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Lecture du chapitre 8 | |
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Nom de l'œuvre : Il s'appelait Nigel, Tome 2 | Nom du chapitre : Dernier chapitre - Vérité |
Écrit par Orube | Chapitre publié le : 24/3/2009 à 23:15 |
Œuvre lue 8846 fois | Dernière édition le : 24/4/2009 à 17:44 |
Dernier chapitre - Vérité Froid... Si froid... J´avais tellement mal... Où pouvais-je être pour avoir si mal ? Sûrement pas à Poudlard... Pourquoi n´y étais-je pas ? Je ne comprenais pas... Pourquoi avais-je si mal ? Je fis un effort surhumain pour ouvrir les yeux. Ma vision avait connu des jours meilleurs. Tout était sombre et flou. Je ne fus pas capable de me lever tout de suite ; il me fallut plusieurs dizaines de minutes pour passer de la position allongée à assise. Entretemps, ma vue était devenue plus nette. J´étais dans la cabane hurlante. Seule. Tout me revint. Je restais là , bêtement, attendant de retrouver assez de vigueur pour me lever. Quand j´en fus capable, je fis le tour de la pièce, mais elle était comme s´il ne s´y était rien passé. Dans l´escalier qui menait au passage secret, je récupérai la carte du maraudeur que Nigel avait laissé tomber. Pour ne pas avoir affaire au saule cogneur qui avait sûrement retrouvé ses esprits, je sortis de la cabane par la même porte que la toute première fois où j´y étais entrée et je gagnai Pré-au-Lard. C´était déjà l´aube. Il était encore tôt, mais tellement de temps s´était écoulé depuis que j´avais quitté Poudlard... Si les professeurs s´étaient rendus compte de mon absence, ils auraient donc averti ma mère... Elle allait être folle d´inquiétude. Je pouvais encore passer par chez Honeydukes pour faire croire que j´étais restée dans le château tout ce temps... Sauf qu´à l´instant où je songeai à cette idée, je trébuchai et m´étalai par terre. La propriétaire d´Honeydukes ouvrit sa fenêtre une poignée de secondes plus tard, me vit et descendit dans la rue en seulement quelques secondes supplémentaires pour me venir en aide. Avais-je donc l´air s´il mal en point que cela pour qu´on ne me laisse pas me relever seule ? « Qu´est-ce que tu fais ici à une heure pareille ? me demanda la femme. Tu ne devrais pas être à Poudlard ? » Je réalisai que je portais ma robe noire, signe évident pour elle que sa question était pertinente. « Attends... C´est toi, Myra Stowell ? continua-t-elle, la voix un peu plus aigüe. C´est toi que tout le monde cherche depuis hier soir ! » Je hochai faiblement la tête. En à peine une heure, j´étais arrivée à Poudlard, dans le bureau du directeur. Il y avait du monde. Sans doute des gens qui travaillaient au ministère. Avec une disparition sur les bras, ils ne pouvaient décemment pas rester dans leurs bureaux. Surtout quand Poudlard était encerclé par des hors-la-loi. Le professeur Flitwick m´invita à m´asseoir face à lui. Les autres personnes présentes entouraient le bureau, ce qui n´était pas vraiment pour me rassurer. J´obéis, telle une simple marionnette. « Raconte-nous ce qui s´est passé, Myra », me pria-t-il doucement. J´aurais bien voulu. Vraiment. Mais ma bouche est restée obstinément close. Je ne pouvais pas, je ne voulais pas mettre de mots sur ce que j´avais vécu. De peur de me rendre compte que ce n´était pas un mauvais rêve. « Où étais-tu, Myra ? » Rien. « Es-tu partie de ton plein gré de l´école ou bien t´as-t-on forcée ? » Rien. « Sais-tu où se trouve Nigel Malefoy ? » Toujours rien. Les gens autour de nous commençaient visiblement à perdre patience. L´un d´entre eux s´exclama avec force : « Vous voyez bien qu´elle ne veut rien dire ! C´est impossible qu´elle ne sache rien ! -Si, je veux... murmurai-je, la voix brisée. C´est juste que je n´y arrive pas... » Le silence se fit autour de moi. Flitwick me considéra un moment, puis finalement, il me proposa : « Serais-tu d´accord pour que nous regardions ton souvenir ? -Ça n´aura aucune valeur juridique, fit quelqu´un d´une voix sans timbre. -Ce sera toujours mieux qu´un faux témoignage, rétorqua vertement un autre. -Personne ne peut t´obliger à nous donner ce souvenir, Myra, m´expliqua Flitwick. Simplement, si tu es sûre de vouloir le faire, cela nous aidera beaucoup à comprendre. » Je ne pus répondre. Je hochai juste la tête. Flitwick esquissa un léger sourire, avança sa baguette vers moi en me priant de penser à ce souvenir pour l´aider. Un fil d´argent apparut alors, entre mon front et sa baguette. C´était vraiment étrange. « Nous allons tous le regarder, me prévint Flitwick. Tu es vraiment sûre de toi ? » De nouveau, j´acquiesçai. Flitwick me tendit alors une tasse de thé. « De la part de Madame Pomfresh, me prévint-il. Bois la entièrement, s´il te plaît. Ça te fera sans doute du bien. » Je m´exécutai sans un mot. Aussitôt que j´eus avalé la dernière goutte de breuvage, ma tête devint horriblement lourde. Je n´avais pas envie de lutter. Je me laissai tomber sur le bureau du directeur et je m´endormis. Lorsque je rouvris les yeux, j´étais dans l´infirmerie. Il n´y avait personne. Je me levai sans peine et je sortis. Je parvins vite au hall d´entrée, et j´y restai quelques minutes, ne sachant trop où me diriger. Finalement, je me décidai pour la grande salle, même si tout le monde risquait d´avoir les yeux braqués sur moi. Tant pis. Il faudrait bien leur faire face, à un moment ou un autre. J´entrai. Contrairement à ce que j´avais craint, personnes n´interrompit sa conversation pour me regarder entrer. Il n´y avait pas beaucoup de monde : il restait sans doute à peu près une demi-heure avant le dîner. Je ne tardai pas à voir Sean, déjà attablé. Seulement, en face de lui, il y avait Erin. Là . Ils avaient déjà vu mon souvenir. Ils m´avaient crue. Tout aurait dû être bien. Pourtant, quand je m´approchai d´Erin, elle me regarda avec un air à la fois inquiet et désolé. Elle aurait dû être contente de son retour, du fait qu´on l´ait enfin innocentée, mais elle était inquiète et désolée. Pourquoi ? Je m´assis à côté d´elle sans un mot, les yeux rivés vers mon assiette. Je demeurai immobile une poignée de secondes, durant lesquelles Sean et Erin ne me lâchèrent pas des yeux. Je sentis alors que mon nez et mes yeux me brûlaient. Je tentai de me retenir, mais je finis malgré tout par éclater en larmes. Erin me prit dans ses bras et m´attira contre elle, mais il n´y avait plus rien à faire. « Myra... » murmura-t-elle. Le ton de sa voix m´était insupportable... Comme si elle essayait de me réconforter. Comme s´il y avait quelque chose à faire. Sean, lui au moins, ne dit rien. Et je passais un temps infini ainsi, à pleurer inutilement dans les bras d´une amie qui ne pouvait rien pour moi. Plus tard, au dîner, quand je me fus reprise, j´entendais des murmures autour de moi. « T´as vu Myra ? -Qu´est-ce qu´elle a ? -Et Esther ? -Il est où, Malefoy ? -Tu crois que c´est parce qu´on n´a pas retrouvé Malefoy qu´elles pleurent ? -Franchement, y´a pas de quoi... -On devrait peut-être quand même aller les voir ? -Pour faire quoi ? -C´est pas comme si Malefoy était une grosse perte. -Tu penses qu´il est mort ? -On ne sait jamais. Avec les mangemorts, l´autre coup... N´importe quoi a pu arriver. -Oui, mais Malefoy est de famille avec des mangemorts, non ? Alors pourquoi ils s´en prendraient à lui ? » Je me levai. Tous les gens qui me regardaient en chuchotant se turent aussitôt. Les autres, remarquant que le volume sonore avait diminué, firent de même afin de savoir ce qui se passait. Pour finir, le silence contamina la table des professeurs. Tous avaient les yeux rivés vers moi. Je m´en fichais. « Arrêtez de l´appeler Malefoy, articulai-je à voix basse, mais parfaitement compréhensible. Arrêtez d´être aussi méprisants. Vous ne le connaissez même pas. » Je répétai, sur le même ton neutre que la première fois : « Vous ne le connaissez même pas. » Personne ne bougea d´un centimètre. Le temps semblait avoir été suspendu. « Nigel. C´est clair ? Il s´appelle Nigel. Il s´appelle Nigel et c´est quelqu´un de bien, criai-je, à présent proche de l´hystérie, et tous ceux qui en doutent ne sont que des crétins !! -Il s´appelait Nigel, plutôt, intervint soudain Yann. A l´heure qu´il est, les mangemorts se sont sûrement déjà occupés de lui. » Je n´eus pas le temps de répondre. Sean sauta du banc et écrasa son poing sur le nez de Yann. Le temps reprit son cours, même plus vite que d´habitude. Les deux garçons, privés de baguettes, ne restèrent aux prises que quelques secondes, le temps que les professeurs interviennent. Sans doute la première bagarre à mains nues, devant Poudlard au grand complet, de toute l´histoire de l´école. Une honte. Merci, Sean. Salle commune de Gryffondor. J´allai résolument vers le garçon aux cheveux bruns en bataille. Il était au moins en sixième année. Quand j´arrivai devant lui, il me regarda bizarrement. Il m´avait bien reconnue. Je ne me laissai pas démonter et je lui tendis la carte du maraudeur. « C´est à ton frère », dis-je simplement. Albus Potter avait l´air complètement perdu, mais je tournai les talons sans lui donner plus d´explications. Envers et contre tous les règlements de cette école, je sortis dans le parc après l´heure autorisée. Esther était là aussi. « Je n´arrive pas à dormir, répondit-elle à ma question tacite. -J´ai peur de faire des cauchemars. » Des cauchemars dans lesquels ma peau brûlerait et où j´entendrai à nouveau mes cris mêlés à ceux de Nigel. Tant que je pouvais l´éviter, je préférais ne pas dormir. Nous marchâmes en silence, jusqu´à arriver aux abords du lac. Là , Esther me posa une question qui lui avait certainement torturé l´esprit de longues heures durant : « Myra... Est-ce que tu penses qu´il est encore vivant ? » Je fis oui de la tête, avec toute la conviction dont j´étais capable. « S´ils avaient voulu le tuer, ils auraient largement pu le faire cette nuit et je ne serais plus là pour t´en parler. » Esther contempla notre reflet à la surface du lac puis continua : « J´espère qu´il reviendra bientôt. » Sa voix se brisa en sanglot sur le dernier mot. Je n´étais pas comme Erin. Je n´étais pas capable de prendre Esther dans mes bras pour essayer de la réconforter. J´étais à peine capable de contenir ma peine en sa présence pour ne pas faire empirer ses pleurs. Je me demandai si nos larmes tariraient un jour. Peut-on cesser d´espérer ? Peut-on cesser d´avoir mal ? Le sortilège Doloris n´était pas grand-chose, en fait. Toute la douleur physique du monde n´égalait pas un centième de cette sensation atroce, d´avoir eu le cÅ“ur arraché. Pourquoi avais-je tellement cru que c´était à moi qu´ils en voulaient ? Quelle idiote. Si j´avais compris dès le début que j´étais totalement insignifiante, j´aurais peut-être pu éviter ça. Peut-être que Nigel serait encore là . Toute l´école l´entendit. Ce cri inhumain qui déchira la quiétude de la nuit. Un cri de douleur, une douleur qui ne devrait même pas avoir le droit d´exister. Un cri, un appel. Une supplication. Juste un nom. |
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