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Lecture d'un chapitre



Lecture du chapitre 11
Nom de l'œuvre : En attendant la lumière Nom du chapitre : Alter Ego
Écrit par ze_gobou Chapitre publié le : 21/6/2007 à 11:54
Œuvre lue 16634 fois Dernière édition le : 21/6/2007 à 11:54
La pluie continue de tomber.
Peut-être qu'elle ne s'arrêtera pas ?
Peut-être...
J'en ai assez de ces mots.
Toi aussi.
Nous en avons assez de douter, d'espérer, de ne plus espérer.
Nous en avons assez de ne pas savoir et assez de le savoir.

Nous sommes. La seule chose que je sais. Et toi, est-ce que tu le sais ?
Nous sommes ceux qui fuient, qui tentent de se reconstruire, et puis fuient à nouveau, bien avant d'avoir terminé.
Nous sommes ceux qui voulaient attendre. Moi, je voulais attendre. Nous sommes ceux qui n'ont plus le courage d'attendre. Nous n'avons plus rien à attendre, parce que nous avons abandonné, une fois de plus.

Nous avons espéré. N'est-ce pas que nous avons espéré ? J'ai vu dans tes yeux ce que je voulais tellement voir : le reflet des miens.
A présent, nous fuyons. Nous fuyons nos illusions et chaque image de nos rêves disparus, comme toujours. Je crois avoir souhaité que ce soit la dernière fois. Est-ce que ce souhait changera quelque chose ?
Et toi ?
Est-ce que tu souhaites la même chose ?
Je ne sais pas.
J'espère.

La pluie continue de tomber.
Elle détrempe nos vêtements. Elle nous fait frissonner.
J'ai froid.
Je voudrais tant un peu de chaleur, un peu de vie.
Et puis je voudrais tant...
Un espoir, peut-être trop complexe ou juste trop puéril pour être formulé.
Un espoir indicible qui s'accroche à moi plus que je ne m'y accroche.
Un espoir impossible. la cause de ce que je suis.
Je voudrais tant ne l'avoir jamais imaginé.

Je suppose qu'il en va de même pour toi.
Chacun de tes mots ne me dit plus que ce que j'ai toujours voulu entendre.
Tu es come moi. Cette phrase m'apparaît comme une évidence et me présente déjà l'accomplissement d'un rêve.
Nous sommes les mêmes. Qui sommes-nous ? Nous sommes des êtres mutilés par les douleurs inutiles de nos âmes. Nous sommes tels des fantàmes, morts et vivants à la fois, des étrangers, des monstres.
Nous pourrions le cacher. Nous n'y parvenons pas car nous sommes comme habités par cette nature étrangère, ces images qui ne veulent pas s'effacer.
Nous fuyons nos erreurs à défaut de pouvoir fuir les démons qui les provoquent.

Sans doute est-ce pour cela que j'ai besoin de toi. Je ne peux suporter d'être seule avec tous ces rêves à la fois évidents et improbables. Et peut-être qu'ensemble, nous trouverons la solution. Car nous avons la même quête, la mêem vie qui n'en est plus vraiment une.
Pour toi, je ne serai jamais une étrangère, jamais un monstre.

Ton regard me suit tandis que nous marchons. je t'imagine derrière moi, comme un deuxième fantàme sous la pluis battante. Tu me regardes, et peut-être même que tu souris à une pensée que tu n'oses pas partager. Je me retourne. Où es-tu ? Tu n'est pas derrière moi.
Tu es bien loin derrière, immobile. Pourquoi tu ne me rejoins pas ? Pourquoi tu t'arrêtes ? Pourquoi...
- Je ne peux pas continuer à te suivre.
Pourquoi tu dis ça ? J'ai besoin de toi...
- Je le sais bien. Mais j'ai perdu depuis longtemps le sens de l'existence que tu mènes. Je dois partir...
C'est injuste. Je sais bien où tu vas : tu vas vivre cette vie à laquelle je n'ai jamais eu accès, celle-là même qui a toujours semblé évidente à n'importe qui d'autre. Celle que j'espère et qui me reste inaccessible. Celle d'au-dessus, celle d'en-dessous ? Tu as trouvé la réponse sans moi.

Nous sommes ceux qui ne comprennent pas. Sauf que tu n'es plus de ceux-là.
- Je n'ai jamais...
Tu n'en a jamais été. Je sais. J'ai peur de le savoir.

Je reprends ma marche, ma fuite. Ton "au revoir" était sans doute un encouragement, mais il sonne comme le glas de la trahison.
Je fuis ma jalousie et mes espoirs déçus. Je fuis mes erreurs, celles de toujours et celle que tu es désormais. Je fuis ce que je ne comprends pas.

La pluie continue de tomber.
Peut-être qu'elle ne s'arrêtera pas ?
Peut-être que tu ne reviendras pas ?
Je continue à marcher. J'aimerais que ton regard me suive encore. Il est tellement loin de moi à présent.

..

Cela fait si longtemps que je marche seule sous la pluie. Si longtemps qu'elle ne s'arrête pas. Si longtemps que je crois discerner un autre fantàme au loin, un autre toi.
Peut-être qu'il est l'autre moi que tu n'as jamais été.
J'aimerais tant que ce soit vrai. Est-ce qu'il me voit ? Est-ce qu'il comprend ?
Je ne fais que reformuler cet espoir une fois de plus.
Il deviendra un ami, comme vous autres avant lui. Je rêverai d'autres moi, de ceux qui peuvent comprendre ce que je ne peux pas dire Nous sommes ceux qui espèrent et qui fuient, vous serez avec moi ceux qui rêvent pour aussitôt fuir leurs illusions, ceux qui pourtant semblent demander sans cesse une autre image, un autre visage du même mensonge, pour s'en nourrir un instant et se faire souffrir une fois de plus.
Vous serez ceux que j'admirerai quand je croirai voir en vous la réalisation de ces rêves chimériques.
Vous serez mes doubles qui entendront ce que je refuse de dire et comprendront pour mieux m'aider.
Et lorsque je me remettrai à rêver, vous serez ces gens stupides qui ne comprennent pas que j'ai enfin trouvé la bonne solution.
Personne ne peut être tout cela à la fois. Pourtant, je continue à l'espérer.

Nous sommes. C'est la seule chose que je savais. Mais il n'y a pas de "nous". Il n'y a rien que moi et mes illusions.
Je suis celle qui une fois de plus les reconnaît et les fuit pour ne pas les avouer. Qui souhaite que ce soit la dernière fois, la fin d'un cycle dont je sens pourtant qu'il ne peut qu'être éternel.
Ca ne change pas grand-chose de le savoir.

Et la pluie continue de tomber.
Ca ne change pas grand-chose de savoir qu'elle ne s'arrêtera jamais.
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