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Lecture du chapitre 17 | |
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Nom de l'œuvre : Chroniques | Nom du chapitre : TITANS-I-3 Un nouveau lien |
Écrit par RAIDEMO | Chapitre publié le : 19/5/2007 à 18:04 |
Œuvre lue 21047 fois | Dernière édition le : 2/4/2008 à 19:33 |
Chapitre 3 : Un nouveau lien Ricardo n'était pas un homme patient. Il n'était pas dépourvu de qualités, loin de là : son entourage le reconnaissait comme un meneur hors pair, un fin diplomate et un dresseur charismatique. Son style de combat particulier et la composition de son équipe lui avaient valu le surnom de « Monkey ». Et son physique le lui rendait bien : c'était un homme de trente ans, grand, svelte, au visage allongé et au menton volontaire. Une légère déformation à la mâchoire laissait faiblement ressortir l'ossature inférieure de son visage, creusant légèrement ses joues aux tempes drument fournies d'une chevelure grise. Sa peau avait longtemps subi les assauts d'un soleil du sud, lui donnant une couleur cuivrée et lisse. Ses os fins dévoilaient des membres agiles, et sa démarche imperceptiblement pantelante sur la droite lui offrait une posture voûtée, qui laissait ressortir la maigreur de son corps brodé de muscles. Ses hommes l'avaient toujours connu en tant que maître en différents arts martiaux. Il avait enseigné à tous ses pokémons ses connaissances en Aïkido, Karaté, et Tae Kwon Do. Seulement voilà , aucune de ces qualités ne lui permettait de faire taire la rancune qu'il éprouvait à ce moment, la rancune née de sa grande susceptibilité. Le dresseur quitta son blouson, le noua rapidement autour de sa taille, et jeta un œil à sa montre au bracelet trop large. Il était déjà plus de sept heures du matin, et les nuages continuaient d'asphyxier le moindre rayon de soleil. Ricardo grogna, comme pour répondre au grondement insistant de sa moto à l'arrêt. D'un geste énervé, sa main plongea dans la sacoche accrochée au flanc de son engin. Il en sortit deux biscuits secs qui s'effritèrent un peu entre ses mains, en coinça un entre ses lèvres, et tendit l'autre à son Sismonk*, perché sur son épaule gauche. Le pokémon singe attrapa le gâteau en remerciant son dresseur d'un bref hochement de tête. Tous deux prirent le temps de savourer tranquillement leur petit déjeuner, l'homme restant assis sur sa moto, les jambes écartées de chaque côté pour la maintenir en équilibre. Le bruit de la circulation commençait seulement à se lever du côté de la rue principale, mais la ruelle dans laquelle se trouvaient le motard et son singe restait étrangement calme. « Foutu temps » maugréa Ricardo qui en venait à regretter les menaces et insultes que les habitants lui adressaient lorsqu'il s'arrêtait, de cette façon, devant l'un de leurs commerces. Mais les dérèglements climatiques semblaient avoir plongé Doublonville dans une léthargie paresseuse. Chacun se levait à n'importe quelle heure de la journée, et même les quelques Roucools posés sur les toits somnolaient à longueur de temps. Ricardo leva les yeux en même temps que son Sismonk en entendant une poubelle métallique s'effondrer. Un Caninos affamé engouffra sa tête à l'intérieur pour en tirer quelques restes. Le motard soupira. Il était vraiment sur les nerfs, et ce devait être dû à la nuit blanche qu'il venait de passer ; même si le temps ne s'y prêtait plus, l'homme aux cheveux gris tentait, comme il l'avait toujours fait, de prendre soin de sa santé. Il dormait huit heures par nuit, mangeait aux heures habituelles, et ne se gavait pas de sucre. Et voilà qu'il venait de dérégler son emploi du temps parfait à cause de ce foutu champion. Le ninja allait le lui payer. Pourquoi n'avaient-ils pas réussi à le coincer à la sortie de la JCC ? Plusieurs champions y été entrés, tous avaient du emprunter la porte principale comme chemin inverse, et Ricardo avait envoyé un groupe d'hommes à l'arrière du bâtiment. Leur proie s'était donc sauvée par la voie des airs, et cela, le motard ne l'avait pas prévu. Nouveau soupir. L'homme fouilla une fois de plus dans sa sacoche et en sortit une cigarette. Il l'alluma à l'aide d'un briquet d'argent marqué d'un R rouge, un objet qu'il avait récupéré un jour derrière un mafieux qu'il avait mis en fuite. La lueur de la flamme, seul éclairage à l'exception de la faible lumière des réverbères, attira le Caninos qui sortit un museau couvert de sauce de la poubelle. Le chiot trottina vers lui et s'assit sagement à ses pieds. Sismonk observa le canidé sans bouger, son dresseur lui offrit un sourire attendrit et se baissa pour le caresser entre les oreilles. Il lui tendit quelques biscuits que le jeune chien avala goulument, avant d´en voler un dernier et de disparaître dans une autre ruelle. A cet instant, le singe à la peau brune dressa ses larges oreilles grises en percevant un son. Ricardo tourna vers lui un regard intéressé. « Tou l'as trouvé ? » demanda-t-il d´un voix graillante. Pour toute réponse, Sismonk poussa un petit cri aigu et pointa une direction du visage. L'homme suivit son regard, parut étonné en apercevant le Centre Pokémon, et se frappa le front d'une main. « Et yé n'y ai même pas pensé... » Koga et Morgane grognèrent en même temps en entendant le militaire geindre pour la énième fois, appuyé sur le rebord de la fenêtre. Plusieurs chambres du Centre avaient été inondées, et les trois champions avaient été contraints de se partager la dernière. La nuit avait été très courte, et désagréable pour chacun d'eux ; le ninja avait commencé en faisant les cent pas dans la pièce accompagné de son vampire qui volait d'un mur à l'autre, empêchant ses deux compagnons de dormir, puis, lorsqu'il s'était enfin décidé à rejoindre son lit, Morgane avait joué les insomniaques et s'était munie d'un livre et d'une lampes de poches qui éclairait bien trop la pièce au goût des deux hommes. Le Major avait terminé en beauté, n'étant plus capable de dormir après cinq heures du matin, et s'était installé à la fenêtre en poussant une série de soupirs à intervalles réguliers, en réponse au temps déplorable qui gâtait son moral. Un nouveau gémissement retentit. Morgane enfouit sa tête sous son oreiller. Koga beugla qu'il aimerait bien finir sa nuit. Le militaire lui répondit qu'il allait réveiller tout le Centre à force de crier, et le ninja enchaîna d'un doigt d'honneur. Raichu voulut s'en mêler, mais son dresseur l'en dissuada. C'est ainsi qu'ils descendirent tous trois, mal coiffés et de mauvaise humeur, alors que l'aube pointait à peine derrière la couche nuageuse. Ils s'assirent à une table et commandèrent de quoi manger. Bientôt, Morgane avala tranquillement ses biscottes accompagnées d'un thé, Koga sirota un café fort, et le Major engloutit trois assiettes d'œufs et de bacon avec quelques tranches de pain grillé. Aucun d'eux n'avait encore posé la question fatidique, à savoir quelle serait la suite des événements. Allaient-ils finalement se séparer ? mener l'enquête chacun de leur côté ? Les trois champions n'osaient pour l'instant pas s'avouer que cette option leur semblait la plus sage. Leurs relations difficiles ne seraient qu'un poids dans cette histoire. Le ninja aurait pu préférer se rendre dans le Kansai pour rechercher sa fille plutôt que de continuer à poursuivre un ennemi inconnu, mais il mourrait d'envie d'affronter à nouveau Loki. Il s'était entraîné pour ça, et son désir de combattre avait toujours surpassé toutes choses... même ses sentiments envers une quelconque famille. Morgane n'abandonnerait pas. L'histoire d´Ihien, et le maître qui se cachait derrière Lugia l'intriguaient au plus haut point. Elle ne rentrerait pas à son arène tant qu'elle n'aurait pas découvert le mystère qui planait au-dessus du gardien et du militaire. Car elle ne l'oubliait pas, et elle espérait que le Major la suivrait jusque là -bas. Peut-être aurait-elle alors l'occasion d'étudier l'entité qui sommeillait en lui : elle avait préféré n'en rien dire à Mentali, mais elle avait en réalité révélé ses découvertes à son confrère dans l'unique but d'éveiller sa curiosité, pour qu'il vienne sur les terres perdues avec elle. De plus, Damien l'avait appelée la veille, en lui affirmant que le Conseil des Quatre de Hoenn était prêt à les aider de toutes les façons possibles. Avec un tel appui, accéder à certaines informations bien gardées ne serait pas difficile. Et la jeune femme avait aussi eu la bonne surprise de retrouver le Ptera de Peter, près du Centre, lorsque ses deux compagnons n'étaient pas avec elle. Le champion de Carmin, quant à lui, regrettait déjà son arène et ses combats tranquilles ; il regrettait les défis des jeunes dresseurs qui se montraient souvent trop sûrs d'eux, et à qui il tentait de donner des leçons d'humilité et de dressage en les faisant perdre au moins une fois contre lui (si le dresseur revenait en ayant compris son erreur, le champion laissait son adversaire prendre le dessus pour lui offrir le Badge Foudre). Mais il ne pouvait pas rentrer maintenant, il y avait quelque chose en lui... dont seul Loki connaissait l'origine. Il partirait donc à Ihien, avec Morgane, maintenant certain de la confiance que lui accordait la jeune femme. Ce fut le militaire qui se décida enfin à entamer cette conversation, mais il fut coupé par le fracas de la porte du Centre qui alla durement frapper contre le mur. L'infirmière sursauta, et un Leveinard apparut de nulle part pour aller réprimander le malotru. Le malotru en question était un dresseur d'une trentaine d'années, sa position voûtée et essoufflée lui donnait un air bestial. Il avait des cheveux gris hérissés vers l'arrière, une mâchoire dure, et des yeux jaunes semblables à ceux d'un prédateur. Son allure intimidante fut néanmoins amoindrie par l'expression coupable qu'il prit devant les remontrances du pokémon rose. L'homme balbutia une excuse, se pencha en avant et baissa les yeux pour appuyer son pardon, et Leveinard le laissa finalement passer. Il reprit alors un visage sûr de lui, et se dirigea vers les trois champions. Morgane aperçut aussitôt le pokémon singe qui se trouvait sur son épaule, une espèce qu'elle n'avait découverte que très récemment dans une encyclopédie informatique : une espèce que l'on ne trouvait à ce jour que dans la région de Ihien. Un autre détail lui sauta aux yeux, détail qui n'échappa pas non plus au militaire qui en resta bouche bée : cet homme était un BushiYajû. Aucun doute n'était possible. Sa démarche silencieuse et chacun de ses mouvements maîtrisé, le corps de son Sismonk, comme relié au sien et constamment sur le qui-vive. Les deux êtres se complétaient. Il était si rare de croiser un de ces dresseurs d'exception. Les BushiYajû étaient des maîtres inconnus, des génies qui restaient dans l'ombre des champions et des grands dresseurs. Ils combattaient aux côtés de leurs pokémons, maîtrisaient des mouvements et des techniques particulièrement difficiles à réaliser pour un humain, et ils étaient en symbiose avec leurs monstres. Des capacités telles que les leurs se découvraient dès le plus jeune âge, mais la plupart d'entre eux préféraient les développer seuls. C'est ainsi que ces dresseurs si particuliers aspiraient toujours à une grande liberté. Ils ne cherchaient qu'à perfectionner leurs techniques. Parfois seulement, certains d'entre eux répondaient aux attentes de la Ligue ; ils accomplissaient des missions qui coûtaient souvent extrêmement cher aux Conseils. Le seul que Morgane et le militaire avaient jamais vu était Layo, l'élève de Koga ; le jeune garçon ne tarderait d'ailleurs certainement pas à le quitter pour perfectionner sa forme de combat. Qu'est-ce qu'un BushiYajû faisait par ici ? Les deux champions oublièrent cette question lorsqu'ils eurent reconnut son accoutrement, identique à celui des motards qu'ils avaient vu la veille : des vêtements amples, mais qui laissaient apparaître bras et ventre, de teintes noir et rouge, et ornés d'un symbole bordeaux à la forme d'un crâne de singe de profil. L'homme s'arrêta devant Koga, les mains posées sur la table. Le ninja regardait ailleurs en grimaçant, apparemment mécontent d'avoir été découvert. « Ça faisait oune baille ! » prononça enfin l'homme d'une voix forte à l'accent latin, affichant un sourire qui dévoilait sa dentition bestiale. Morgane, en face du ninja, s'installa calmement pour voir ce qui allait se passer, tandis que le militaire assis à côté d'elle ouvrait des yeux ronds en découvrant quelqu'un qui parlait au moins aussi fort que lui. « Qu'est-ce que tu fais là ? demanda Koga, agacé, en se tournant vers lui. - Tou mé dois quelque chose, Champion ! Tou as oublié ? menaça l'homme en perdant son sourire et pointant un doigt accusateur vers son interlocuteur. - Humf... (le ninja fouilla dans ses poches) Je n'ai pas ce qu'il te faut ici, tu m'en vois navré. » dit-il avec un air apitoyé. Le BushiYajû gronda et son singe découvrit ses dents aux canines longues. « Yé repars à Ihien démain... y'ai bésoin dé... - Vous allez à Ihien ?! » L'exclamation de Morgane fit sursauter les trois hommes. Ricardo et son Sismonk lui offrirent un même air étonné, puis le motard sembla soudain pris d'un vif intérêt pour la jeune femme. Il la salua dignement, prit l'une de ses mains dans la sienne avant de répondre : « En effet, yé mé rends à Ihien. Céla vous intéresse ? » Morgane allait lui répondre lorsque le militaire se plaça brusquement face à l'homme aux cheveux gris, séparant leurs deux mains et offrant au motard un air menaçant. Ricardo lui répondit d'une expression identique et tous deux se firent ainsi face en grondant tel un duo de Nidoking prêt à se battre pour une Nidoqueen. Raichu sauta sur la table et Sismonk en fit de même ; ils adoptèrent aussitôt le même combat que leurs dresseurs, le rongeur sortant les griffes, le singe montrant des crocs tranchants. « Rai, rai ! (pas touche, macaque !) - Siiis, sismo ! (recule, rat puant !) - C'est fini ce cirque ? s'impatienta Koga. Morgane, pourquoi veux-tu te rendre là -bas ? » La championne soupira et contourna les deux géants pour s'approcher du ninja. « J'ai fait quelques recherches... je pense qu'on pourra trouver des informations sur Loki là -bas. - Hum... dans ce cas je viens avec toi, répondit l'homme en noir d'un ton ferme. - Moi aussi ! enchaîna le militaire avec agressivité. - Yé peux vous conduire, ajouta Ricardo plus calmement. Les terres dé Ihien sont sauvages et dangéreuses. » Morgane accepta la proposition, Koga lâcha un de ses fameux « kh ! », et le Major lança un regard de fauve au motard triomphant, sur l'épaule duquel Sismonk était revenu se percher. La jeune femme fronça légèrement les sourcils ; elle aurait préféré que le ninja ne les accompagne pas. Elle avait besoin du militaire pour l'observer, mais Koga et son égoïsme ne feraient certainement que la gêner. Cependant, elle avait réellement besoin de cet homme à l'allure de bête, il était le seul qui pourrait la guider dans la région d´Ihien : car après tout, à part les chercheurs mandés dans ce pays sauvage, personne n´avait les droits et les possibilités d´y séjourner, à l´exception des habitants. Et Ce motard était visiblement originaire du pays du Sud. Elle s'était demandée de quelle façon elle pourrait le convaincre, mais il semblait apparemment facilement manipulable par le beau sexe. Enfin, avoir un BushiYajû à ses côtés serait tout sauf un désavantage. Morgane observa les trois hommes. Ricardo, apprenant que Koga les accompagnait, l'obligeait à promettre qu'il lui remettrait ce qu'il cherchait sur place. Le Major, quant à lui, semblait voir d'un mauvais œil l'arrivée de ce dresseur dans leur petit groupe désuni. « Comment vous appelez-vous ? demanda-t-elle finalement. - Ricardo » répondit l'homme dans un nouveau salut. A cet instant, l'infirmière s'approcha d'eux et les quatre dresseurs songèrent avec gêne que c'était certainement pour leur demander un peu plus de calme. Il n'en fut rien. « J'ai un appel pour un groupe de champions de Kanto. C'est bien vous n'est-ce pas ? » Etonné, les trois champions en question hochèrent la tête et Morgane suivit l'infirmière pour répondre. Les trois hommes s'accoudèrent au comptoir derrière lequel la jeune femme répondait pour apprendre de quoi il s'agissait. Le doute les envahit lorsqu'ils virent le visage de Morgane se décomposer. Elle raccrocha vivement et tourna vers eux un visage où l'inquiétude coulait à flots. « Léon a été enlevé... » murmura-t-elle. L'angoisse était à son comble dans la petite chambre désespérément assombrie. Le Major songeait dans son coin, assis sur son lit, tandis que son rongeur essayait de lui remonter le moral. Koga avait recommencé à faire les cent pas, le visage crispé par une colère telle que son vampire n'osait pas bouger de la lampe murale à laquelle il s'était accroché. Morgane s'était postée sur une chaise, devant la fenêtre, les yeux rivés sur le portable posé sur ses genoux. Ricardo dodelinait nerveusement de la tête, et son Sismonk, tout aussi tendu, faisait des allers et retours d'une épaule à l'autre de son maître. Tous quatre attendaient cet appel qui ne faisait que trop tarder. Un appel qui leur confirmerait la nouvelle, et leur donnerait peut-être d'autres informations. Chacun d'eux connaissait plus ou moins Léon ; Koga et Ricardo depuis leur enfance, les deux autres champions depuis quelques années déjà . Soudain, le portable de la jeune femme se mit à vibrer. Elle le décrocha à la hâte alors que tous les visages se tournaient vers elle. Quelques paroles brèves furent échangées, et la championne raccrocha avant de sortir son ordinateur. « Qu'est-ce qui se passe ? s'inquiéta le militaire. - C'est Damien. Mais il dit que son portable ne passe pas très bien. Il va nous contacter du Centre de Nénucrique. » Les trois hommes se rapprochèrent pour pouvoir voir l'écran s'allumer. Au bout d'une minute à peine, une faible sonnerie retentit. Morgane ouvrit la fenêtre de communication. L'effarement s'empara aussitôt du petit groupe : Damien venait d'apparaître sur une image grésillante qui se brouillait et sautait dans des bruits extrêmement désagréables. Derrière lui se devinaient les lumières clignotantes du Centre, ainsi que les infirmiers, dresseurs et Leveinards qui couraient partout en s'envoyant des ordres. Au fond, les fenêtres battaient dangereusement dans leurs encadrements, malmenées par un vent d'une violence inouïe. Damien semblait à bout de souffle, et trempé jusqu'aux os. Malgré tout, son gèle avait tenu bon et ses cheveux roux offraient toujours un effet impressionnant, et le jeune homme avait jugé bon de garder ses lunettes de soleil. « Mais bon sang, qu'est-ce qui se passe là -bas ? s'exclama le militaire. - On sait pas vraiment... une vraie catastrophe... , bafouilla Damien, le souffle court. Les tempêtes... se sont levées un peu partout... c'est la panique dans tout Hoenn... - Dans toute la région tu dis ? le coupa Morgane, abasourdie. - Partout, répéta Damien avant de grogner en repoussant la tête de son Démolosse qui voulait absolument se placer devant l'écran. C'est pas des phénomènes naturels ! Algatia est déjà presque sous l'eau ! Ses habitants sont tous ici ! » Le membre des Quatre criait maintenant pour pouvoir couvrir les hurlements du vent : une fenêtre avait lâché et cinq dresseurs s'échinaient à la reboucher à coups de Laser-Glaces. Damien voulut parler à nouveau, mais l'image se brouilla en déclenchant un grésillement grave. Raichu se boucha les oreilles et Nosferalto se mit à voleter dans toute la pièce en poussant des cris apeurés. Morgane retint de justesse le champion de Carmin qui s'apprêtait à frapper son ordinateur pour le remettre en marche. L'image se stabilisa enfin. Damien avait retiré ses lunettes et criait en texan contre son chien démoniaque qui voulait à nouveau se réfugier devant l'écran. Le monstre alla finalement se recroqueviller en tremblant aux pieds de son maître, terrorisé par le vacarme ambiant. « Damien, ça va ? hésita la championne. - Impec, grogna l'autre. Vous en faites pas, nos chercheurs sont en train de déterminer la cause de ces phénomènes. C'est pour Léon que je vous appelle. » Tous quatre hochèrent la tête. L'image se fondit à nouveau un instant dans ses grésillements, puis repartit. « Personne n'a vu celui qui l'a enlevé. Tout ce qu'on sait c'est qu'il était seul, et qu'il a dû passer par la voie des airs. Nos radars l'ont repéré juste avant qu'il ne quitte le pays. - Il a quitté le pays ! répéta furieusement Koga, faisant sursauter ses trois compagnons. Pour aller où ? - Au sud, vers les régions de Romh. » Morgane se figea ; Ihien était la région la plus au sud du pays de Romh. Ça ne pouvait pas être un hasard. Ses compagnons l'avaient compris eux aussi, c'est pourquoi ils ne dirent rien. Damien continua, haussant le ton une fois de plus alors qu'une nouvelle fenêtre venait de se briser : « L'armée est en train d'essayer de trouver un arrangement avec Romh pour y envoyer une équipe de recherche ! Ça s'annonce mal ! - On y va ! répliqua aussitôt Morgane. Dès ce soir, ajouta-t-elle avec un coup d'œil à Ricardo qui lui répondit d'un hochement de tête. - Ok, je m'en doutais. Rendez-vous au Centre de Lakar, près de la frontière. Elle est bien gardée, mais vous y trouverez deux personnes qui vous aiderons à la traverser sans problème. Ils ont travaillé plusieurs fois avec nous. Aragon est en train de les contacter. - Merci Damien... - Bonne chance ! » La fenêtre de communication disparut. ~ & ~ * J'ajouterais bientôt les fiches Pokédex |
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