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Lecture du chapitre 16 | |
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Nom de l'œuvre : Horyshia I: "Les écrits de Flore" | Nom du chapitre : Pour une simple utopie |
Écrit par Silver_Altaria | Chapitre publié le : 9/12/2006 à 13:44 |
Œuvre lue 27740 fois | Dernière édition le : 13/10/2007 à 12:45 |
Et dire que tout ce que je voulais, c´était aider… Si j´avais su que ce désir n´était qu´un rêve insensé, un chemin sans fin possible, aurai-je continué ? Aurais-je caressé ce fol espoir de liberté, de vie d´un ciel azur sans limites pour me bloquer dans ma tâche ? Finalement, tout ce que j´ai pu faire, c´est une énorme bêtise… Je courais à travers la ville, sans m´arrêter, traînant derrière moi un Kévin qui ne sentait plus ses jambes. Cette lumière apparue soudainement, je l´avais reconnue : les choses avaient beau échapper à mon contrà le, certaines d´entre elles gardaient un fond de réalité. Ce phénomène en faisait partie et plus encore, puisque j´étais sûre d´avoir moi-même créé cela : c´était ça, le portail de retour à notre monde ! Et si j´avais encore commis une bêtise plus énorme que toutes les autres ? Avais-je créé une énième chose imaginaire à tort ? Aurais-je… provoqué de nouvelles morts ? Et zut ! Mais pourquoi pleurais-je… Saletés de larmes, va ! Comme si j´en avais besoin ! -Dire qu´après ça, rappela Kévin, il faudra lui annoncer la mort de son frère… -Ne m´en parle pas, j´aurais aimé ne jamais devoir imaginer sa réaction. La seule chose que je me demande, c´est si elle a bien rencontré Shizuka comme je l´avais écrit, je l´espère… -Elle se serait sentie bien seule sinon… -Ah… J´aurais bien aimé voir à quoi ça ressemble dans l´Autre Monde… Kévin éclata brusquement de rire. -Si c´est pour devoir rétablir la justice et l´ordre, tu n´aurais pas le temps de faire du tourisme ! Tout le temps passé là -bas servirait à combattre, c´est tout. -On y est… C´est étrange, il n´y a personne ! -Flore, par ici ! Je t´avais tant cherchée des yeux, je voulais tant te retrouver ; mais là , je fais face à une étrangère tant tu as changé… Ou peut-être est-ce moi qui en imagine trop ? Et en plus, ce gamin qui t´accompagne, je ne le connais pas… Tu m´as donc remplacée ? -Lakade, je suis si contente de te voir ! Alors, tu as bien rencontré Shizuka ? C´est formidable ! Mais les deux autres là … -Oui, Florian et Numen aussi… -Qui ? Mais attends, comment ton frère a-t-il pu… -Quoi, il est arrivé quelque chose à mon grand frère ? Un long moment passa, pendant lequel on n´entendait plus que le vent siffler et le ciel gronder des prémices d´un orage, puis je fus bien obligée de lui avouer la vérité : -On a retrouvé Florian mort hier matin. Aphso faisait les cents pas dans une pièce mal éclairée, qui était en fait la salle du trà ne dont les torches qui l´éclairaient déclinaient : elles illuminaient à peine les portraits des ancêtres du souverain alignés sur les murs. Il avait appris que, malgré ses avertissements, le Juge Suprême lui avait désobéi et renforcé ses troupes un peu partout. Certes, les témoignages de gens du peuple qui auraient vus les fugueurs étaient nombreux, cependant il ne pouvait se permettre de laisser passer un tel manquement aux ordres et avait convoqué le Juge Suprême sur le champ. Tandis qu´il réfléchissait, un soldat entra et se mis au garde-à -vous. -Sire Aphso, le Juge Suprême est arrivé et est prêt à être reçu. -Merci lieutenant Betral, faites-le entrer. Le soldat s´effaça et, quelques secondes plus tard, le Juge Suprême se tenait à sa place. -Vous souvenez-vous de notre dernier entretien ? l´interrogea Aphso. -Oui, Sire. -Alors vous avez sans doute oublié que je vous avais ordonné de retirer vos troupes hors des villages ? Vous serait-il venu l´envie de terminer avec les prisonniers de guerre que vous avez vous-même enfermés à Nosdena ? -Non, Sire. Mais les soldats… -Taisez-vous ! Il ne vous appartient pas de rejeter la responsabilité de vos actes sur tel cadet ou tel commandant ! VOUS avez donné l´ordre à vos troupes de se rapprocher des auberges, et VOUS devez en subir les conséquences. Je ne peux laisser passer un tel comportement, vous allez… -Votre Majesté ! Votre Majesté ! Le lieutenant Betral était revenu, rouge et essoufflé. -Qu´y a-t-il ? demanda Aphso. -Le général de Santelme et sa garnison sont rentrés, Sire. -Alors ? brusqua le Juge. Que dit-il de si particulier ? -Justement, Juge Suprême, il ne dit plus rien… J´ose pouvoir affirmer que le général de Santelme est muet ! Nous lui avons donc demandé de s´exprimer par écrit et il a rapporté venir du Pic au somme duquel, nous dit-il, il a été blessé par l´évadé Numen Vellane, ancien cadet emprisonné pour trahison par le général de Santelme lui-même. Apparemment, il était venu délivrer deux fugitifs que le général avait capturés. -Attendez… Les Jumeaux de CÅ“ur auraient encore disparu ? -Affirmatif, Juge Suprême, le général a d… écrit qu´ils se sont littéralement volatilisés grâce au portail, et que vous comprendriez. Le Juge Suprême resta pétrifié un moment, puis se rendit à l´évidence : il n´y avait plus moyen de rattraper les fuyards. -Faites venir le général de Santelme, immédiatement. -Impossible, Juge Suprême, sa blessure est trop grave. C´est à peine s´il peut esquisser le moindre mouvement… -Incapable ! Enervé, il sortit précipitamment, bousculant au passage le lieutenant. Ce dernier, désemparé, se tourna vers Aphso pour le prochain ordre qu´il aurait à exécuter. -Rompez, lui dit calmement le souverain. -Mais attends, c´est surréaliste ce que tu me racontes ! Florian est juste là , il ne peut pas être mort ! L´intéressé fit un bref signe de la tête pour confirmer mes pensées. Et si elles étaient exactes, alors Lakade avait… -Et où sommes-nous d´abord ? Qu´est-ce qui se passe là ? -Tu n´aurais pas oublié… Lakade, c´est notre ville ici ! Tes parents sont vraiment inquiets et ton… ton frère… -J´ai un frère qui… Non, c´est une blague ? Je répondis d´un hochement de tête négatif. On aurait pu entendre les mouches voler, l´eau du fleuve clapoter, puis Lakade devint si blanche que j´eus l´espace d´une seconde l´impression de faire face à un fantà me, et s´évanouit. Le général de Santelme avait été couché à même le sol, faute de brancard. Sa tête lui tournait et tous ses membres lui semblaient endoloris, comme malmenés pendant un certain temps. Des gens s´agitaient autour de lui et se criaient des ordres les uns aux autres : il parvenait à peine à percevoir quelques bribes mais comprenait que, visiblement, tout ça avait un rapport avec son retour impromptu. Cet affrontement au sommet du Pic, il s´en souviendrait encore longtemps : pas, ou plutôt devrait-il penser jamais, il n´aurait envisagé que quelqu´un parviendrait à le toucher à cet endroit… Une fois en état de marcher, il irait se faire fabriquer une nouvelle armure ; pour le moment, amoché comme il était, il pouvait à peine se redresser en position assise. Il allait sûrement écoper d´une sanction sévère pour avoir échoué dans sa mission. La passion avec laquelle le Juge Suprême avait défendu sa cause, et l´ordre qu´il lui avait donné de ramener au moins les Jumeaux de CÅ“ur, en était la preuve. La prime qu´on lui avait promise lui passait sous le nez… -Général de Santelme, réveillez-vous ! Il reçut une gifle qui le fit immédiatement sortir du fil de ses pensées. La plaie de sa joue qu´il s´était accidentellement provoqué durant son retour se rouvrit sous le choc. Etourdi, il ferma les yeux pour calmer sa douleur et, quand il les rouvrit, il eut la -désagréable- surprise de se retrouver de se retrouver en face du Juge Suprême. -Général de Santelme, veuillez accepter mes excuses pour… vous avoir envoyé sur une mission pareille ! Vous les avez laissés s´échapper, et maintenant s´ouvre une crise similaire à celle d´il y a dix ans ! Treize, le corrigea le général par écrit. -Je déciderai de votre sort quand vous serez en état ! Le blessé n´osa pas répondre, toutes ses pensées tournées vers son frère. En cet instant, Alexandre lui aurait dit « Sois plus fort que lui à la parole ! », mais là , il ne pouvait pas. Il était las de toujours contredire les ordres, de n´en faire qu´à sa guise pour servir ses intérêts. Il avait compris, trop tard, où était son véritable intérêt, ou plutôt aurait-il dû dire sa véritable place… Petite étoile nocturne, toi qui me guides dans la voie du sang, montre-moi le vrai chemin... Haut soleil d´été, étoile flamboyante, montre-moi ce que je dois faire pour honorer sa mémoire… Les ruines d´une maison servaient à cacher le corps de Lakade, le temps qu´elle se réveille. J´avais trop sous-estimé son sens de la famille, et il était grand temps que je me ressaisisse sur ce point-là . En attendant qu´elle se réveille, je pris le temps d´en savoir un peu plus sur les autres. Shizuka bien sûr je la connaissais puisque c´était moi qui l´avais mise en scène au départ, et encore, elle était d´un caractère bien différent ; Florian, c´était comme l´invité surprise : il avait des vêtements de ce monde-ci, mais Lakade l´avait rencontré dans l´autre, et ce fut lui qui passa le plus de temps à répondre à mes questions vu qu´il avait passé tout son temps avec Lakade ; enfin Numen, le dernier, auquel je n´avais absolument fait aucune référence et qui apparemment s´était « incrusté » dans le groupe par un total hasard. Malgré tous les détails que Florian m´avait racontés, je ne savais pourquoi, il émanait de lui quelque chose qui me faisait peur. Heureusement pour Lakade, songeai-je plus tard, que ce n´était qu´une impression. Tout ça me fit rendre compte à quel point l´Autre Monde était différent de ce que j´avais écrit ; à vrai dire, seul le fond était resté le même. J´appris l´existence de personnages que je connaissais pas et d´événements totalement imprévus dans ma conception de l´histoire que j´avais écrite : les décors et quelques personnages à peine, voilà ce qui restait des vestiges de mon imagination. Soudain, Florian se leva : il venait de voir Lakade bouger. Et en effet, elle se redressa, péniblement toutefois, sur son séant. Elle regarda autour d´elle, nous vit tous, puis hocha la tête en soupirant. -Je suppose que je vais devoir m´y faire… -Comment va-t-on dormir ? demanda alors Shizuka. -Eh bien, renseignai-je, Lakade va retourner chez elle, mais après ça je n´aurai sans doute plus la possibilité de cacher Kévin… A moins que vous ne vouliez dormir dehors, il faudra aller demander l´asile à l´orphelinat. -Chouette ! s´exclama Kévin. J´avais hâte d´y retourner ! -Il existe encore des bâtiments en état ? s´étonna Numen. Avec tous ces terrains dévastés ? -Oui, un bon nombre d´habitations ainsi que l´école, l´orphelinat et â€"je toussotai pour marquer un certain mépris- les bâtiments de la télévision. Il y a énormément de corps d´humains « darksananisés » qui s´entassent dans l´école en attendant qu´ils reprennent connaissance. Bref, c´est un véritable enfer. Lakade, tu sais te lever ? La jeune fille acquiesça. -Je viens avec vous, déclara Florian, je veux rester avec elle. Je le toisai un moment, pour juste y retrouver le regard d´un frère protecteur. -D´accord. Kévin, Numen, vous allez à l´orphelinat. Je vous y rejoindrai quand la situation avec Lakade et Florian sera arrangée. Kévin et Numen sortirent de la ruine d´un pas pressé. Je me tournai vers Florian et lui demandai s´il tenait vraiment à aller squatter chez Lakade. Question à laquelle il me répondit : -Bien sûr ! Y´a-t-il quelque chose qui devrait m´en empêcher ? -Oh, tu verras quand nous serons arrivés… -Lakade ! Ma petite fille, je te croyais morte ! Quel soulagement de te retrouver enfin ! Je suppose que Flore t´a appris pour ton frère… Mais ne t´inquiète pas, nous allons nous occuper de toi encore mieux qu´avant… Lakade, qui n´avait pas prononcé un mot jusque là , demanda tout à coup : -Mais qui êtes-vous ? Sa mère, une petite femme replète et assez jeune, ouvrit de grands yeux. Elle regarda sa fille sous toutes les coutures, puis bien dans les yeux, et soudain poussa un grand cri : -Alors tu ne me reconnais vraiment pas ? Ciel ! Elle lâcha brutalement Lakade et se tourna vers Florian : -C´est toi qui lui as fait un lavage de cerveau, avoue ! Tu vas voir ce qu´il en coûte de s´attaquer à ma fille ! -Maman, arrête ! cria Lakade. Sa mère s´arrêta, surprise, et des larmes perlèrent à ses yeux. -Alors tu te souviens, tu me reconnais… Lakade, je suis si contente que tu te souviennes de moi ! Ma petite fille, tu m´as tant manqué ! Ah, mais tu veux sans doute te reposer ? Tu es toute sale et tes vêtements sont déchirés… Flore, amène-la dans sa chambre s´il te plait ! -Je m´en occupe, intervint Florian. Il s´en alla avec Lakade, le regard de la mère de cette dernière le suivant avec méfiance. -Faudra faire gaffe avec lui, marmonnait-elle entre ses dents, pourrait lui faire du mal… -Qu´est-ce que vous dites madame ? l´interrogeai-je. -Hum non, rien. Va plutôt faire quelque chose d´utile, tiens, aide-moi à faire la vaisselle, il y en a eu pas mal qui s´est accumulée ces temps-ci. Une fois les assiettes, fourchettes et autres couteaux lavés, je remontai aussitôt dans la chambre de Lakade où je trouvai Florian en train d´essayer d´allumer une console vidéo. Je la lui pris des mains et l´allumai moi-même en lui expliquant bien que le bouton du volume était en bas et celui de l´allumage en haut, puis rejoignis Lakade qui s´était accoudée à l´appui de fenêtre. -Je ne reconnais personne, me dit-elle en soupirant, pas même ma propre mère… Tu imagines que, si tu n´étais pas intervenue aussi souvent dans ce portail de passage, toi aussi je ne t´aurais pas reconnue ? Tu te rends compte ? -Autant en rester où l´on est, après tout rien de ce que tu présumes ne s´est passé, alors autant ne pas revenir là -dessus. Elle allait me répondre quand une sonnerie stridente retentit. Ah, c´était mon téléphone portable dont j´avais changé la sonnerie pour me réveiller en pleine nuit au cas où cela aurait été important ! -Allà ? -Flore, c´est Kévin, il vient de se passer un truc énorme ! Numen a eu une espèce de vision pendant qu´il se reposait ! -Hé, calme-toi un peu et dis-moi ce qu´il se passe. -Il a vu le Juge Suprême tu sais, celui qui siège au tribunal de Gejazbourg dans ton histoire. Le Juge Suprême lui a conseillé de revenir immédiatement, non pas pour se livrer aux forces armées, mais pour les combattre ! Figure-toi que le Juge Suprême de l´Autre Monde est possédé par Altar ! -Il a pris possession de son corps ? m´écriai-je. C´est possible ça ? -Flore, rappelle-toi que l´Autre Monde est à la base un rêve que tu as mis sur papier, ne t´étonne pas que certaines choses étranges arrivent en plus de ce qui nous tombe dessus en ce moment ! -Comme si je pouvais encore m´en étonner… -Bref, rapplique immédiatement ! Je raccrochai, pressant Florian et Lakade d´aller se changer au plus vite. Ils furent bien moins étonnés que moi de ce que nous venions d´apprendre, Florian trouva même quelque chose à y répondre : « Bah après tout il le connaît bien, c´est normal… ». Une fois ces préparatifs terminés, nous entreprîmes de descendre en passant par la fenêtre pour éviter que l´on ne découvre notre évasion trop tôt, qui bien évidemment se situait au premier étage… C´est donc avec quelques bosses que le sol nous fut atteint et que nous filâmes en triple vitesse, vu que nous avions été repérés par la mère de Lakade en atterrissant… Kévin fouillait tous les lits et tiroirs qu´il pouvait trouver. Il était déjà très inquiet mais, quand il arriva au quinzième lit et quinzième tiroir, son inquiétude redoubla : il était quasi certain que quelqu´un lui avait volé ses ordinateurs miniatures. Sans ça, plus d´équipement instantané et, comme il savait que je n´aurais sans doute pas mon ordinateur, c´était fichu. Mais où est-ce qu´ils peuvent bien être ? Personne n´est passé dans ce dortoir depuis que j´y suis revenu, à part Edna… Non, pas elle, elle ne ferait jamais ça ! C´est indigne d´une femme aussi gentille et serviable qu´elle… Mais je dois en avoir le cÅ“ur net, je vais prétexter lui rendre visite pour pouvoir pénétrer dans sa chambre. -Numen, dis aux autres, quand ils seront arrivés, que je reviens dans deux minutes ! -Hé attends, tu vas où comme ça ? -Tu n´as pas besoin de le savoir ! répliqua le jeune garçon en passant la porte. -Edna ? C´est moi, Kévin ! Je venais voir si vous alliez bien… -Entre, mon enfant… Kévin pénétra dans la chambre de sa surveillante préférée, une chambre éclairée par la lueur d´une bougie et des rayons du soleil qui filtraient à travers les carreaux. Edna était couchée dans un lit, visiblement très malade. Elle atteignait les quatre-vingts ans et, malgré les quelques illusions qu´elle se permettait encore, son grand âge, sa vieillesse, la rattrapait à pas de géant. Elle le savait, elle n´en avait plus pour très longtemps. -Tu es venu me voir ? C´est très gentil de ta part… Alors, mon jeune ami, quel sordide événement t´amène dans cette chambre près de la vieille mourante que je suis ? -Vous ne devriez pas parler comme ça, vous vivez encore ! -Pour combien de temps encore… -Non, je ne veux pas vous entendre dire ça ! Je… je suis venu vous… demander si vous aviez eu vent d´un vol qui se serait produit récemment ici ! La vieille dame sourit. Kévin ne venait jamais véritablement la voir pour rien, mais il était le seul à prendre régulièrement de ses nouvelles. A part lui, tous les autres enfants la médisaient en racontant qu´elle était juste une vieille sorcière qui allait disparaître. Même dans les pires rumeurs cependant, il y avait toujours un fond de vérité… -Si tu parles de tes ordinateurs, je les ai pris en croyant à des ordures et à l´heure actuelle ils doivent tremper dans la poubelle… Je suis désolée, mais ils doivent être inutilisables. Kévin se frappa le front de la paume de la main. Plus d´ordi-cartes, l´assurance du groupe allait en prendre un sacré coup ! -Ce n´est pas grave, Edna… C´est que je vais partir avec des amis pour une mission très périlleuse, et mes ordinateurs m´auraient été très utiles… Ne vous inquiétez pas pour moi, je ferai ce que je pourrai pour revenir vous voir un jour ! -Mais si tu pars, qui donc viendra me voir ? Ces méchants enfants qui me traitent de sorcière ? Aurais-je encore une raison de rester dans ce lit ? Déjà que le souffle me manque que et ma mort, je le sens, est inexorablement proche… -Non, Edna, tenez bon jusqu´à ce que je revienne ! Je vous apporterai d´autres médicaments ! promit le jeune garçon avant de sortir d´un pas pressé. La vieille surveillante, qui avait repoussé l´échéance jusque là , ne put soudain plus tenir la distance. Une minute après que Kévin soit sorti, Edna offrait à l´air de la pièce son dernier souffle. Quand Kévin revint dans le dortoir, toute la petite bande était là . Numen avait profité de son absence pour jouir d´un petit moment de sommeil, Lakade et Florian parlaient d´un moyen de défense éventuel face aux soldats de Gejazbourg, et moi je tournais en rond en attendant de pouvoir partir. -Ca y est, je suis là ! Bon, mauvaise nouvelle : les ordi-cartes sont hors d´usage, il faudra se débrouiller sans. -Euh dis… J´espère que tu ne nous as pas réunis pour rien, tu as au moins un moyen de retourner dans l´Autre Monde ! -Bien sûr ? Pour qui me prends-tu ? Bref… En fait, le portail par lequel on est venu est toujours actif, et ce jusqu´à ce soir. En revanche, il se déplace vers l´autre bout de la ville. Il faut faire vite. Un remue-ménage dans les dortoirs des surveillants nous permit de sortir de l´orphelinat sans problème. Des humains darksananisés nous poursuivirent, ce qui nous pressa plus encore, mais nous parvîmes à les semer à un carrefour. La suite du trajet se termina dans le même rythme, mais au moins nous avions la certitude que personne ne nous poursuivait. Et Kévin avait raison, le portail était bien là . Toujours aussi lumineux et immense. -Prêts à replonger ? demanda Kévin, un soupçon d´inquiétude dans la voix. Tous répondirent par l´affirmative, et Shizuka partit la première. Je fus la dernière à passer le portail. A notre grande surprise, nous étions dans les Vallées Fleuries à notre arrivée. Tout aurait été pour le mieux, si nous n´étions pas encerclés par des dragons et des druides qui pointaient leurs bâtons vers nous ! -Vous êtes en état d´arrestation pour évasion ! proclama le plus vieux d´entre eux. -Qui êtes-vous ? demande Shizuka d´un ton méfiant au-delà du possible. -Oh, Numen pourra certainement vous le dire… L´intéressé confirma d´un hochement de tête, mais laissa le druide se présenter lui-même : -Je suis Erion, l´intendant d´Altar ! |
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