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Lecture d'un chapitre



Lecture du chapitre 9
Nom de l'œuvre : Chroniques Nom du chapitre : KAO-III-1 Le refuge dans la tempête
Écrit par RAIDEMO Chapitre publié le : 7/1/2007 à 21:11
Œuvre lue 21058 fois Dernière édition le : 2/4/2008 à 19:27
Partie III : Le désert de glace

Chapitre 1 : Le refuge dans la tempête


La brume était lentement descendue sur la mer tandis que l´imposant Lokhlass avançait d´une nage peu assurée, ne voyant pas à plus de trois mètres devant lui. Sur son dos, les trois champions et le motard observaient Ikeda qui venait de placer sur son visage un masque aux larges verres. Le dresseur du sud fixa l´horizon indistinct pendant quelques instants avant de poser ses mains sur le collier de cuir à accroches de son pokémon pour murmurer quelques paroles à son oreille. Celui-ci sembla reprendre confiance, il hocha la tête et accéléra son allure. Un quart d´heure plus tard, ils posaient tous cinq pied à terre. Ikeda rappela son monstre aquatique qui portait le nom de Apsaras.
« D´après les coordonnées... nous devons être à moins d´une heure de marche du refuge » dicta Morgane en lisant les quelques notes que leur avait fourni Daman.
Koga grogna pour toute réponse et rangea le walkman emprunté au jeune chercheur dans l´un des sacs à dos. Morgane le fixa ; il était si rare et si étrange de voir le ninja dans une tenue « civile ». Mais comme chacun d´eux, le champion de Parmanie avait bien été obligé de s´envelopper dans des vêtements chauds pour combattre les vents glacials de l´île. Pour une fois, il devrait faire pràner le confort sur l´efficacité. Les cinq dresseurs s´étaient vêtus d´imperméables kakis, de treillis de la même couleur, et de larges bottes supportant l´humidité qu´ils allaient devoir affronter. Le Major remonta le col de son vêtement en grelottant. La jeune championne ne put empêcher un faible sourire d´apparaître sur ses lèvres en voyant la tête du petit rongeur frigorifié dépasser du grand manteau du militaire. Raichu s´était pelotonné sous l´imperméable de son dresseur et seul son visage velu, posé contre la gorge du champion apparaissait à la vue de tous.
Ils vérifièrent leur équipement, se répartirent les sacs, puis prirent la route vers le refuge. Leur marche fut ralentie par la brume mais ils finirent par atteindre la route menant à l´abri. Celui-ci ne devait plus être très loin. Ils s´engagèrent sur le chemin détérioré par les intempéries et longèrent une falaise abrupte pendant vingt bonnes minutes. Aucun des dresseurs ne soufflait mot ; seuls les claquements de dents du Major et le bruit que faisait Léon en soufflant sur ses mains gelées venaient troubler le silence. Koga avançait sans quitter des yeux la championne qui ouvrait la marche, lorsque son attention fut attirée par un bruit étouffé, un peu plus haut sur la rocaille. Il s´arrêta et leva les yeux, une main déjà posée sur la pokéball de Arbok, mais rien ne vint.
« Aïe ! Bord... de m... ! »
La voix forte du militaire le fit grimacer et il se retourna vers le groupe en éloignant sa main de la sphère. Morgane courut vers le grand champion qui jurait entre ses dents.
« Qu´est-ce que... mais... »
Morgane se raidit en voyant le sang couler abondamment du front de son compagnon. Celui-ci tentait d´arrêter l´hémorragie en maintenant l´une de ses mains sur l´entaille profonde qui venait d´apparaître au-dessus de son œil gauche. Raichu commença à s´agiter pour se dégager et vint lécher la blessure de son dresseur.
« Que se passe-t-il ? demanda Ikeda d´une voix tendue, en s´approchant des champions.
- T´as eu de la chance Major..., marmonna Léon avec une grimace douloureuse en voyant le morceau de roche qui venait d´éclater à ses pieds. »
Morgane n´en revenait pas ; un simple morceau de falaise qui s´était détaché.
« C´est pas possible, tu pouvais pas faire attention ? grogna-t-elle plus pour libérer la tension que cette frayeur avait fait naître en elle que pour le quereller.
- Très drôle, grogna le militaire. Tu crois que je vais m´amuser à marcher le nez en l´air ? Comment j´aurais pu le voir avec toute cette brume ? »
Le duo continua sa dispute tandis que Koga s´avançait pour les rejoindre en grognant, et que Ikeda se penchait sur le morceau de roche sous le regard méfiant de Léon. Le dresseur étranger détailla un moment l´objet en question avant de se relever, un sourire résolu aux lèvres.
« Un avertissement..., marmonna-t-il à l´intention des deux champions belliqueux. »
Aussitôt, le silence se fit. Léon prit un regard interrogateur, ne comprenant pas ce que Ikeda avait voulu dire. Koga se planta face au dresseur, puis s´accroupit près du bloc de pierre. Il l´observa à son tour, puis se releva en époussetant son pantalon.
« C´est vrai aucun doute. Les bords ont été tranchés de façon bien trop nette.
- Ah ouais, grogna le Major. Un avertissement donc. Et évidemment qui c´est qui se l´est pris sur le coin de la...
- Mieux vaut ne pas traîner, le coupa Morgane d´une voix froide. Plus vite nous seront au refuge, mieux ce sera pour nous tous. Pas question que ce genre d´incident se reproduise... »
Le regard perçant de la championne suffit à décider le reste du groupe. Ils acquiescèrent tous en silence et reprirent la route, le militaire tenant toujours son front là où le sang commençait à coaguler sous le vent froid.
Ils atteignirent l´abri une demi heure plus tard. C´était un petit bâtiment en L dont les murs étaient formés de bois épais. Il semblait être composé d´un étage en plus du rez-de-chaussée, et la moitié la plus étendue devait contenir le matériel de recherche qu´utilisaient les scientifiques et chercheurs qui étaient habituellement les seules personnes à venir ici. Le groupe monta les quelques marches qui menaient à la porte d´entrée légèrement surélevée pour échapper à l´humidité, et se tassèrent sur le plancher surplombé par un paravent de bois tandis que Léon sortait le trousseau de clés de la poche de son imperméable. Il ouvrit rapidement la porte et les cinq personnes s´y engouffrèrent avec soulagement.
« Léon, ferme la porte à clé ça vaudrait mieux, s´empressa de signaler Koga alors que le motard s´apprêtait à s´éloigner de l´entrée.
- A vos ordres ! répliqua l´interpellé avec un sourire. Ah au fait, l´infirmerie est par-là, ajouta-t-il à l´intention du militaire tout en pointant du doigt la porte qui se dressait sous l´escalier.
- Ok, je m´en occupe, ajouta rapidement Morgane en faisant signe à son confrère de la suivre.
- Fiu, une infirmière privée rien que pour moi ?
- Ne rêve pas... »
Sur ce, les deux champions et le rongeur disparurent. Koga s´empressa de retirer son imperméable et de le lâcher sur le tapis du grand salon avant d´aller se laisser tomber sur un canapé. Il quitta vivement ses bottes pour ne plus porter que son treillis et le débardeur noir qui l´accompagnait. Léon se mit à l´aise lui aussi en se débarrassant de ses vêtements gênants, ramassa ceux du ninja pour les poser sur une chaise, puis alla se vautrer dans un fauteuil en face de lui. Un sifflement d´admiration échappa au motard alors que Koga lui lançait un regard noir.
« Sexy. Tu devrais t´habiller comme ça plus souvent, dit-il en prenant un air des plus sérieux.
- Pour ressembler à cet abruti ? répliqua agressivement le ninja en faisant un geste du menton en direction de l´infirmerie. Non merci.
- Toujours aussi aimable..., reprit Léon avec un sourire.
- Toujours aussi chiant, répondit le champion. »
Le motard soupira et s´enfonça dans son siège en fermant les yeux. Koga en profita pour tourner la tête vers la grande table qui se dressait à l´autre bout du salon. Celui-ci était divisé en deux partie distincte bien qu´aucun mur ne les sépare ; la moitié dans laquelle se trouvait le ninja et le motard ressemblait à un bon vieux salon, orné de deux canapés presque alignés et de trois fauteuils qui leur faisaient face, une table basse reposant au milieu, et une cheminée sortant du mur du fond, parallèlement à la ligne formée par les fauteuils. De l´autre côté, après la porte d´entrée qui semblait délimiter la frontière entre les deux parties de la pièce, avait été placée une grande table en vieux bois capable d´accueillir une vingtaine de personnes, elle était entourée de deux buffets, d´un meuble bas et d´une horloge qui répandait son cliquetis dans toute la pièce. Près de la table, à l´opposé de la porte d´entrée, une ouverture menait à une autre pièce qui devait être la cuisine. Enfin, l´endroit était décoré sobrement mais avec bon goût, songea Koga qui trouvait cet endroit chaleureux en comparaison au froid qui sévissait dehors. De plus, il y régnait une chaleur tout à fait agréable.
Bref, la seule chose qui le rebutait dans ce décor, c´était cet homme, Keiji Ikeda, qui marchait lentement en faisant le tour de la pièce, passant une main légère sur chacun des meubles comme s´ils pouvaient lui enseigner leur histoire. Le ninja souffla à son tour en se retournant sur son canapé. Il avait besoin de sommeil, comme eux tous.
« Les chambres sont à l´étage, lui signala soudain la voix de Léon.
- Comment ça se fait que tu sois déjà venu ici, grogna Koga en se redressant pour s´asseoir.
- Mon petit Daman avait besoin de moi » répondit le motard avec un large sourire.
Le ninja ne répondit pas, semblant soudain songeur. Dans ses yeux flottèrent un instant les spectres de quelques souvenirs, puis il afficha une nouvelle grimace en remarquant la coiffure du motard.
« ... Tu ferais mieux de détacher tes cheveux Léon...
- Tu ne les aimes pas comme ça ? répliqua celui-ci d´un air étonné.
- ... Non..., gronda Koga. Tu me rappelles quelqu´un...
- Quelqu´un que tu apprécies, demanda le motard avec un air malicieux.
- Non, et tu le sais très bien. »
Léon se tut. Apparemment, le champion n´avait pas envie de parler de cette personne et c´était suffisant pour qu´il n´ajoute rien. Avec un sourire triste, le motard détacha ses cheveux. Le ninja le regarda faire, comme pour s´assurer de son obéissance, puis il se leva et se dirigea vers l´escalier pour rejoindre les chambres.

« Tiens-toi tranquille !
- Tu aimes à ce point faire souffrir les gens !
- Ça suffit ! Reviens t´asseoir et ne discute pas !
- Plutôt crever !
- C´est ce qui risque d´arriver si tu continues à faire ton cinéma !
- Rai, raichu rai rai raichu... (Major, vous ressemblez au Colosinge de Nobuo le jour où on a décidé de lui faire prendre un bain... )
- Toi... »
Le militaire lança un regard meurtrier à son rongeur qui souriait de toutes ses dents sur le meuble d´en face. Son attention détournée, la championne en profita pour lui plaquer la compresse d´alcool sur le front. Le champion sursauta en gémissant mais il ne pouvait plus reculer à présent, coincé entre le brancard de secours et le fauteuil de soins. La jeune femme prit un air hautain, les yeux fermés, en frottant ses mains l´une contre l´autre.
« Du travail bien fait, dit-elle d´un ton sec.
- Tu as voulu me tuer ! gémit le militaire.
- T´as combien d´âge mental ? » grogna la championne.
Elle n´eut le droit qu´à quelques maugréments pour réponse et haussa les épaules avant de se diriger vers la table où elle avait laissé les bandages. Elle revint en déroulant lentement un rouleau.
« Ne bouge pas » reprit-elle d´une voix qui s´était légèrement adoucie.
Elle plaça une compresse saine sur la plaie de son compagnon et enroula le bandage par-dessus pour qu´il fasse le tour de sa tête afin de passer plusieurs fois sur le front du champion. Celui-ci ne dit rien et se contenta de fixer le sol d´un air renfrogné. Raichu descendit de son meuble, inquiet de ne plus entendre les plaintes de son dresseur, et vint se placer aux pieds de Morgane pour voir ce qui se passait.
« Voilà, ça devrait aller, lâcha cette dernière quand elle eut fini son pansement.
- Mouais. Si ça se trouve c´est déjà trop tard, j´ai perdu trop de sang et je mourrais dans la nuit...
- Très drôle. En attendant interdiction d´y toucher.
- Ouais m´dame » grogna le militaire.
La championne hocha la tête, puis son visage s´adoucit au point que le Major cru qu´un sourire pourrait s´y glisser.
« On ferait mieux d´aller dormir maintenant, annonça-t-elle. Demain ça va pas être de tout repos. »
Le champion acquiesça à son tour et se leva après avoir tendu le bras à Raichu pour que celui-ci puisse grimper sur son épaule. Ils se dirigèrent vers la porte, mais Morgane l´arrêta juste avant de la franchir. Elle s´efforça de sourire en lui lançant :
« Avec ça Léon ne pourra plus te résister, on dirait un grand blessé de guerre. »
Le militaire grogna une insulte mais prit soin d´envoyer un clin d´œil amical à la jeune femme avant de quitter l´infirmerie.

Il était un peu plus de minuit quand Morgane descendit dans le grand salon, son treillis de la veille passé à la va-vite, et le débardeur noir identique aux cinq dresseurs. Elle passa une main tremblante dans ses cheveux humides de transpiration. Un mal de tête l´assaillait depuis maintenant quelques heures mais il s´était soudain montré plus douloureux et elle avait du se précipiter hors de sa chambre pour rejoindre l´infirmerie. Elle entra dans la salle de soins et se mit aussitôt à chercher frénétiquement sur les étagères pour trouver de quoi calmer son mal. Elle avala finalement un cachet et s´assit sur le brancard en attendant que ses vertiges s´estompent. Vingt bonnes minutes passèrent avant qu´elle puisse enfin redresser la tête.
Je vais rester... encore quelques instants..., songea-t-elle en fixant son regard sur le fond de la pièce.
A ce moment, la porte s´ouvrit. La championne tourna vivement la tête vers le nouvel arrivant, ce qui eut pour effet de réveiller son mal de crâne. Elle fut néanmoins soulagée en reconnaissant la silhouette du militaire qui lui souriait.
« Qu´est-ce que tu fais encore ici ? » bougonna-t-elle.
L´homme répondit par un haussement d´épaules et baissa les yeux. La jeune femme se rendit compte de l´expression peu courante qui flottait sur son visage ; une expression de tristesse sincère, voir de remords. Elle se tut un instant, contemplant l´homme qui n´avait pas dit un mot et qui ne la regardait même plus. Elle soupira finalement et se leva pour se diriger vers lui.
« Un problème ? Tu veux un cachet ? »
Elle observa son front toujours bandé. Peut-être avait-il tout simplement un peu mal à la tête, ça paraissait logique. Elle se demanda simplement pour quelles raisons, s´il souffrait réellement, il avait prit soin de s´habiller entièrement, avec de nouveaux vêtements, alors qu´elle-même avait eut à peine le temps d´en enfiler deux. Le silence de l´homme la mit rapidement mal à l´aise.
« Major, qu´est-ce qui... »
Elle ne put terminer sa phrase tant la violence du mouvement du militaire l´ébranla. Elle ne pouvait plus respirer. La main du champion s´était refermée sur sa gorge avec une vivacité déconcertante. Elle se sentit reculer pour être plaquée contre un mur. Elle tenta d´arracher le bras du militaire de sa gorge mais n´y parvint pas. La différence de force se faisait cruellement ressentir. Elle essaya de le griffer, de crier, mais aucun son ne sortit de sa bouche entrouverte. Elle plongea son regard emplit de crainte et d´incompréhension dans celui de son compagnon. Il la fixait avec haine et colère, mais aussi avec une joie immense, comme s´il savourait cet instant espéré depuis longtemps. Elle sentit le corps de son agresseur bouger pour lui écarter légèrement les cuisses de sa main libre et se placer sous elle.
Ton ennemi..., murmura son cerveau qui s´embrumait à mesure que l´oxygène lui manquait.
Elle tenta d´appeler Mentali par télépathie, mais elle se souvint avec amertume que la féline était restée dans sa pokéball. Même si elle l´entendait elle ne pourrait rien faire. Sa vision commençait à se troubler. Le visage fou du militaire s´estompa lentement. Pourquoi ? Pourquoi maintenant ? Elle n´aurait jamais dû baisser sa garde. Elle n´aurait jamais du penser pouvoir leur accorder sa confiance. Ses yeux descendirent lentement vers la gorge de son agresseur. C´est à ce moment qu´elle comprit. Il ne portait pas son collier, sa chaîne en argent qu´il n´avait jamais quitté, pas une fois depuis qu´elle le connaissait. D´un geste rageur et avec les dernières forces qui lui restaient, elle arracha le bandage du front du militaire.
Ka... Kao...
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