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Lecture d'un chapitre
| Lecture du chapitre 4 | |
|---|---|
| Nom de l'œuvre : Linéïa | Nom du chapitre : Chapitre 4 â€" Un chant [Epilogue] |
| Écrit par kamui shiro | Chapitre publié le : 8/11/2004 à 20:19 |
| Œuvre lue 5086 fois | Dernière édition le : 15/4/2008 à 19:34 |
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| Chapitre 4 â€" Un Chant Crys et Linéïa s´hasardaient dans les chemins sinueux formés de pierres et de feuilles que leur offrait la grande étendue d´arbres, tout en guettant les alentours d´un air méfiant. En effet, l´intérieur de la forêt se montrait beaucoup plus sombre et plus insolite que son extérieur qui s´exposait, lui, d´une grande beauté. Les arbres, à l´intérieur, étaient si grands qu´ils bloquaient tout accès à la lumière, et les feuillages ne dégageaient plus un charmant bruissement, mais un interminable gémissement, proche de l´hurlement d´un loup affamé et de l´hululement d´un hibou méfiant. Chaque bruits inconnu déclenchait le sursaut des deux visiteurs qui regrettaient à chaque fois d´être entré dans la masse verte maudite. Il ne s´y trouvait pas que cet inconvénient ; plus ils progressaient en direction du centre de la forêt, plus ils se sentaient désemparés et indécis. Constatant qu´elle se sentait mal, Crys s´approcha de son ami pour l´interroger. - Linéïa, as- tu remarqué une différence depuis que nous sommes entrés...? L´oiseau baissa sa tête et acquiesça d´un mouvement désorienté. - « oui...je me sens mal, depuis...depuis quelques minutes, j´ai l´impression que mon cÅ“ur se déchire, j´ai l´impression qu´il va se décomposer si j´avance d´avantage dans cette forêt... » Crys observa d´un air déconcerté son oiseau bleu, câlina quelques plumes de son dos, puis répondit d´une voix calme. - Je sais ce que tu ressens, tes sentiments pénètrent en moi...Pourtant, je n´éprouve pas la même chose, je n´éprouve que la peur de l´obscurité qui règne dans ce lieu, je ne me sens pas rassurée, mais cela n´a rien à voir avec ton sentiment...je n´arrive pas à le comprendre...c´est la première fois que je n´arrive pas à te comprendre, c´est bizarre... L´oiseau ferma ses yeux dans un long clignement. - « Tu ne le comprends pas, car cette sensation est anormale...moi-même, je ne peux pas la définir, c´est comme une chose qui me gêne...D´ailleurs, j´ai l´impression que je ne pourrais pas continuer le chemin avec toi encore longtemps...je suis désolé... » - ça ne fait rien...tu peux m´attendre ici jusqu'à ce que cette impression disparaisse, et me rejoindre ensuite... ? Affaibli, le volatile de glace se coucha sur le sol, enfouit sa tête dans ses plumes ébouriffées puis scella ses paupières dans un long soupir. - « D´accord, je vais me reposer, Crys. Je vais essayer de comprendre quel est le message qu´on tente de me transmettre ainsi...je suis désolé de te quitter maintenant, dès que j´aurai la réponse, je te rattraperais. Pour l´instant, ne pense qu´à trouver ton but. » La jeune fille aux yeux verts s´approcha de son ami et l´embrassa. - Je te promets de revenir le plus rapidement possible. Repose â€"toi bien. Elle s´éloigna lentement en se retournant de temps en temps pour observer son oiseau somnolant et vérifier qu´il n´ait pas de problèmes, puis, se trouvant trop loin de lui et la brume brouillant sa vision, elle ne l´aperçu plus et tenta de ne pas s´en inquiéter. Elle faisait confiance à la parole de son oiseau, et il lui avait justement confié que tout se passerait bien. Néanmoins, elle ne pouvait nier que sa présence lui manquait atrocement ; elle et lui ne formaient qu´un seul individu et ils ne devaient être séparés pour rien au monde... *** Ayant marché plus d´une heure au milieu de l´obscurité sans avoir trouvé la moindre trace du chanteur qui ne pouvait être qu´un être vivant et sentant ses jambes parcourues de désagréables douleurs, Crys se stoppa et se laissa tomber sur le sol. Elle était vraiment déçue; à chaque fois qu´elle s´imaginait avoir atteint l´endroit qu´elle cherchait, elle se retrouvait face à face avec un arbre ou avec un nouveau chemin à franchir. Elle en avait assez ; elle se sentait mal.Elle aurait tant souhaité que son oiseau aux plumes violettes subsiste avec elle en ce moment. La peur, petit à petit, envahissait son esprit. « Linéïa...que dois â€" je faire...je suis perdue, il fait noir et j´ai peur...je commence à perdre espoir...et si je faisait tout cela pour rien ? Si l´être vivant qui avait chanté n´existait déjà plus en ce temps ? Et s´il t´arrivait quelque chose...je m´en voudrais tellement...je t´en supplie, Linéïa, répond â€" moi, par pitié... ! » Alors que de grosses larmes ruisselaient sur son visage et que son âme s´emplissait de désespoir, un son, une voix qu´elle connaissait parfaitement, pénétra en elle. C´était celle de son majestueux pokemon. « Ne pleure pas, Crys...tu es proche de ce que tu cherches...si tu avances de quelques pas, tu distingueras le lieu. Mais saches que ce que tu découvriras par la suite risquera de te rendre encore plus malheureuse... moi, j´ai trouvé la réponse a ''cette'' question qui me perturbait l´esprit, mais la réponse n´était pas celle que je souhaitais...je vais venir te rejoindre, quand je ne suis pas avec toi, je me sens mal. J´arrive, attend â€" moi » La jeune fille sourit de soulagement, se retourna puis tenta de se lever. Ses membres flageolaient, ce qui rendait le mouvement plus difficile, mais, après quelques secondes, elle réussit en prenant appuis contre un tronc d´arbre. Elle erra quelque pas, contournant le géant chêne qui se trouvait maintenant derrière elle, puis chuta à nouveau. Cette fois ci, ce n´était pas sur des feuilles d´arbre piquantes qu´elle tomba, mais sur un lit de pierres grises et coupantes. Retrouvant ses esprits, elle remonta lentement la tête, puis remarqua, ébahie, qu´a une vingtaine de mètres devant elle était établi un géant amas de branchage et de feuilles sèches. Il se trouvait légèrement sur-élevé par rapport au sol. En se relevant, Crys pu constater qu´il était accroché à la parois d´une grande falaise. La masse de végétation desséchée ressemblait étrangement à un nid. La fille, sentant la joie remonter en elle et oubliant les paroles prononcées précédemment par son oiseau, se mit à courir vers la grande falaise, comme si ses jambes ne lançaient plus de douleurs, puis, quelques secondes plus tard, arriva à son but et s´approcha des branchages. Inconsciente, elle escalada le nid sans se soucier des conséquences; elle était bien trop manipulée et poussée par son seul désir d´écouter le chant qui occupait maintenant tout son corps. Dans un dernier effort, elle se jeta dans le creux du nid en s´accrochant à quelques brindilles mal alignées. Elle atterrit au centre de l´amas de branchage, faisant chahuter le nid un court instant. Après un long soupir de soulagement, elle releva la tête pour contempler l´endroit. Immédiatement, elle fut stupéfaite par la nature de ce qu´elle découvra dans le creux du grand nid. Il y était posé un tas de plumes bleues, de plumes de cristal aux reflets violets qu´elle connaissait bien puisqu´elle étaient identiques à celles de son ami. Le duvet azur rendait le nid céleste, il le recouvrait d´un voile brillant de soie et lui donnait l´allure d´un bloc de glace où se réfléchissait le ciel et la lueur des astres. Crys empoigna délicatement l´une des plumes et la contempla d´un air interrogateur. A l´instant où elle la reposa, une voix s´infiltra à l´intérieur de son être. La voit était grave et profonde, faisant vibrer ses membres à chaque intonation. - « Qui es â€" tu pour avoir osé t´approcher de cet endroit... ? Comment as- tu découvert son existence et quelle est la chose qui t´y a fait venir... ? Réponds ! » Crys trembla, mais répondit à l´étrange appel. - Je...je suis à la recherche d´un chant...un magnifique chant...qui m´est parvenu de cette forêt il y a quelques temps. C´est grâce à mon ami que j´ai découvert ce lieu, c´est lui qui m´a redonné espoir de le chercher... La voix se fit plus tremblante. - « Tu prétends avoir un ami, mais il ne se trouve pas avec toi ? Ou est â€" il à cet instant ? » - Il doit être entrain de me rejoindre, je l´espère... - « Dis â€" moi, puis â€" je te poser une dernière question... ? » Crys acquiesça d´un mouvement de tête craintif. - « Si tu découvrais que pour trouver le chant que tu cherches, il faille que tu te sépares de ton ami, que déciderais â€" tu ? Ecouter ce chant et quitter ton ami, ou ne plus jamais penser à cette mélodie et subsister avec ton copain ? Répond â€" moi ! » La jeune fille se montra indécise, le visage triste et embarrassé. - J´aime...j´aime énormément mon oiseau, mais...cette musique me hante depuis que je l´ai entendue...je...je ne sais pas...je...je ne peux pas... La voix profonde prit une intonation agressive, déchirant l´âme de Crys en la grondant. - « Tu ne peux pas départager l´un ou l´autre !? Alors...Alors tu n´as rien à faire ici ! » Crys recula de frayeur, les mains posées contre sa poitrine ; le cri qui avait résonné en elle l´avait empli d´un sentiment étrange, le sentiment d´avoir commit une erreur irréversible. Son cÅ“ur la brûlait, ses membres paraissaient aussi chaud qu´un volcan en éruption, ses yeux versaient des larmes telle une coulée de lave. Elle était figée au centre du nid, dans l´incapacité de faire un seul mouvement. Soudain, la terre commença à trembler dans un long grondement, faisant basculer le nid de son perchoir, propulsant la jeune fille à quelques mètres de celui ci, ainsi que la multitude de plumes de cristal qui s´y trouvait. Puis, l´ interminable falaise vibrant de toute part, le tremblement de terre y déclencha la formation d´une fissure, qui s´étendit le long de la roche. - « Crys, tu m´entends...dégage â€" toi de là , vite ! Réveille-toi ! » Un imposant rocher se détacha de la titanesque falaise qui, fissurée, s´écroulait petit à petit. Le rocher chutait en direction de la jeune fille évanouie. - « Crys, réagit bon sang ! Tu va te faire écraser ! » Entendant l´appel de son oiseau, la fille se réveilla d´un coup, ayant juste le temps d´apercevoir la sombre masse noire détachée de la falaise qui tombait vers elle. Elle essaya de se déplacer mais la peur crispait ses membres. « Tout est fini, au revoir, Linéïa !» pensa â€" t- elle, égarée dans le désespoir. Soudain, l´ombre noire du rocher se transforma en un rideau bleu de cristal et dévia sur le coté. Le rocher s´abattit sur le dos de l´oiseau de glace qui s´était interposé, et, qui dans un terrible hurlement de douleur, fut plaqué contre le sol et écrasé comme un vulgaire insecte. Crys, ayant perçu le cri de Linéïa, se releva d´un coup et s´approcha de l´oiseau en tremblant. Il était ensanglanté, ses plumes s´étaient éteintes et son regard semblait se vider petit a petit. Elle s´agenouilla, posant la tête de son ami entrain de succomber sur ses jambes et se mit à pleurer. - Linéïa...je...je m´excuse...c´est de ma faute si tout est arrivé...je n´ai pas pu choisir...je n´ai pas pu choisir et pourtant tout paraissait évident...C´est avec toi que je voulais vivre et peut â€" importe si je ne pouvais pas écouter ce chant...tu aurais du me laisser mourir !...Tu n´avais pas le droit de me sauver...répond moi...je t´en supplie...tu ne peux pas me quitter...j´ai trop de choses à te dire... Alors que l´oiseau semblait déjà parti, une fine voix traversa l´esprit de la jeune fille désespérée. - « Dis-moi la plus importante...s...s´il te plait... » Crys serra et embauma la tête de l´oiseau de ses larmes, puis dans une profonde plainte lui offrit la plus belle des paroles avant de sombrer dans un interminable sanglot. « Je t´ai toujours aimé... !» Alors qu´elle continuait de verser des larmes dans un effroyable cri de tristesse, le fin chant d´un petit oiseau vint se mêler à ses pleurs. Il provenait du corps de son amour, qui, petit a petit, disparaissait dans une brume bleuâtre et s´élevait en hauteur, proférant sa douce chanson et reposant ainsi l´âme tourmentée de la jeune fille... Lorsque que survient la longue mort De l´Articodin aux ailes de cristal Ne demeure pas accablé de remord, Il t'allouera son chant royal. FIN |
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