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Lecture d'un chapitre



Lecture du chapitre 1
Nom de l'œuvre : Linéïa Nom du chapitre : Chapitre 1 â€" Linéïa
Écrit par kamui shiro Chapitre publié le : 8/11/2004 à 20:16
Œuvre lue 5089 fois Dernière édition le : 15/4/2008 à 19:33
Chapitre 1 â€" Linéïa

- Je n´en ai pas la possibilité, c´est ça ? Croyez â€" vous réellement que je vais rester encore longtemps dans cet orphelinat ? Rien que de voir vos sales têtes chaque jour, cela me rend malade ! Si au moins...Si au moins je possédais quelque chose qui me rendait heureuse ici...un ami, un vrai ami ! Un jour je me casserais de cette maison et m´enfuirais ou me perdrais dans cette forêt, mais ça sera sûrement moins pire qu´ici ! Que je meure, je n'en ai rien à faire ! Je ne resterai pas ici une minute de plus !
La grande vielle dame au visage crispé par la colère, à la longue robe déchirée de couleur rouge rappelant le sang, aux yeux bruns reflétant la méchanceté même et aux mains plates tant elle avait frappé d´enfants, leva son bras et gifla la jeune fille qui s´affala sur le sol. La voyant se frotter le visage et retenant ses larmes, elle esquissa, satisfaite, un sourire sadique et se dirigea vers la sortie de la petite chambre ou logeait la jeune fille.
- Sale peste ! Je te souhaite autant de malheurs que tu m´en fais subir ! Pour la peine, tu seras privée de repas ce soir !
Elle claqua la porte derrière elle, la ferma à clé et s´en alla dans un des couloirs du géant orphelinat. Dans la pièce close sans lumière, la fille s´était mise à pleurer, à crier, et à insulter l´horreur du destin qui avait fait qu´elle se trouvât là, dans cette misérable cellule, cloîtrée dans cette prison qu´elle ne pouvait plus supporter.
- Le malheur, c´est vous...c´est ici...si...si je pouvais mourir !
Alors que la jeune fille d´une quinzaine d´années aux cheveux châtains bouclés, aux yeux verts et à l´habit sale continuait de verser des larmes dans un effroyable cri de tristesse, le fin chant d´un petit oiseau parvenant de la fenêtre barricadée de sa chambre vint se mêler à ses sanglots. Elle réagit immédiatement, s´essuya la figure à l´aide de son bras, et malgré les perles ruisselant toujours sur ses joues, s´approcha en titubant du misérable trou grillagé d´où le son lui était parvenu.
Le majestueux chant retentit à nouveau, faisant frémir le corps de la jeune fille qui paraissait heureuse.
Elle avait l´impression de s´envoler, de sentir l´air pur de la forêt faire des allés-retours à travers son âme, de ne plus vivre misérablement dans cette maison close, mais de vivre librement, de courir au milieu de cette vaste forêt en jouant avec des amis, mais des amis qui n'étaient pas humains ! Ils étaient des Pokemons ! Ils étaient cette forme de vie dont elle avait si souvent entendu parler, mais qu´elle n´avait jamais pu voir, ni jamais touché, qu´elle souhaitait tant rencontrer un jour, alors qu´elle ne savait même pas à quoi elle ressemblait.
Le chant s´arrêta brusquement.
La jeune fille aux yeux de la couleur d´une feuille d´arbre sursauta d´un coup, perdant au loin tous les rêves qu´elle s´était faits dans cette musique ainsi que la joie qu´elle avait éprouvée. Elle s´affala sur le rebord de la petite fenêtre, regarda tristement la forêt d´arbres rougeoyants et verdoyants de fleurs, et d´un regard suppliant et d´une voix tremblante, se mit à murmurer un vœu, le vœu d´avoir la possibilité, un jour, d´écouter une nouvelle fois ce chant si beau, si majestueux, si mélodieux qui lui avait redonné la joie de vivre. Pour ne jamais l´oublier, elle le nomma du premier nom qui traversa ses pensées, un nom qui, pour elle, brillait comme le soleil qu´elle ne voyait que très rarement, flottait comme la neige, et chauffait comme la petite flamme à l´intérieur de son corps.
Ce nom c´était Linéïa.
Elle resta devant la fenêtre toute la journée, et la soirée même, sans boire ni manger, s´évanouissant dans des rêves, dans des pensées impossibles, tentant de se souvenir de chaque partie de cette sublime mélodie, de ne rien en perdre.
La nuit recouvrant le ciel d´un épais voile noir et la forêt disparaissant sous une obscure brune, la jeune fille, dans un interminable et sombre soupir, s´endormit lentement, laissant son corps choir le long du mur de pierres et tomber sur la chaise au-dessous du trou grillagé. La nuit entière, elle ne rêva que de ce chant, et le matin, elle se réveilla difficilement, les membres engourdis par le froid; elle n´avait pas dormi dans son lit. Etrangement, quand enfin, elle se leva, elle discerna la présence d´un élément différent à l´intérieur de sa chambre.
Malgré le peu de lumière qui illuminait la pièce, elle s´approcha du lit, étant sûre que la « chose » se trouvait là. Elle tâtonna les couvertures, la gorge serrée, quand soudain, un faible petit piaillement retentit. Elle s´installa alors sur la couette, et comme ayant deviné que la chose n´était pas mauvaise, elle l´étreignit dans ses bras en lui demandant qui elle était. Le petit oiseau répondit dans un petit gémissement de bonheur.
- « Je suis un pokemon ! »
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