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Lecture d'un chapitre
| Lecture du chapitre 7 | |
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| Nom de l'œuvre : Un ange passe... | Nom du chapitre : Bus, lampadaires et autres réflexions en pagaille |
| Écrit par Mistress | Chapitre publié le : 29/12/2007 à 19:14 |
| Œuvre lue 12292 fois | Dernière édition le : 1/1/1970 à 01:00 |
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| Le moment que je préfère, c'est le matin. Quand il fait encore nuit, la seule lumière provient des lampadaires... Souvent, il y a une légère brise, quelques fois une voiture passe, mais le calme règne. Le silence. Le noir. J'aime sourire aux lampadaires. Je suis bizarre, peut-être. Mais je n'ai jamais trop l'occasion de profiter du calme. Cela est du au fait que je dois sprinter chaque matin pour rattraper mon bus. Ce méchant, il est toujours en avance quand je suis en retard. Et inversement, naturellement, sinon ça ne serait pas drôle. Forcément. Et ce matin je suis en retard, évidemment. Je cours, je cours. En même temps, ça m'arrange. Ca m'évite de penser. Il pleut. "Il pleut sur mon coeur comme il pleut sur la ville." Non. Non, vraiment, non. Je n'ai pas de nuage en moi, encore heureux. Vous imaginez? Et puis, je n'aime pas les métaphores. Je suis à l'heure, finalement, et mon bus aussi. J'ai cru qu'il était déjà passé, personne n'étant présent à l'arrêt, mais ils étaient tous agglutinés sous l'abri en face. Quelle bande de cloches. Le bus arrive, ils traversent tous. On dirait l'affiche d'un film. "L'invasion des ados" ou "Le retour des zombies boutonneux". Ça fait peur. Je m'installe, une place m'est réservée. Mais ça, je suis la seule à le savoir. Mes congénères, trop endormis sans doute, ne produisent pas encore le bruit de fond habituel. Alors, je me laisse bercer par le bus... Et les pensées reviennent... Elles arrivent en surnombre, elles se baladent, elles m'agacent, me passent par la tête, puis pouf! disparaissent, pour mieux revenir. Jusqu'à ce qu'elles soient grossièrement interrompue (j'adore cette expression, j'avoue) par l'arrivée de quelques amis, et l'obligation de leur faire la bise. Je les laisse discuter entre eux, les uns d'allusions foireuses et apparemment hilarantes, et les autres des cours d'aujourd'hui et autres potins. La routine, quoi. Moi je préfère regarder la nuit qui s'en va... Pourquoi moi? C'est vrai. Il y a six milliards de personnes sur la Terre. Cinquante ou soixante millions en France. Alors pourquoi, moi, à même pas 15 ans, ai-je été... choisie? Je me demande encore si, finalement, ce n'est pas un rêve. Non, c'est idiot, cette nuit... enfin, j'ai rêvé à autre chose. Une histoire d'hôtel, de plage, de mer, de fuite... Mais je m'égare. Si ce n'est pas un rêve, une illusion? Impossible, mon dernier repas au self du lycée remontait, à ce moment-là , à plus de douze heures. Et je ne pense pas que la cuisine de ma mère provoque des hallucinations. Je ne me considère pas comme folle, quoique je ne suis pas une référence. Donc, il ne reste plus qu'une solution: j'ai vraiment vécu ce qui s'est passé. Ça ne répond pas à la première question, à savoir: "Pourquoi moi?" Je dois avoir quelque chose de spécial. Oui. Non. Je suis normale. Justement! Je suis normale. Donc je suis originale. Si je n'étais pas normale, comme la plupart des gens, je me fondrais dans la masse. Mais puisque que je le suis, je me distingue. Et je suis originale. Donc, j'ai bien un petit plus. Euréka. CQFD. Je souris au dernier lampadaire... Je jure que je n'ai pas abusé de café ce matin. |
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