de pomme, allongé sous son meuble. Puis son regard se porta sur Kazuo qui avait suivi le mouvement du champion et observait à présent son pokémon avec tristesse.
« Tu t´es levé plus tôt pour t´entraîner ?
- Hein, euh... oui » s´empressa de répondre Kazuo.
Il rougit néanmoins à nouveau en songeant que c´était moins l´envie de s´entraîner que les cris d´un Persian en rut sous sa fenêtre qui l´avait tiré de son lit. Le champion sourit à nouveau, puis se leva et s´approcha de Dynavolt. Celui-ci arrêta de mastiquer pour poser sur le champion un regard méfiant. L´homme s´arrêta en face du meuble et s´accroupit, puis il parla d´une voix ferme au chien électrique qui montrait ses crocs effilés en grognant. Kazuo ne connaissait pas la langue dans laquelle le champion avait parlé, un timbre au consonne vibrantes, mais Dynavolt avait rapidement cessé de gronder et était vivement sorti de sous le meuble pour venir s´asseoir aux pieds de l´adolescent, docilement.
Celui-ci avait délivré un sourire de remerciement au grand homme. C´est à cet instant que Kazuo remarqua le brusque changement sur le visage de son mentor. La surprise, la peur peut-être, venait de passer dans les yeux de l´ancien militaire. Ses pupilles s´étaient un instant rétractées au milieu de l´étendue marine de ses iris azurées, puis il s´était levé, d´un geste vif et brutal, pour se précipiter vers les fenêtres donnant sur la jetée. Kazuo ignorait ce qui avait pu mettre le champion dans un tel état. Il avait juste eut le temps de jeter un coup d´œil par les écrans transparents pour entrevoir ce qui semblait être un Aquali se hisser hors de l´eau avant que le champion ne quitte la pièce en vitesse pour attraper un téléphone.

La douche se mit en marche et l´eau tiède s´écoula délicatement sur la peau de la jeune femme. Morgane tendit une main tâtonnante vers la petite étagère en plastique et attrapa la bouteille de savon, puis commença à s´enduire le corps de la crème au bois de cèdre qu´elle renfermait. Elle se frotta les épaules et passa ses mains fines sur ses omoplates. Sous ses doigts, les renfoncements d´une vieille cicatrice dévoilaient la forme longue et sinueuse de l´entaille.
Une sonnerie retentit à l´extérieur de la salle de bain, la sonnerie exaspérante du téléphone. Morgane tendit l´oreille pour entendre l´une des filles de l´arène répondre. Puis on vint frapper à la porte.
« Morgane, on vous demande au téléphone. J´ai dis que vous étiez occupée mais on m´affirme que c´est urgent.
- J´arrive ! » cria la championne tout en éteignant l´eau à regret.
La jeune femme sortit de la douche à la hâte et agrippa une serviette au passage qu´elle noua autour de sa taille. Elle repoussa ses longues mèches mouillées en arrière et ouvrit la porte. Une jeune fille habillée d´une combinaison orange et noire lui tendit le combiné. Morgane s´en saisi en murmurant un remerciement. Elle bloqua l´appareil sans fil entre son épaule et sa joue, puis rejoignit la salle de bain.
« A qui ai-je l´honneur ? » demanda-t-elle d´une voix sèche.
Peu importait son interlocuteur, la jeune femme avait en horreur qu´on la dérange à une heure si matinale, et particulièrement lorsqu´elle se trouvait dans le cadre serein de sa douche quotidienne. Aussi pria-t-elle pour que l´émetteur de cet appel ait quelque chose de vraiment important à lui dire. Quelque chose de vital.
Elle soupira bruyamment en reconnaissant la voix du champion de Carmin sur Mer, s´attendant déjà à ce qu´il entame à nouveau des avances ou lui propose un rendez-vous dans les prochaines vingt-quatre heures. Cependant, le ton grave et la voix hésitante de l´homme chassa bien vite ces pensées de la tête de la championne.
« J´ai un gros problème, murmura le militaire. Kao est à Carmin... »
Morgane se figea devant son miroir. Ses yeux foncés s´éclaircirent un instant. Mentali, qui dormait dans le panier à linge, dressa sa tête fine et tendit ses longues oreilles. Ses beaux yeux d´un bleu profondément abyssal se fixèrent sur sa dresseuse au corps maintenant complètement nu, appuyée sur le contour de marbre de l´évier. La championne s´humecta les lèvres, restant silencieuse un instant, le temps que son esprit vif assimile cette donnée pour les mettre an parallèle avec toute ses connaissances se rapportant à « Kao ».
« Tu es sûr, demanda-t-elle dans un souffle.
- Certain, reprit la voix amère de l´ancien militaire. J´ai reconnu son pentacle renversé.
- Est-ce qu´il a...
- Il n´a rien fait pour l´instant. Ou du moins, rien qui ne se soit fait remarquer. J´ai vérifié dans le journal, il ne s´est rien passé d´anormal.
- Et tu ne sais pas ce qu´il pourrait chercher ici, reprit Morgane en faisant les cents pas sous le regard attentif de son pokémon félin.
- Peut-être qu´il en a après le port, proposa le champion d´une voix hésitante après quelques secondes de silence. Carmin est un centre d´échanges important.
- Tu n´as pas l´air sûr de toi.
- Ce n´est que mon avis, mais s´il avait voulu tenter quoi que ce soit il l´aurait déjà fait. Lorsque je l´ai vu il quittait la mer et s´enfonçait dans la ville.
- Je te rejoins dans deux heures. Appelle Koga en attendant.
- Bien reçu. »
La voix du champion s´éteignit, puis une sonnerie continue prit sa place et résonna dans le combiné. Morgane raccrocha. Elle posa l´appareil près de l´évier et tourna la tête vers Mentali. La féline descendit du panier en osier et la petite clochette accrochée au bracelet de cuir qui ornait sa queue tinta. Puis elle vint se frotter contre les jambes de sa dresseuse. La jeune femme la prit dans ses bras et lui caressa la tête tout en fixant son regard dans le sien. La noirceur des iris de la championne sembla se mêler au bleu océan de ceux de Mentali. La pierre rouge sur le front du pokémon Psy se mit à luire d´un éclat sanglant. Morgane déposa enfin le chat mauve à ses pieds et entreprit de commencer à s´habiller rapidement.

La sonnerie du téléphone retentit soudain dans l´immense temple aux murs de bambou, brisant le silence méditatif qui régnait en ces lieux. Un homme d´une trentaine d´années s´avança rapidement dans le couloir à la lumière tamisée. Le chant des oiseaux de l´aurore qui venait habituellement égayer l´arène s´était tût sous les vibrations agressives de l´appareil. Nosferalto s´agitait sur l´épaule du champion, faisant battre ses larges ailes comme s´il peinait à prendre son envol et laissant danser l´anneau de métal noir et brillant accroché à la peau déchirée de son aile gauche. L´homme tendit son bras devant le visage du vampire pour lui faire signe de se calmer, puis il décrocha.
« Oui, Koga à l´appareil... ... ... ah, c´est toi... »
L´homme raccrocha aussitôt. Son visage anguleux qui semblait toujours calme et inflexible se détourna du téléphone et il fit demi-tour. L´anneau, identique à celui de Nosferalto, qui pendait à l´oreille gauche du champion tinta comme un son de désaccord. Les yeux noirs de l´homme reflétèrent l´agacement lorsque le téléphone se remit à sonner avec insistance. Koga lança un regard mauvais au combiné, puis il décrocha à nouveau.
« Ça va pas de raccrocher comme ça, vociféra la voix du militaire.
- Moi aussi je t´aime, dit le ninja d´une voix neutre, afin de couper à toute série d´insultes. Vas-y, explique-moi quelle raison te pousse à venir me casser les pieds dès 6h00 du matin.
- C´est Kao ! Il est en ville en ce moment, à Carmin ! »
Le visage du ninja ne laissa transparaître aucun sentiment de surprise. Nosferalto recommença à s´agiter sur son épaule en poussant des sifflements aigus. Les pupilles du champion s´étrécirent légèrement.
« Dis-moi, tu ne serais pas un peu rouillé Major ? reprit-il d´une vois aigre. Ça m´étonne que tu n´ais pas décidé de t´occuper de lui tout seul.
- De quoi je me mèle, maugréa le militaire. La dernière fois... j´avais pas le choix... »
Koga sourit légèrement, mais sans que son regard ne perde son air dur de rapace.
« C´est très bien, je vois que tu as retenu la leçon, lança-t-il d´un ton moqueur.
- Ce n´est pas à vous que je le dois, à grand maître, répartit l´autre champion avec sarcasme.
- Je suis là dans une heure ou deux. Prépare l´apéro. »
Le ninja raccrocha avant que son confrère n´ait eu le temps de répartir. Nosferalto était toujours aussi agité et l´inquiétude commença à gagner son dresseur. Koga tendit le bras devant lui et le vampire descendit vers sa main, ses ailes battant toujours l´air violemment, plantant ses petites griffes acérées dans le vêtement noir et résistant de son dresseur. Celui-ci réajusta ses gants de protection pour éviter que la chauve-souris ne laisse sur ses mains quelque cicatrice. Puis il sortit de l´arène, Nosferalto toujours fermement accroché à son poignet, et se dirigea vers le centre du jardin emplit de plantes plus rares et dangereuses les unes que les autres. Là, il fit signe à l´enfant qui s´entraînait avec son Migalos, pour lui faire comprendre qu´il partait et qu´il valait mieux ne pas attendre son retour. Le jeune garçon le salua.
Koga tourna les talons et pénétra à nouveau dans l´arène. Il se dirigea vers le grand salon où demeurait une immense table basse et où flottait l´odeur délicate de différents bois. Il ramassa les deux pokéballs logées dans une sorte de petit autel sur un buffet en ébène, celle de Nosferalto, et celle de son Arbok. Puis il retourna vivement vers la table au milieu de la pièce. Le vampire, surpris par son geste brutal se mit à virevolter un instant sur place, quittant la manche de protection de son dresseur, puis revint se placer sur son épaule alors que le ninja s´agenouillait devant la table, face à l´armure rougeoyante qui se dressait sur une estrade à l´autre bout de la pièce. Le champion s´abaissa lentement dans un salut solennel, puis il récita les paroles anciennes transmises par ses aïeuls. Pendant près d´une heure, le son calme et mélodieux de sa voix résonna dans le temple.

Kazuo était de plus en plus tendu devant l´air anxieux du grand champion. Ses traits purement asiatiques étaient figés dans une expression de doute et de peur. A ses côtés, Dynavolt mordillait le pied d´une chaise comme pour chasser la tension qui l´habitait. Le militaire s´était rapidement habillé avant de se munir de deux pokéballs. L´une d´elles était celle de Raichu, Kazuo le savait, mais il ignorait ce que contenait l´autre.
« Kazuo, j´ai besoin de toi ! »
La voix forte du champion fit sursauter le jeune homme qui s´empressa de se lever pour écouter les ordres du champion.
« Tu vas aller au Centre et dire à l´infirmière que l´arène sera fermée aujourd´hui. Et tu diras aux autres qu´ils peuvent tout de même venir s´entraîner dans l´arène s´ils en ont envie, mais je ne veux pas d´un dresseur qui cherche à avoir un badge aujourd´hui ! C´est clair ? »
Kazuo acquiesça.
« Bien Major, je vais faire passer le message.
- Pour ton entraînement... je suis désolé, mais tu peux demander à Nobuo de s´occuper de toi exceptionnellement. »
Le jeune homme secoua la tête.
« Ça ira, reprit-il en souriant. Je saurais me débrouiller. »
Le champion sembla se calmer. Il acquiesça à son tour.
« Très bien, tu n´as qu´à essayer la maîtrise des techniques et les atouts de la vitesse dans la salle 3 pour l´instant.
- Bien Major. »
Un bruit résonna dans l´arène, le bruit reconnaissable des lourdes portes de l´entrée principale. Le militaire tendit sa main vers le sol, et Raichu, qui était resté sous la table en observant et écoutant attentivement tout ce qui s´était passé, sauta sur le bras de son dresseur pour aller s´accrocher à son épaule, plantant ses petites griffes dans la veste de camouflage du champion. Kazuo suivit le grand homme qui se dirigea vers l´aile de combat afin d´accueillir son premier visiteur.
Le jeune homme fut surpris de voir apparaître une jeune femme aux cheveux longs et d´un noir brillant, la championne de Safrania. Elle était habillée d´une combinaison moulante de couleurs bordeaux et noire, portait des gants blancs autour d´un desquels était attaché un bracelet de cuir sombre, et des bottes noires lacées jusqu´en dessous des genoux. La fille posa sur lui son regard obscur, puis elle reporta son attention sur le champion tandis que le Cornèbre, perché sur son épaule, lâchait un croassement sec à l´intention de leur hàte.
« Koga n´est pas encore là ? demanda la jeune femme.
- Ça t´étonne ? » répartit l´homme d´un ton piquant.
Morgane soupira, bien qu´elle préférât endurer les paroles agressives du champion plutôt que ses avances. Kazuo observa les deux dresseurs qui se faisaient face dans le plus grand silence. Sa tension augmenta à nouveau d´un cran et il se mit à jouer nerveusement avec ses longs cheveux noirs, attachés sur le bas de sa nuque et qui tombaient habituellement jusque sur le bas de son dos. Fort heureusement, Raichu semblait apprécier autant que lui les silences lourds sentant le reproche à plein nez.
« Rai ! » cria-t-il en donnant un coup de patte sur la tête de son dresseur.
Celui-ci grommela une insulte en se massant le crâne. Cette intervention parut détendre Morgane qui prit un regard plus serein, tandis que son Cornèbre lissait ses plumes avec attention.
« Tu sais par où commencer les recherches, demanda-t-elle.
- Pas la moindre idée, grogna le militaire. Tout ce que je sais c´est qu´il se dirigeait vers le centre ville quand je l´ai vu.
- Alors il n´en aurait pas après le port... tu as pensé au chantier ?
- Ils ont abandonné l´idée du Centre commercial, je ne pense pas qu´il aurait envie de perdre son temps là-bas alors que les seuls travaux en cours sont destinés à une maison de particulier.
- Bon sang, mais qu´est-ce qu´il peut bien vouloir...
- Facile » les coupa une voix qui résonna derrière eux.
Les deux champions se retournèrent d´un même geste, rapidement suivi de Kazuo, pour faire face à Koga. Le militaire lui lança un regard abasourdit trahissant la peur que cette apparition brutale lui avait fait ressentir.
« Mais par où t´es passé ? cria-t-il.
- Par la fenêtre de la salle nord. Tu devrais y passer un sacré coup, ça sent le fauve là-dedans. »
Le grand champion se retint de répliquer pour ne pas engager de dispute dès maintenant. Raichu laissa échapper un ricanement tout en se frottant affectueusement contre le cou de son dresseur. Morgane s´avança face au ninja sans même le saluer.
« Tu as une idée ? »
L´homme aux cheveux noir de jais sourit, et repoussa son écharpe rouge en arrière, faisant à nouveau se balancer son anneau métallique au passage. Il plongea sa main dans la veste noire de sa tenue et en sortit un journal qu´il jeta à terre, aux pieds des deux autres champions. En première page apparaissait la photo d´un vieil homme souriant devant une pièce d´acier énorme : « Installation d´un nouveau générateur lundi 24 mai dans la Centrale de Carmin sur Mer. »
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