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Lecture du chapitre 5 | |
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Nom de l'œuvre : Chaos Sanctuary | Nom du chapitre : Confrontation |
Écrit par Kailianna | Chapitre publié le : 7/6/2008 à 03:36 |
Œuvre lue 14097 fois | Dernière édition le : 31/5/2009 à 19:39 |
Le portail Renaissance se situait près de la sortie de Céladopole. Il s'agissait d'une grande arche élevée à la construction de la ville par les hommes et leurs Pokémon en signe d'amitié. Ce furent les informations que me donna l'une des infirmières du Centre Pokémon lorsque je voulus me renseigner l'après-midi même. Il se trouvait à l'autre bout de Céladopole, mais le trajet était assez rapide. On pouvait le faire en une demi-heure si l'on avançait dans la bonne direction. C'est ainsi que je partis de bon matin, le lendemain, mon Caninos à mes côtés, en direction de ce fameux portail. Au passage, nous pûmes admirer quelques autres folies que la ville offrait à ses habitants, et je fus parfois bien tenté de m'arrêter pour me coller aux vitrines et dépenser un peu de mon argent. Mais le rendez-vous de Noa n'attendrait pas, et je le savais. C'est ainsi que j'arrivai à dix heures au point indiqué, et scrutai les alentours du regard, cherchant la silhouette mince de la fillette. Elle arriva quelques secondes plus tard, vêtue d'un short et d'un t-shirt et l'air frais et dispos. - Je suis surprise, fit-elle sans même prendre le temps de me dire bonjour. Moi qui pensais que tu n'arriverais pas à te lever seul de si bonne heure. Je poussai un soupir faussement exaspéré. - Eh bien, comme tu vois, il m'arrive d'être ponctuel. Elle eut un léger sourire, après quoi elle attrapa mon bras de sa petite main et m'entraîna vers une autre direction. - Viens, j'ai eu envie qu'on sorte un peu de Céladopole aujourd'hui. Je la suivis sans broncher, pensant qu'elle avait une idée en tête, ce qui aurait expliqué le rendez-vous. En vérité ce n'était pas du tout le cas. Elle désirait simplement se promener dans la forêt qui bordait la ville en discutant un peu avec moi. J'avoue que l'idée ne m'était pas désagréable. - Au fait, finit-elle par me demander. Pourquoi es-tu parti de chez toi ? Je marquai quelques temps de silence pour rassembler mes mots. - Je ne sais pas. Sans doute parce que je suis un peu nostalgique du temps où les jeunes dresseurs partaient et parcouraient les routes du pays, fis-je en soupirant. J'ai toujours eu une existence un peu monotone, chez moi, et j'avais envie de faire quelque chose de ma vie. Elle acquiesça, comme si elle comprenait tout à fait ce que je voulais dire. - Et puis, la catastrophe qui est arrivée dans ma ville a joué, je pense, repris-je. Si ça a été un drame, au moins, ça m'a permis de prendre conscience qu'il fallait que je me débrouille seul. - Tu as eu raison, finit-elle par dire. Moi aussi j'aurais bien aimé être là au temps des dresseurs. Ça devait être fantastique, et instructif. Et puis... ( elle sourit ). Outre le fait que tu es parti pour tromper ton ennui, je suis contente d'être tombée sur toi. - Oui, j'imagine, oui, fis-je en grimaçant au souvenir de l'état déplorable dans lequel se trouvaient Noa et son Pokémon ce jour-là . D'ailleurs, Dracaufeu va mieux ? - Oui, fit-elle en hochant la tête. Je me suis procuré un Total soin, il est presque au mieux de sa forme. La plaie qu'il a sur le flanc n'a pas encore cicatrisé, mais c'est un Pokémon robuste, il se rétablira vite. J'acquiesçai et me perdis quelques instant dans mes pensées. - Tu m'avais dit qu'il n'était pas à toi, n'est-ce pas ? demandai-je, intrigué. - C'est bien ça. En vérité c'est plus un vol qu'autre chose, mais je ne pense pas que ce Pokémon avait pour ambition de servir les desseins de la Team Rocket. Je pense qu'il est mieux avec moi. Et puis, on se connaît depuis longtemps, alors j'ai pris la liberté de le prendre, tout simplement. - N'est-ce pas dangereux ? insistai-je. Si comme tu le dis, tu es recherchée, ils auraient moins de mal à te localiser, montée sur un Pokémon qui leur appartient. J'essayais désespérément de comprendre ce qui se passait avec Noa et cette fameuse Team Rocket, sans succès. L'histoire était en vérité bien trop complexe pour moi, et qui plus est, je n'y connaissais rien. Mais je n'allais pas tarder à en apprendre davantage. - Je ne suis même pas sûre qu'ils aient remarqué qu'il n'était plus parmi leurs rangs, fit la brunette en haussant les épaules. Et puis, je ne pourrais pas fuir toute ma vie. A un moment donné il faudra que je les affronte. - Tu n'as pas peur ? Elle se retourna vers moi, me regarda quelques instants avec ces yeux si troublants, puis déclara, tout naturellement : - Bien sûr que si. Mais eux aussi, ils ont peur. Noa représentait une menace directe pour la Team Rocket. Ce fut ce que je compris subitement ce jour-là . Et malgré son âge, il ne faisait aucun doute qu'elle était redoutablement intelligente, et qu'elle était en mesure de s'opposer à eux. Certes, ce n'était pas sans dangers. D'ailleurs, j'allais bientôt mesurer l'étendue des dangers en question. Notre conversation fut interrompue par Caninos. Il s'arrêta soudain et se mit en position défensive, le poil hérissé, montrant les crocs, et grognant. - Eh bien ? fis-je, étonné. - Chut, murmura Noa. Il doit y avoir un Pokémon sauvage dans les environs... J'obéis et me tus aussitôt. Il y eut quelques secondes d'attente docile, qui prirent fin lorsqu'une masse difforme passa devant nous à une vitesse ahurissante, si bien que nous n'eûmes pas le temps de voir de quoi il s'agissait. Finalement, la forme en question se stabilisa devant Caninos, l'air redoutable. Je ne connaissais pas ce Pokémon pour ma part, mais Noa poussa un « Woah » étonné. Je me tournais vers elle pour avoir des explications. - C'est un Evoli, expliqua-t-elle, pas mal de filles se l'arrachent parce qu'elles le trouvent mignon. C'est très rare d'en voir un, surtout dans cette région. Un Pokémon rare dans la région de Céladopole, ben voyons. Il me fallut quelques instants avant de réagir. Je me trouvais devant un Pokémon sauvage et donc, une possibilité de combat. - Caninos, Flammèche ! Je m'attendais presque à ce que ce bon vieux Caninos fasse la sourde oreille et continue de grogner. Néanmoins, je constatai avec étonnement qu'il obéit. Il ouvrit grand sa gueule et lâcha une rafale de petites flammes sur son adversaire, qui esquiva avec habileté. Je restai interdit, puis fronçai les sourcils. C'était mon tout premier combat, je ne comptais pas le laisser filer ainsi. - Caninos, dès qu'il s'approchera pour passer à l'offensive, esquive sur le côté et utilise Morsure ! J'espérais que ma maigre stratégie suffirait à porter au moins un coup au petit Pokémon, et il s'avéra que celui-ci ne tarda pas à passer à l'offensive. Il fonça sur Caninos, toujours de cette rapidité impressionnante, sans doute dans le but de lui porter une charge. Caninos me surprit également ce jour-là . Je pensais qu'il serait trop lent pour éviter l'attaque d'Evoli, ce ne fut pas le cas. Il esquiva au dernier moment et le mordit férocement au flanc, ce qui fit pousser un glapissement au petit Pokémon, qui ne s'avoua cependant pas vaincu pour autant. Il enchaîna directement avec une autre tentative de charge, que cette fois Caninos ne put éviter. Il fut projeté quelques mètres plus loin, et le temps qu'il reprenne ses esprits, Evoli fonçait à nouveau sur lui. - Caninos, esquive ! Il s'exécuta, mais avec plus de difficulté cette fois, encore un peu sonné. Mais j'avais compris le point faible d'Evoli cette fois. Il ne pouvait faire qu'administrer des charges, ne connaissant manifestement aucune autre attaque. Il me fallut quelques secondes pour préparer une stratégie tout aussi maigre que la précédente, mais avec de bonnes chances de fonctionner. - Incite-le à charger sur toi, criai-je à l'intention de Caninos, et mets-toi devant un obstacle pour esquiver au dernier moment ! Caninos acquiesça et se plaça devant un arbre, après quoi il hérissa encore davantage ses poils pour se donner l'air imposant. Cela ne manqua pas de fonctionner. Evoli chargea de nouveau en sa direction, à une vitesse si ahurissante que je crus bien que mon Pokémon ne serait pas en mesure d'esquiver. Si ç'avait été le cas, il aurait certainement été mis hors-jeu. Mais il esquiva avec aisance, et Evoli chargea la tête la première dans l'arbre, comme prévu. Un bon coup sur le crâne, ça ne fait jamais de bien. Le petit Pokémon se retrouva complètement sonné, et je jugeai que c'était le bon moment. Je lançai une Pokéball. Elle se referma sur lui, s'agita une ou deux fois, puis resta immobile, signe qu'Evoli avait arrêté de se débattre et était désormais prisonnier de la Pokéball. Noa, qui était restée une observatrice pendant tout le combat, eut un faible sourire. - Eh bien. Tu as eu de la chance que ce Pokémon ne soit pas très puissant. Cela dit, c'était pas mal, Caninos semble avoir pris un coup de jeune. - C'est vrai, je ne le connaissais pas aussi vif, marmonnai-je. - Tes Pokémon vont avoir besoin de soin, fit-elle, on retourne au Centre ? J'acquiesçai d'un signe de tête et allai ramasser victorieusement la Pokéball contenant Evoli, après quoi je rappelai Caninos à la sienne. Ce fut ma première capture, qui malgré mon manque de technique et d'entraînement, fut un succès à peu près complet. Néanmoins si je n'en dis rien à Noa, j'étais royalement fier. Jamais je n'aurais pensé pouvoir capturer un Pokémon moi-même, et il s'avérait que je n'étais finalement pas si inapte à me débrouiller. Nous fîmes le trajet de retour en plaisantant. Mes Pokémon, qui n'avaient subi que des dommages superficiels, furent sur pied en quinze minutes, après quoi nous ressortîmes. J'allais demander à Noa ce qu'elle comptait faire du reste de la journée â€" après tout, il n'était encore que midi, lorsque son regard se fixa sur un point. Ses sourcils se froncèrent, et elle eut un léger mouvement de recul. Je regardai dans le direction qu'elle fixait et ne vit dans un premier temps rien qui eut pu à priori retenir son attention. Cependant, au bout d'un instant, je remarquai un homme, non loin, assis à la table d'un café avec un autre qui lui était assez semblable physiquement parlant. Je n'eus pas le temps de la questionner sur son brusque arrêt lorsqu'elle m'attrapa par le bras. - Vite, quittons cet endroit. Malgré l'angoisse qu'elle semblait ressentir, je n'entendis pas la moindre faiblesse dans sa voix qui aurait pu la trahir. Au moment où elle faisait demi-tour, les deux hommes en question tournèrent la tête vers nous. Ils eurent tout d'abord l'air intrigué, puis froncèrent les sourcils et se concertèrent un instant, avant de se lever de leur table et de venir dans nos direction. A ce moment là , Noa se mit carrément à courir. Je la suivis sans faire d'histoires, allant bien plus vite à la course qu'elle. - Bordel, qu'est-ce qui se passe ? réussis-je à grommeler entre deux respirations saccadées. - Ce sont des membres de la Team Rocket, fit-elle sans diminuer de vitesse. Je ne sais pas s'ils m'ont reconnue, mais mieux vaut filer. Une dizaine de minutes plus tard, nous trouvâmes refuge dans une sorte de vieil entrepà t, visiblement abandonné depuis des lustres. Noa s'appuya contre le mur, haletante. - C'est bon, murmura-t-elle, je crois qu'on les a semés. Pour ma part, j'étais impressionné par l'endurance de la fillette. Elle avait couru à en perdre haleine pendant plus de dix minutes sans montrer le moindre signe de faiblesse. J'avais réussi à la devancer au début, mais elle m'avait rapidement rattrapé, redoutablement efficace malgré ses petites jambes. J'étais moi-même épuisé et m'assis par terre, prenant ma tête dans mes mains. - Comment se fait-il que ces types étaient là ? finis-je par demander. Ils savaient où tu étais ? Noa s'assit à son tour, à côté de moi, et haussa les épaules. - Je ne sais pas s'ils savaient que j'étais à Céladopole, répondit-elle, mais il y a des membres de la Team Rocket partout. Ces deux-là devaient avoir quelque chose à faire dans la ville et avoir reçu des instructions au cas où ils me verraient. - Tu les connais ? demandai-je à tout hasard. Elle hocha négativement la tête. - Non. Mais je sais reconnaître les membres de la Team Rocket. Ils ont un signe de distinction sur eux, en permanence, qu'ils sont obligés de porter afin de se reconnaître mutuellement dans tous les cas. Ce signe est inconnu des populations, naturellement, mais il leur est bien utile. - Et c'est quoi, ce fameux signe ? - Une bande rouge suivie d'une bande noire, accrochée à leur poignet, marmonna-t-elle. Puissance et Secret. Elle est toujours visible, quelque soit leur tenue vestimentaire. C'est la consigne. Afin d'illustrer ses propos, elle sortit de sa poche les deux bandes en question. - Mais tu... - Oui, me coupa-t-elle. Je faisais partie de la Team Rocket. Comment aurais-je pu savoir tout ça, sinon ? Elle sourit d'un air cynique et appuya sa tête contre le mur. Sa respiration commençait à revenir à la normale. - Officiellement, je suis une traîtresse. Une trahison entraîne la punition capitale. Ils n'ont pas le droit de tuer, mais ils trouveront toujours un moyen pour te faire disparaître proprement et simplement de la circulation. Elle marqua une pause. - De plus, ils savent que l'un des risque que je représente est de trouver des alliés pour m'aider à me retourner contre eux. Des alliés à qui je pourrais dévoiler des choses extrêmement secrètes liées à la Team Rocket. Dans ce cas là , je pense que les alliés en question subiraient le même sort que moi. Elle tourna la tête vers moi et me fixa, yeux dans les yeux. - Tu comprends, maintenant, pourquoi je suis obligée de faire route seule ? Je n'eus pas le temps de répondre. Une explosion me coupa la parole. Noa se redressa brusquement, et l'espace d'un instant je sentis une terreur absolue s'emparer d'elle, avant qu'elle ne retrouve son sang-froid habituel. La porte de l'entrepà t venait de tomber en miettes, et derrière la poussière qui se dissipait peu à peu se tenaient quatre hommes, portant tous le signe caractéristique de la Team Rocket. - Planque-toi ! hurla-t-elle à mon attention. Mais il était trop tard, ils m'avaient vu et me prendraient pour cible de la même façon qu'elle. Même si ça n'avait pas été le cas, je pense que j'aurais fini par lui apporter mon aide. J'en savais trop à présent pour rester dans mon coin et faire comme si je n'avais jamais croisé le chemin de Noa. Je me levai donc et restai près d'elle, défiant presque les hommes du regard. La fillette tira aussitôt trois Pokéball de sa poche. - Go ! fit-elle en les lançant toutes devant elle. Son geste me surprit quelque peu. Je pensais qu'elle ne possédait que Dracaufeu. Il s'avéra que je m'étais trompé. Après tout elle avait très bien pu avoir ces Pokémon sur elle, mais ne jamais les montrer. La surprise me laissa interdit lorsque deux Pokémon, que je reconnus comme étant un Herbizarre et un Persian vinrent faire barrière devant elle aux côtés de Dracaufeu. D'où pouvait-elle bien tirer tous ces Pokémon ? Je n'attendis que quelques secondes avant d'envoyer mon Evoli fraîchement capturé à ses côtés, ainsi que Caninos. - Mon vieux, je vais encore avoir besoin de toi quelques temps, lui marmonnai-je. Je me promis intérieurement de lui rendre sa liberté après l'affrontement qui allait évidemment avoir lieu, il était suffisamment fatigué et vieux et j'estimai que c'était la moindre des choses. - La petite Noa, lança un des hommes du groupe, comme on se retrouve... Noa écarquilla les yeux. - Nath ? fit-elle, l'air ahuri. - Précisément, rétorqua le jeune homme. Ses yeux se posèrent alors sur moi et il me lorgna avec dédain. - Alors, tu as fini par te trouver un copain ? reprit-il hargneusement. C'est fâcheux, j'aurais espéré que tu serais seule, ça aurait fait moins de casse. Mais bon, puisque c'est comme ça... Il sortit deux Pokéball de sa poche. - Nous allons devoir vous vaincre tous les deux. Les Pokéball libérèrent leurs locataires : un Smogogo et un Akwakwak. Les trois hommes qui l'accompagnaient lâchèrent eux aussi un Pokémon chacun, ajoutant un Nidoqueen, un Rafflesia et un Magneti à l'équipe adverse. - Cinq contre cinq, reprit le dénommé Nath, je ne me souviens pas avoir livré un combat aussi chargé contre toi. Ça promet d'être intéressant, cette fois. Noa se retourna vers moi et me chuchota quelque chose à l'oreille. - Occupe-toi de Rafflesia et de Magneti, fit-elle. Je me charge des autres. J'acquiesçai silencieusement, tentant de garder mon sang-froid. Jamais je n'avais encore assisté à un match de si grande envergure, alors y participer, c'était presque invraisemblable. J'avais livré mon premier combat le matin même, à un contre un. Cinq contre cinq, c'était différent, et pour tout dire, j'étais terrifié, mais décidé à défendre Noa dans la mesure où j'en serais capable. Un silence de quelques secondes s'installa. Ce fut l'un de mes deux adversaires qui le rompit en lançant la première attaque. - Magneti, Eclair ! Le combat démarra réellement à partir de ce moment là . Dès cet instant, je perdis conscience de ce qui se passait du côté de Noa et me concentrait sur ce que j'avais à faire. L'éclair se dirigea vers Evoli, qui esquiva instinctivement sans que je n'aie rien à lui dire. Etant donné le peu d'expérience du Pokémon, je craignais qu'il ne soit rapidement mis au tapis. D'autant plus que le Rafflesia et le Magneti avaient chacun un dresseur respectif, tandis que j'étais seul à donner des ordres à deux Pokémon. Mes adversaires auraient donc largement l'avantage, mais je ne m'avouais pas vaincu pour autant. « Bon, le plus important est de mettre Rafflesia hors combat. Ca ne sera pas difficile, j'ai l'avantage du type, et en quelques flammèches ça devrait être fait. Après quoi, si aucun de mes deux Pokémon n'a subi trop de dégâts, je serais à deux contre un, la situation pourrait tourner à mon avantage. » pensai-je à toute vitesse. - Evoli, continue d'esquiver pour l'instant, Caninos, Flammèche ! Si j'oubliai de préciser sur quel Pokémon Caninos devait porter son attaque, il sembla le comprendre instinctivement et lança ses flammèches sur Rafflesia, qui n'eut cependant aucun mal à les éviter. - Eh merde, marmonnai-je entre mes dents. Rapproche-toi, Caninos ! Bondit sur lui et lance tes flammèches à nouveau ! Il s'exécuta, mais avant qu'il ait pu lancer son attaque feu, mon adversaire cria « Vol-vie ! » Je ne connaissais pas cette attaque, et le principe du drainage d'énergie était totalement nouveau pour moi, si bien que je fus pris de cours et que Caninos ne put éviter l'aiguillon et se retrouva affaibli. Heureusement, le type plante ne l'affectait pas beaucoup, si ça avait été le cas je pense qu'il aurait été rapidement mis hors d'état de nuire. Je jetai un rapide coup d'Å“il à Evoli qui pendant ce temps évitait comme il le pouvait toutes les attaque du Magneti. Il semblait à peu près se débrouiller pour l'instant et je décidai de ne m'en préoccuper que plus tard. La proximité installée entre le Rafflesia et Caninos par l'attaque vol-vie permit enfin à mon Pokémon d'utiliser Flammèche et d'atteindre son adversaire, qui fut trop lent pour les esquiver. La brûlure fut douloureuse, mais pas suffisante pour mettre le Pokémon plante sur le tapis. Il se redressa, brûlé de toutes part, et chargea sur Caninos qui fut pris par surprise. - Caninos, à la prochaine offensive, lance-lui tes flammèches avant qu'il ne puisse t'atteindre ! J'étais certain que le dresseur du Rafflesia avait entendu ce que je venais de dire, auquel cas il aurait pu se mettre sur ses gardes et éviter les flammèches. Mais sans doute me jugea-t-il trop jeune et trop inexpérimenté pour vaincre son Pokémon, même avec l'avantage du type. Toujours est-il qu'il lança stupidement une offensive et que les flammèches de Caninos atteignirent à nouveau son adversaire, définitivement cette fois. Rafflesia se retrouva au tapis et je me réjouis intérieurement, avant de reporter mon attention sur Magneti et Evoli. Le petit Pokémon s'était admirablement débrouillé, mais il était épuisé, chose qui était normale en soi. L'aide de Caninos arrivait juste à temps. - Evoli, charge-le dès qu'il s'approchera, Caninos, utilise Morsure ! Hélas ma stratégie était encore trop rudimentaire, et si Evoli parvint à charger Magneti, ce dernier ne se laissa pas mordre et infligea une attaque éclair au Pokémon feu, ce qui eut pour effet de le paralyser temporairement. « Eh merde » fis-je pour moi-même. Magneti reprit immédiatement avec un « Sonicboom », attaque que je ne connaissais pas et qui consistait manifestement à envoyer des ondes de choc sur le Pokémon adverse. Là encore, Evoli ne put esquiver et se retrouva affaibli, alors que Magneti semblait toujours au meilleur de sa forme. - Caninos, essaye de l'atteindre avec tes flammèches, Evoli, charge ! Evoli ne savait après tout rien faire d'autre et son rà le consisterait uniquement à charger et esquiver, durant tout le combat. Caninos, malgré sa paralysie, réussit à lâcher quelques flammèches qui atteignirent leur cible mais ne semblèrent pas avoir d'effet notable. Quant à Evoli, il fit de son mieux, et chargea sur le Pokémon électrique qui esquiva avec aisance. Evoli était maintenant dans le dos du Pokémon adverse et Caninos, en face. Je compris alors que je n'obtiendrai rien en les faisant attaquer tour à tour, il fallait qu'ils portent l'offensive ensemble. - Caninos, Flammèche, Evoli, charge ! criai-je, reprenant espoir. Entre une charge dans son dos et des flammes devant lui, Magneti ne put pas esquiver, et se retrouva pris en sandwich entre mes deux Pokémon, qui ne lui laissaient pas le temps de se défendre. Je leur ordonnai alors de continuer à attaquer tant que possible. Magneti finit par se dégager de leur emprise, mais il était considérablement affaibli, et de multiples marques de brûlures apparaissaient sur son corps métallique. Il lança une attaque éclair qui mit KO Caninos, épuisé. Je le rappelai en me mordant les lèvres, mais il me restait Evoli, et il était manifestement en meilleur état que son adversaire. Son dresseur, par contre, semblait avoir compris qu'Evoli ne pouvait attaquer qu'à coup de charges, et ordonna et à son Pokémon de rester en l'air quoi qu'il arrive, ce qui m'ennuya considérablement. Evoli ne pouvait pas sauter à une telle hauteur, et d'ici Magneti pouvait aisément envoyer des attaques éclair jusqu'à épuiser totalement son adversaire. Je pense que je n'aurais pas réussi à vaincre le Pokémon si Noa n'avait pas ordonné à Dracaufeu de cracher un jet de flammes sur Magneti, voyant dans quelle mauvaise posture je me trouvais. Cela suffit à le mettre sur le tapis, et je repris alors conscience de ce qui m'entourait. Noa avait vaincu Nidoqueen et Smogogo, il ne restait donc plus qu'Akwakwak dans l'équipe adverse, et Dracaufeu dans la sienne. Elle se trouvait donc elle aussi dans une impasse, son adversaire ayant l'avantage du type. Je décidai de lui prêter main forte et ordonnai à Evoli de charger sur le Pokémon eau, après tout, c'était la seule chose que je pouvais faire. Je me doutais que mon petit Pokémon, assez inexpérimenté, ne pouvait rien contre Akwakwak, mais ce serait sans doute un problème de plus, et ça aidait toujours. Dracaufeu quant à lui attaquait à coup de Vol, de Griffe et de Frénésie. Le dresseur d'Akwakwak, qui n'était pas stupide, utilisait des Tourniquet et des charges pures et simples, qui le faisaient garder l'avantage sur Dracaufeu. Mon Evoli fut utile dans le sens où il put distraire le Pokémon adverse, mais ce ne fut pas vraiment efficace. Dracaufeu s'épuisait, et Noa finit par se tourner vers moi et crier : - Rappelle ton Pokémon ! - Quoi ? Mais... - Fais ce que je te dis ! insista-t-elle d'un ton irrité. J'eus à peine le temps de rappeler Evoli que, quelques secondes plus tard, je me trouvais sur le dos du Dracaufeu, qui fit un effort considérable pour perforer le plafond de l'entrepà t. Akwakwak essaya bien de nous retenir, mais Dracaufeu avait encore suffisamment de force pour voler et il fila si vite que bientôt nous n'entendîmes plus le vacarme que faisaient les membres de la Team Rocket. Pour ma part, j'avais trouvé la fin un peu rapide, et il me fallut plusieurs secondes avant de comprendre que nous venions de prendre la fuite. Etant persuadé que nous aurions fini par battre nos adversaires, je comptais demander des explications à Noa lorsque je me rendis compte qu'elle était chancelante, et qu'elle glissait peu à peu de sa monture. A une telle hauteur, la chute lui serait mortelle. Je la retins donc de justesse et m'affairai à la caler contre moi de sorte qu'elle n'ait aucun risque de tomber pendant toute la durée du vol. Manifestement, elle était inconsciente, et malgré son poids plume, je finis être endolori et sentir des pulsions douloureuses dans tout mon corps. Le vol en question ne dura qu'une vingtaine de minutes, après quoi Dracaufeu se posa, exténué, au milieu de nulle part. Je glissai de son dos et déposai Noa le plus délicatement possible sur le sol. Elle était sale et semblait à bout de forces, même dans son sommeil. Je l'installai sur son sac de couchage, après quoi je me retournais pour examiner l'endroit où nous avions atterri. Nous nous trouvions manifestement dans une petite plaine, bordée de montagnes. Un peu plus loin, on voyait les lueurs d'un village, et le chemin le plus rapide pour quitter les montagnes était une petite route en terre battue, sinueuse, qui menait à un col à un ou deux kilomètres de là . Nous étions relativement exposés à l'endroit où nous étions, mais je n'avais pas la force de bouger pour le moment. L'après-midi touchait à sa fin, et je décidai que nous reprendrions notre route le lendemain matin, selon ce que déciderait Noa. La fillette reprit conscience quelques minutes plus tard, le temps pour moi de faire brûler un feu et d'installer notre pseudo-campement pour la nuit. - ... Où sommes-nous ? me demanda-t-elle d'une voix éteinte. - Je ne sais pas, répondis-je. A une dizaine de kilomètres de Céladopole, environ. Elle se redressa péniblement, se frotta les yeux et regarda le feu quelques instants, sans rien dire. - Pourquoi as-tu voulu fuir ? finis-je par lui demander, inconscient du fait qu'elle n'avait peut-être pas envie de parler de ça à peine sortie de son inconscience. Nous aurions fini par le battre, à deux. Elle me lorgna quelques instants puis soupira. - Justement, je ne pense pas. Les Pokémon de la Team Rocket sont redoutablement bien entraînés, et cet Akwakwak en question nous aurait donné du fil à retordre. - Ce n'est pas un problème, rétorquai-je. A deux contre un, nous avions largement nos chances. Cette réplique sembla l'agacer. - Et puis quoi ? Même en supposant qu'on le batte, tu penses que ces types se seraient retirés bien gentiment en s'excusant et en nous souhaitant une bonne après-midi ? - Eh bien, c'est la règle... Lorsqu'on gagne un match, le perdant doit... - Je sais parfaitement ce que le perdant d'un match est censé faire, me coupa Noa, irritée. Mais ne va pas croire qu'eux s'en tiennent à ça. S'ils avaient un quelconque respect pour les règles, la Team Rocket serait un club de bon samaritains, pas une organisation de voleurs de Pokémon. Effectivement, je n'avais pas pensé à ça, et je ne trouvai rien à redire. Je haussai les épaules, et lui tendit un sandwich que j'avais préparé à la va-vite. Elle mordit dedans avec appétit et, même après quelques minutes d'inconscience, trouva encore la force de se lever et d'examiner les environs. - Nous sommes aux monts Mizuhashi, déclara-t-elle. Ce sont des montagnes qui abritent une petite plaine, c'est un lieu de vacances. C'est un détour conseillé sur la route de Safrania. Safrania. J'étais déjà allé dans cette ville auparavant, et selon les dires de Noa, elle était toute proche. - Et où voudrais-tu aller ? demandai-je. Elle se retourna vers moi et eut un faible sourire. - A Lavanville, affirma-t-elle. Pendant un bref instant, je revis cette lueur de volonté qu'elle avait si souvent dans les yeux. Elle se tourna vers le ciel, qui se teintait de rouge et d'orangé, et déclara d'une façon presque solennelle : - Il est temps que j'arrête de fuir. |
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