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Lecture d'un chapitre
| Lecture du chapitre 4 | |
|---|---|
| Nom de l'œuvre : Chroniques | Nom du chapitre : KAO-1-4 Stigmates |
| Écrit par RAIDEMO | Chapitre publié le : 20/11/2006 à 21:10 |
| Œuvre lue 21050 fois | Dernière édition le : 2/4/2008 à 19:22 |
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Chapitre 4 : Stigmates Les cris de plusieurs oiseaux nocturnes résonnèrent dans l´immense forêt lorsqu´il se posa sur le sol humide et vierge en emportant plusieurs branchages dans sa chute. Ses plumes aux reflets d´acier mais légères comme le vent s´éparpillèrent dans un fracas brutal. Son unique serre encore fonctionnelle griffa la terre avec fureur tandis que ses piaillements agressifs déchiraient le silence qui s´était installé dans les bois. Le rapace à l´armure de métal écumait de rage, la rage d´avoir été humilié, la rage de n´avoir pas pu tuer. Kao posa ses pupilles en forme de lame sur la marre de liquide pourpre qui prenait naissance sous lui, sous son abdomen broyé. Une lueur de haine traversa son regard. Il les tuerait. Il les tuerait tous. Une rivière chantait de sa voix mélodieuse à quelques mètres de lui, Kao s´en approcha en traînant son membre brisé dans la terre humide. Il s´arrêta au bord du corps translucide de la chanteuse délicate et observa son reflet. Le pentacle renversé tatoué sur son front luisait de son éclat rouge, comme son propre sang. Le bec recourbé du rapace vint déchirer l´image pour se repaître avidement de l´eau douce et claire. Il bu longuement, comme si ce breuvage avait pu lui permettre de retrouver ses forces. Puis il s´arrêta, et s´affaissa lentement sur le bord de terre aqueuse. Son corps se mit à changer, à se distordre. Son armure et ses os s´amollirent rapidement, ses membres disloqués disparurent. Très vite, il retrouva sa forme originelle : une peau rose et caoutchouteuse, sans anatomie, sans silhouette clairement définie. Seule l´étoile rougeâtre surplombant les deux billes noires qui formaient son regard trahissait son identité. Il n´avait plus aucune blessure bien sûr, mais il était faible. Ses forces semblaient l´avoir abandonné. Il avait besoin de soins, de soins urgents. Peut-être aurait-il pu se rendre au Centre qui se dressait à proximité, les Hommes l´auraient sans doute soigné, et il aurait pu les tuer dès qu´il aurait été sur pieds. Mais il ne leur faisait pas confiance, l´un d´eux aurait sans doute eut l´idée de le «soumettre» avant qu´il ne soit rétabli. C´est pourquoi, malgré la douleur et la fatigue qui l´assaillaient, il força son corps à subir un nouveau Morphing. Sa peau rose s´éclaircit par endroits, des craquements et des bruits spongieux retentirent tandis que des os, des muscles et des organes prenaient forme en lui. Il arriva enfin au terme de sa transformation, fier d´avoir ajouté cette espèce à la réserve d´ADN qu´il gardait en mémoire. L´être qu´il était à présent était doté naturellement d´un esprit bienveillant, mais Kao n´avait rien à voir avec ce genre de créatures. Son visage exprimait toujours la haine et le dégoût. Il baissa la tête, contemplant son nouveau corps, mais surtout l´objectif de sa métamorphose : dans la poche de peau soyeuse qui ornait son ventre se trouvait un objet ovoïde, dur et blanchâtre. Kao l´attrapa sans détour et brisa l´œuf sur le sol. Il but la substance qu´il contenait et sentit peu à peu ses forces revenir. Il attendit quelques minutes après avoir ingéré les dernières gouttes, puis se redressa. Toute son énergie était de nouveau bien présente. Un sourire se dessina sur ses lèvres, et avec sa puissance revinrent sa colère, ses souvenirs, ses intentions. Il devait tuer les trois humains et leurs compagnons, mais avant il voulait leur faire connaître la honte et la détresse. Il se souvint du ranch qu´il avait survolé alors que son corps de rapace était encore blessé. A nouveau, il changea de forme, repassant par son corps d´origine et se dirigeant aussitôt vers une transformation plus appropriée. Des os imposants apparurent, chargés de muscles puissants. Deux cornes recourbées déchirèrent son crâne tandis que des sabots durs et noirs se formaient sous les colonnes musclées qui portaient son corps. Un souffle bruyant s´échappa de ses naseaux, ses yeux sombres reflétant une joie meurtrière, et des vices purement humains. Ses pattes arrière se détendirent soudain et il partit dans une course effrénée, faisant voler poussière et cailloux. Il ne lui fallut que quelques heures pour atteindre le ranch. |
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