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Lecture d'un chapitre



Lecture du chapitre 17
Nom de l'œuvre : Horyshia I: "Les écrits de Flore" Nom du chapitre : Le clan des traîtres
Écrit par Silver_Altaria Chapitre publié le : 6/5/2007 à 19:57
Œuvre lue 27758 fois Dernière édition le : 13/10/2007 à 12:51
Les premiers clients de l´auberge de la ville se pressaient comme chaque soir pour obtenir leur pinte de bière quotidienne, et cette nuit-là plus que d´ordinaire. Le retour au bercail et la remontrance brusque dont avait été victime le général en avaient étonné plus d´un et les soldats mettaient en avant les derniers potins tout en évitant les sujets sensibles.
Précisément quand la lune s´en fut à dépasser le plus haut bâtiment de la ville, une demi-douzaine de soldats profitaient d´une énième journée de repos, accoudés au comptoir et déjà bien entamés.
-V´z´êtes au coulant qu´la mèle Fanse elle a son cinquième lej´ton d´puis hier ? Palait qu´y est joli l´môme palc´que sans ça la mèle l´aulait confié à une amie ! Même qu´l´aîné y travaille à l´folge avec son pèle poul payer l´nouliture et l´lait, poul pas vendle l´maison.
-Moi à s´place j´l´aulais l´tapée d´puis longtemps l´demeule, ria un autre à la droite du premier. L´est à peine capable d´bien cont´nil un soldat c´te bicoque. M´est avis qu´y a sultout des fainéants là-d´dans poul qu´ce soit pas `col fait.
-L´vons not´ vele à l´pauv´ mèle Fanse qui suppolte c´te vie sans intélêt !
Ils burent chacun une gorgée de bière.
-Ah au fait, qui a des n´velles du galdien ?
-Moi j´sais où y s´cache l´gledin, siffla le moins plein d´entre eux, l´est dans un état… L´a une tête à faile peul, on dilait qu´y a vieilli d´dix ans. Puis y s´glatte sans alêt comme un chien qu´a des puces, d´ailleuls y´a bien des p´tites bêtes dans s´barbe, sûr qu´Olion(1) y suppoltelait pas ça bien longtemps l´pauv´ fils à papa.
L´aubergiste, qui écoutait la conversation depuis le début, pouffa.
-Vous pensez bien que le bougre a trop peur de se montrer après une évasion aussi facile : ce n´est pas dur de tromper tout le monde avec un désordre pareil, il doit avoir honte de s´être évadé de cette façon !
-Hé toi, au lieu d´causer, amène une aut´ bouteille ! Déjà qu´ça a un accent qu´on se l´met pas, faut qu´ça s´mêle des convelsations des autles en plus !
-Poul en lev´nil au môme d´la mèle Fanse, v´saviez qu´on lui plomet un bel av´nil ? Vu qu´la femme d´Aphso elle est enceinte et qu´le bébé s´lait une fille à en cloile le monde, on poullait y former l´prochain couple en vue ! Des bébés, hohoho !
-Sérilieusement ? On va avoil affaile avec d´la plogénitule loyale ? J´aulais vécu assez vieux poul voil ça au moins. Manqu´lait plus qu´on ait un joul les p´tits enfants, je s´lai à la l´traite !
-T´as qu´qualante ans va, t´as l´temps d´voil venil les années ! se moqua son compagnon de boisson. M´est avis qu´à cent ans tu s´las `col palmi nous à boile ta bièle, et ta femme qui t´jett´ra des seaux à l´figule quand t´lentlelas chez toi !
Les soldats trinquèrent à une nouvelle journée sans contrée à envahir de leurs armes et leurs cris. A ce moment-là, un homme entra dans l´auberge, vint s´asseoir près des soldats et commanda un alcool pas trop fort.
-Hé l´autle, grogna un soldat, y boit mêm´ pas ! Allez vas-y mon flèle, sels-toi, c´est ma toulnée !
L´homme refusa poliment et se mit à le questionner sur les dernières nouvelles et, après dix minutes, il sut tout de la conversation : l´héritier d´Aphso, lui qui pensait que c´était un secret bien gardé.
Aphso n´a pu laisser échapper une telle information aussi imprudemment, il aura fallu que quelqu´un joue les traîtres… Voilà qui pourrait marquer d´autres tensions au sein de la cour.
Il conclut la conversation aussi vite qu´il put, régla sa consommation et sortit d´un pas pressé.
-On dilait qu´y a vu un fantàme, c´ui-là ! s´exclama quelqu´un.
-Tu te tlompes, je dilais plutôt qu´y a apelçu sa femme !
Et la tablée fusa d´un rire sonore.

Il ne supportait pas l´auberge, aussi la quitter fut une bénédiction mineure pour lui. Ces rires, ces répliques de soldats ivres, il ne voulait plus en entendre parler, plus jamais. La situation était bien meilleure avant : jamais un soldat n´aurait songé à traîner à l´auberge, pas même lors de son temps libre. Avant, on s´entraînait nuit et jour jusqu´à l´épuisement pour maîtriser un simple coup d´épée, on patrouillait même quand aucun bandit ne traînait dans les environs, juste au cas où.
Oui, juste au cas où…
Il était l´informateur des deux camps et pouvait tout rapporter de ce qui se passait en privé aux traîtres. Et il était fier de lui. Sa pauvre mère, morte à cause d´une attaque royale sur les plébéiens, aurait été fière de son fils également. Même si parfois il doutait un peu de cette bancale opération lancée à la va-vite, et à peine sûre à dix pour cent. Même s´il risquait sa vie et les autres avec en suivant le mouvement.
Il était fier de son ràle, voilà tout.
Après avoir dépassé les dernières maisons, il tourna à droite, vers une tente cachée à l´ombre de quelques arbres de la ville. Le calme plat y régnait et pas une seule lampe, sauf celle de leur chef, n´était allumée. Des couleurs sombres avaient été imposées pour tout ce qui concernait le mobilier, ce qui fait que sans lampe on ne pouvait rien déceler la nuit. Des traîtres étaient rassemblés ici, discutant d´actions prochaines ou de plans qu´ils avaient sous les yeux.
Sitôt qu´il entra, tous les regards â€"environ une dizaine de personnes étaient présentes- se tournèrent vers lui et plusieurs voix lui demandèrent ce qu´il était allé faire dehors. Il les ignora et alla dans le coin le plus sombre pour tapoter légèrement sur l´épaule d´un soldat endormi.
-Chef, j´ai des informations cruciales !
Un grognement lui répondit.
-Chef !
-Mh ? Ah, lieutenant, quelles nouvelles ?
-Chef, vous savez que je n´aime pas que l´on énonce mon statut au sein de l´armée ici… Bref, voilà ce que j´ai pu apprendre : il semblerait que la femme d´Aphso soit enceinte.
-Neomia attend un enfant ?
-Une fille, pour être précis. Cela m´ennuie de vous dire ça, mais vous devez bien être le dernier au courant. Quelqu´un au sein même de Nosdena(2) a dispersé cette information dans le corps de l´armée, j´en suis presque certain. Dois-je continuer à laisser traîner une oreille dans les rangs ?
-Tout à fait. Je ne conçois pas qu´une telle nouvelle soit sans déchaîner les rumeurs et, si certaines peuvent être vraies, ce serait tant mieux. Essayez aussi d´obtenir une audience auprès d´Aphso afin de le forcer à vous envoyer sur le terrain, histoire de ne pas plus attirer les soupçons sur vous.
-Bien. Ah oui, il semblerait, outre le fait que nous ayons une héritière royale, qu´elle soit également déjà promise à un fils de paysanne. Cela ne semble pas gêner Aphso mais je pense quand même qu´une telle union soit un peu déplacée…
-J´ai bien réussi à entrer dans l´armée et à y avoir un grade élevé et mon défunt frère aussi, alors que nous sommes aussi fils de paysans. Dois-je vous faire un dessin sur ce que MOI j´en pense ?
-Non chef, se corrigea le lieutenant. J´ai parfaitement compris. Comptez sur moi pour exécuter du mieux que je peux la mission qui m´a été confiée.
Zut, je n´aurais pas dû évoquer cela ! Maintenant, il risque de m´envoyer sur les basses besognes !
-Autre chose, Betral ?
-Non, chef. Mais si je peux toutefois vous conseiller de cesser vos jérémiades à l´aube… Laissez, je n´ai rien dit ! se coupa-t-il en voyant la mine menaçante de son interlocuteur.
-Alors vous pouvez vaquer à vos occupations. Allez donc dormir, je vois que vous en avez besoin.

-Je rêve là… Ils nous ont vraiment laissé la liberté ?
-Faut croire, Lakade, faut croire… Je vous avais dit que je ne leur avais pas fait de cadeau en décrivant leurs traits de caractère, mais on dirait qu´ils ont pas mal changé depuis la version finale de mon histoire. Qu´ils nous condamnent à l´exil derrière les montagnes, je ne m´y attendais pas trop ; à vrai dire, je pensais plutôt qu´on allait passer pas loin de quelque chose de vraiment grave, surtout à cause de ce qui vous est arrivé la dernière fois que vous êtes passés…
-Eh oui, clama Kévin sur un ton faussement solennel, nous au moins on est blancs comme neige ! Nous sommes des citoyens honnêtes et respectables !
-Mais c´est impossible, je vais finir par l´étrangler ! lui cria Florian.
-Pas si fort, railla Numen, tu vas réveiller des marmottes…
-Tu étais vraiment obligé de balancer cette remarque alors qu´elles sont encore en sommeil !?
-Qui ?
-Les marmottes, triple idiot… Alors non, là vous n´allez pas m´empêcher de l´étriper !
Kévin était en train de multiplier les remarques comparatives et les pieds de nez à son intention. Mais il était tellement occupé à ça qu´il ne remarqua pas le trop-plein de terre sur lequel il buta et tomba, sans compter le fait qu´il y avait une belle étendue de boue juste derrière…
-Ah non, je suis sale de partout maintenant !
-On ne peut pas tout prévoir, lui dis-je en l´aidant à se relever, même en sachant qu´il a plu la veille ! Bon, on est censés aller où ?
-Sans carte, c´est difficile à savoir… Autant continuer dans la direction qu´on nous a imposée, d´autant plus qu´on est surveillés par cette petite pourriture de gnome, là…
Au loin, des protestations furieuses mais incompréhensibles lui répondirent. Ils étaient en effet suivis depuis leur départ par un gnome qui avait, pour l´occasion, revêtu une cape de voyage élimée qui ne faisait qu´accentuer sa laideur naturelle. Il nous lançait de temps à autre â€"pour ne pas dire tout le temps- des insultes dans tous les langages possibles pour nous rappeler sa présence.
-Il ne vient de pas de nous traiter de brebis galeuses là ?
-Ce serait bien la première fois qu´il lancerait une insulte non seulement en Français mais aussi compréhensible, intervint Shizuka. Hé, il vient de me lancer quelque chose, là ! Regardez un peu la taille de cette pierre, il aurait pu me tuer s´il avait bien visé !
Nouvelle pierre venant de loin derrière, qui fut lancée tellement fort qu´elle atterrit très loin devant.
-Il est vraiment dangereux, ce gnome…
-Flore, pourquoi il a fallu que tu en mettes dans ton histoire ?
-J´avais lu un livre où il y avait des gnomes un peu avant et je me suis dit que ça aurait pu être marrant d´en caser un ou deux…
-Visiblement, fit remarquer Numen, ils doivent avoir de bonnes capacités de reproduction, ça doit être le centième que je vois depuis ma naissance !
-Ca va hein, je ne pouvais pas savoir qu´ils allaient proliférer aussi vite !
Le gnome fut visiblement très content de cette dispute qu´il avait provoquée car il ne lança plus rien jusqu´à la fin de la matinée, moment où nous arrivâmes au pied des montagnes.

C´était toute une chaîne de pics qui s´étalait du nord au sud, ne laissant selon les cartes que deux passages, à l´extrême nord et l´extrême sud du continent. Certaines parties rocheuses disparaissaient au-dessus des nuages et d´autres montaient à peine plus haut qu´un arbre géant. Le gnome passa au-devant de nous pour aller chercher un peu de nourriture, vu que depuis un moment il n´obtenait plus rien de nous pour cause de pierres jetées.
-Dire qu´on doit prendre ce boulet avec nous, grommela Florian.
Le gnome, pour une fois, ne releva pas la remarque, se contentant juste de ramasser des animaux morts. Puis il monta sur l´épaule de Kévin et fit mine de dormir.
-Il faudrait trouver le point le plus bas de la chaîne pour pouvoir l´escalader, suggéra le garçon.
-Ce point est vingt mètres à ta gauche, glissai-je.
-Hein ? Comment tu sais ça toi ?
-Outre le fait que le gnome vient juste de le baragouiner, vu que j´ai créé cette chaîne, je pense vous le dire sans me tromper. Il y a aussi un passage souterrain, mais il est tout au nord, ça prendrait trop de temps…
Une fois le point atteint, le gnome commença à escalader tout en nous jetant des pierres à la figure. Il fut en haut en moins de deux, profitant du fait qu´on ne pouvait l´atteindre pour faire moult grimaces.
-Ce serait bien s´il se cassait la figure ! commenta Florian.
-S´il continue à danser comme il le fait, je renchéris, nul doute que dans deux secondes il est à terre.
Aussitôt dit, aussitôt fait : le gnome, dans un faux mouvement, glisse et se fait un joli roulé-boulé de vingt mètres en descendant de la pente, puis pour finir en beauté se ramasse sur l´arrière-train.
-Là, on va peut-être pouvoir s´entendre ! Alors, petit, est-ce qu´en dansant tu as quand même pu laisser traîner un œil quelque part ?
-Les yeux c´est pas comestible mioche, puis je laisse pas traîner mes yeux partout, MOI â€"aïe !-. Bon ok, j´ai vu un escalier…
S´ensuivit d´abord un silence religieux, suivi par une exclamation quasi générale.
-UN QUOI ?
Shizuka darda sur moi un regard soupçonneux.
-Bah quoi ? C´est plus pratique tout de même, répliquai-je pour ma défense.
Soupir quasi-collectif, à l´exception du gnome qui pouffait dans son coin.
-N´importe quoi… Un escalier pour traverser une montagne, franchement… T´as pas trouvé mieux comme idée débile, mioche ?
-Toi, tu te tais ! On ne t´a pas demandé ton avis de une, et de deux ça va faciliter notre passage, alors chut. Il y a un village de l´autre côté, alors ne tardons plus et continuons de marcher au lieu de discuter !
Ce faisant, j´avisai ledit escalier. Comme je l´avais écrit, la troisième marche était en miettes.
-En route !
Je grimpai en tête de la petite troupe (enfin presque, le gnome continuait de gambader comme un agneau tout en nous faisant des grimaces et des gestes peu recommandés), évitai la troisième marche et grimpai le reste quatre à quatre. Ce ne fut pas long et bientôt tout le monde était en haut. De là où l´on était, on voyait un peu la côte est du continent. A l´est, mais il fallait vraiment avoir un œil de lynx, les Vallées Fleuries. Et en face, le petit village enneigé de Lunix. Nous descendîmes.

Le Juge Suprême s´en frottait les mains. Grâce à l´intervention d´Altar, il avait pu éloigner définitivement le groupe des Jumeaux de Cœur et ainsi mettre un terme à la révolte à peine naissante. Les incendies déjà pas très nombreux avaient cessé et les soldats se remettaient à jouer aux cartes plus qu´à être sur le terrain, même si beaucoup faisaient déjà beaucoup cela avant.
Petite pensée à nouveau qui lui vint pour le groupe, en route vers Lunix. Il eut un rictus en répétant ce nom dans sa tête. Dire que c´était le village des…
Quelqu´un frappa à la porte.
-Betral ?
-Affirmatif, Juge Suprême.
-Entrez.
Le jeune lieutenant ne se fit pas prier et passa la porte. Il était encore plus pâle qu´il y quelques jours, faute au sommeil qui depuis un moment ne lui venait pas. Du moins était-ce que l´autre pensait, puisque Betral partait le soir, pour régler des affaires urgentes soi-disant. Jamais il n´était venu à l´esprit de personne qu´un soldat puisse trahir son camp.
-Quelles sont les dernières nouvelles ?
-Le gnome n´a pas encore rapporté quoi que ce soit de nouveau. Mais je croyais que vous aviez fait cesser toute surveillance, alors pourquoi tant de monde s´amasse-t-il dans les prisons ?
-Pour la simple raison qu´on ne pouvait faire autrement. Après les avoir accusés de trahison envers leur peuple (ainsi on appelait le fait d´être Jumeau de Cœur), il faut bien les emprisonner, sans quoi nous perdons toute crédibilité. Il faut bien se maintenir dans une position stable, n´est-ce pas ?
-Sauf mon respect, cela ne servait à rien de tous les emmener, quelques uns auraient amplement suffi !
-C´est là que vous vous trompez, lieutenant. Le peuple est tellement habitué à ce genre de procédés qu´il n´est plus aussi crédule qu´avant. Avec cette opération, je les garde en confiance. De toute manière, ce n´est pas vous qui prenez les décisions, non ?
Betral ne répondit pas.
-C´est bien ce qu´il me semblait. Maintenant, vous pouvez sortir.
Betral s´exécuta.

Bon sang, qu´est-ce qu´il détestait l´arrogance du juge ! Tout, de ses paroles jusque dans sa façon d´aborder les gens, lui évoquait ce mot-là. C´était simplement répugnant.
Betral passait outre tout ce qu´il avait idéalisé jusque là. Servir sa terre natale oui, mais à sa manière. Avec l´innocence d´Aphso qui n´était jamais au courant de rien et la désinvolture du Juge Suprême, ces derniers allaient droit dans le mur. Heureusement, le clan qui siège dans des tentes à présent en dehors de la ville (ils avaient failli être débusqués) veillait à rétablir l´ordre des choses. C´était un pouvoir contre un autre. Décidément, il aimait cette sensation de liberté qui pouvait renverser l´ordre. Il faisait ce qui était bien, il le savait. Ca lui donnait un air d´autant plus farouche.
Il arriva aux abords des tentes et perçut des mouvements un peu partout. Ca l´intrigua. Il pressa le pas et croisa l´un des doyens du groupe des traîtres, un vieux soldat à la cinquantaine passée. Il l´interpella.
-Que se passe-t-il ?
-Ah, petit mineur(3), te voilà enfin ! La plaie du chef s´est rouverte, il ne passera pas la nuit… Je suis désolé.
Cela lui fit l´effet d´une douche froide. Il alla en quatrième vitesse jusqu´au chef, auprès duquel il s´agenouilla.
-Chef, vous n´essayez même pas de vous soigner ?
-Ca ne servirait pas à grand-chose puisque la plaie se rouvrirait encore… Non, je vais mourir, et ce sera mieux. D´un côté vous aurez plus de facilité pour continuer nos plans et moi je reverrai Alexandre…
Un sourire naquit sur son visage, le premier que le lieutenant ne lui eut jamais connu.
-Au fait, j´ai fait un rêve hier. Une femme m´a dit que tout irait bien, tu y crois toi ?
-Une femme, qui ?
-Je ne sais pas… Mais elle m´a dit des choses sur toi aussi, elle m´a dit… que je devais te confier ma responsabilité. C´est à toi que revient mon statut, tu vas avoir énormément de choses à faire… et pas seulement en ce qui concerne cette guerre-ci.
-Chef…
-Arrête un peu de m'appeller chef, va. Jeremy... ça suffira.
Il sourit encore. Le dernier sourire d´un condamné.
-Alexandre…
Il s´éteignit
Betral se releva, recouvrit le général de Santelme de son drap et se retourna vers le clan, muré dans le silence.
-C´est à notre tour de jouer maintenant, dit-il en opinant du chef.
Car c´était ce qu´il était maintenant.
Le chef.

1. Orion, logiquement. Mais c´est fou ce que les gens bourrés peuvent faire comme fautes en causant.
2. QG de l´armée en même temps que prison, place de pendaison et tout le reste. Polyvalente quoi, j´avais sans doute oublié de le préciser.
3. Pas parce qu´il travaille dans une mine, mais parce qu´il vient à peine d´avoir ses vingt et un ans.
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