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Lecture du chapitre 5 | |
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Nom de l'œuvre : Il s'appelait Nigel | Nom du chapitre : Chapitre 5 - Astronomie |
Écrit par Orube | Chapitre publié le : 17/2/2009 à 08:14 |
Œuvre lue 8273 fois | Dernière édition le : 1/3/2009 à 22:56 |
Chapitre 5 - Astronomie A la mi-Octobre, un matin tandis que nous prenions notre petit-déjeuner, le professeur Sinistra vint nous annoncer que le premier cours pratique d´astronomie aurait lieu le samedi suivant à minuit. Je jubilais intérieurement. Tous les élèves de première année étaient tenus de venir, sans exception. Je me demandai comment elle ferait pour tenir une classe d´environ quarante élèves, mais après tout, ce n´était pas mon problème. Ce jour-là , à onze heures, j´avais déjà sorti toutes mes affaires et je me tenais prête à partir avec les autres pour la tour d´astronomie, qui était connue pour être la plus haute du château. « Tu es si impatiente que ça ? me demanda Nigel, encore assis face à la fenêtre, une bande dessinée à la main. -Bien sûr ! Je te dis que c´est le cours que j´attendais le plus. -Je n´ai pas trouvé que ça avait l´air passionnant, quand nous étions en classe... -C´est normal, il s´agissait de cours théoriques, expliquai-je. C´est sûr que quand on ne fait que ça, ça paraît un peu rébarbatif. Mais maintenant, au moins, les cartes du ciel vont enfin nous servir à quelque chose ! -Si tu le dis... » conceda-t-il en replongeant dans sa lecture. Je fus la première à sortir, décidément trop impatiente pour attendre que les autres soient prêts. En bas de l´escalier qui menait au sommet de la tour d´astronomie, il y avait déjà deux élèves en train de discuter : Erin et Sean Finch-Fletchey. « Oh, salut Myra ! me lança Erin. Toi aussi, tu es en avance ? -Un peu. Salut, Sean. -`lut, répondit-il en hochant la tête. Vous avez une idée de ce qu´on va faire ? -Il a l´air très impatient, me glissa Erin en aparté. -Sinistra a dit que nous devrions repérer les étoiles importantes et donner leurs propriétés magiques. -Vraiment ? C´est tout ? On ne va pas voir de constellations, aujourd´hui ? -Je ne pense pas. Pas encore. Tu t´y connais un peu, toi, en astronomie ? » Erin nous avait désertés pour aller discuter avec d´autres filles de Gryffondor qui venaient juste d´arriver. Notre conversation ne devait sans doute pas être passionnante pour quelqu´un qui n´aime pas trop l´astronomie. Nigel, comme à son habitude, arriva parmi les derniers. Il s´installa à côté de moi et Sean, sortit son télescope et un parchemin puis attendit avec nous que le professeur Sinistra donne ses instructions. Comme je m´y étais attendue, nous devions repérer les étoiles que nous avions vues en cours, reporter leurs coordonnées et leurs propriétés sur le parchemin. Il ne me fallut qu´une heure pour tout finir. Je rendis mon parchemin au professeur Sinistra qui esquissa un sourire en le regardant. C´était plutôt bon signe. J´attendis ensuite que Nigel ait lui aussi terminé pour retourner à la salle commune. « C´était bien, hein ? -Ouais, ouais... » Il bailla ostensiblement. « Je suis cre-vé ! Il est déjà deux heures du matin... Heureusement qu´on n´a pas astronomie tous les jours ! -Je t´avais prévenu que tu aurais mieux fait de te reposer cet après-midi ! -Arrête de parler comme ça, on dirait ma mère. -Je te parle comme à un sale gamin qui n´en fait toujours qu´à sa tête. -Répète ? » s´insurgea-t-il, faussement menaçant. La nuit me parut courte. Je me réveillai dès huit heures et allai aussitôt dans la grande salle pour le petit déjeuner. Le courrier arriva, comme d´habitude, à neuf heures moins le quart. Je regardais les hiboux passer au dessus de ma tête, quand j´aperçus celui de ma mère. Il était très rare qu´elle m´écrive, aussi, je fus surprise. J´appréhendais un peu, craignant de mauvaises nouvelles. J´ouvris, les mains tremblantes, l´enveloppe que me remit Olympe. Je parcourus le billet des yeux, puis le repliai soigneusement et je le glissai dans ma poche. Je terminai machinalement de déjeuner quand je vis que Nigel arrivait. « Ça va ? fit-il. -Un peu fatiguée, mais sinon, oui. -Tu comptes faire quoi, cet après-midi ? -Je ne sais pas trop... Peut-être me balader un peu dans le parc. Je demanderai à Erin si elle a prévu quelque chose. Et peut-être à Sean, aussi. -Tu sais quoi ? Je connais des gens de notre classe qui sont allés aux essais, pour l´équipe de quidditch. Ils n´ont pas été pris, mais ils ont pu se présenter ! -Ah... marmonnai-je, voyant où il voulait en venir. -Si je ne t´avais pas crue sur parole, j´aurais pu passer les essais, et peut-être même faire partie de l´équipe ! -Alors que tu n´as pas le droit d´avoir un balai ? Tu n´aurais pas été loin, avec ceux de l´école. -Ce n´est pas faux, admit-il. Mais n´empêche, j´aurais bien voulu y être. -Ce sera pour l´année prochaine, le réconfortai-je. Et puis au moins, tu auras un vrai balai, pas une antiquité. » Soit dit en passant, les antiquités me semblaient déjà bien trop rapides, mais ce n´était que mon avis personnel. L´après-midi s´écoula tout doucement. Nous rejoignîmes d´abord Sean et Erin à qui nous avions donné rendez-vous dans le hall d´entrée, pour nous sortîmes tous ensemble dans le parc. Nous allâmes jusqu´au lac avant de faire demi-tour vers le château. Ensuite, Nigel proposa de faire une course de balais volants. Il nous fallut une bonne vingtaine de minutes pour trouver Madame Bibine et encore un quart d´heure pour la convaincre qu´elle pouvait nous prêter des balais en toute confiance. Il n´y en avait que trois de disponible, et cela m´arrangeait bien. Il fallut recommencer plusieurs fois le départ, parce que les garçons avaient largement tendance à tricher. Ils devaient faire le tour du château puis revenir et atterrir derrière une ligne que j´avais pris soin de tracer dans le sol. Ils démarrent en trombe et en à peine trois minutes, Erin se posait devant moi, assez fière d´elle. Les garçons n´étaient pas très loin derrière elle, complètement éberlués. « C´était... vraiment... incroyable, lâcha Nigel, à court de mots. -Comment t´as fait ? T´as trafiqué le balai, c´est ça, avoue ! s´exclama Sean en riant. Je n´ai jamais vu quelqu´un aller si vite avec un si vieux modèle ! la complimenta-t-il. Tu joueras dans l´équipe de quidditch, l´année prochaine, ça ne fait aucun doute ! -Merci, mais je ne sais même pas si j´ai envie de m´inscrire, en fait... -Hein ? Ça ne va pas, là -haut ? Ce serait un super avantage pour Gryffondor ! Si en plus tu avais un bon balai... Enfin, non, remarque, ne t´inscrit pas. Ce serait plus facile pour Poufsouffle de gagner la coupe, comme ça ! » Erin sourit. Ils firent tous les trois encore un tour sur leurs balais, tentèrent de me forcer à monter pour nous dûmes aller les rendre à Madame Bibine. Le soleil déclinait déjà . « Myra ? Où est-ce que tu vas ? -Pas loin, t´inquiètes. -Mais le couvre-feu est dans à peine un quart d´heure... -Ne t´en fait pas pour ça », tranchai-je. Je sortis de la salle commune avec l´impression de laisser mon costume derrière moi. Je n´étais plus obligée de sourire et de parler comme d´habitude pour préserver les apparences. Quelque part, ça ne me faisait pas vraiment de bien. J´avais envie de pleurer, et il était encore plus dur de résister maintenant que j´étais seule. Je marchais un peu dans le château, sans trop savoir où je voulais aller, puis je finis par opter pour la tour d´astronomie. Il me fallut un peu de temps pour y parvenir, car j´étais partie du couloir du premier étage. Il faisait un peu froid dehors. Je me pelotonnai dans ma cape en tâchant de ne laisser aucune parcelle de ma peau à l´air libre, je m´assis et je levai les yeux vers le ciel. Je songeai alors que si j´avais envie de pleurer, c´était l´endroit idéal pour pouvoir le faire sans que personne ne s´en aperçoive. Seulement, les larmes ne venaient pas. Je me sentais vraiment... vide. Ni triste, ni même mélancolique, encore moins choquée. Juste extraordinairement vide. Et les étoiles resplendissaient dans le ciel, ce dernier débarrassé de tout nuage. Et la lune avait la même teinte blême qu´à l´accoutumée. En quelque sorte, rien n´avait changé. « Myra, tu es là ! souffla alors une voix d´un ton terriblement soulagé. Je t´ai cherchée dans tout le château ! Pourquoi est-ce que tu es montée ici ? » Nigel s´assit à côté de moi, en frottant vivement ses mains l´une contre l´autre pour les réchauffer. « Je voulais regarder le ciel, me contentai-je de répondre, ma voix totalement dénuée d´émotion. C´est une belle nuit. Il n´y a pas de nuages. -Tu as raison. » Le silence dura un peu. Je n´avais aucune idée de l´heure qu´il pouvait être, songeai-je. Je ne savais plus trop depuis quand je me trouvais ici. « Il t´est arrivé quelque chose ? -Pourquoi est-ce que tu me demandes ça ? -Tu as été bizarre toute la journée, me dit Nigel. -Moi, bizarre ? fis-je, feignant l´incrédulité. -Oui. Tu parlais, mais tu ne regardais personne dans les yeux. Venant de toi, ça fait un drôle d´effet. Ça se voit tout de suite. -Vraiment ? -Oui. » Nigel était tourné vers moi. Il attendait patiemment que je lui réponde, ou que je l´envoie promener. « A ton avis, est-ce que les étoiles sont vivantes, ou pas ? -Je ne sais pas, répondit-il, désarçonné par ma question. -Quand j´étais petite, ma mère me disait souvent que quand on mourrait, on allait au ciel, alors je pensais qu´on devenait une étoile. Maintenant, je n´en suis plus trop sûre. » Nigel ne cilla pas. Deux idées se battaient avec fureur dans ma tête. L´une d´elle voulait tout dire à Nigel pour alléger le poids de mon cœur, et l´autre criait que cela ne le concernait pas du tout. « Je me demande si mon père est là -haut, et s´il peut me voir, en ce moment. -Myra... » La première voix venait de l´emporter. Je me recroquevillai, le menton posé sur mes genoux. « Je le savais depuis longtemps, qu´il allait mourir, fis-je, la voix chevrotante. Quand j´ai reçu la lettre, je n´ai même pas été surprise. Je m´étais promis de ne pas pleurer... J´ai déjà tellement pleuré quand j´ai su que les guérisseurs ne pouvaient rien pour lui... Je m´étais promis, m´étouffai-je, mais je ne peux même pas faire ça ! Je n´ai même pas assez de force pour ça ! » Les larmes débordèrent, brûlantes. Nigel me prit dans ses bras. Je ne voulais pas regarder son visage. Il devait avoir l´air gêné. Pourquoi avait-il fallu que je craque ? « Je suis... désolée... hoquetai-je. Je ne de... vrais pas... pleurer comme ça... Ça ne sert... à rien... -Si tu as envie de pleurer, pleure. C´est normal. Personne ne va te le reprocher », dit simplement Nigel, sur un ton qui ne lui était pas ordinaire. Je laissais les larmes couler librement. Je n´avais pas l´impression d´aller mieux, mais cela me semblait moins angoissant que le vide que j´avais ressenti au départ. J´ouvris les yeux, désorientée. Je n´étais plus dehors, en haut de la tour d´astronomie, mais dans mon lit. Il me paraissait délicieusement tiède après le froid et l´humidité de l´extérieur. Mes yeux me faisaient mal. Je me levai et tirai les rideaux : il faisait jour. A part moi, il n´y avait déjà plus personne dans la chambre. Je me recouchai. Ce fut la faim qui me tira du lit, l´après-midi. Le déjeuner été passé depuis longtemps, je n´allai donc pas plus loin que la salle commune, une boîte de chaudrons en chocolat à la main. Je m´assis près de la cheminée, mes genoux contre ma poitrine et de temps à autre, je prenais un chaudron. Il n´y avait pas grand monde dans la salle, deux élèves de troisième année qui jouaient aux échecs et un de sixième année qui travaillait sur un devoir déjà très long, à en juger par la quantité de parchemin qui s´étalait sur la table. Une fois que j´eus terminé ma boîte de chaudron, je remontai dans ma chambre pour y prendre un livre. « Myra ! Tu viens de te lever ? me demanda Nigel alors que je retournais m´asseoir. -Non, ça fait déjà un peu de temps que je suis debout. Est-ce que tu sais quelle heure il est ? -Environ cinq heures, pourquoi ? -J´ai faim, marmonnai-je. -Je vois. Tu viens ? » Sans chercher à savoir où il m´emmenait, je le suivis. Nous descendîmes tout en bas du château, plus bas même que le hall et la grande salle, pour nous retrouver dans un couloir rempli de natures mortes. Nigel s´approcha d´un tableau, qui représentait une coupe de fruit et chatouilla la poire. Le tableau pivota alors, ouvrant sur une pièce immense remplie d´elfes de maison. Apparemment, c´était la cuisine. « Vous désirez quelque chose ? couina un petit elfe. -Eh bien... S´il reste quelque chose de ce midi... Elle n´a pas pu manger, expliqua Nigel en me désignant. -Des restes ? Non, non. Mais nous pouvons vous préparer quelque chose, il n´y en a pas pour longtemps. -Bon, si ça ne vous dérange pas... -C´est un plaisir ! s´écrièrent alors les elfes. -D´accord, d´accord. » Nigel paraissait dépassé. Moi non plus, je ne comprenais pas trop l´entrain de ces elfes à vouloir nous préparer à manger alors que nous étions venus les importuner en pleine préparation du dîner. Ils me servirent dans les dix minutes qui suivirent un superbe plat de pommes de terre sautées et de viande de bœuf que ne je pus finir. Je le proposai à Nigel, il fit non de la tête. « Je vais attendre le dîner. » Nous prîmes bientôt congé des elfes en les remerciant de leur accueil si chaleureux. « Tu devrais peut-être aller préparer ta valise, me dit Nigel. Flitwick m´a chargé de te dire que tu rentrais chez toi par cheminée ce soir à sept heures. -Ah... D´accord. J´espère que je ne vais pas manquer trop de cours importants, fis-je, bien que cela ne me préoccupe pas vraiment. -Tu sais combien de temps tu vas rester chez toi ? -Pas vraiment... Je tâcherai d´être revenue pour le banquet d´Halloween, je ne veux pas manquer ça, assurai-je. D´où est-ce que je pars ? interrogeai-je. -Du bureau de Sinistra. » Je rangeai rapidement mes affaires dans ma valise, puis Nigel m´accompagna jusque dans la salle d´astronomie. Je montai l´escalier qui menait au bureau du professeur, et avant d´entrer, j´adressai un signe de la main à Nigel. « Merci pour hier soir. -Pas de quoi. A plus, Myra. -Bye. » J´entrai. |
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