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Lecture d'un chapitre
| Lecture du chapitre 11 | |
|---|---|
| Nom de l'œuvre : Chroniques | Nom du chapitre : KAO-III-3 Dieux oubliés |
| Écrit par RAIDEMO | Chapitre publié le : 29/1/2007 à 21:12 |
| Œuvre lue 21051 fois | Dernière édition le : 2/4/2008 à 19:28 |
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Chapitre 3 : Dieux oubliés « Ah bravo ! C´est malin ! Je crois qu´on aurait jamais pu trouver un meilleur moment pour sortir de l´abri ! - Il dit quoi le ricain ?! - Je sais pas j´entends rien ! - JE DISAIS... - Là ! L´entrée du sanctuaire ! - Tu es sûr que c´est ça ?! - Regarde toi-même abruti ! - PAS LA PEINE DE CRIER ! » Morgane jura à voix haute en arrachant la carte des mains de Koga. Elle tenta de repousser les pans de sa capuche pour voir le papier qui tentait d´échapper à ses mains, soumis aux vents d´une violence inouïe qui s´étaient levés moins d´une heure après leur départ. Léon leva les yeux vers l´immense cavité rocailleuse dans laquelle l´air s´engouffrait avec fracas, répandant une plainte lugubre, et frissonna, d´angoisse plus que de froid. Ikeda s´approcha de l´ouverture en tenant fermement les hanses de son sac de peur qu´il ne lui échappe, tandis que le militaire essayait de se placer entre le vent hurlant et la carte que tenait Morgane, sautant d´un pied sur l´autre et disparaissant complètement sous sa parka à l´intérieur tapissé de fourrure synthétique dans laquelle s´était dissimulé Raichu, grelottant. Tout le groupe avait eu la bonne idée de se munir des tenues laissées par les scientifiques, bien plus chaudes que celles qu´ils portaient à leur arrivée (et ce même si le Major et Léon avaient été difficiles à convaincre, ne voulant croire que la fourrure n´était que synthétique). La championne observa encore la carte quelques instants puis leva la tête vers la roche abrupte qui surplombait l´entrée. « Ça a l´air d´être ici en effet ! cria-t-elle contre le vent. Dépêchons-nous d´entrer ! » Les autres ne se firent pas prier et se dirigèrent rapidement vers l´intérieur de la grotte. Quelques mètres passés, ils purent enfin relever leurs capuches et respirer pleinement l´air froid, mais qui commençait à manquer à leurs poumons dans cette tempête. Léon frissonna à nouveau, sentant une migraine le gagner lentement. Il se sentait de plus en plus mal et avait l´impression que son malaise augmentait à mesure qu´ils approchaient du temple d´Artikodin, mais n´en laissait rien paraître, certain que si les autres le pensaient malade, ils le laisserait en arrière. Koga s´approcha de lui et le motard passa une main dans ses cheveux bleu ciel d´où s´échappèrent quelques cristaux de givre. « C´est encore loin ? l´interrogea le ninja qui pouvait enfin se faire comprendre sans hurler. - Normalement... moins d´un kilomètre au bout de cette cavité, répondit Léon. - Et il n´y en a pas d´autre ? demanda anxieusement le militaire. Je veux dire... on peut pas se perdre ? » Le motard aux longs cheveux secoua la tête et affirma qu´il n´y avait qu´un seul grand couloir et quelques cavités secondaires à peine visibles. Ils avancèrent donc, sortant les torches pour ne pas se retrouver dans le noir total. Le plafond rocailleux se perdait à plusieurs mètres au-dessus d´eux, les stalactites et stalagmites gigantesques qui se dressaient de chaque côté du chemin étaient semblables à des colonnes de marbre gris. Le parfum suave qui leur parvint enfin acheva de leur permettre de comparer cet environnement à celui d´un cathédrale immense. L´odeur se fit plus forte, et devant eux se dévoila finalement l´autel dressé au titan des glaces. De véritables colonnes de pierre avaient été dressées autour du monument, pour former sans doute ce que les scientifiques avaient appelé un temple. Ils s´arrêtèrent, déposèrent leurs sacs et lancèrent des regards méfiants autour d´eux, faisant glisser le faisceau lumineux de leurs torches sur les murs séculaires et humides. Léon remit la capuche de son manteau sur sa tête pour dissimuler son visage ; il transpirait abondamment malgré le froid et se sentait nauséeux. Il n´osait pas lever les yeux vers l´autel pour une raison qui le dépassait. C´est le froid, pensa-t-il. Certainement... le froid... « C´est ici..., dit finalement Morgane en s´avançant vers le temple. - Attends ! Et si l´oiseau est dans le coin ! réagit aussitôt le militaire en lançant des regards inquiets derrière le monument. Je sais pas s´il apprécierait qu´on s´approche tellement de son territoire. - Mais on n´a pas le choix, grogna Koga. C´est le titan, ou Kao. - Midenia, lança Ikeda à l´intention de Morgane. Peut-être devrions-nous justement attendre que Kao se montre. » Comme pour accompagner les paroles du dresseur étranger, un bruit de fracas énorme retentit à cet instant. Une lueur dorée emplit l´immense cavité en même temps qu´une pluie d´éclairs qui se déversa contre les murs de roche. Un croassement crissant s´en suivit et le monstre à l´apparence d´Electhor apparut en fracassant deux colonne pour se poser sur l´autel en battant furieusement des ailes, répandant une tourbillon de plumes lumineuses. La championne eut le réflexe de faire un bond en arrière pour éviter qu´un gros morceau de roche ne vienne la broyer. Elle porta aussitôt une main à sa ceinture en lâchant un juron et fit appel à Mentali qui atterrit juste devant elle. Koga l´imita pour se retrouver sur le dos de son large serpent. Raichu sauta du manteau de son dresseur, tandis que Léon reculait vers le Major, chancelant, la vision trouble. Le grand homme s´en aperçut et se précipita vers le motard pour le rattraper alors que ses jambes se dérobaient sous le poids de son corps. Le jeune homme aux longs cheveux semblait avoir du mal à respirer, son visage était crispé dans une expression de peur et de douleur, et ses yeux vairons étaient fixés sur l´oiseau avec effroi. « Léon ! Ça va pas ? lui cria le militaire gagné par l´inquiétude. » Le ninja, un peu plus loin, fit glisser son regard de Léon à Kao. L´oiseau semblait comme fou, complètement furieux ; il poussait des croassements assourdissants et répandait sa foudre dans toutes les directions. Koga dirigea vivement Arbok vers Morgane pour s´abriter derrière le bouclier que Mentali venait de dresser. « On dirait que notre ami à pété un câble, souffla le ninja en arrivant près de la championne. - Il faut croire qu´il n´a pas trouvé ce qu´il voulait, grimaça celle-ci. - Et je crois qu´on a un problème, ajouta Koga. » Morgane tourna vers lui un regard interrogateur et le champion lui désigna d´un signe de tête le motard terrorisé dont la respiration sifflait bruyamment jusqu´à eux malgré le vacarme des éclairs de Kao. Le militaire avait ouvert le manteau de son compagnon pour lui permettre d´inspirer plus facilement mais rien n´y faisait. La championne tressaillit en voyant l´expression du jeune homme, puis ses yeux se détournèrent vers le titan de foudre que Léon fixait avec tant de peur. Un sombre pressentiment s´insinua en elle. « Où est Ikeda ? » demanda-t-elle soudain au ninja. Koga parut surpris, puis son regard se durcit soudainement et se détourna pour balayer tout ce qui les entourait. Les flash lumineux brouillaient sa vue mais il finit par apercevoir le dresseur à l´accent du sud qui se tenait à quelques mètres à peine de l´oiseau, ayant déjà gravi plus de la moitié des marches qui menaient à l´autel, sa silhouette obscure se découpant sur la lueur des éclairs déchirants. « Il est complètement taré, siffla le champion avant d´ordonner à son serpent de le rejoindre, mais Morgane l´arrêta. - Non ! Laisse tomber c´est trop dangereux ! - Cet abruti va cramer ! » La jeune femme serra les dents mais ne répondit rien. Elle baissa les yeux sur Mentali qui avait de plus en plus de mal à contenir les attaques électriques de l´oiseau. Les deux champions fixèrent soudain leur attention sur l´autel. Un craquement sourd venait de retentir alors que le monument de pierre se brisait entre les serres du monstrueux rapace. Quelques gravats roulèrent jusqu´à l´homme qui continuait son ascension, imperturbablement, un sourire et un visage déformé par la même folie qui avait semblé le posséder à plusieurs reprises. A la vue du tas de pierres partant en morceaux dans un vacarme assourdissant, Léon fut soudain pris de spasmes douloureux qui semblèrent scinder son corps en deux, il se plia violemment en avant entre les bras du militaire, laissant échapper un hurlement bestial et déchirant qui figea de terreur son protecteur et le rongeur qui se tenait devant eux. Kao arrêta aussitôt ses hurlements et sa décharge d´énergie, posant son regard rougeâtre déchiré de deux faux noires sur le jeune homme. Ikeda stoppa lui aussi sa marche et se retourna lentement pour fixer le motard d´un air méprisant, ses cheveux rouge sang retombant sur son front malgré le bandeau destiné à les retenir en arrière. Morgane prit la féline épuisée dans ses bras, prête à la protéger, Koga se tint prêt au combat, sentant que le silence soudain n´était rien de plus qu´un calme avant la tempête. Seul le Major comprit les paroles que le dresseur étranger siffla entre ses dents, à l´intention de l´oiseau électrique. « Maintenant... tu as compris stupide cobaye ? Tu ne peux même pas voir ce qui se trouve sous tes yeux ! » Léon agrippa sa tête entre ses mains sans cesser de gémir et de se tordre pour échapper à une souffrance invisible. Il avait l´impression que ses organes bouillonnaient en lui, que son crâne allait exploser ; un sang noirâtre commença à s´écouler de son nez et de ses oreilles, faisant réagir le grand champion qui le prit contre lui et se redressa rapidement pour l´éloigner de cet endroit. Car le mal de Léon venait de cet environnement malsain, le militaire en était sûr. Ikeda écarquilla les yeux en voyant le Major partir en courant, Raichu sur les talons et le motard dans les bras. Le dresseur s´apprêtait à crier quelque chose à l´homme blond mais il n´en eut pas l´occasion ; dans un nouveau cri de rage et de fureur, Kao déploya ses ailes et fondit vers les deux hommes et le rongeur, percutant le corps du dresseur aux cheveux rouges qui se dressait sur sa route, corps qui disparut aussitôt dans l´obscurité redevenue maître en ces lieux. En proie à la panique, Morgane se concentra pour téléporter son corps et celui de Mentali à quelques mètre pour éviter l´oiseau. Koga, quant à lui, afficha son sourire fier en criant à Arbok de se placer juste en face du rapace, en bas des marches. « Body Mask ! Et Blizzard ! » Le reptile ouvrit une gueule démesurée tandis que le symbole de son corps changeait pour prendre des formes de lames agressives, puis une lueur bleutée pris naissance entre ses mâchoires. Kao n´était plus qu´à un mètre lorsque le Blizzard déferla sur lui, l´enveloppant dans un tourbillon de vents hurlants et glacials. Ses pupilles se rétractèrent en entendant l´une de ses ailes se briser comme un simple morceau de glace. L´oiseau s´écrasa violemment au bas des marches, mais eut juste le temps d´envoyer une décharge en direction du serpent et de son dresseur. Morgane, une main posée devant elle sur le sol, l´autre retenant Mentali contre son ventre, fixait la sphère d´un bleu métallique qui se tenait devant elle sans pouvoir en détourner son regard. La pokéball de Ikeda avait atterri juste sous ses yeux alors qu´elle était tombée à genoux après sa téléportation. Depuis le temps qu´elle cherchait à savoir ce que cette sphère renfermait... La championne se redressa lentement pour se tenir sur ses jambes repliées sous son corps, puis, avec précaution, elle tendit la main vers l´objet. Mentali, à qui la fatigue et la douleur avait fait perdre conscience un instant, ouvrit les yeux et souffla méchamment dans ses bras, griffant sa dresseur pour tenter de la réveiller de l´emprise qu´exerçait la ball sur elle. Mais Morgane n´y fit pas attention, guidée par la voix dans son esprit qui lui dictait de la ramasser : « Tu vas m´aider... à sortir d´ici... ». Sa main frà la ce qui semblait être de l´acier glacial. « Libère-moi maintenant. » La championne retira vivement sa main et poussa un cri de douleur en sentant les dents de Mentali s´enfoncer soudain dans sa chair. Elle posa son regard sur la pokéball et eut un haut-le-cœur avant de se relever et de renvoyer l´objet d´un coup de pied rageur, la féline fermement cramponnée à elle. Cette foutue voix venait donc de là ! Cette fois Morgane en était sûre, elle s´était fait bêtement manipuler. La jeune femme serra les dents de colère. Mentali leva vers elle un regard triste et se blottit contre sa dresseuse. « Finalement... vous nous laissez tomber Morrgania ? » Morgane frémit, sentant ses cheveux se hérisser sur sa nuque, malgré la chaleur que lui procurait sa parka. Mentali se remit à cracher et à souffler en direction de l´homme qui s´avançait d´une démarche désarticulée. La championne l´entendit s´arrêter en face d´elle, à quelques mètres. Elle releva finalement les yeux et retint un hoquet de surprise et de dégoût, laissant son visage dévoiler l´écœurement qu´elle éprouvait. Ikeda ne ressemblait plus, en tout et pour tout, qu´à une réplique de zombie particulièrement et dangereusement réaliste. Son visage avait été déchiré par les vents tranchants libérés par Kao, sur tout son corps étaient apparues des entailles profondes et des brûlures, dévoilant des muscles et tendons sectionnés et des os brisés qui expliquaient sa démarche peu naturelle. « N´approchez pas ! » cria la jeune femme en tendant une main vers son autre pokéball, cherchant désespérément du regard ses compagnons, mais rien à faire ; l´obscurité les entourait maintenant que Kao était tombé, et la jeune femme se dit qu´elle avait du se téléporter bien plus loin qu´elle ne l´aurait cru. Seul un petit espace autour d´elle était éclairé par la pierre frontale de Mentali. Elle eut un mouvement de recul en voyant le dresseur s´abaisser soudain dans une série de craquements et de bruits spongieux, pour ramasser la pokéball qui était venue s´arrêter sagement à ses pieds. La peur panique qui grandissait dans l´esprit de la jeune femme lui fit venir les larmes aux yeux et elle serra un peu plus la féline contre elle, ignorant ses coups de griffes et de dents. « Qui êtes-vous ? gémit Morgane. Vous n´êtes pas Keiji Ikeda ! - Hum ? l´homme parut étonné malgré ses traits déchirés et sa mâchoire apparente au-dessus de son menton décalé. Purtuane... ce corps est bien celui di Ikeda... », dit-il finalement en baissant les yeux vers ses membres aux positions étranges. Son accent était beaucoup plus fort, sa voix tantôt graillante, tantôt caverneuse, et il semblait même confondre les deux langues qu´il employait. Morgane recula d´un pas, tentant de maîtriser sa respiration, cherchant à détecter les deux autres champions ou le motard. Elle caressait d´une main tremblante le pelage hérissé du félin qui grondait encore dans ses bras. L´homme aux cheveux rouges parut soudain comprendre, et son visage voulut sans doute afficher un sourire. « Oh... in effect... et bien, on dirait que ce corpe a atteint ses limites... » Il releva et posa ses yeux noirs sur la championne qui se figea à nouveau, bloquant sa respiration. Dans les mains de l´homme, la pokéball s´ouvrit, libérant un souffle, une présence. A cet instant, tout ce qui aurait pu encore lui rappeler Keiji Ikeda avait totalement disparut, dans ses cheveux grisonnant à vue d´œil, comme dans l´expression recomposée sur son visage renaissant : une expression froide, orgueilleuse, et terriblement inhumaine. Léon avait perdu connaissance, et le militaire ne savait plus quoi faire. Il tenait serré contre lui le corps du motard, comme pour être sûr de ne pas le perdre dans l´obscurité qui les enveloppait. Son pouls avait au moins triplé en quelques secondes. Où était Raichu ? Où était la lumière ? Il était perdu, dans le noir, du noir partout ! Aucune issue, il était englouti par les ténèbres, aucune lueur, rien ! Du calme Major... ce n´est rien... qu´un peu de noir... Il baissa une main tremblante jusqu´à sa ceinture. La pokéball de Kangourex ne s´y trouvait plus. Un hoquet terrifié lui échappa, suivi d´un gémissement. Ses paupières se soudèrent et il enserra à nouveau le corps de Léon, cherchant à se rattraper encore à cette seule parcelle de réalité. Il resta un bon moment dans cette position, ayant perdu toute notion du temps. Il ne rouvrit les yeux que lorsqu´une chaleur légère vint caresser sa joue. Raichu se tenait contre lui, le fixant d´un regard désolé, et émettant un lueur orangée de faible intensité. Un soupir bruyant échappa à l´homme blond qui se redressa lentement sur ses membres engourdis en agrippant le rongeur de son bras libre, l´autre retenant toujours le motard contre lui. Raichu se pelotonna contre son dresseur. « T´étais où ? souffla ce dernier. - Raichu... rai raichu... (désolé Major... j´ai perdu connaissance...) » Le champion acquiesça puis balaya du regard la faible étendue illuminée à ses pieds. Il repéra bien vite la pokéball de Kangourex qui s´était décrochée de sa ceinture et la ramassa. La respiration de Léon était régulière et lente, comme s´il dormait. « Où sont les autres ? demanda enfin le militaire à son rongeur. - Raichu rai... (j´en sais rien du tout Major...) », répondit le pokémon en baissant les yeux. Le champion acquiesça, inspira profondément, plaça mieux le corps du motard sur son épaule droite, et se mit à avancer doucement, presque à tâtons, vers l´endroit où, d´après sa mémoire, devait se trouver l´escalier menant à l´autel. Au bout de quelques instants, une respiration irrégulière lui parvint, puis la silhouette de Koga se dessina dans le faisceau qu´avait créé Raichu. Le grand homme se précipita vers son compagnon pour voir s´il allait bien. Le ninja, un genou à terre, penché en avant dans le but d´aider son corps à atteindre l´air qui lui manquait, souffrait de nombreuses brûlures sur les bras et la gorge mais il refusa l´aide du militaire. « Kao est tombé, murmura Koga. C´est tout ce qui importe... - Où est Morgane ? » interrogea vivement le grand champion. Le ninja tourna la tête vers les ténèbres qui les entouraient, puis la secoua lentement, cherchant toujours à respirer normalement. « Elle a disparu juste avant que l´oiseau ne s´écrase... elle ne doit pas être loin. » Le Major se mordit la lèvre inférieure. Son regard descendit à nouveau sur Léon. Il ne savait plus quoi faire. « C´est son diabète ? demanda Koga. - Ah... peut-être, je n´y avais même pas pensé. » Le ninja hocha la tête comme s´il venait de prendre une décision. « Sors-le d´ici, moi je m´occupe de Morgane. » Tout en parlant, il se redressa, mais son compagnon secoua la tête. « Sûrement pas ! Pas question de se séparer maintenant... » Il allait finir sa phrase, mais une lueur vive le stoppa. Ils se retournèrent vers sa source, un peu plus loin, se dressant sur les marches de l´autel. Un homme s´y trouvait. Un homme grand et mince, aux yeux et aux cheveux argentés, repoussés en arrière et retombant rudement sur ses omoplates. La championne se trouvait près de lui, mais ce qui inquiéta ses deux compagnons fut que Mentali n´était pas avec elle. Le grand homme sourit et les deux champions se mirent en garde. Morgane descendit quelques marches dans leur direction ; son regard était froid et inexpressif. Elle s´arrêta au bord de la dernière marche et tendit une main vers le militaire et le ninja. « Remettez-moi Léon. Vous n´avez pas besoin de lui. » Ils en restèrent figés. La championne avança d´un pas encore, les bras tendus en avant comme pour réclamer son du. Le Major réagit enfin et resserra son emprise sur le jeune homme aux longs cheveux qui semblait ne pas vouloir sortir de son état comateux. Koga étira ses lèvres en un sourire déformé par la douleur de ses brûlures. « Elle est possédée..., souffla-t-il entre ses dents serrées. - Par qui ? Par cet homme ? » demanda le militaire en désignant l´étranger aux longs cheveux d´argent. Les deux champions fixèrent l´homme avec colère, ignorant la jeune femme qui n´avait pas bougé, attendant toujours qu´on lui remette le motard. Un sourire carnassier déforma le visage blanc de l´étranger, et sa bouche s´ouvrit enfin pour siffler dans la langue des dieux : « Pauvres humains à l´esprit si fragile ! Jamais je n´aurai pensé pouvoir tomber sur quelqu´un d´aussi réceptif à mes ondes. Remettez-moi la « bête aveugle » ! Elle appartient à mon maître ! - Qu´est-ce qu´il dit ? » interrogea Koga, les yeux rivés sur son compagnon. Le militaire ne répondit pas, son regard plein de crainte et d´incompréhension passant rapidement du motard à l´homme aux cheveux argentés. Morgane bougea soudain, arrachant l´attention du ninja à son confrère pour pouvoir bloquer les mains agressives de la jeune femme. Elle semblait maintenant folle de rage, ses pupilles rétractées dévoilant la fureur d´un animal affamé, et tendait les bras vers Léon en tentant de repousser violemment Koga. « Donnez-le moi ! Il est à mon maître ! » vociféra la championne. Le ninja fut tétanisé de la voir enfoncer sauvagement ses dents dans la chair de son bras afin de le faire lâcher prise. Il jura avant de crier au militaire d´obéir à ses ordres, d´emmener Léon loin d´ici. Il ne savait pas pourquoi, mais c´était après lui que semblait en avoir l´étranger. Le grand champion hésita un instant encore, totalement envoûté par l´être à la silhouette élancée qui se tenait sur les restes de l´autel : la figure exacte qu´il avait aperçue dans le Centre de Parmanie. L´être qui se cachait derrière Ikeda ? Il fronça les sourcils, bien décidé à obtenir enfin sa réponse. D´un geste vif, il agrippa la pokéball de Kangourex et fit appel à la jeune femelle dinosaure. Il lui confia le motard en lui ordonnant de reculer. Dès qu´elle se fut exécutée, il revint rapidement vers le ninja dans les bras duquel se débattait encore violemment Morgane. A ses pieds, Raichu se mit en position de garde, aux aguets, sentant un combat proche, très proche, un combat dangereux. « Qui êtes-vous ? » demanda le militaire en usant de la même langue que l´homme, déclenchant une série de frissons sous les vêtements du ninja. Son interlocuteur pencha la tête sur le côté, faisant glisser ses longs cheveux fins sur le devant de ses épaules. Ses yeux de métal froid étaient rivés sur le grand champion avec un intérêt inquiétant. « Les miens m´appellent Loki, répondit-il d´une voix grondante et caverneuse, diminuant sa folie à un simple sourire en coin. - Qu´est-ce que vous voulez ? Pourquoi en avez-vous après Léon ? - Mon maître a besoin de lui, grinça l´étranger. Je me dois de réunir pour lui les trois Titans ! Les Esprits viendront ensuite, et les Golems sont déjà sous son contrà le ! » Le Major frissonna. Koga l´observait sans rien dire, tous ses muscles tendus sous l´afflux d´une colère sourde née du fait qu´il ne comprenait pas ce qu´il se passait. Entre ses bras fermement repliés, Morgane commençait à fatiguer, mais déployait toujours autant de hargne pour échapper au ninja. « ... Qui est ton maître ? » demanda finalement le militaire, ses iris s´emplissant d´une lueur dangereuse et méfiante à la fois. Il avait fait un pas en arrière pour placer son propre corps en position de garde, et sa main s´était abaissée sur le côté pour signaler à Raichu que le combat allait débuter. Le rongeur se tassa imperceptiblement, tous ses muscles tendus à l´extrême, soumis à l´afflux brutal d´adrénaline. Son petit corps se chargea rapidement de courants électriques qui firent vibrer l´air autour de lui. L´homme les observa sans rien dire, son expression ayant perdu tout humanité pour dévoiler les traits d´un être à l´arrogance sans borne. Il leva une main, et claqua des doigts. Aussitôt la jeune femme perdit connaissance dans les bras de Koga, et le ninja eut juste le temps de la rattraper avant qu´elle ne s´effondre à terre. Kangourex, à quelques mètres de là , laissa échapper un léger gémissement et se replia sur elle-même, protégeant Léon de toute sa volonté armée de ses plaques dorsales dures comme de la roche. « Si tu veux savoir qui est mon maître... , commença l´homme tandis que la pression augmentait autour de lui, faisant danser ses vêtements longs et sombres sur des bourrasques cinglantes. Alors bats-toi « bête sans chaînes » ! Prouve-moi la véritable valeur des Esprits et la force du côté indomptable de la Foudre ! » Le grand champion n´eut pas le temps de réfléchir au terme employé par l´homme pour le désigner. A peine eut-il prononcé ces mots qu´une bourrasque plus puissante que les précédentes vint percuter les trois champions et leurs pokémons. Le corps de l´étranger sembla se désosser tandis que sa carrure grandissait à vue d´œil, se distordant en une silhouette fine et gigantesque qui se recourba contre le haut plafond de roches. Un plumage fin et argenté recouvrit ce corps, et deux membres imposants, mais graciles, aériens, s´étendirent de chaque côté, se refermant sur eux en obstruant la vue des murs sombres et tremblants sous l´effet de cette force nouvelle. Des yeux d´un gris orageux apparurent, cerclés de cornes recourbées d´un bleu métallique, et fendus de pupilles noires en forme de faucilles. Koga était tombé au sol, Morgane dormant profondément près de lui. Le ninja ne pouvait plus détourner le regard de la créature qui venait d´apparaître devant eux, leur dévoilant sa véritable apparence : l´immense gardien de l´Equilibre, Lugia, l´oiseau-requin. |
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