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Lecture d'un chapitre



Lecture du chapitre 7
Nom de l'œuvre : Il s'appelait Nigel, Tome 2 Nom du chapitre : Chapitre 7 - Imperium
Écrit par Orube Chapitre publié le : 24/3/2009 à 23:15
Œuvre lue 8854 fois Dernière édition le : 24/4/2009 à 17:43
Chapitre 7 - Imperium






Je poussai un grand cri. Quelqu´un me bouscula par derrière et je m´écroulai au sol. Deux mangemorts. Rien que dans ce petit couloir miteux, il y avait deux mangemorts. Je paniquai. Et s´il y en avait d´autres ? Comment faire déjà pour s´en sortir rien qu´avec ceux-là ? Partir de Poudlard avait été une énorme erreur. Au moins là-bas, des sorciers expérimentés pouvaient nous protéger.

« Relève-toi, m´ordonna une voix de femme. Dépêche-toi. »

Je fis tant bien que mal ce qu´elle me demandait, mais sans doute pas assez vite pour elle car elle m´attrapa par ma robe pour me mettre debout par ses propres moyens. Elle braqua ensuite sa baguette sur moi pour me forcer à entrer dans la vieille chambre délabrée.

C´était pire que ce que j´avais imaginé. Il n´y avait pas moins de trois mangemorts supplémentaires qui nous attendaient dans cette pièce.

Je jetai un regard furtif à Nigel. Il était blême et ne détachait pas ses yeux d´un homme aux longs cheveux gris et sales. Je le reconnus aussitôt : il s´agissait de Macnair, l´un des trois premiers mangemorts à s´être échappé d´Azkaban. Peut-être que les deux autres étaient Alecto et Amycus Corrow ? A cette pensée, mon sang se glaça. Si c´était vrai, cela réduisait encore plus nos chances d´en sortir vivants.

« Malefoy. Sois le bienvenu, murmura la voix de Macnair, aussi froide et grinçante que les gonds de la porte par laquelle nous étions entrés. Approche. »

Nigel ne bougea pas d´un pouce, et le mangemort derrière lui dut le pousser avec sa baguette pour qu´il se décide. Quel était le plus risqué ? Faire tout ce qu´ils nous disaient à la lettre ou essayer de nous enfuir ?

« Seldar, Marvin, allez vous à Poudlard pour avertir les autres. Personne ne retournera à Azkaban ce soir.

-Ça c´est ce que vous croyez ! cria rageusement Nigel.

-Silence ! »

Macnair adressa un signe de tête à la femme qui se tenait à côté de lui. Elle me prit alors par les épaules, me soulevant presque de terre, me serra contre elle à m´en étouffer et prononça bien distinctement à mon oreille :

« Endoloris. »

Je sentis alors, durant l´espace d´une seconde, que chaque parcelle de mon être brûlait, d´une douleur que j´ignorais jusqu´à présent. C´était pire que d´être jeté dans les flammes : même de l´intérieur, je brûlais. J´avais l´impression que quelque chose cherchait à écraser ma tête, et que d´un autre côté on tentait de briser tous les os de mes membres.

Je criai. Si j´en avais été capable, j´aurais fait tout mon possible pour retenir ce son inhumain, irréel qui fila entre mes lèvres, seulement, je n´avais jamais rien ressenti de pareil. C´était abominable. Je n´avais même jamais imaginé que quelque chose de tel puisse exister.

Puis, aussi soudainement qu´elle était apparue, la douleur s´en alla. Mes jambes plièrent sous mon poids. Assourdie pendant un moment, je ne pus que sentir le parquet vibrer sous les pas de Nigel. Il essaya de me relever, mais j´étais aussi molle qu´une poupée de chiffons. Ouvrir les yeux et observer ce qui se passer me demandait toute mon énergie.

Les sons me revinrent.

« ...à chaque fois que tu désobéiras. C´est clair ? Reste tranquille et elle repartira indemne. »

Nigel tressaillit. Je ne comprenais plus. Ils avaient déjà essayé de me tuer plusieurs fois, mais ce soir ils étaient près à me laisser partir ? Apparemment, Nigel venait de songer à la même chose que moi.

« Qu´est-ce que vous voulez ? » interrogea-t-il.

Il y avait des trémolos inhabituels dans sa voix. Je réalisai alors que pour la première fois depuis que je le connaissais, Nigel était vraiment terrifié et impuissant face à la situation.

« Tu n´es pas vraiment en bonne position pour poser des questions », fit remarquer Macnair.

La femme fit de nouveau un pas vers moi. Les mains de Nigel se crispèrent sur mes bras mais Macnair lança :

« Non, Alecto, ce n´est pas la peine. Dans moins d´une demi-heure il sera avec nous, autant le lui expliquer tout de suite, nous gagnerons du temps au moment où il faudra nous enfuir. Bien, Malefoy, même si tu n´es qu´un gamin et que tu n´as pas connu l´époque du seigneur des ténèbres, j´imagine que ton père t´en a parlé ?

-...Oui.

-Nous avions juré fidélité au seigneur des ténèbres et même s´il n´est plus là, nous avons décidé de toujours tenir notre serment. Pour rétablir les idéaux du seigneur, il faudrait que nous soyons plus nombreux. Voilà pourquoi nous avons pensé, entre autres, à toi. »

Nigel fut consterné, pendant un court instant.

« Je préfère mourir ici que de rejoindre des gens comme vous ! cracha-t-il.

-Tu es sûr ? Même si cela pouvait éviter la mort de certains traîtres de ta famille ?

-Jamais !

-Même si cela pouvait l´épargner ? » ajouta Macnair en me désignant.

Nigel resta silencieux. Il lui était plus difficile de mentir effrontément à mon propos qu´à celui de son père et son grand-père.

« Tu viens de comprendre ? marmonna une voix d´homme, dure comme le marbre. Tu n´as pas le choix.

-Amycus ! le réprimanda Alecto.

-Je pense que tu feras une très bonne recrue. Tu es assez vieux pour être raisonnable et assez jeune pour réussir à apprendre tout ce que l´on a à t´enseigner. Comment jeter le sortilège de l´Imperium, par exemple, continua-t-il avec un sourire sarcastique.

-Je ne ferai jamais subir l´Imperium à qui que ce soit, grinça Nigel.

-Oh, détrompe-toi, ricana Macnair. Tu l´as déjà fait. Même s´il faut avouer que tu n´es pas encore très doué pour cela. »

Nigel le toisa en silence. Il ne comprenait pas. A vrai dire, moi non plus. Nigel aurait jeté un sortilège Impardonnable ? Soit je ne le connaissais pas, soit ça ne lui ressemblait pas du tout.

« C´est un mensonge, balbutia-t-il.

-Non. C´est vrai. Même si tu l´as fait sous mon influence, c´est vrai. Et la pauvre petite Erin qui se retrouve coincée en France à cause de toi ! S´ils savaient, au ministère...

-Je n´ai jamais rien fait à Erin ! » s´écria-t-il.

Mon cœur avait cessé de battre. Des mots, en vrac, me revenaient à l´esprit, prononcés pas Erin la nuit de Noël :

« Les traces qu´a laissé le sortilège de l´Imperium ne sont pas normales. Pas comme celles qu´on voit d´habitude. Ils pensent que je me les suis infligées moi-même pour qu´on ne me croie pas coupable. »

« Tu l´as déjà fait. Même s´il faut avouer que tu n´es pas encore très doué pour cela. »

Il me fallut du temps pour parvenir à formuler correctement la pensée qui venait d´envahir mon esprit.

C´est Nigel qui a ordonné à Erin de me tuer ?

« C´est faux », marmonnai-je.

Puis, alors que tout le monde me regardait sans ciller, je continuai, de plus en plus fort :

« C´est faux, c´est faux, c´est faux !!

-Endoloris ! »

Un cri me transperça les tympans mais je ne pus comprendre ce que Nigel avait dit. Cela dura moins longtemps que la première fois.

Je retombai sans forces, la joue contre le parquet sale et glacé.

« Tu sais ce que tu dois faire, Nigel Malefoy ? »

Je ne pus voir ce que Nigel avait fait. Sans doute avait-il secoué la tête de gauche à droite. A moins qu´il ait dit non à haute voix mais que je ne l´aie pas entendu. Seulement, quoi que ce soit, cela ne plut pas aux mangemorts. A nouveau, je ressentis une vive douleur traverser mon corps de part et d´autre. Peut-être qu´elle allait finir par me tuer... avec un peu de chance.

Cette fois-ci fut la pire. Celle qui dura la plus longtemps. Je ne me souvenais plus de ce qu´il y avait autour de moi. Il ne restait plus que la douleur. Et l´espoir d´en finir, d´une manière ou d´une autre.

Combien de temps cela dura-t-il ? J´aurais été tentée de dire des heures, mais c´était sans doute faux. Lorsque je pus ouvrir les yeux, j´aperçus Nigel, penché au dessus de moi. Je sentis de l´eau sur ma joue. Est-ce que c´était vraiment de l´eau ? Aucune idée, j´imaginais que non.

Je voulus sourire à Nigel. Pour lui montrer que j´étais toujours avec lui, que tout allait bien se terminer. Mais je ne pus pas. Mes lèvres refusaient de s´étirer. Mes doigts, eux non plus, ne voulaient plus esquisser le moindre mouvement.

La seconde d´après, le visage de Nigel se fondit dans l´obscurité.
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