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Lecture du chapitre 3 | |
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Nom de l'œuvre : L'écho d'un piano et autres courts textes | Nom du chapitre : Je me souviens |
Écrit par Tsukasa | Chapitre publié le : 1/12/2006 à 12:39 |
Œuvre lue 5398 fois | Dernière édition le : 1/12/2006 à 12:39 |
Parfois, je lis une phrase. Un mot. Et je pense à eux. Parfois, j´entends une phrase. Un mot. Et je pense à eux. Une phrase. Un mot. Alors je pleure. Ce n´est pas un sanglot violent. Ce n´est pas un sanglot étouffé. Et pourtant c´est les deux à la fois. Mes larmes coulent, en nombre ou solitaires, toujours de perles. Des larmes dures. Libérées mais non libératrices. Éphémères. Sûr. La violence est intérieure. L´étouffement est au cœur. Ils ne s´enfuient pas par le flot discontinu de mes cascades joufflues. Non, ils s´ancrent davantage. Moi, je me noie de l´intérieur. Seule rescapée sur un radeau de désillusions. Seule et désillusionnée. Je coule doucement. Parfois, par le biais de mots, de phrases, je pense à eux. Chaque fois, ce mot, cette phrase est vide de vie, désertique. C´est la Mort qui s´y rattache. Je pense à eux en pensant à la Mort. Je ne pense pas à eux. Je pense à leur mort. Serait-ce si douloureux de ne penser rien qu´à eux ? De me combler d´eux plus que de leur mort ? A chaque fois, j´ai mal. Je sens ma dérive incertaine vers l´antre obscure qui surnage dans mon âme. Cette violence. Cet étouffement. Étouffement d´amours meurtries. Étouffement de douleurs ressenties. Une décharge chargée de riens et de pleins. De trop, peut-être. Ou de pas assez. C´est trop compliqué. Je ne peux pas regarder mon passé sans penser à eux. Je ne peux pas me retourner sans rencontrer les globes luisants de la Mort. Et je ne peux plus avancer sans penser à eux. Ou alors, je me mens. Et j´oublie ? C´est trop facile. Et c´est trop dur. Je tente inlassablement de croire que ma douleur s´estompera. Elle n´est que plus enfouie. Elle subsiste là , non cachée, dissimulée, juste assez pour ne plus trop l´effleurer. Quand je les vois dans ma tête, je vois leur mort derrière, telle une ombre invisible. Très pesante. Pourtant, quand la scène se déroulait avant d´être souvenir, si fugace, cette ombre n´y était pas. Pas encore. Je pense « eux ». Je pense « mort ». Sans me l´avouer vraiment. Je n´arrive toujours pas à ne pas les frà ler dans mon esprit écorché sans égratigner leur image, floue. De plus en plus floue. Je ne parviens pas à ne pas associer leur existence que comblait tant d´amour avec l´idée de la mort qui les a emportés. Je savais ce que c´était. Une sépulture. J´en avais une image. Je ne connaissais pas ce manque avec lequel je ne cesse de jongler. Brûlant ? Froid ? Douloureux en tout cas. Une douleur qui s´épaissit des malheurs enhardis de me heurter. De me blesser davantage. Je ne croyais pas une âme aussi extensible. Inextinguible. Un côté de vide. Un côté de pleins. Une chute vertigineuse. Une envolée enivrante. Un embrun larmoyant affrontant un embrun mutin. Deux vagues se fracassant lentement. Sans jamais se mélanger. Et entre deux, une douce flamme qui me permet de garder le cap. Une jolie goutte orangée de flammèches cabrioles. Chaleureuse et lumineuse. Calme et sereine. J´aime me blottir sous la voûte caverneuse du fracas écumant où sommeille ce feu sage et rassurant. La mort me rattache à eux. Encore un peu. Il diffusa un son dans son souffle qui se répandit en une jolie mélodie. Elle résonnait à l´extérieure. Elle résonnait à l´intérieur. S´imprégnant partout et nulle part. Serrant mon cœur et le comblant. Traversant ses cavités creuses et sèches en un lasso poignant… Je mourrai inlassablement encore une fois. Je n´étais pourtant pas réincarnée. Non. Juste spectralement trop vivante et sensiblement trop humaine. De ses longs doigts fins caressant le bois, émanés une voûte céleste nocturne turbulente et bruyante. Grave et envoûtante toute de même. Blessante…Sans doute. Un souvenir. Toujours en vie. C´est triste d´être un tel souvenir. C´est triste d´être le souvenir douloureux aussi. A quoi bon les souvenirs ? A beaucoup et à tout. Un lien. Un suave rêve. C´est tout. Un petit bout de bonheur en plus. |
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