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Lecture du chapitre 1 | |
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Nom de l'œuvre : Le regard désert comme on contemple un lac [one shot] | Nom du chapitre : Le regard désert comme on contemple un lac |
Écrit par Tsukasa | Chapitre publié le : 1/12/2006 à 12:42 |
Œuvre lue 974 fois | Dernière édition le : 1/12/2006 à 12:42 |
Le regard désert comme on contemple un lac, il fixait, atone, la masse supposée intelligente en face de lui. Pourquoi lui faisait-il une scène ? Ca ne le ferait certainement pas changer d´avis. Pire, cela le confortait dans sa décision. Il a posé sa main sur la poignée de porte. Il a regardé sa main sur le cuivre orangé, sur le sceptre ailé enlacé de serpents. Des doigts d´enfant rougis, tout gourds, tout salis d´encre, tout noirs aux ongles. Des doigts d´enfant, et tout l´enfant avec, capricieux à souhait, hypocrite et surtout très égoïste, comme, une fois encore il pouvait le prouver. Purement et simplement égocentrique. Mais pour lui-même. Il n´était ni vantard, ni modeste. Il était tout naturellement ce que la gâterie l´avait poussait à devenir, un sale grand môme de trente-cinq années se foutant éperdument des autres alentours. Il ne les aimait pas. Non, ce n´était même pas la question de ne pas aimer, ni apprécier, mais il ne se soucier absolument pas de leur existence. Déjà que de la sienne, il s`en moquait ! Il ne s´aimait pas davantage qu´il aurait pu apprécier la présence d´autrui, telle que celle de cet amant, là , désemparé, en face de lui. L´avait-il aimé ? Voilà ce qu´il devait se demander en ce moment même. A quoi bon poser la question ? Et Pour lui, à quoi bon y répondre au risque d´être plus que blessant ? Il devait partir, c´est tout. Il le sentait ainsi. Il contempla une dernière fois le visage ahuri du fier jeune adolescent brun aux doux traits fins. Ses mots étaient en fête, en propre, en habits du dimanche, élégants, soyeux, fiers, ils flânaient dans des phrases si vastes qu´ils y marchaient de face. La tempête était apaisée. Elle avait quitté son souffle. Chaque mot attendait de dire. Il patientait en gorge comme on rêve au salon. Il ne savait plus parler pour le retenir auprès de lui. Et pourtant, il en avait à révéler ! Il comprenait qu´il avait était trop loin, et il comprenait encore plus que cela n´amplifiait pas la situation. Non, il partait parce que l´idée de tuer quelqu´un encore une fois à petit feu était largement plus jouissif que de mener à terme un désir inassouvi. Croyait-il vraiment à ça ? Et lui, essayait-il de se convaincre afin de le métamorphoser en monstre dans son esprit pour que la rupture s´avère moins douloureuse et meurtrissante ? Mais, n´était-ce pas pour cela justement qu´il s´était senti irrémédiablement attiré ? Sans un mot de trop, sans un chaos de bouche, il lui avait annoncé froidement : « Je pars. » Souvent, il disait qu´avant de dire les mots, il les nettoierait à l´eau de pluie, qu´il les polirait, qu´il les frotterait doucement avec une soie de langue. L´avait-il aussi fait pour prononcer ces deux mots formant pourtant une phrase qu´il ne concevait pas. Cela l´avait-il seulement perturbé ? Essayait-il de le ménager sans lui révéler exactement le motif de son départ ? Avait-il fauté ? Lequel des deux, finalement ? Non, c´était bien pire que cela : il n´y avait aucun fautif, aucune raison, juste son désir aussi instable que son esprit dérangé. Il tenta une dernière fois d´extirper quelques sons de sa bouche ; il entrouvrait délicatement ses lèvres si délicieuses et admirablement ourlées. Voulait-il une réaction de sa part ? Il n´y parviendrait sans doute pas. Il n´avait plus envie de se justifier. De toute manière, il n´y avait rien à légitimer. Il continua à le contempler. Adorait-il le torturer de la sorte ? C´était une bonne question à se poser. Cela signifierait qu´il s´était finalement installer un quelconque lien, même si infime. Du moins, pour sa part. Il mesurait pertinemment que du côté de ce fidèle compagnon, c´était beaucoup plus qu´un simple lien ; la démesure d´un sentiment, indubitablement. Il le voyait. La compagnie des mots lui faussait compagnie. Il était mort. Il le voyait. Petit comme un bonhomme en sucre, tout raide, les poings fermés, il était penché en avant, il tapait sa cuisse avec la dextérité de ses longs doigts fuselés de guitariste. Il fermait les yeux. Il semblait souffrir énormément. Non, il le faisait souffrir énormément. Qu´est-ce que cela pouvait lui faire maintenant ? Et avant ? Il avait toujours émanait une immense souffrance de cet être élancé. C´est ce qui l´avait, en quelque sorte, fasciné et intrigué. Il lui avait trouvait un certain intérêt. Maintenant, il ne se rappelait plus très bien comment celui-ci s´était évanoui comme ça, ce matin. Avait-il encore rêvé ? Ou alors, ce sublime corps doté d´une incontestable substance clairvoyante commençait-il à en apprendre un peu trop sur lui ? Il ne savait. Mais à quoi bon ! Il partait, c´est tout. Dire qu´il fuyait serait peut-être vrai…Mais il ne lui ferait pas l´allégeance d´une certaine victoire sur sa personne irrémédiablement insensible et insaisissable. Cette petite consolation…Non. Décidément, oui, il aimait lui faire mal…Troublant. Pourquoi cette scène d´abord très houleuse et dorénavant si silencieuse ? Il était l´arbre d´hiver, que personne ne voit. C´est un arbre tout noir, tout sec, tout suppliant qu´on le laisse partir, ou tranquille, ou tout seul. Finalement, il n´y avait pas eut que de la consolation… Un arbre fragile en haut, frêle jusqu´à la brindille, un arbre que le vent berce. Voilà ce qu´il avait été pour lui. Un arbre qui regarde l´indifférent avec ses branches en ombres. Un arbre facile à dessiner. Un arbre qui palpite quand on colle l´oreille à son tronc, un torse si frêle… Qui fait vibrer les mains lorsqu´on les plaque. C´est un arbre qui cache les enfants. Ou les hommes qui n´ont pas grandi normalement et ne grandiront plus jamais. Ce n´est même pas pour le protéger qu´il s´en va. Il l´oublie, c´est tout. Il a décidé de l´oublier froidement parce qu´il commençait à s´insinuer en lui plus que de raison. Que lui apportait-il à part un corps merveilleux jusque dans les détails. Une ravissante sculpture qu´il arrogeait à sa façon ? Il rouvrit ses deux prunelles noires…Une phrase de pluie dans les yeux. Il se voit poser sa main sur l´écorce. Il cherche le cœur du bois, le froid du bois. Il cherche toutes les mains qui se sont posés là avant les siennes Il a fermé les yeux. Il se sent qui palpite. Il reprend en son souffle. Alors il sourit. Un doux sourire pleins de convictions et d´absolus, pas suffisant ni arrogant. Juste sincère. Il va lui manquer. Il le sait désormais. Un type insensible ne réagit pas comme ça à l´esquisse d´une caresse. Il ne reviendra pas non plus. Évidemment, puisqu´il commence à ressentir les prémices d´un attachement. Mais c´est trop tard, il va apprendre à vivre avec une douleur même si anodine. Il va lui manquer. C´est doux de saisir l´insondable de l´homme tant aimé. Il l´apprendra à ses dépends. Ou alors il vient de s´en rendre compte… Sans mesquinerie , il ressentit une certaine allégresse non de le savoir enfin imprégner d´une petite sensibilité vis à vis d´un autre être vivant, non. De palper un réveil à sa passion enneigée, si bien enfouie. Un apaisement… Plus encore d´amours révélées. Une réponse à ses ardeurs honnêtes, authentiques, vraies… Une réaction sensible. « Pars » La phrase est courte, elle est belle, elle est simple à dire. Elle est colère. Elle a les poings fermés et le front haut. Il lui sourit et le laisse là . Tout seul. Il ne se retourne pas. Il voit ses couleurs de derrière les paupières, des ballons, des serpentins d´argent mouillé, des étoiles, des astéroïdes, des aérolithes, les derniers mots qui s´affolent, qui prennent l´eau, qui filent en larmes sur ses joues. Une main ne se posera plus sur son épaule. Il pleure. Il ne peut plus rien ouvrir. Les yeux, la bouche, les oreilles, les poings, tout est clos. Il va dépérir, il le sait. C´était lui qui lui donnait le courage, le souffle. La volonté de supporter encore se souffle qui s´essouffler si vite. Celui-ci commençait déjà à se détacher de lui. Peut-être suivait-il l´homme traître mais cher ? Il va mourir lentement. L´agonie ? Elle avait débuté la fois où un corps dur et inflexible s´était abandonné à lui. Il y a longtemps… Il y a si peu de temps. Alors il marche chacun de ses pas. Il respire à petits cris. Il garde tout son temps, il le retient, le protège fort serré dans son ventre. Il lit le ciel, le noir, le terne, l´étouffant Il s´imprègne lentement, pour s´arrêter le temps, pour ne plus avancer et pour en rester là . Pourquoi tous ces pourquoi inutiles ? Mais pourquoi ? Pourquoi ce geste si déstabilisant. Il l´aime. C´est finit. Il va mourir. Il meurt déjà , il le sent. Lui est mort depuis des millénaires lui semble-t-il. C´est si idiot ! S´éprendre d´un charmant jeune garçon. Trop jeune ! Beaucoup trop jeune… Si peu lui. Un pincement au cœur…Que dit-il ! Un réel déchirement ! Un pullulement ocres de vermines et de purulences morbides mêlées à un flot de sang tumultueux et douloureux. Pénible de se recouvrir vivant de la sorte. Terrible… Toujours inhumain et mort. Immortellement blessé à jamais. Et mort. Toujours à mentir. Pas aux autres qu´il ne ménage jamais. Non, se mentir. Toujours à se cacher. A cacher ce qu´il ne devra jamais laisser découvrir: lui. Dire qu´il avait failli faiblir non de ses si charmantes larmes et de son attitude énigmatique, mais en ne l´apercevant pas le dépecer de ses habits de carnaval au bord d´une gondole sur une rivière de baisers… Il avait sauté à temps. Seulement. Impardonnable. Il se noyait de mélancolie liquide. Celle qui s´insinue plus profond et dévoile un gigantesque gouffre. Il meurt. C´était ça, triste. Il a trouvé ça très beau, triste aux vraies larmes. Et il n´a pas pleuré. Une perle peut-être. Mais plus tard. Beaucoup plus tard. Il perçut qu´il était enterré dans le cœur. Son cœur. Il ne se connaissait pas en détenir un. Si précieux dès lors que son si tendre y séjournait… Depuis, Il tapote son cœur. Il relève sa tête. Il prend son air de plus tard. Celui qu´il n´aura jamais. Il ne le quitte pas du cœur. Un éclatement de souvenirs l´aveuglait, transperçait sa vision déjà trouble par la peine arrêtée, non refoulée, clairement empêchée d´être évacuer ou connue, révélée… Devant ses deux trésors verts des bois où lui, adorait plonger langoureusement. Les rà les sont aujourd´hui inversés. Lui est mort. Il continue à mourir sur cette Terre. Il meurt sans fin. Il n´y a pas de terme à sa terne existence. Juste une chaleur douce comme ce qu´il était et meurtrière de ce qu´il fut, lui. Il est enterré là . |
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