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Lecture d'un chapitre



Lecture du chapitre 3
Nom de l'œuvre : Recueil de One-shots de Tatie Myssdii Nom du chapitre : L'enfant et le Rosabyss
Écrit par Myssdii Chapitre publié le : 12/1/2009 à 21:31
Œuvre lue 3311 fois Dernière édition le : 1/1/1970 à 01:00
L'appartement sentait le neuf, la peinture fraîchement étalée sur les murs, et l'inconnu, surtout l'inconnu. Trois chambres, un salon, une salle de bains, une cuisine. Plus qu'il n'en fallait pour ses courtes jambes qui le conduisirent directement au balcon étroit, à la rambarde branlante, mais qui donnait sur la mer. Il ne l'avait vue qu'en vacances, il ne réalisait pas encore qu'il allait vivre avec la mer à portée de mains et de jambes. La rambarde grinçait et oscillait dangereusement sous son poids, mais il n'en avait cure, s'appuyant toujours plus afin de mieux voir la mer. Mais deux bras protecteurs et qui sentaient le myosotis se refermèrent autour de lui. Il la connaissait bien cette odeur de myosotis ; c'était celle de la femme grande et belle qui s'appelait Maman.
Maman le fit reculer jusque dans la maison et referma la porte transparente qui empêchait d'aller sur le balcon. Puis elle le retourna et le regarda fixement avec ses yeux sévères.
- Ne t'appuie pas sur le balcon, c'est dangereux, tu pourrais tomber.
Sa voix était juste sévère, pas méchante, alors il hocha la tête pour dire qu'il avait compris. Maman sourit et lui ébouriffa les cheveux.
- Je sais que c'est difficile de déménager, mais tu verras, on sera bien ici toi et moi.
Il hocha de nouveau la tête et sourit. Il n'irait plus sur le balcon sans la permission de Maman. Le lendemain matin, Maman sortit plein de surprises d'un carton. Des bouées jaunes et bleues, un parasol vert, un seau et une pelle rouillés par le sel ainsi que des grandes serviettes multicolores avec tel ou tel personnage de dessin animé dessus. Il ne put se retenir de sauter partout et de sauter au cou de Maman qui avait déjà du mal à tout porter. Pourtant, malgré la joie présente d'aller à la plage, Maman avait l'air triste. Très triste.


La première chose à faire à la plage, c'est le château de sable, avec ses tours rondes, ses créneaux, ses murailles toutes droites et ses douves pleines d'eau de mer ramenée avec le seau. Sans oublier le pont-levis ! Très important car c'est le plus difficile ! Le pont-levis ne tient jamais, il s'écroule tout le temps. On a beau recommencer, recommencer, des dizaines de fois, il finit toujours par s'écrouler. Alors, pendant qu'il était en train de reconstruire pour au moins la vingtième fois son pont-levis, Maman lui mettait de la crème solaire dans le dos. Celle qui fait coller le sable qui gratte de partout. Puis elle retourna discuter avec d'autres mamans, à l'abri sous le parasol vert.
- Mickaël ! Ne reste pas trop au soleil !
Il fait un signe à Maman. Tout va bien, il a compris. Rangement de la pelle dans le seau puis fixation du château. Les tours sont un peu mal fichues et les murailles ne sont pas aussi droites qu'il le voulait. L'eau s'est encore une fois de plus infiltrée dans le sable et le pont-levis s'est encore écroulé. En plus, il a oublié les créneaux. Balayement total du donjon ; en deux minutes il ne reste plus qu'un tas de sable humide de ce qui lui avait pris une heure de son temps. Tant pis, il en ferait un plus beau le lendemain.
Son seau à la main, il retourna s'asseoir sous le parasol tandis que Maman parlait avec les autres mamans.
- Il est vraiment bien élevé votre petit garçon, dit l'une d'elle.
- Le mien, à son âge, m'aurait sûrement fait un caprice pour rester jouer plus longtemps, ajouta une autre avant de se tourner vers lui. C'est parce que ta maman est gentille, hein ?
Il hocha la tête en souriant puis se détourna d'elle pour regarder les vagues. Les Goélise venaient se poser sur la plage et sur le long ponton de bois qui s'avançait dans la mer à quelques mètres de là.
- Et bien mon petit, tu ne parles pas ? demanda la première.
Maman eut l'air triste. Il se tourna vers elle en montrant le ponton du doigt. Maman réfléchit. Il n'était pas trop loin et elle pouvait voir les gens qui étaient dessus.
- D'accord, Mickaël. Tu peux y aller. Mais ne va pas dans l'eau et si je t'appelle, tu reviens, d'accord ?
Il leva le pouce et détala comme une fusée en direction des Goélise qui s'envolèrent, effrayés par tant de gestes brusques. Maman le regarda quelques instants pour vérifier que tout allait bien, puis soupira.
- Il ne parle plus depuis la mort de son père, ça fait presque un an déjà. On m'a dit qu'il fallait qu'il se change les idées, qu'il change d'environnement. Mais, j'ai peur qu'il ait perdu l'envie de parler depuis le temps qu'il n'a prononcé un seul mot.
- La mort d'un parent est toujours quelque chose dont il est difficile de se relever. Mais je pense que votre petit Mickaël vous adore et qu'il fera ce qu'il peut pour vous rendre le sourire. Il lui suffit juste d'un petit coup de pouce. Et ça, j'espère que notre petite ville pourra lui apporter.

Assis au bout du ponton, le bout de ses pieds effleurant les vagues qui venaient s'écraser sur la plage puis se retirer dans un roulement sourd, il regardait un groupe d'adolescents s'amuser dans l'eau avec leurs Pokémon de toutes tailles. L'un était énorme et possédait une carapace doté de deux canons, un autre était plus petit et avait une fourrure d'un blanc éclatant, certains avaient un long cou, d'autres des tentacules, mais tous nageaient avec les humains.
- Eh ! Les mecs ! Regardez ce que j'ai eu à la boutique !
Il tira de son short une sorte de disque bleu anodin mais que tous les autres regardèrent avec des grands yeux en s'exclamant « Waou ! ».
- Et ouais ! C'est la CS Surf, se vanta-t-il. Chouette non ?
- Tu nous fais une démo, allez !
- Ouais, mec, allez !
- Ok, accrochez-vous à vos Pokémon parce que ça va s'couer !
Il s'éloigna un peu vers le large, toujours sur le dos de son énorme Pokémon avec les canons.
- Allez Tortank : SURF !!!
Au début, il ne se passa rien. Mais soudain, une gigantesque vague surgit un peu plus loin, provoquant des cris de panique sur la plage. Les adolescents ne s'en préoccupèrent pas et enfourchèrent leurs Pokémon pour prendre la vague en hurlant de rire.

Il ne réalisa que trop tard le danger dans lequel il se trouvait.

La vague s'abattit sur le ponton de bois, l'emportant dans un tourbillon d'eau salée qui l'assomma à moitié par sa puissance et son poids. Ne sachant comment réagir, il se mit à agiter les bras et les jambes pour essayer de se sortir de l'eau qui le tirait en arrière. Alors qu'il était à bout de souffle, il sentit quelque chose le fràler au niveau de ses jambes avant de se coller à ses bras et sa poitrine. Désespéré, il s'y accrocha et la chose l'entraîna à contre courant.


Maman avait tout vu. Paniquée, elle s'était précipitée sur le ponton juste après le retrait de la vague qui avait emporté son petit garçon dans l'espoir de le voir remonter à la surface. Maman attendit, attendit tout en hurlant son prénom en s'attendant à le voir réapparaître à son appel comme il avait toujours fait. Les secondes passaient, angoissantes, prenantes. Et il ne remontait pas. Il ne réapparaissait pas. Les adolescents riaient toujours sans savoir qu'ils avaient entraîné un enfant dans l'eau, peut-être pour l'éternité.
Soudain, elle entendit un homme crier un peu plus sur la droite.
- Rosabyss ! Tu l'as repêché ? Dieu Merci !
Maman se tourna pour apercevoir dans l'eau un Pokémon porter un petit garçon.


Il sortit de l'eau quelques secondes plus tard pour s'apercevoir qu'il s'était accroché à un Pokémon. Son corps rose, long et harmonieux fendait l'eau avec grâce et puissance.
- Rosabyss ! Tu l'as repêché ? Dieu merci !
Il regarda le Pokémon qui le portait. Son grand oeil orné de longs cils noirs se tourna dans sa direction.
- Rose... Rosabyss... murmura-t-il, prononçant à son sauveur ses premiers mots depuis des mois.
Soulagé, ému, il se mit à pleurer et serra plus fort le Pokémon qui l'amena près de la plage. Quelqu'un le prit dans ses bras, un homme qu'il serra également de ses bras dégoulinants d'eau de mer en pleurant.
- Papa...
- MICKAEL !!
D'autres bras s'emparèrent de lui. Des bras qui sentaient le myosotis. Des mains douces, rassurantes se posèrent sur son visage, sur ses cheveux trempés. Une voix douce lui murmurait des mots doux.
- Maman...
- Mon petit... Je suis si heureuse !
Oui. Elle était heureuse. Heureuse qu'il soit vivant. Heureuse qu'il soit indemne. Heureuse qu'il parle à nouveau.
- Rosabyss...
- Oui, mon chou. Je t'aime. Il ne t'arrivera rien.
- Rosabyss, dit-il à nouveau, sa voix se faisant de plus en plus assurée.
- Je crois qu'il veut voir mon Rosabyss, fit une voix dans le dos de Maman.
Maman se retourna, le tenant toujours dans ses bras. C'était l'homme qui venait de sauver son petit garçon. Elle le remercia chaleureusement et fit descendre Mickaël de ses bras. Il partit immédiatement voir le Pokémon rose au long corps gracieux.
- Vous êtes sa mère, c'est bien ça ?
- Oui, je suis désolée, j'aurais dû plus le surveiller...
- Ce n'est pas votre faute. Vous n'avez rien à vous reprocher. Personne ne pouvait savoir que cette vague allait arriver. D'ailleurs je vais appeler la police pour qu'ils s'occupent des abrutis qui ont fait ça.
Autour d'eux, les gens se parlaient dans un brouhaha incompréhensible. Maman n'entendait clairement que les voix de Mickaël et de l'homme qui l'avait sauvé.
- Merci encore pour tout ce que vous faites.
- Oh ! Mais ça ne me dérange pas la moins du monde ! Si vous voulez, vous pourrez venir chez moi. J'ai une piscine où votre fils pourra s'amuser en toute tranquillité avec Rosabyss.
- Oui. Merci, dit Maman avec un sourire gêné.


Dans la piscine, il fit la course avec Rosabyss. Le monsieur lui avait appris à nager pour qu'il ne se noie plus. Il venait tous les jours avec Maman pour voir le monsieur et Rosabyss. Il s'amusait beaucoup et Maman aussi. Il voulait que le monsieur reste avec Maman alors il n'arrêtait pas de l'appeler Papa ce qui faisait rire le monsieur et rougir Maman. Rosabyss l'éclaboussa avec sa queue alors il l'imita avec ses bras.
- Eh ! Ne sort pas toute l'eau de la piscine !
- D'accord Papa, répondit-il sans cesser pour autant.
Maman soupira.
- Je t'ai déjà dit de ne pas l'appeler Papa...
Le monsieur se pencha sur Maman et posa sa main sur son ventre tout rond.
- Et pourquoi n'aurait-il pas le droit de m'appeler Papa ?
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