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Lecture du chapitre 13 | |
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Nom de l'œuvre : Chroniques | Nom du chapitre : KAO-III-5 Kao, fils oublié |
Écrit par RAIDEMO | Chapitre publié le : 26/4/2007 à 22:27 |
Œuvre lue 21044 fois | Dernière édition le : 2/4/2008 à 19:29 |
Chapitre 5 : Kao, fils oublié « Mentali, Choc Mental ! » La féline, légèrement requinquée par les deux potions qu´elle venait d´absorber, s´ébroua dans un rayonnement rosâtre. La lueur se concentra sur sa pierre frontale avant d´être projetée contre le dragon aux écailles couleur topaze. Kao recula sous le choc, serrant ses mâchoires au rictus déformé par la colère, mais aussi, pour la première fois depuis bien longtemps, par la crainte. La fille s´était interposée au dernier moment, juste avant qu´il ne s´élance contre la jeune femelle dinosaure qui s´était placée inconsciemment devant le corps toujours endormi du motard. C´était impossible ! Comment lui, un être si parfait créé par les dieux eux-mêmes pouvait-il se laisser dominer par cette simple humaine et son chat mauve ? Pourquoi ses forces commençaient-elles à l´abandonner ? Pourquoi son énergie n´était-elle pas inépuisable ? Sa perfection ! Sa perfection, où était-elle ? Le grand reptile poussa un rugissement furieux et chargea son duo d´adversaires, se servant de ses ailes fines pour prendre de la vitesse et déclenchant un bouclier mental visant à percuter et écraser tout ce qui se dresserait face à lui. Morgane ne bougea pas, et Mentali l´imita, confiante en sa dresseuse. Celle-ci fixa sur le cobaye son regard d´ébène, froid comme la glace. Elle n´avait pas l´intention de fuir cette fois. Elle s´était montrée lâche lorsque le doute l´avait envahie un peu plus tôt, mais toute hésitation avait à présent déserté son esprit. Ses iris disparurent sous ses paupières, et la jeune femme libéra brusquement ses vagues mentales, lui dévoilant ainsi chaque parcelle, chaque forme du décors qui l´entourait. Elle voyait parfaitement le dragon se rapprocher à toute vitesse, son aura puissante mais épuisée, délavée, comme un être éreinté qui arrive au bout de son Chemin. Devant elle bouillonnait l´énergie contenue de Mentali, une aura mauve formée de courbes gracieuses, comme l´eau tranquille prête à se déchaîner. Sa propre aura qui lui était de nombreuse fois apparue incertaine, virant du bleu au pourpre, avait pris une teinte azurée, aussi acerbe et tranchante qu´une multitude de cristaux de glace. Kao n´était plus qu´à quelques mètres lorsque la championne étendit ses deux mains devant elle, paumes ouvertes vers le monstre. Mentali l´accompagna en se courbant sur elle-même, dégageant son énergie mentale qui se mêla à celle de sa dresseuse. Les deux auras se chevauchèrent, puis fusionnèrent en une immense colonne qui fonça sur le dragon. Un instant, la championne ressentit avec un frisson de plaisir ce moment si intense que peu de gens avaient jamais pu ressentir : cette union parfaite avec l´esprit de la féline qui partagea sa joie, ce moment où, fugitivement, elle se glissa dans le corps du chat mauve, tandis que celui-ci effleurait le corps de sa maîtresse. Elle put voir à travers les yeux bleu océan de Mentali leurs offensives combinées qui déferlèrent sur Kao, le noyant sous une vague invisible qui sembla l´ébranler plus qu´elles ne l´avaient toutes deux espéré. Le monstre s´arrêta net, comme s´il avait soudain buté contre un mur d´acier. Son corps subit violemment les conséquences du choc lié à la fin brutale de sa course ; son souffle se coupa un instant, bloquant les dernières parcelles d´un air usé au fond de ses poumons, si bien qu´il crut un instant que sa trachée resterait à jamais bloquée. Lorsqu´il put, à sa plus grande surprise, reprendre une large respiration, il se sentit suffoquer, tituba sur place à deux mètres à peine de ses ennemies. L´air qui s´engouffra dans sa gorge lui sembla tranchant et glacial, et il dut le recracher aussitôt sous la forme d´une cascade ensanglantée. Les yeux hagards, Kao se rendit compte que ses organes avaient beaucoup plus mal supporté le choc qu´il ne l´avait tout d´abord cru ; s´il restait dans ce corps, aucun doute, son esprit l´accompagnerait dans sa lente agonie. Alors, lentement, avec le peu de forces qui lui restait, le cobaye commença à changer de forme, soutenant d´un bras tremblant sa poitrine chevrotante sous sa cuirasse d´écailles. Morgane réagit aussitôt ; Kao avait commencé à muter à nouveau, elle ne devait pas lui laisser le temps de se soigner. Un goût amer s´écoula sous sa langue : le dragon semblait souffrir... souffrir énormément. Son regard tétanisé par l´incompréhension virait de droite à gauche comme pour se raccrocher à quelque chose, quelque chose qui ne viendrait pas le sauver. Si c´est ton maître que tu cherches, tu perds ton temps, pensa froidement la championne, bien que la vue du cobaye mortellement touché fit naître en elle un écœurement profond. Tu es seul maintenant Kao, et je ne te laisserais pas t´en tirer comme la dernière fois. Son regard se durcit plus encore, semblable à celui d´une machine. Mentali plaqua ses longues oreilles vers l´arrière, voulant échapper aux ondes néfastes de sa dresseuse, mais resta droite, prête à repartir à l´attaque. La taille du monstre avait déjà diminuée de moitié, et ses écailles dorées avaient laissé place à une peau vierge et rosâtre, fragile comme un duvet léger. « Ne le laisse pas finir Mentali, Psyko ! » asséna la championne d´une voix à laquelle on ne pouvait désobéir. Le chat mauve gronda. La pierre pourpre de son front se mit à luire. Mais son attaque fut stoppée par la surprise et le cri de détresse de Kangourex qui retentit derrière elle. Les yeux bleus de la féline s´agrandirent, et l´éclat au sommet de son crâne se canalisa, formant de petits éclairs crépitants qu´elle ne parvenait pas à libérer. Morgane ne put réprouver une grimace de colère, mais aussi d´indignation en comprenant la tactique de Kao, l´être recroquevillé sur lui-même, totalement nu, et reflétant comme un miroir insolent les traits de la championne. La jeune femme nouvellement apparue afficha une expression de profonde terreur, et de fatigue mêlée, serrant ses membres tremblants. « Ne t´occupes pas de son apparence Mentali ! cracha Morgane. C´est toujours le même monstre ! Regarde son front ! » En effet le pentacle renversé était toujours bien présent, légèrement dissimulé par les mèches sombre de la jeune femme. L´originale lança un regard dur à Mentali, mais celle-ci ne parvenait pas à se décider. L´incertitude que la championne put lire dans son regard la blessa profondément, même si son esprit lui soufflait de ne pas blâmer la féline. Le sourire carnassier qu´afficha alors la créature ne suffit pas à décider Mentali qui reçut de plein fouet une onde mentale visant à la tuer une bonne fois pour toute. Par chance, les forces psychiques de Kao avaient grandement diminuées, et le chat mauve ne fut qu´assommé. Elle glissa sur le sol sur quelques mètres avant que la championne ne se précipite sur elle pour la prendre dans ses bras. Kao se redressa alors, les contemplant de toute sa haine. Morgane lui répondit du même regard. Elle sentit alors une présence près d´elle, une chaleur familière au milieu de ce vent glacial qui ne faisait que s´intensifier à mesure que ce combat s´éternisait. Elle leva les yeux pour croiser ceux de Kangourex. Celle-ci lui fit comprendre d´un simple geste vers le cobaye qu´elle était prête à se battre à son tour sous ses ordres. Plus loin, dans un léger renfoncement de glace, Léon dormait profondément. La championne hocha la tête en se relevant. Les pupilles de Kao s´étrécirent face à ce nouvel adversaire. Sa respiration était à présent plus régulière, et le filet de sang qui s´écoulait de ses lèvres s´était amoindri. Kangourex se plaça devant Morgane, attendant ses ordres. Celle-ci s´exécuta vivement en voyant le cobaye changer de forme à nouveau. « Envoie-lui un Uppercut ! Ne regarde pas sa nouvelle forme ! Ce n´est qu´un leurre ! » La jeune femelle s´élança, l´énergie bouillonnant autour de son poing replié vers l´arrière, prêt à frapper. Son bras robuste se détendit subitement, alors que son esprit l´incitait, bien trop tard, à retenir son coup lorsqu´elle aperçut son attaque venir frapper de plein fouet le visage de son dresseur. L´homme recula en chancelant, désorienté par la puissance absurde du choc, cherchant sans doute à retrouver la vue alors que ses yeux blanchis semblaient hors d´usage, éclatés sous la pression. La femelle dinosaure gémit, alors que Morgane sentait un frisson glacé la parcourir. La championne serra les dents, cherchant à attiser sa haine en repassant dans son esprit les nombreuses confrontations qui l´avaient opposée à Kao, mais rien n´y faisait ; ce corps chancelant, à la démarche imprécise et à l´esprit perdu, cherchant visiblement une aide qui ne viendrait pas en tournant un visage défiguré dans chaque direction, comme s´il avait pu voir, cette vision ne faisait naître en elle qu´une pitié absolue. Le pentacle avait fini par se noyer sous l´épaisse couche d´un liquide coagulé qui souillait son front. Il était perdu, et il le savait. Une plainte lui échappa, tellement humaine qu´elle pétrifia la jeune femme. Il faut le détruire... maintenant ! Comme ayant entendu sa supplique mentale, Kangourex s´élança à nouveau, ses yeux rougeoyants ne pouvant se détacher du visage jumeau à celui de son dresseur qui se présentait à elle. Elle frappa, de toutes ses forces. Un craquement lui répondit et les plaintes de Kao se turent. Le silence s´abattit comme une large faux sur le petit groupe, chevauché du vent toujours hardi devant tous ces massacres qui lui étaient offerts. Lorsque la jeune femelle dinosaure baissa enfin les yeux, ce fut le temps de découvrir une marque noire, teintée de pourpre, lentement absorbée par le sol nappé d´une neige souillée. La tache rétrécit, jusqu´à disparaître entièrement, ne laissant derrière elle, un court instant, qu´une forme rouge et luisante, formant une étoile à cinq branches qui s´évapora à son tour. Les deux hommes et le Titan ne parvinrent à la rejoindre que bien plus tard, par la voie des airs, car la grotte avait à présent entièrement disparue sous des gravats énormes et la neige folle qui courait sur le souffle froid. L´oiseau doré se posa maladroitement sur le sol glissant. Le militaire, le premier, se détacha du groupe pour courir à la rencontre de Morgane. Celle-ci s´était assise dans le renfoncement de glace, près de Léon, et serrait le corps du motard contre le sien pour lui procurer sa chaleur. Seule Kangourex se tenait à ses cotés, les yeux dans le vague. La jeune femelle dinosaure leva la tête en même temps que la championne en entendant son dresseur approcher. Effrayée, elle préféra frà ler sa pokéball dès que l´homme fut assez près pour s´y engouffrer avant qu´il n´ait le temps de la toucher. Morgane se mordit la lèvre devant l´expression hébétée du champion face à ce geste inexplicable, ignorant si elle devrait lui raconter un jour la fin de leur ennemi. « Kao... est mort... » dit-elle simplement d´une voix sans timbre. Le grand homme hocha la tête mais ne dit rien, respectant le silence de la jeune femme. Koga s´approcha enfin, shootant dans la neige pour effrayer et dégager le rongeur électrique de son chemin. Celui-ci poussa un petit cri, puis escalada vivement le corps de son dresseur pour venir se poster sur son épaule, montrant les dents au ninja. « Son corps ? » demanda froidement le champion de Parmanie. Morgane fronça les sourcils et le militaire manqua de faire taire définitivement son confrère. « Disparu, déclara Morgane. Il s´est évaporé lorsque Kao a rendu son dernier souffle. » Le ninja grimaça et cracha sur le sol humide. « Alors aucune preuve pour la Ligue. Merveilleux. Ça veut dire qu´on va devoir se pointer au Conseil pour défendre notre histoire. Kuso ! » Il repartit vers le grand oiseau de Foudre, continuant à pester dans ce langage qui rappelait sa région natale. Les deux autres le suivirent des yeux, puis le champion de Carmin tendit une main à Morgane en esquissant un début de sourire, l´invitant à se relever. A sa grande surprise, la jeune femme plaça sa propre main dans la sienne, geste qu´elle ne se serait jamais permis en temps normal. Elle lui offrit un demi-sourire reconnaissant et l´homme hocha la tête. Puis il s´abaissa pour prendre délicatement le corps de Léon sur son épaule, avant de s´éloigner pour se diriger à son tour vers le Titan qui attendait patiemment leur venue. Morgane perdit son sourire dès qu´il eut le dos tourné et frissonna. Elle était désolée de sa conduite, mais sa poignée de main n´avait été destinée qu´à sonder le militaire. Et elle avait pu découvrir ce qu´elle craignait ; cet être brutal et belliciste qui sommeillait en lui comme un amas de haine et de colère. Un pressentiment néfaste l´envahit, la faisant grelotter un peu plus. Elle serra ses mains autour de ses bras pour les protéger du froid. L´image de Kao agonisant lui revint en mémoire et elle dut retenir un renvoi. Les appels de ses deux compagnons lui firent finalement relever les yeux et elle acquiesça comme pour se rassurer elle-même. Ses jambes bougèrent enfin pour la conduire jusqu´au grand rapace qui la fixait de ses yeux inexpressifs, des yeux de prédateur. Lui, devait savoir ce qui se tramait au-delà du monde des hommes. Il devait connaître Loki et ce monstre tapis au fond de l´aura du grand homme blond, Morgane l´avait compris dans la grotte, au moment où il avait rappelé à lui l´esprit du champion alors que celui-ci semblait possédé. Une autre pensée lui vint, née des paroles du ninja : s´ils n´avaient aucune preuve pour prouver la mort de Kao, comment allaient-ils pouvoir aborder le problème de Loki ? Intermède Le froid... avait disparu. Même la neige mortelle dans son manteau blanc et luisant comme des myriades de lames ne semblait plus aussi pure et immaculée. Elle ressemblait plutôt... à un prédateur, venu réclamer son dû dans cette bataille qui avait souillé son corps sans marques. Le petit être, noir comme le charbon, était sans doute une atteinte à sa grandeur, une insulte qu´elle ne laisserait pas sans punition. Il tentait vainement de s´extirper de son cercueil de roches et de glace, battant faiblement de ses pattes gelées et endolories ce qui l´entourait, espérant que ces faibles mouvements réussiraient à le ramener à la surface. Il ne sentait plus sa peau, pourtant protégée d´une fourrure au poil dur. Ses muscles semblaient eux aussi disparaître pour laisser place au néant. Et son esprit dans tout ça ? Ne pouvait-il pas pousser son corps dans ses derniers retranchements ? Ne serait-ce que pour sortir d´ici, mourir à la surface pour laisser une trace, un indice qui mènerait les Hommes jusqu´à son maître, enfoui plus loin, plus profondément, sous les décombres de la grotte ? Mais son esprit avait lui aussi perdu toute résistance, embrumé qu´il était parmi les résidus de vapeur parasites : les restes d´aura de celui qui l´avait possédé, qui les avait tous possédés, lui, son maître, et tous ses plus vieux compagnons. Mais peut-être n´était-il pas trop tard pour Keiji... Peut-être les siens pourraient-ils le récupérer encore armé d´un soupçon de vie... Keiji s´en sortirait, il en faisait le serment ! Aucun d´eux n´avait mérité ça ! Ils ne pouvaient pas tous mourir ici, sans laisser aucune trace derrière eux ! Il devait à tous prix... mener les humains jusqu´ici. Poussés par un souffle sans nom, les membres du chien noir opposèrent soudain une pression plus forte aux tenailles de glace qui se refermaient sur lui, l´extirpant lentement et douloureusement de sa prison. Le vent glacial qui vint frapper son visage lui parut plus déchirant que tout ce qu´il avait vécu jusqu´à présent, lui arrachant un gémissement de souffrances qu´il ne sentit même pas s´écouler dans sa gorge. Il fit encore quelques mouvements, se traînant sur le sol instable et tentant de repérer autour de lui la moindre forme de vie. Sa vue brouillée ne lui offrit rien d´autre que le blizzard insistant. Un frisson sans fin prit naissance dans son épine dorsale, tendant tous ses muscles et déchargeant les dernières bribes de son énergie dans ses nerfs prêts à rompre. Pourquoi ne pouvait-il plus s´arrêter de trembler ? Etait-il suffisamment visible pour que des humains puissent le trouver ? Il devait s´en assurer. Il devait sauver Keiji d´une façon ou d´une autre ! Même s´il ne faisait que marquer le chemin qui guiderait les secours ! Mais pour cela... il avait besoin de reprendre ses forces... Il allait se reposer... quelques minutes à peine... Pas dormir ! Juste... se reposer... Quelques heures plus tard, une couche de cristaux brillants comme le diamant recouvrait le corps raide et gelé de Noctali. |
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