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Lecture d'un chapitre
| Lecture du chapitre 1 | |
|---|---|
| Nom de l'œuvre : Joyeux noël [oneshot] [concours] | Nom du chapitre : Joyeux noël |
| Écrit par kalista | Chapitre publié le : 18/1/2007 à 00:27 |
| Œuvre lue 1393 fois | Dernière édition le : 18/1/2007 à 00:27 |
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| Il était monté dans sa chambre. Les traditionnels chants de Noël l´insupportaient toujours. Il alluma sa chaîne. Rien ne valait du métal un 24 décembre. Mais le répit fut de courte durée. Sa sÅ“ur se tenait dans l´encadrement de la porte. - Alex, tu pourrais baisser un peu le son. Maman est déjà assez fâchée contre Papy, ne va pas gâcher la fête de Noël. Le jeune homme feignit de ne pas l´entendre. Il trouvait la réaction de sa mère exagérée. Son grand-père avait ses habitudes, que ce soit le réveillon ne l´empêchait pas de retrouver ses amis à la brasserie du coin. - Alex… - Je descends dans deux minutes Sarah, à la fin du morceau. La jeune fille sembla trouver cela à sa convenance, puisqu´elle disparut de la vue d´Alex. Le morceau arrivait sur un solo de guitare électrique, et comme tous les solos de ce groupe cette partie de la chanson était magnifique. A la suite de ce solo, il y eut encore deux refrains, puis plus rien. Abasourdi, comme toujours après une écoute, le jeune homme se releva de son fauteuil et se dirigea vers le salon, en traînant les pieds, comme si cela pourrait lui éviter pour plus longtemps d´avoir à réentendre les « Petit papa noël » et autres « Mon beau sapin », des chansons qui lui répugnaient plus que tout. - Ah, te voilà , viens un peu m´aider ! La bûche est presque finie. - Ok, m´man. Qu´est ce que je dois faire ? ** Quelques dizaines de minutes plus tard, Alex put enfin s´asseoir. A sa droite, sa sÅ“ur, en face de lui, sa mère. Comme d´habitude, la place face à sa sÅ“ur était inoccupée, bien que le couvert mis. - Papy mangera un peu plus tard… Ne laissez pas la nourriture refroidir. Bon appétit. - Merci, toi aussi, répondirent en cÅ“ur frère et sÅ“ur. La famille d´Alex était à ses yeux tout ce qu´il y avait de plus classique. Une mère coincée dans les traditions et trop jeune pour être mère, un grand père alcoolique trop attaché à ses amis pour vivre en famille. Et une grande sÅ“ur qui avait toujours été sa mère de substitution, en quelques sortes. Un père mort dix ans plus tôt dans un accident de voiture. Qu´y avait-il à ajouter ? « Il y a toujours quelque chose à ajouter. » Alex secoua la tête. D´où était venue cette voie ? Personne d´autre ne semblait avoir entendu, ni sa mère, ni sa sÅ“ur. Il avait sans doute rêvé. Manque de sommeil. Tout en méditant, il continua son repas. Il sentait quelque chose d´inhabituel, mais il ne savait pas quoi. - Alex, es-tu avec nous ? - Hein ? Euh… Oui oui… - Tu veux la dernière part de bûche ? - Ouais, pourquoi pas… Vous en voulez pas ? - Non, c´est bon, confirma Sarah. On a plus faim. - Bon, ben ce serait bête d´en laisser. ** En se lavant les mains, l´adolescent qu´était Alex se demandait jusqu´à quelle heure il resterait éveillé cette nuit. Il était partagé entre la tentation de se saouler par la musique, jusqu´à l´endormissement total, et la préservation de son capital auditif et de son sommeil. Il fut interrompu dans ses interrogations par sa sÅ“ur, qui se tenait dans l´encadrement de la salle de bain. - Alex, t´as prévu quelque chose de spécial ce soir ? - Non, pas vraiment. - Ca te dit qu´on aille faire un tour du coté du centre commercial ? - Pour quoi faire ? - Pour parler un peu. - Euh… Ca m´a l´air un peu léger, comme prétexte. On pourrait pas juste parler ici ? Sarah lui lança un regard qui sous entendait qu´il n´avait à priori pas mieux à faire. C´était un regard, elle le savait, qui lui permettait d´obtenir ce qu´elle voulait d´Alex, dans certaines mesures bien entendu. - Ok, t´as gagné. On y va quand ? - Maintenant, si tu n´y vois pas d´inconvénient. ** - Ok, maintenant tu vas me dire pourquoi tu voulais m´emmener ici ? - Rah la la… Tu peux pas attendre un peu ? Alex et sa sÅ“ur avaient marché pendant quelques dizaines de minutes, et étaient près du centre commercial. Celui-ci semblait, comme on pouvait s´y attendre à un réveillon de noël, vide. Pourtant, le couple entra dedans sans problème. - Alex, tu t´es déjà demandé si tout autour de toi, il n´y avait pas quelque chose d´autre que ce que tu perçois ? - Comme quoi ? Des dimensions parallèles, un truc comme ça ? - Oui. Est-ce que tu t´es déjà posé cette question ? - Euh… Brièvement. Mais on peut pas trop s´en rendre compte. - Ah bon ? Sarah avait stoppé sa marche net. - Exactement. L´univers que nous percevons est le seul que nous pouvons percevoir, puisqu´il est limité par nos… « Ca, c´est ce que tu crois. » Encore la voix. Sarah semblait l´avoir entendue, elle aussi. Mais, loin de sembler surprise, elle sourit. - Et ça, c´est quoi à ton avis ? Ton subconscient qui nous joue des tours ? Comme brisé dans son élan, il se contenta de lui lancer un regard en biais. - Oui, comme tu peux le constater, j´ai aussi entendu. - Sûrement quelqu´un d´autre qui n´avait rien à voir... - Alex, regardes autour de toi. Il n´y a personne. Tout à l´heure, à table, tu l´as aussi entendue. - Toi aussi ? - Bien sur. Mais ce sont des fréquences sonores impossibles à percevoir pour l´oreille. - Alors comment expliques tu qu´on les entende ? - Réfléchis… L´appareil auditif reçoit des données et les transmet à la zone du cerveau qui les interprète, puis communique ses résultats au reste du cerveau. Si ton appareil auditif ne fonctionne pas, c´est… - Que mon cerveau interprète un son qu´il reçoit directement… La jeune fille s´interrompit dans son monologue, souriante. Les cours de biologie qu´elle avait donnés à son frère semblaient avoir laissé une trace. - Super, et après ? S´il existe des créatures imperceptibles autour de nous qui peuvent nous parler, ça nous avance à quoi ? - Je vais te faire une démonstration… Sarah leva sa main vers le ciel, et l´abaissa brusquement. Presque instantanément, un carton situé quelques mètres plus loin prit feu. Lorsqu´elle releva sa main en fermant son poing, la flamme s´éteignit. - … Ca marche comment ? - Je savais que tu serais intéressé. Bon, je vais t´expliquer… Autour de nous, il existe des créatures que j´appelle les Shadows. Habituellement, ils n´interviennent pas sur notre monde et restent dans leur monde, les nuages. Mais il se trouve que des fois, un d´entre eux descend sur terre et se lie avec un humain. Ca s´appelle une fusion. Lors de la fusion, l´humain et le Shadow deviennent des symbiotes. Ils peuvent s´influencer l´un l´autre, mais pas vivre l´un sans l´autre… Tu vois l´idée ? - Euh… D´accord. Mais comment t´as fait ce truc, tout à l´heure ? - Chaque Shadow puise une petite quantité d´énergie stellaire dans le ciel, en permanence. Et s´il le souhaite, il peut créer des phénomènes physiques avec cette énergie. Ca s´appelle de la magie. - Donc, les vielles légendes ne sont pas fausses. - Non, pas entièrement fausses. Ceci dit, une personne seule reste limitée… Bref, si je t´ai fait venir jusqu´ici, c´est parce que la voix que tu as entendue, je l´avais jamais entendue avant. - Ce qui signifie que c´est un Shadow qui vient de fusionner. Visiblement, avec moi… - Oui. C´est bien ça. Et je me suis dite que tu aimerais savoir que tu peux désormais faire de la magie. Devant la mine désabusée de son frère, Sarah sembla assez surprise. Elle se serait attendue à le voir sauter dans tous les sens en tentant de carboniser des murs, pour son propre amusement. - Ok, super. - Tu n´as pas l´air très surpris… - Pas plus que ça. Faut prendre les choses comme elles viennent. Comment je fais pour communiquer avec la créature ? « Il te suffit de penser, » lui répondit la voix, « et je pourrais communiquer avec toi. » - Ok… Elle a un moyen de ne pas parler avec tout le monde mais seulement avec moi ? Et comment se fait il que Maman n´aie rien entendu tout à l´heure ? - Si tu ne veux pas qu´elle soit possible à entendre, même par moi, il faut pousser la fusion à un stade plus avancé. Et Maman ne peut pas l´entendre, simplement parce qu´elle n´a pas de pouvoir magique ni de Shadow. - Pousser la fusion ? Comment on fait ça ? - Pour faire simple, toi et ta Shadow, vous êtes déjà symbiotes, mais vos corps sont deux. Si vous le souhaitez, vous pouvez fusionner complètement pour n´être plus qu´un. - Et comment on annule ça ? - On ne peut pas. De plus, ton corps sera probablement modifié en profondeur… - … A quoi je ressemblerais si je le faisais ? - Aucune idée. J´ai jamais vu quelqu´un à ce stade de fusion. Mais à mon avis, tu ressemblerais à toi tout en ayant des traits d´elle. - Et « elle », je peux la voir ? - Non. Le seul moyen de savoir ce à quoi tu ressembleras est de fusionner. - Ok… C´est pas pour tout de suite. - Parmi les quelques choses que tu dois savoir, il y a le fait que ta Shadow et toi êtes désormais inséparables. Si vous vous éloignez d´environ vingt mètres, vous allez avoir très mal, et plus loin vous risquez la mort. Si un de vous meurt, l´autre meurt aussi. - Ok… J´ai compris. - Bon, je vais rentrer à la maison. Je vous laisse un peu seuls. Pense à rentrer avant une heure du mat, sinon tu vas te faire coller à la maison. - Mouais, ok. A plus. La jeune fille s´éloigna lentement, après lui avoir envoyé un clin d´œil. Alex alla s´installer près d´un mur, et s´assis sur le sol. Il commença son dialogue mental. - Alors, tu t´appelles comment ? - Idylle. - Moi c´est Alex. - Enchantée. - Euh… De quoi on pourrait bien parler ? - Voyons… Je sais déjà presque tout sur toi, et tu ne sais rien sur moi. Ceci dit, j´ai pas énormément de choses à dire… - Tu as fusionné avec moi volontairement ? - Oui et non. Je savais que je fusionnerai avec quelqu´un ce soir, mais pas avec qui… - Et… Ca te gène d´être ma symbiote ? - Non. T´as l´air d´être épanoui. - Mouais, on peut dire ça comme ça. Comment va-t-on apprendre la magie ? - Si tu le souhaites, je peux t´apprendre ça dès maintenant. Enfin, commencer à le faire. - Je veux bien… On commence par quel genre de magie ? - Par de la théorie. C´est pas si simple que ça. Contrairement à ta sÅ“ur, la magie de feu n´est pas pour toi. - Comment ça ? - Eh bien… Mes pouvoirs ne sont pas de l´élément de feu. - Ah, vous avez des pouvoirs spécifiques ? - Oui. Les miens sont liés à la musique et à la danse. - … Ah. - Déçu ? Tu ne devrais pas… C´est une magie très puissante ! - Euh… Dans quel sens ? - Réfléchis un peu… La musique, des ondes sonores. La danse, à ton avis, c´est quoi ? - Quelque chose de difficile et peu gratifiant dans notre société. - C´est plus que ça ! Tu peux danser sur n´importe quel tempo, avec mon aide, et tu peux utiliser ça pour te battre ! - Ah, pas bête. Finalement, je vais peut être bien m´amuser. - Mes pouvoirs ne sont pas faits pour t´amuser, idiot ! ** Une porte qui grince. Le plancher qui tremble sous de lourds pas. Le vent qui s´engouffre dans les pièces. Sarah remonta un peu sa couverture. Elle n´avait pas spécialement chaud, et Alex causait des courants d´air étonnement forts juste en ouvrant la porte de l´entrée… En fermant les yeux, la jeune fille retrouva bien vite le sommeil. ** Une porte qui grince. Le plancher qui résonne. Une légère brise qui se fraie un passage entre les salles. Alex respirait lentement, il ne voulait pas réveiller les autres. En entrant dans le salon, cependant, il reçut un puissant choc dans le dos. Après avoir entrevu une silhouette rouge souriante, il s´écroula. Puis, plus rien. ** Le lendemain matin, lorsque Alex se réveilla, il commença par se demander où il se trouvait. Autour de lui, tout était noir, et en tentant de bouger il constata qu´il était dans une position relativement restreinte. « Un cube, » lui indiqua Idylle, qui venait de se réveiller. - Un cube ? Mais qu´est ce que je fais là dedans ? - J´en sais rien, j´ai la même conscience que toi de ton environnement… - Ok. Tu sais si tu peux me faire sortir ? - On pourrait tenter une lame sonore, comme je t´ai appris hier. Mais pour ça, il faudrait que tu te débarrasses de ce bâillon. - Quoi ? En essayant de bouger sa langue, Alex constata qu´elle était effectivement coincée. Il pouvait peut être penser pour communiquer avec Idylle, mais pas parler. Le jeune homme tenta de dégager ce qui remplissait sa bouche à la main, mais ses bras étaient trop restreints par la boîte pour l´atteindre. Soudain, toute la boîte se mit à bouger, et Alex sentit qu´il était soulevé par-dessus le sol. - Kekeke… C´est ton tour, annonça une voix enrouée à l´extérieur de la boîte. Tout ce qu´Alex put répondre fut de bouger un peu. Il réalisa qu´on le transportait, et ensuite sa boîte fut posée sur un sol dur, probablement du béton. - C´est bon, Antonio, tu peux y aller. Cette voix était étrangement enjouée, comme si celui qui la possédait était un éternel joyeux. - Kekeke… Bien, maître. Des bruits de pas, une porte qui se ferme. Alex se sentait impuissant. Terriblement impuissant. Pendant quelques minutes, qui lui semblèrent des heures, le jeune homme s´interrogea sur les causes possibles de sa position actuelle. Il se souvenait vaguement d´un choc en rentrant chez lui, vers minuit, hier soir. Sa réflexion fut interrompue par une raie de lumière apparaissant devant lui. Il tenta aussitôt de pousser cette raie de lumière à s´élargir. Elle ne bougea pas plus vite pour autant. En regardant dans la lumière, après que son regard se soit habitué à la lumière, le jeune garçon tomba sur un visage souriant, barbu, coiffé d´un bonnet rouge. Il écarquilla les yeux. Le père noël n´existait pas, si ? - Du calme, petit. Cesse de gigoter, tu vas te fatiguer pour rien. Sa voix avait quelque chose de bizarre. Alex se sentit malgré lui obéir. - Bon, tu te demandes surement pourquoi tu es ici ? Devant le hochement de tête d´Alex, le « père noël » continua son monologue. - Tu es accusé d´avoir enfreint la règle 721 â€" 1 du code pénal, qui stipule qu´aucun enfant n´a le droit de tenter de voir par un quelconque moyen le père noël. Or, hier, tu étais en train de tenter de le faire, à minuit heure locale. N´est ce pas ? Alex secoua la tête. - Bien sur, c´est ce qu´ils disent tous… Tu veux sortir de ce carton ? Hochement de tête. Le jeune homme commençait à en avoir marre de ne pas pouvoir parler. - Je veux bien te faire sortir, à une condition. Tu ne dois pas essayer de t´enfuir. La caisse s´ouvrit lentement, laissant Alex se redresser. Il retira son bâillon à la hâte, puis regarda le « père noël » dans les yeux. - Tu as l´air calme… - Je n´ai rien à craindre, je ne tentais pas de « vous » voir. Je rentrais simplement du centre commercial. - Et qui va me le prouver ? Tous les centres commerciaux étaient fermés, hier soir. - Vous avez des pouvoirs magiques, non ? - Bien entendu. - Il dit vrai, annonça Idylle. - Hum… Je vois, tu es mage ? - Exactement. - Et qu´est ce qui me dit que vous deux n´avez pas répété ce numéro au cas où ? - Rien. C´est une question de confiance. - Eh bien je pense que tu dis vrai. Il se trouve que j´ai le pouvoir de discerner le faux du vrai. Je vais te renvoyer chez toi, mais en échange je te demande de porter ce cristal en pendentif. Il permet de répandre l´esprit de noël. - Ok… Si c´est que ça… Le père noël donna à Alex un petit collier, constitué d´une ficelle noire et d´un cÅ“ur rose en diamant. - Euh… Vous n´avez pas un autre modèle ? - Non, mais ce n´est pas un problème. Tu peux le porter n´importe où sur toi. Par contre, tu dois le porter sinon tu seras ramené ici. - Ok… Et comment je rentre chez moi ? - Il te suffit de mettre le pendentif. Alex regarda la cordelette. Après une longue hésitation, il l´attacha à son pied gauche. Aussitôt, il fut entouré de lumière, et s´évanouit. ** - Oh, le père noël est passé ! Pour la première fois depuis quelques années, Alex n´était pas dans sa chambre un 25 décembre. Après tout, les chants de noël possédaient des paroles symboliques qui l´attiraient. Il passa toute la journée à jouer de la guitare et à chanter. Sa sÅ“ur, sa mère et son grand père l´accompagnaient. Tous étaient heureux. « Ca doit être ça, noël, » s´interrogea le jeune homme en même temps que Idylle. « Je comprends mieux pourquoi tout le monde aime ça. » FIN |
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