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Lecture du chapitre 1 | |
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Nom de l'œuvre : PuZzle | Nom du chapitre : Chapitre 7: Abandon |
Écrit par kamui shiro | Chapitre publié le : 8/4/2009 à 21:04 |
Œuvre lue 12597 fois | Dernière édition le : 8/4/2009 à 21:19 |
Je dévalais le vaste couloir à grande vitesse. La chambre était déjà loin derrière moi. Je ne savais pas d'où me venait cette force qui me faisait courir si vite. Tout mon corps se mouvait dans cette course inattendue et des taches jaunes et rondes brillaient sur mes muscles crispés. Je passais devant de nombreuses portes métalliques, solidement fermées et je devinais même, sans voir l'intérieur de la pièce, si elle était vide ou non. Je percevais le moindre petit détail sur les murs blancs et je distinguais chaque bruit; je pouvais différencier celui de mon pied frappant les dalles de marbre du pas lourd de la marche de mon traqueur. Je fonçais droit devant moi avec pour unique but celui d'échapper. Échapper à qui? Pourquoi ? Et comment ? Je n'avais nullepart où me cacher. Pas un seul passage ou un seul conduit d'aération se dessinait sur le carrelage blanc et la paroi de crépis demeurait abrupte et pâle, fidèle à elle-même tout le long du couloir. Plus cette fuite se prolongeait, plus elle me semblait perdre de son sens. J'approchais de la fin du corridor. Une grande porte noire, de plus en plus visible, s'élevait devant moi et clà turait l'allée. Je bondissais vers elle à toute vitesse, espérant qu'elle ne serait pas fermée comme ses voisines. Le souffle commençait à me manquer. Mon coeur battait si fort que ma poitrine devenait douloureuse. J'avais peur, trop peur. Je ne pouvais pas m'arrêter. Cette porte était la dernière, il fallait qu'elle soit ouverte. Je m'enfuirais et je partirais loin d'ici. « Pour aller où ? » « Pour aller chez qui ? » Ces questions qui se manifestèrent dans ma tête me firent réagir. Je m'arrêtai subitement de courir et trébuchai sur le sol. Mon corps glissa quelques mètres sur le carrelage lisse avant de s'arrêter à deux pas de l'impressionnante porte noire. Quelque peu sonnée, je me relevai maladroitement et m'assis sur les dalles, le coeur dément. « Seuls 'ces gens' savent .» pensai-je en me remémorant les paroles de Spirit. « Seuls 'Ces gens' pourront me dire... » Réalisant mon ignorance, mes dents mordirent mes lèvres de rage. Je me rendais compte à quel point j'étais dépendante de 'ces gens'. Je maudissais mon impuissance et posais un regard dépité sur les dalles blanches. Le marbre y dessinait de petits sillons bruns qui semblaient couler lentement, comme des goutte de pluie, comme des larmes. J'étais exténuée. Mes membres tremblaient encore en raison du brusque effort que je leurs avais demandé. Ma respiration s'était légèrement calmée mais demeurait sèche et rapide. Je ne bougeais plus. J'étais un monstre pourchassé qui avait abandonné et qui n'osait pas se retourner, craignant la vision qui pouvait s'offrir à ses yeux. Le bruit d'un perpétuel éboulement s'accentuait. Le sol vibrait, comme si une gigantesque masse de roche, heurtant les parois de ciment et frappant les portes de métal, se rapprochait. Le vacarme était insupportable. Tous ses bruits, atrocement amplifiés retentissaient dans ma tête brulante. Je plaquai mes deux mains contre mes oreilles et fermai les yeux. Maudite fut cette ouïe qui ne m'appartenait pas ! Les dents serrées, je retenais mes larmes. Une queue de pierre s'abattit brusquement devant moi. Je n'eus à peine de temps de rouvrir les yeux qu'elle fonça sans retenue contre mon ventre. Le choc me coupa le souffle et m'empêcha d'exprimer par un hurlement la terrible douleur qui me déchira la poitrine. La queue du monstre me traina quelques mètres en arrière jusqu'à ce que je percute son solide corps. L'arrière de mon crâne heurta violemment l'un des anneaux rocheux de l'impressionnant Onix et ma vision devint aussi blanche qu'un paysage enneigé. *** « Hé! » « Hmm ? » « Réveille-toi! » « Hmm.... » Je soulevai lentement mes paupières. Ma tête flottait sur un nuage de coton et mon esprit errait dans le brouillard. Je distinguais à peine les contours de la personne qui m'appelait. Un doux grognement parvint à mes oreilles et un souffle chaud me caressa le visage. Deux géantes pupilles brunes m'observaient, disparaissant de temps en temps et réapparaissant tout aussi vite. Elle semblaient m'examiner, intriguées. « Qu'es-tu? » Le même souffle effleura mes joues. « Je...ne sais pas. » Murmurai-je, faiblement. « Tu n'es ni un Pokemon, ni un homme... » Prononça d'une voix profonde l'étrange masse devant moi. A l'entente de ces mots, je clignai plusieurs fois des yeux pour me défaire de se voile brouillant ma vue. Je voulais voir cette étrange créature qui s'adressait à moi. Un énorme rocher flottait au dessus du sol, me fixant de ses deux énormes yeux. Ce n'était pas un rocher. C'était Onix. J'essayai de bouger, inquiète. « Hé, ne bouge pas, sinon je vais devoir resserrer l'étreinte» gronda le serpent de pierre. Je parus surprise un court instant. Je comprenais ce qu'il disait ! Ses grognements m'étaient aussi limpides et sensés que des voix humaines, et pourtant, c'était un monstre. En même temps que ma vue s'améliorait, une douleur grandissante s'éveillait dans ma poitrine. Je retrouvai petit à petit mes sens. « J'ai mal... » murmurai-je. « Libère moi... » 'Libère moi'. Ses deux mots m'interpellèrent. Malgré la douleur, je demeurais silencieuse. Je me souvenais que quelqu'un avait demandé d'être libéré. Quand, j'avais oublié. C'était un souvenir flou et vague dont il ne me restait que des bribes. J'eus subitement envie de voir la lune. J'écarquillais grand les yeux, mais ne vis qu'une brume grisâtre autour de moi. Seul le monstre de roche s'exposait devant moi, nettement visible, et de ses deux pupilles oranges m'observait toujours. « Que veux-tu? » Questionna la profonde voix. « Je veux voir la lune... » Répondis-je dans un murmure faible. « Il fait jour, tu sais. » Je soupirai de déception. Je ne pourrais donc pas voir la lune. Mes pensées se retournèrent alors vers la douleur qui tiraillait mes cotes. « Libère moi! » Criai-je. « J'ai mal ! » L'impressionnante bête grogna. « Je ne peux pas, mon maître m'a ordonné de fermement te retenir. » « Je sais ! » Criai-je. « J'ai compris, et je ne m'enfuirais pas ! » « Ton maître ne voudrais pas que je meure, non? J'arrive à peine à respirer !» A la vision de mon regard suppliant, la bête se décida à éloigner sa queue plaquée contre mon corps de quelques centimètres. Malgré l'inquiétant craquement que firent mes os lorsque la masse rocheuse se retira, je pus enfin correctement respirer. Les signaux de douleur se firent également moins importants, m'offrant un peu de repos. L'afflux d'oxygène dans mon cerveau me rendit la vue. Je pouvais enfin contempler la bête dans son intégralité qui me retenait prisonnière. Son regard semblait plein d'interrogation. Tout comme moi, il ne comprenait pas ce que j'étais. Je lui dis, doucement, d'un air presque coupable, que 'je ne savais pas ce que j'étais, mais qu'il était très probable que je fus le résultat de l'expérience d'un fou.' - Je ne suis pas fou, s'écria le scientifique. Je regardais sans dire un mot l'homme qui venait d'apparaître dans mon champ de vision. « Le docteur » pensai-je. « Il m'a finalement rattrapée ». L'homme à la blouse blanche empoigna mon bras et y accrocha solidement un bracelet bizarre, sans que je ne montre aucune résistance. L'appareil émit un son déroutant et l'attache se souda d'elle-même. - Voilà qui est mieux, affirma l'homme avec satisfaction. Le Boss avait raison, tu allais nous causer des problèmes. Je regardai l'homme sans comprendre. - Boss... ? Murmurai-je. L'image d'un homme à l'allure imposante et noire se présenta dans mon esprit. Je le connaissais? Impossible. A la vue de mon regard perplexe, l'homme sourit. - Oui, Boss. Ton maître et le mien, et celui de tous les autres. - Mon maître... ? Je n'arrivais pas à réfléchir, ni à vraiment comprendre ce que l'homme me racontait. Celui-ci semblait rire du fait que je n'étais capable que de répéter des bribes de ses phrases. Le scientifique sorti une autre seringue de sa poche, la défit de sa protection en plastique avec ses dents et ajusta soigneusement le niveau du liquide à l'intérieur. J'émis un gémissement en voyant approcher l'aiguille de mon épaule. Étonnamment, l'homme interrompit son mouvement pour me rassurer; - Pas d'inquiétudes, affirma t-il. Ça servira juste à réparer la violence d'Onix. Enfin... L'homme posa un doigt sur sa tempe. - « Dans ta tête », en attendant que ton corps se répare seul. Après m'avoir laissé comprendre qu'il allait me droguer, l'homme posa la pointe sur mon épaule et s'apprêta à la planter. Je réagissais vivement en m'exprimant du mieux que je pouvais, pour tenter de lui expliquer que ça n'en valait pas la peine. En réalité, une sensation vraiment désagréable habitait mon ventre et ce mal-être surpassait la douleur à ma poitrine, faisant taire tous mes autres embarras. - J'ai faim..... soupirai-je. |
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