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Lecture d'un chapitre



Lecture du chapitre 2
Nom de l'œuvre : Les fabricants de monstres. (Monstre et Compagnie) Nom du chapitre : Simulation pour les stagiaires.
Écrit par Tracy Chapitre publié le : 2/1/2007 à 04:03
Œuvre lue 15497 fois Dernière édition le : 15/2/2012 à 18:27
Chapitre 1

Dans la pénombre d´une chambrée au papier peint vert clair et jaune on arrivait à distinguer un lit au centre de la pièce, la couette et le drap du matelas étaient ornés de petites étoiles filantes. Un jeune garçon était allongé dans ce lit et dormait paisiblement. En face se trouvait une porte, une porte de placard. Elle était bien fermée et tout dans cette chambre d´enfant paraissait imperturbable… Mais brusquement une lumière apparut. Un spot s´était allumé, tourné non pas vers l´enfant ou vers la porte du placard mais de l´autre côté, là où il n´y avait pas de mur mais le reste d´une pièce immense. Malgré l´éclairage du spot on ne voyait pas ce qu´il y´avait dans cette grande pièce, car le faisceau lumineux était centré sur un petit pied d´estrade et un micro derrière lequel se tenait une étrange créature à l´air mal à l´aise. Le monstre, bleu ciel, avec une trompe immense qui pendait à la place du nez, était affublé d´un short d´où dépassait ce qui ressemblait à une queue de mammifère marin et avait des yeux qui louchaient. Il tapota nerveusement ses pattes sur la canne du micro puis se décida à relever les yeux. Il semblait fixer vaguement quelque chose situé devant lui, dans l´obscurité.
Le monstre tenta de sourire et cela donna une expression grimaçante, tellement pathétique qu´elle en était burlesque. Le monstre ouvrit sa bouche, située derrière sa trompe, et commença à parler avec une voix plutôt grave mais relâchée et penaude.
« Euh, salut. Je m´appelle Randolph. J´ai un nez d´éléphant mais vous pouvez quand même me faire confiance. Parce que vous ne savez pas pourquoi on peut pas se fier à un éléphant ? Et ben parce que ça « trompe » énormément. Eh eh, eh… »
Il avait l´air encore très nerveux. La petite boîte posée au sol deux mètres devant lui dans l´ombre, une loupiotte rouge clignotant sur le coin gauche au dessus de l´affichage marqué : « analyse des émissions sonores… » Bien vite le texte changea pour mettre : « Non reconnaissance. Blague non repérer. »
« Euh… » Randolph reprit encore un peu plus stressé.
« Euh… Eh eh, j´ai pas encore commencé. Le plus drôle avec un éléphant c´est qu´il a comme un troisième bras, pour jongler c´est mieux ! »
Il fouilla dans ses poches de short pour sortir des balles colorées. Il en trouva une dans sa poche droite, en sentit une en tâtonnant dans sa poche gauche, et commença à chercher frénétiquement la troisième, où l´avait il mis ? Il ne retrouvait plus sa dernière poche. Il tourna sur lui-même, sa patte droite entrecroisant sa trompe, qui passait elle-même sous sa patte gauche. Le monstre hyper stressé ne trouvait toujours pas sa troisième balle et se tortillait comme un singe recouvert de poil à gratter. La panique devait lui faire remonter quelques nases dans sa trompe et il commença à produire des bruits de reniflement assez grotesques, presque dégoûtants, provoqués par sa respiration haletante.
Il se retourna plusieurs fois et continuait de s´agiter. Il finit par lever un pied, puis l´autre, se retourna encore, et sans y faire attention marcha sur sa propre queue encombrante, glissa et trébucha en même temps. Comme il était sur une estrade il commença à dégringoler les petites marches en criant. Il tenta de se rattraper au micro avec sa trompe, mais le micro tenait à peine en équilibre sur son pied en acier inoxydable alors la canne du micro partit elle aussi accrochée à la trompe du monstre. Un bruit de larsen résonna dans les hauts parleurs situés autour de la mini scène de spectacle.
Randolph tomba sur le sol, appuya sur l´une de ses balles qui émit un « Pouit ! » aigu et ridicule de jouet canin.
Le boîtier devant lui se mit à afficher en clignotement régulier : « GAG ! » « GAG ! » « GAG ! »…
Brusquement des rires d´enfants préenregistrés résonnèrent dans la salle. Aussi rapidement que les rires s´élevaient dans les airs toutes les lampes de la salle s´allumèrent, révélant ainsi une dizaine d´autres monstres qui attendaient en file indienne dans un coin de la pièce, certains des papiers entre les mains. L´un des monstres situé au fond suréleva l´un de ses œil maquillé à l´excès au dessus des autres pour voir ce qui arrivait au pauvre Randolph.
La lumière vive révéla aussi une secrétaire mince en tailleur et à la peau en rouge avec plusieurs yeux qui se prenait la tête entre les ses doigts palmés. Un peu en arrière plusieurs monstres qui étaient là pour prendre des notes ou pour régler les différents appareil. Le monstre qui n´était pas visible derrière le lit de l´enfant assoupi dans l´ombre releva la tête lui aussi pour regarder ce qui se passait. Il était habillé d´une salopette et était en train de démonter le robot enfant qui était si paisible dans ses édredons mais qui ne servait plus depuis un bon moment… Depuis que les cris de joies avaient remplacés les hurlements de terreur dans les bouteilles jaunes fluo d´énergie électrique ; et depuis que le nouveau système automatisé, plus perfectionné, mieux adapté, d´analyse de la drôlerie avait été installé pour le « casting » des nouveaux monstres qui intervenaient dans le monde des humains.
Ce système, assez coûteux, avait été financé grâce aux bénéfices monstrueux, c´est le cas de le dire, que l´entreprise faisait depuis que Jack Sullivan en avait repris la direction.

Un monstre vert littéralement « bouboule » avec petite casquette inscrite « The Boss » était assis dans un siège de metteur en scène. Il souriait posément, son œil unique fermé comme s´il était en pleine réflexion. D´un coup de son petit pied droit il éteignit le boîtier devant lui encore en train de clignoter des « GAG ! » avec des rires d´enfants qui finiraient par faire exploser les ampoules au dessus d´eux. Les deux monstres de la maintenance en avaient déjà remplacés dix-huit depuis le début des auditions, preuve que ce système était effectivement coûteux, même après l´investissement dans le matériel nécessaire de base…
Le monstre vert, nommé Robert Razowsky, alias Bob, finit par ouvrit son œil, vert bleu et prit la parole d´une voix doucereuse et aimable.
« Pas mal pas mal, mais permet moi un petit reproche... »
Il bondit de son siège et se mit à hurler, son œil unique véritablement exorbité.
« C'était nul! Non mais a t'on déjà vu quelque chose de semblable c'est effrayant! Tu leur fera peur avec de telles blagues à deux monstro-dollars, être ridicule et faire le clown ça ne suffit pas il faut avoir le don et de toute évidence toi tu ne la pas! »
Il reprit une voix mielleuse et se rassit gentiment.
« Au suivant... »
« Mon roudoudou? »
Bob se retourna en souriant plus largement, d´un air béa. Derrière lui se tenait une très jolie monstre rose vêtue de vert, à l´œil unique elle aussi, et aux cheveux agités comme de véritables serpents. Son nom est Célia Razowsky .
Bob : « Oui ma Méduse en sucre ?
Célia: Je t'apporte tes rapports tu les as encore oublié, et tu pourras porté ceux là à Sulli une fois la simulation terminée, je ne peux pas m'absenter trop longtemps, je dois encore m'occuper de junior, la nouvelle nourrice a pris la fuite par la fenêtre du salon ce matin. » « Encore une fois… » ajouta t´elle en soupirant.
« D'accord ma tentacule Rose, à ce soir!
- A ce soir et n'oublie pas notre rendez vous...
- Pour rien au monde je n'oublierais notre tout premier anniversaire de mariage, ma monstruosité.
- Bonne fin de journée mon bloubinours! »
Sur ces mots Célia sortit de la pièce. Et Bob reprit après une petite toux, tourné vers les autres monstres stagiaires de la file d´attente.
« Bon on se dépêche les comiques, je vois les derniers et après basta! »
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