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Lecture d'un chapitre



Lecture du chapitre 4
Nom de l'œuvre : Les fabricants de monstres. (Monstre et Compagnie) Nom du chapitre : La chambre de Boo
Écrit par Tracy Chapitre publié le : 2/1/2007 à 04:04
Œuvre lue 15494 fois Dernière édition le : 15/2/2012 à 18:27
Chapitre 3

Sulli et Bob étaient tous les deux sortis du bureau par l'escalier qui descendait au Niveau Rire, ils continuaient à parler tout en marchant.
Ils croisèrent les deux derniers employés présents qui leur dirent bonsoir avec un énorme trac qui n´avait pas changé depuis presque trois ans.
« Tu vas faire perdre tous ses moyens au directeur et à son meilleur ami voyons !
- Ah pardon euh...Autant pour moi euh... Patron.
- Mais t'es dingue ou quoi ?!? »
Bob et Jack étaient désormais seuls dans la salle. Bob s'approcha d'un poste de controle et ouvrit un boîtier spécial installé dessus à l'aide d'une clé, tout en continuant à parler à Sulli.
« Tu devrais y penser tu sais Sulli, tu ne vas pas continuer à faire la nounou pour Junior et d'autres toute ta vie !
- Oh lâche moi les pattes tu veux ? Soupira Sulli en levant les yeux au ciel.
- Au fait tu n'as pas de problèmes avec la Babysitter de Boo ? Demanda Bob.
- Non ça va, je surveille l'heure comme ça elle est partie de la chambre avant que j'arrive, je ne sais pas à quoi elle ressemble, je ne l'ai même jamais entendu parler, je l'entend juste s'éloigner dans le couloir quand j'arrive. »
La porte de Boo descendit grâce à la chaîne qui amenait les portes de placards par le plafond de la salle.
« Ok. T'as une heure comme d'habitude, je reste là et pas de temps en plus aujourd'hui » Bob prit un ton joyeux et séducteur pour continuer sa phrase. « Car ce soir j'ai rendez vous avec ma belle Célia... »
La lumière rouge au dessus de la porte s'alluma et un petit « Ding dong » confirma que le passage entre le monde des humains et celui des monstres était ouvert.
« A tout à l'heure Bob! »

La chambre de Boo n´avait pas changé depuis deux ans. Même le léger parfum de fraise et de plastique se dégageant des jouets de l´enfant et de ses vêtements était resté le même. Il faisait noir dans la pièce, comme d´habitude. Sulli jeta un œil rapidement, il y avait l'air de n'y avoir personne. Boo ne dormait pas, elle ne dormait jamais avant au moins vingt et une heures, et cela peu importe l´heure à laquelle on la mettait au lit. Lorsqu´elle vit Sulli elle tendit les bras
« Minou! Viens Viens !
- Chut ! Ca va petite crapule ? » Sulli se rapprocha à pas feutrés mais avec un grand sourire, en parlant très bas comme d´habitude.
« Alors contant de me voir ? » Il se tenait au bord du lit de la petite fille joufflue, aux cheveux noirs et fins attachés en couettes. Boo continuait de crier avec une joie débordante.
« Minou! Ali! Ali! »
« Qu'est ce que... » Sulli ne pu finir sa phrase parce qu´une autre voix se fit entendre, une voix de fille et la lumière d'une lampe de chevet illumina la pièce.
« Vraiment désolée ma puce, je ne sais pas où est ton doudou. » Sulli se retourna et vit une grande jeune fille brune, un peu enrobée en train de fouiller dans un coffre à jouets placé contre le mur.
"Ali! Ali! Y'a Minou!
- Qu'est ce qu'il y a ma puce ? Tu as fait un nouveau dessin de... » La baby sitter releva la tête du coffre à jouets et son regard se posa sur la créature légèrement cornue qui devait mesurer deux mètres de haut, soit trente centimètres de plus que la jeune fille, et probablement près de cent kilos de plus.
« Kiiiiiiiiiiiiaaaaaaahhhhhhhhhhhh ! » Le hurlement aigue de la brune était très long et terrifié, ce qui était tout à fait compréhensible. Sulli quant à lui était pétrifié de surprise.
« Ah, euh... Attendez ! » Comment ça t´il à balbutier. Mais la fille n'entendit rien et elle se précipita sur Boo, la prit dans ses bras et courut vers la porte. Boo hurlait de rire mais la babysitter n'y fit pas attention non plus. Sulli fut plus rapide que les filles et leur bloqua le passage.
« Attendez, je vais vous expliquer... » La fille fit aussitôt demi tour, et dans un dernier recours elle se précipita dans le placard pour s'y enfermer avec Boo.
« Non! pas par là! » Hurla Sulli, mais c´était trop tard...
La fille, de l'autre coté du placard, tenait toujours Boo entre les bras. Elle reculait lentement, sa peur s'amplifiait à chaque seconde et bien vite, cette peur se mêla à la surprise car elle se trouvait désormais dans l'usine de « Monster inc ».
La jeune fille leva les yeux ébahie. Elle avait du mal à garder les bras serrés sur Boo tellement son étonnement était grand, plus grand que sa panique. Quelques portes pendaient encore du plafond, et la salle du niveau terreur était si grande. C´était comme si la babysitter se retrouvait au beau milieu d´une usine, sous une chaîne de fabrication de porte en bois.
Bob derrière elle écarquilla son œil lorsqu´il vit cette humaine sortir de la porte blanche à fleur rose du placard de Boo.
« Mais qu'est ce que c'est qu... »
Stressée, la fille sursauta en lâchant Boo cette fois. Elle se retourna, vit Bob et son œil globuleux étonné fixé sur elle.
« IIIIIIIIIiiiiiiiiiiihhhhhhhh! » Là s´en était trop pour la jeune fille, elle tourna de l'oeil et s'évanouie.
Sulli arriva derrière elle en passant par la porte.
« Bob ?
- Qu'est ce que c'est que ça ?!? » S´égosilla Bob en pointant la fille d'un doigt furieux.
Lorsque Boo vit le monstre vert elle sourit et accourut vers lui en criant : « Bob'rasoski! ».
Elle le serra entre ses petits bras mais Bob ne semblait pas s'en soucier. Sulli, avec un air bigrement gêné, cherchait ses mots pour expliquer l´affaire à son ami
« Ca euh c'est... » Il baissa la voix et prit un air encore plus honteux. « La babysitter. Je crois. » Ce qui ne réussit, en aucun cas, à calmer Bob qui gardait toujours son air furieux.
« Je croyais qu'elle ne devait plus être dans la chambre de Boo quand tu arriverais dedans ? Je sais que tu est le directeur de cette usine mais ce n'est pas une raison pour amener des humains ici !
- Mais je ne l'ai pas ramené, quand elle m'a vu elle a eu peur et s'est caché dans le placard avec Boo ! »
Bob ferma son unique œil et tenta de se calmer. Il inspira profondément avant de reprendre :
« D'accord. On va la ramener dans la chambre de Boo tant qu'elle est évanouie, comme ça quand elle se réveillera elle pensera avoir rêvé. »
Il eut à peine le temps de terminer sa phrase qu´un hurlement strident lui cassa les oreilles. Trop tard : la fille était déjà réveillée. Les deux monstres sursautèrent, Boo accourut vers elle avec un grand sourire. La jeune fille l'attrapa et la cacha derrière elle puis elle s'arrêta de crier l'air toujours aussi apeurée.
« QQQui êtes vous? Où suis je ?
- Allons allons calmez vous on va vous expliquer. » Dit Jack Sullivan sur un ton hésitant. Il essayait de parler très doucement pour rassurer la baby-sitter. Elle semblait d´ailleurs calmer peu à peu sa panique et dans son regard on pouvait désormais lire plus d´énervement que de peur.
« C'est vous qui enlevez les enfants ? » Demanda t´elle. Les deux monstres parurent surpris.
« Mais non, bien sûr que non on n'enlève pas les enfants ! » répondit Bob sur un ton traduisant son agacement persistant.
« Alors c'est quoi tout ça ? » Elle montra de ses bras toute la pièce avec une colère croissante bien visible.
« Et que vouliez vous à la petite ? »
Sulli prit une voix ferme mais très calme pour lui parler de nouveau.
« Calmez vous. On va tout vous expliquer. » Il vérifia que Bob n'était pas trop énervé, ce qui aurait risqué de mettre aussi l'humaine en colère. Cette humaine avait d´ailleurs l'air soupçonneux et encore un peu inquiète, mais elle semblait s´être calmée et reprenait son souffle.
« D'accord, dit-elle. Mais vous avez intérêt à ce que ce soit clair et que je comprennes tout du premier coup. »
Sulli prépara sa voix la plus calme pour lui répondre, mais il hésitait beaucoup avant d´ouvrir la bouche, il ne savait pas par où commencer.
« Euh...voilà, nous sommes des monstres, euh, ouais eh eh, ça vous aviez déjà remarqué... », ajouta Sulli quand il vit son air de "Je suis pas bête à ce point là". Il réfléchit un instant de plus, puis commença une longue explication.
« Hem, cette usine sert à fournir de l'énergie à notre monde, on passe par ce ... genre de porte. » Il désigna du doigt celle du placard de Boo. « Et on va enregistré des rires d'enfants, c'est ce qui nous sert d'énergie. » Il ouvrit une bouteille de cris posée à côté de la porte avant de la refermée presque aussitôt. Un rire aigu et jovial de petit garçon avait résonné dans la salle, ce qui fit griller trois ampoules surchauffées en quelques secondes. Il vit le regard sceptique de la fille et Bob qui le vit aussi prit la parole plus vite que Sulli.
« Avant on faisait peur aux enfants pour leur cris, mais quant on a appris il y a deux ans, que le rire était plus puissant on a changé de méthode et maintenant on fait rire les enfants. On n´a jamais enlevé d'enfant ! Bon ok, il y a deux ans d'accord un monstre essayait d'enlever des enfants pour les torturer et leur voler leurs cris…
- Bob ! Intervint Sulli.
- Mais il a échoué ! Et depuis on ne les fait que rire, plus jamais de pleurs ni de cris ! Continua aussitôt Bob.
- Vous croyez que je vais avaler ç… » Mais la jeune humaine ne termina pas sa phrase. Elle était méfiante par nature, mais en contradiction avec cela elle avait toujours envie de faire confiance aux autres. Cette fois le problème c´est qu´elle n´avait plus aucune certitude, en face d´elle se tenait deux monstres en chair, en os, en poils et en écailles, comme dans un film de SF ou un cartoon. Elle n'avait plus aucune certitude, alors leur histoire tenait peut être la route. Il lui restait pourtant des doutes, des images floues qui l´emplissait d´incrédulité.
« Jamais entendu parlé de monstre qui font rire... » Dit-elle en marmonnant cette fois. Sulli reprit alors la conversation.
« Et c'est grâce à Boo... Enfin à cette petite fille, que nous avons découvert les vertus du rire et...
- Minou ! Cria Boo en s'échappant du dos de la jeune femme pour rejoindre Jack.
- Elle est habituée à nous vous voyez ? Je vais la voir régulièrement juste pour lui dire bonjour. Quand vous êtes absente. »
La fille restait silencieuse, totalement calmée mais elle se demandait toujours si elle devait les croire ou non.
« Vous avez compris ? » Demanda Bob d´une voix doucereuse et ironique.
- Oui, répondit la jeune fille qui semblait perdue mais elle les croyait finalement… Mais enfin c'est louche votre histoire...
- Bon et maintenant vous allez gentiment rentrer dans votre monde avec la petite, et nous laisser... » Bob qui recommençait à s´impatienter la poussa dans le dos pour qu´elle se dirige vers la porte. Elle était comme en plein rêve, elle aurait voulu se pincer pour vérifier qu´elle n´était pas en train de somnoler dans le fauteuil rose de Boo, après avoir mangé quelques cookies périmés et d´imaginer en rêve et en pleine indigestion un monde où les monstres faisaient rires les enfants au lieu de les faire pleurer.
« Euh je pourrais quand même venir voir Boo de temps en temps ? » Demanda Sulli.
- Oui mais...
- Allez! Allez! » Bob la poussait de plus en plus fort mais elle freinait avec ses pieds, les sourcils froncés comme intriguée. Du haut de ses un mètre soixante dix elle n´avait aucun mal à faire reculer le cyclope vert qui ne devait pas mesurer plus d´un mètre vingt lui-même. Alors qu´elle s´éloignait quand même un peu de Sulli, ce dernier lui lança :
« Et ne parleze pas de notre monde s'il vous plait!
- Mais attendez ! » La baby-sitter repoussa Bob avec tant de force qu'il tomba à la renverse, se cognant dans les bouteilles jaunes d´énergie, provoquant ainsi de forts bruits de choc métallique. La jeune humaine semblait avoir oublié quelque chose et prit soudain une expression inquiète. Sulli avait compris pourquoi et prit rapidement la même expression.
« Où est Boo ? Boo ?
- J.... Boo ? » La brune s´arrêta un instant et regarda Sulli avec surprise, son expression d'inquiétude s'effaçant au même moment. Elle venait seulement de réaliser que ce grand monstre vert turquoise appelait sa petite filleule par un étrange mot : « Boo ». Comme les fantomes des jeux vidéos de Mario Bros pensa d´ailleurs la jeune fille, qui ne savait pourquoi cette étrange comparaison lui venait à l´esprit. Peut être associait t´elle les monstres aux fantomes ?
« Boo... » Sulli regarda la jeune femme qui ne le lâchait plus du regard. Ses yeux verts foncés bien dirigés vers la figure du monstre.
« C'est... Euh le nom que je lui donne... Boo. » Dit maladroitement Sulli.
La jeune fille murmura quelque chose à voix basse et hocha la tête doucement. Elle se remit à crier, à l´unisson avec les deux monstres.
« Hin.... Boo! Boo, où est tu Boo? »
Bob s´était relevé et commençait à s´inquiéter lui aussi.
« Boo ? Boo !
- Boo !
- Boo ?
- Boo ? »
Le visage de Bob affichait de plus en plus d'inquiétude, remplaçant au fur et à mesure son agacement dû à l´arrivée de l´humaine. Il avala sa salive de travers avant de parler.
« Oh non. Elle a encore filée. » Son oeil tremblait, Robert Razowsky semblait se rappeler tous les ennuis qu'ils avaient eu Jack et lui deux ans auparavant.
« Ne t'en fait pas on... On va la retrouver ! » Lança Sulli qui paraissait pourtant trois fois plus inquiet que Bob. « Bon. On va la chercher. »
Bob et Sulli commencèrent à partir chacun de leur cotés mais Bob s´arrêta net, il venait de se rappeler brusquement quelque chose. Il se retourna lentement vers la fille qui s'en allait elle aussi à la recherche de Boo et par la même occasion, à l´exploration de la salle.
« Ah non ! Vous vous restez là ! Vous allez vous perdre ! Laissez nous faire ! » Lança Bob sur un ton grinçant et stressé. La Baby-sitter plissa les yeux et haussa la voix, prête à s'énerver.
« Et puis quoi encore ? Je vais chercher la petite avec vous ! Et j'ai un très bon sens de l'orientation, je ne me perdrai pas !
- Bien sûr, bien sûr... Restez ici ! » Aboya Bob.
Sulli qui essayait de controler sa panique à l´idée de perdre Boo dans l´immense usine se dépêcha d´intervenir pour les empêcher de s´énerver d'avantage, de se battre l'un contre l'autre, de se disputer et donc, de leur faire perdre untemps précieux dans leurs recherches. »
« On peut la prendre avec nous Bob.
- Tu la prends toi ! C'est toi qui la ramené, c'est toi qui la prends! » Hurla Bob en tremblant de fureur. Sulli avait beau être le patron de l´entreprise, Bob lui parlait toujours avec la même attitude sans gêne et la même colère lorsque Sulli faisait des bourbes plus grosses que lui. Bob sentait venir les problèmes comme il pouvait sentir l'odeur de monsieur Proutbeurk, le monstre qui s´occupait de récurer les cabinets, des kilomètres avant qu´il n´arrive à l´usine.
« Je vais voir dans les vestiaires et le Hall. Toi vas voir dans les bureaux. » Lança Bob avant de s´éloigner d´un pas raide et rapide, bien assorti à son œil plissé par la colère et le stress.
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